#325 – Naissance de ma fille, novembre 2013

8 Jan

06/11/13

RV au service gynéco-obstétrique du CHU.

Arrivée à 10:30 pour un contrôle, mon gynécologue me dit qu’il ne préfère pas me laisser continuer, souffrir, etc. Il me propose de me déclencher dans un 1er temps avec un tampon. (Qu’on m’a mis à 11:30). On attend 12 à 24h pour voir si ça mature mon col (qui n’est ouvert qu’à 1 cm et pas encore effacé). Après on verra pour utiliser d’autres moyens de déclenchement si besoin. Donc wait and see. La pose du cathéter a été show Time. Elles s’y prennent à 2 (1 sage-femme et 1 Ide) et me piquent 5 fois pour me poser la perf´… je passe du service urgences obstétriques au service grossesses pathologiques (à 13:00 où on me donne à manger) où je suis surveillée jusqu’à l’accouchement. Après choupetta et moi serons dans une chambre de mater’ pour nous deux.

Futur papa prend dès ce jour ses congés naissance pour être avec moi. Sa présence me rassure. La sage-femme me conseille de me reposer, prendre des forces pour quand le travail arrivera …

14h. Etat d’esprit : Oui … Se dire que ça va arriver, d’après la sage-femme au mieux dans la nuit; d’après Dr le lendemain semble probable ou même le surlendemain …

C’est curieux, être là à attendre, un nombre incalculable de pensées viennent à moi … Bientôt je vais enfin pouvoir serrer ma fille contre moi … la sentir … Je vais enfin être maman après toutes ces fausses-couches, toutes ces craintes … Et déjà je suis dans l’inquiétude de savoir si elle va bien, si elle a ce qu’il faut là où il faut …

15h. Après une micro-sieste, je suis réveillée par des douleurs continues au bas-ventre … Personne n’est encore venu me voir. J’attends encore … Je sais que mon col doit s’effacer et que je ne peux pas non plus passer de 1 cm à 10 cm aussi vite.

Les contractions douloureuses sont présentes depuis 14:45. La sage-femme passe à 15:30 et je suis sous monito. Bébé bouge beaucoup. Ma tension est basse.

16:15. Chéri revient. Ouf je suis soulagée de ne pas souffrir seule.

17h. Je sens bien la petite appuyer sur le col. La sage-femme dit qu’il faut attendre … Je viens d’aller marcher un peu dehors, et là je suis de nouveau dans la chambre.

Ça va pour l’instant, c’est les douleurs qui m’occupent le plus. Elles me prennent toute la sangle abdominale. J’ai l’impression d’avoir le dos coupé en deux.

17:45. Mal de tête, sensation de fièvre. On me branche le tensiomètre.

18:45. Tension légèrement supérieure, contractions ++. La sage-femme va demander à ce qu’on me voit.

19h51. Toujours personne n’est venu, je note mes contractions, chéri s’impatiente de savoir comment ça se passe s’il part, s’il peut revenir, etc. La sage-femme présente n’a pas l’air très efficace. Mes parents ont téléphoné, je leur ai dit être déclenchée, et qu’ils ont le temps de venir que quand j’aurais accouché.

21:30. La sage-femme vient m’examiner. Mauvaise nouvelle : mon col n’a pas bougé. J’ai un « faux travail » = douloureux mais inefficace. Je pleure de douleur.

22:00. On m’emmène au service urgences obstétriques, monito + tension et injection de Nubin, un dérivé morphinique. Là, je « plane » … ; je ne sens quasi plus les douleurs.

23:30. De retour dans ma chambre, je suis shootée, j’ai envie de dormir.

07/11/13

1h … 2h … Réveillée. Chéri est là, ça me rassure.

3h30. Une aide soignante rentre dans la chambre, semble étonnée de voir le papa et lui fait une remontrance car une autre maman doit arriver.  » Dites donc monsieur, il va falloir partir, personne ne vous a autorisé à rester la nuit, c’est pas une chambre d’accompagnant. Ce « réveil » houspillant me fait monter dans les tours… je m’énerve aussi sur sa manière d’houspiller. « Ok mea culpa. Y’a pas mort d’homme. » Elle peut dire la même chose sans gueuler et encore moins prendre ce ton d’houspillade comme si on avait 5 ans, et qui de plus est, un autre soignant avait justement autorisé Monsieur à rester … Bref.

Finalement, chéri part, un peu à contre-coeur … ; mais ni lui ni moi, on a la force du débat…

4:30. Alors que je cherche le sommeil, j’ai quelques contractions … je perds les eaux. Je ne peux rien retenir. J’appelle les soignants. Je file aux wc. Je perds aussi le tampon … C’est la sage-femme qui est davantage présente. L’aide-soignante est là mais bon …

4:50. Le doc dit de me mettre sous monito / surveillance. Et en réunion doc à 8h ils décideront si on me remet un tampon ou s’ils passent à une autre méthode. J’espère la 2ème optique ! A présent les contractions sont plus intenses …

5:10. La sage-femme me fait une piqûre pour tenter soulager douleur, mais rien n’y fait.

5h30. la sage-femme relève le monito, bébé va bien. Elle m’explique qu’il n’y a pas d’autres choix que de faire en sorte de laisser maturer le col. (Jusque demain 😦 ) . D’ici là, ils peuvent essayer de calmer douleurs par le même dérivé morphine qu’hier soir (espacé de 8h) et tenter de remettre un tampon ou du gel de prostaglandine qui pourrait éventuellement aider. A ce moment précis, ils ne peuvent pas mettre l’ocytocine sous perf´ car le col n’est pas encore effacé, et on m’explique que quand ils le font c’est quitte ou double, la seule issue après c’est la césarienne.

7:30. La sage-femme me renvoie aux urgences obstétriques pour voir si on m’administre une piqûre, etc.

7:50. Aux urgences obstétriques, la sage-femme force mon 1 cm en 2 doigts car mon col est maintenant centré (et non plus postérieur). Elle me parle d’une éventuelle péridurale.

8:00. La sage-femme me fait une piqûre de dérivé morphinique, le même calmant que la veille au soir. Elle pense que le travail maintenant va commencer.

J’essaie de téléphoner à Chéri mais je crois qu’il est dans les bras de Morphée il n’entend pas le tél.

Là où je m’attendais à ne pas souffrir, ce n’est pas le cas. Je suis seule, les contractions augmentent, chéri n’arrive pas. Je ne veux pas accoucher sans lui. Le stress se mêle à la douleur. Ma mère téléphone … Mon dieu, c’est pas le moment, j’ai trop mal …

10:30. Arrivée du chéri. Je suis à bout… Attente de mon col à 3 cm pour avoir une péridurale.

11:50. 1ère péridurale : douloureuse, longue et inefficace.

14:00. Ma sage-femme s’énerve un peu contre l’anesthésiste et demande qu’un autre vienne.

14:40. Le 2ème anesthésiste arrive, fait le geste et s’en va… Donc 2ème péridurale qui, enfin, me soulage … Allant même jusqu’une petite sieste.

17:30. Travail en cours. Je ne m’attends pas à avoir quand même mal sous péridurale. L’anesthésiste me rajoute un produit … Dilatée à 5 cm … Il faut attendre encore … Côté état d’esprit : fatiguée par douleurs et manque de nourriture, et je commence à essayer d’imaginer Louise qu’on posera sur moi (histoire de me booster ) !

18:30. On trouve le bon dosage de péridurale pour soulager mes douleurs. Ouf je respire un peu … et surtout je dors … Je me prépare mentalement à accoucher.

19:30. La sage-femme de nuit vient se présenter et m’expliquer la suite : 1 visite par heure avec augmentation du Syntol + massage du col.

Là, s’alternent des phases où je dors, avec les phases où des soins me sont prescrits.

22:30. L’interne gynécologue présent ce soir là m’explique la possibilité d’une césarienne. Les indications médicales sont : le col qui ne bouge pas, le bébé macrosome, et aussi que j’atteins presque les 36h de déclenchement-travail …

23:30. On m’examine et le gynécologue me dit qu’il n’y a guère 36 autres méthodes. Et on me monte au bloc. Et là c’est trop bizarre j’ai la sensation de dormir éveillée … Je me souviens être allongée et attachée, entendre des voix de médecins autour de moi … Je panique, et réussit à me détacher les bras. Je bouge, les médecins s’énervent sur le fait que je bouge. J’entends la sage-femme me dire de ne pas bouger, puis plus rien. Je saurai plus tard que pour le bien de mon bébé et pour mon bien, ils m’ont rajouté un anesthésiant… Du coup, je dors … et du coup, je ne vis rien de mon accouchement.

08/11/13

00:14. Je suis réveillée par des claques, et des coups sur le front par la sage-femme qui me dit « Madame, Madame, embrassez votre fille ! » … Je suis attachée, je ne réalise rien, je vois (tout flou) mon bébé, j’embrasse ma fille, mais déjà, ils partent avec pour s’occuper de ma fille. 4,120 kg pour 54 cm…

2:30 J’émerge, en salle de réveil. Chéri est avec bébé et elle sous couveuse qui est prescrit pour toutes les césariennes mais aussi qui est là pour le transport. Je suis totalement à l’ouest. Chéri m’explique qu’il vient de passer deux heures avec notre fille, à m’attendre … que je peux la toucher … La sage-femme habille notre fille … Enfin, on me la pose sur moi … et nous avons le droit à un moment tous les trois avant qu’on ne nous transfère à notre chambre en maternité …

J’avoue que ces 36 h ont été très longues … À un moment, j’aurais voulu partir … Quand le travail était si pénible, avant la 1ère péridurale et la 2ème … en fait, j’ai vécu et subi à peu près tout ce dont je pouvais avoir peur … Rester des heures à souffrir pour rien … Ou vivre une césarienne …

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