#336 Un accouchement idyllique, la suite un peu moins

2 Fév

J’ai accouchée le 16 décembre 2012 à 20h55 à la maison, dans le calme et la douceur avec F., mon compagnon et E. ma super sage femme.
Il y a eu juste ce moment où mon loulou a fait une détresse respiratoire, très vite réglée par E. Cependant avec l’inquiétude je me suis mise a saigner. Pas beaucoup, mais assez pour que E. me demande d’aller a l’hôpital. C’était le deal. Au moindre couac, direction la maternité!
Nous y sommes arrivé vers 23h. E. est venue avec nous.
Dès notre arrivée, une auxiliaire de puériculture m’a enlevé mon bébé pour l’emmener « faire les examens d’usages ». Le papa a pu aller avec lui (sans le toucher bien sur, c’est fragile ces choses là monsieur, laissez faire les professionnels!).
Pendant ce temps la sage femme de service a voulu vérifier la suture que E. avait fait sur ma déchirure. J’avais un œdème et lorsqu’elle a touché pour essayé de voir les points ça m’a fait extrêmement mal. Elle m’a également appuyé fort sur le bas ventre pour évacuer le sang et fais une petite toilette a l’eau froide. Malgré tout elle a été gentille et m’expliquait ce qui se passait.
Une fois la première partie de la torture finie (elle m’a appuyé fort sur le ventre jusqu’à environ 4h du matin, j’ai eu un hématome sur le point d’appuis le lendemain) le pédiatre (je l’ai lu sur son badge et son air condescendant) a fait son  apparition pour me « rassurer » suivit par F.
« Madame, ce que vous avez fait est très grave! Votre fils a failli mourir! Bon il va bien maintenant que nous l’avons aspiré et mit sous oxygène! Vous pourrez le voir dans la matinée! »
A moitié sous le choc de cette tirade j’ai osé demander a le voir plus tôt ne serait-ce que pour lui donner la tétée, il n’avait pas voulu prendre le sein a la naissance et du coup n’avait pas encore mangé.
« Ha! Mais ne vous inquiétez pas nous lui avons déjà donné un biberon! » avant de faire volte face et de nous planter là.
J’ai regardé avec de grands yeux, mon compagnon, E. puis la sage femme.
« J’espère que vous n’avez pas fait ça… C’est une entorse a la charte du patient! Je ne suis pas dans les vapes, ni le papa! Vus DEVIEZ nous dire ce que vous alliez faire!! »
J’étais fatiguée, a bout de nerfs et de patience. E. me caressait doucement les cheveux en me demandant de rester calme. La sage femme avait l’air de ne pas comprendre les paroles du pédiatre.
« Ils ne lui ont rien donné, en tout cas pas encore, Monsieur est resté avec le petit jusqu’à ce qu’il entre en néo natalogie, le temps qu’ils le scopent et qu’il l’installent… Venez Monsieur je vais vous emmener le voir comme ça vous pourrez leur dire de ne pas lui donner de biberon. »
Je l’ai chaudement remerciée, ils sont revenus quelques minutes après, le petit avait pris une pipette de lait… Bon, adieux ma première tétée, mais c’est toujours mieux que le biberon.
E. est partie après une dernière pression utérine. Elle aura été avec nous pendant plus de 12h.
Ne tenant pas sur mes jambes, la sage femme m’a installée sur un fauteuil, et nous a emmené F et moi voir notre bébé. Elle est repartit après s’être assurée que quelqu’un pourra nous conduire a notre chambre.
Nous avons été reçu comme il se doit…
-« Qu’est ce que vous faites encore là? Voir le petit? Il est fatigué et a besoin de se reposer! Et vous aussi madame allez dans votre chambre! »
En regardant derrière elle j’ai pu apercevoir mon tout petit, allongé sur le dos, des fils partout, un tuyaux a oxygène dans le nez entrain de hurler. J’ai senti monter une fois de plus mon envie de meurtre.
-« Il a surtout besoin de sa maman et moi j’ai besoin de lui! De plus j’aimerais lui donner le sein, il n’a pas tété encore et je ne voudrais pas manquer ma montée de lait! »
-« Mais madame, c’est pas en lui donnant le sein que le lait va monter! C’est en vous reposant! »
-« Je ne vous ai pas demandé votre avis… Je ne partirais pas sans avoir vu mon fils… »
Il y avait une autre maman dans la pièce avec un minuscule bébé dans les bras qui observait la scène. Je pense que si elle n’avait pas été là, la puéricultrice m’aurait tout simplement fermé la porte au nez.
J’ai pu enfin serrer mon fils dans mes bras, chose que je n’avais pas fait depuis presque 6h. Je suis restée avec lui de courtes minutes puis F. exténué, m’a demander d’aller en chambre qu’on puisse se reposer quelques heures.
Arrivé en chambre j’ai demandé un tire lait. L’aide soignante m’en a apporté un et m’a expliqué comment faire.
J’ai dormi un peu et après le changement d’équipe je suis retournée voir mon petit.
La puer de jour n’était pas beaucoup plus engageante que celle de la nuit, m’enfin elle a débranché les fils de la machine et m’a mis mon fils dans les bras. Il n’avait plus d’oxygène, par contre ils lui avait laissé d’affreux sparadrap sur les joues.
Je suis restée avec lui jusqu’à midi, puis la sage femme de jour est venue me chercher car elle voulait voir la suture.
Elle n’a pas été douce du tout. Quand j’ai osé gémir alors qu’elle écartelait mon intimité tout oedémaciée elle m’a dit que d’arrêter mes enfantillages et que quand on fait n’importe quoi il fallait en assumer les conséquences. Du coup je lui ai demandé si sa mauvaise humeur faisait partie des conséquences a assumer. J’ai eu encore plus mal ensuite. Elle m’a enlevé ma perfusion et m’a entouré le bras de sparadrap avec un petit sourire satisfait.
j’ai donné mon plateau repas a F. (puisque personne nous avait proposé de plateau accompagnant) et suis retournée en néo nat.
En fin de journée, voyant les fils constamment débranché j’ai demandé a la puer si je pourrais avoir mon petit en chambre.
-« Non! il faut surveiller son taux d’oxygène dans le sang! »
-« Mais il a passé sa journée débranché! »
-« oui mais vous le surveillez »
-« Ben je peux le surveiller dans ma chambre… »
-« Non c’est non. »
Au final j’ai récupéré mon fils que le lendemain soir. Je n’ai pas connu les équipes suivantes, je m’arrangeait pour ne pas être dans ma chambre lorsqu’elles passaient et elle ne sont pas venu me chercher.
J’ai vu un second pédiatre le matin de mon hypothétique sortie.
-« Il va très bien cet enfant, vous pouvez sortir… Attendez c’est vous qui avez accouché a domicile? »
-« ……..oui……. »
– » Le taux de sucre est trop bas, surveillance glycémique de 24h! »
Je devait réveiller mon loup toutes les 3h pour le faire piquer et ainsi « surveiller sa glycémie », pendant la nuit, la sage femme de garde m’a dit que c’était un prétexte pour me garder 24h de plus car dans cet hôpital « on ne sort pas avant 3 jours ».
Au matin, lorsque le pédiatre est entré dans ma chambre je lui ai dit cash
-« Soit vous me laissez sortir, soit vous me donnez une décharge, dans tout les cas a midi je ne suis plus dans vos murs »
-« Si vous aimez jouer avec la vie de votre enfant, ce n’est pas mon problème, donnez le moi je dois au moins faire la visite du 3eme jour »
Je lui ai laissé faire sa visite puis j’ai plié bagage et a 11h je n’étais plus dans leurs murs.
Je suis enceinte de mon deuxième enfant et j’ai bien l’intention de recommencer l’expérience de l’accouchement a domicile. J’ai changé de maternité de secours et le peu que je les ai vu les sages femmes ont l’air plus engageantes. Nous verrons bien en avril!

2 Réponses to “#336 Un accouchement idyllique, la suite un peu moins”

  1. Maryline 2 février 2014 à 16 h 05 min #

    !!!!!!
    Je suis choquée là !!!! Mais quelle méchanceté !!! Volontaire qui plus est!!!! Honte à ces soit-disant « professionnels » de la maternité!!!!
    Je vous souhaite un 2ème AAD parfaitement serein !!

  2. Myriam du bébé store 28 février 2014 à 12 h 52 min #

    C’ est trop cruel de leur part. Selon moi,ces professionnels devront avoir le coeur sur la main et non affichés de tels gestes

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