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Annick, la naissance de Ciril – Belgique

31 Jan
Après le décès prématuré de notre fils Noé, nous avons repris les essais bb .
Et après quelques mois d’attente, une petite graine magique avait pris place à l’intérieur de moi.
Ma grossesse était assez angoissante, et oui la peur m’accompagnait.
J’avais du mal a être heureuse de ma grossesse; en fait je ne m’autorisait pas a être heureuse.
Les 3 premiers mois je n’arrivait pas a me mettre dans l’esprit de futur maman il me fallait attendre l’étape 3 mois.
Ensuite, j’ai commencé a m’accrocher a cette petite graine, j’avais peur de le perdre, j’étais hyper attentive au moindre signe bons ou mauvais.
Arrivée a 24 sa le stress l’emporte je suis hospitalisé une dizaine de jours car ce stress lié a la perte de Noé me provoquait des contractions.
Ensuite je commence a décompter les semaines, peu de gens se rendent compte de ma grossesse elle ne se voit presque pas. Comme si inconsciemment je la cachait pour me protéger au cas où.
Puis à 29 sa je suis de nouveau hospitalisé pour une fissure à la poche des eaux. Donc repos strict et perf pour contraction et pour prévenir une éventuelle infection.
A 34 sa on stop les médicaments les contractions viennent mais ne sont pas très régulières. C’est a ce moment aussi que je rencontre la pédiatre qui m’explique la néonatalogie et ce que mon bb pourrais éventuellement recevoir comme soin. Cela me rassure.
Puis arrive le 23/12/2013, toujours ces fichus contractions irrégulières mais elles me font mal.Après le monito de contrôle, ma gyné qui est là veut faire un contrôle de la position de bb car si rien ne se déclenche pour le 30/12  on fera venir bb. Donc on fait une écho, vu que bb est une grand  gigoteur, et il est bien en siège. Je me relève de la table d’examen et je m’évanouis, m’a tension a chuté. On me ramène en chambre allongé et on me refait un monito et là tout s’ enclenche. On vient m’avertir que je vais partir pour césarienne.En moins d’1/4 d’heure je suis en salle d’op et dans la 1/2 la césarienne est en route
Mon petit garçon est né à 35sa et 2j il s’appelle Ciril  il pèse 2kg320 mesure 45 cm il a toute suite respirer seul (ouf). Il est emmené en néonat mais il va très bien.
Pendant ce temps moi toujours allongé en salle d’op… je fais une hémorragie assez importante. En effet la cicatrice de ma première césarienne pose des soucis à l’intérieur de moi, des adhérences et des varices se mettent a saigner. Ma gyné réussira après un long moment a stoppé tout çà. elle me dira par la suite qu’elle etait a 2 doigts de m’ôter l’utérus.
Après ben vu la perte de sang j’ai été transfusé.
Quand je suis remonté dans le service on m’a amené avec mon lit en néonat voir mon loulou.
Dans les jours qui on suivi , qd j’ai pu me lever d’horrible mal de tête surgissent. On me dit que ces sûrement du a des contractures. Mon bb était toujours en néonat et je ne pouvais le voir que quand je me sentais bien.
Le 5 ième jour après ma césarienne je n’en peux plus je dit a l’assistante de trouver une solution.Elle prévient l’anesthésiste celui -ci conformera qu’il s’agit d’une brèche au niveau du rachis. Pour me soulager on me fera un bloodpatch. au bout d’une heure c’est magique les maux de tête on disparu enfin.
Le lendemain, vu que j’allais mieux et que mon petit gars allait super bien on me l’amène en chambre. Et on me dit si tout ok dans 2 jours vous sortirez tout les 2.
Et voilà une semaine après mon accouchement nous sommes rentrés a la maison.
Aujourd’hui mon petit gars a presque 1 mois il va bien. C’est un petit glouton 🙂

Voici le premier récit d’Annick : https://moncorpsmonbebemonaccouchement.wordpress.com/2013/02/27/190-annick-plusieurs-accouchements-deuil-dun-bebe/

Accouchement d’une sage-femme, Belgique

31 Jan
J’ai mis au monde mon premier enfant le 24 décembre 2013.
Etant sage femme de profession, je connais beaucoup de choses et j’ai choisi d’accoucher auprès de mes collègues afin de maitriser certains souhaits dans la mesure du possible.
J’ai effectué, en couple, une préparation en haptonomie pour permettre au papa de s’intégrer un maximum et de trouver sa place tout au long de la grossesse et de l’accouchement.
J’ai également choisi de me préparer à l’autohypnose.
Enfin, j’ai réalisé un projet de naissance avec mon mari même si mes collegues me connaissent, je trouve cela très important.
Tout au long de la grossesse, nous avons beaucoup discuté avec sage femme et gynéco sur la façon dont nous voyions la naissance de notre petit garçon.
Je voulais accoucher à la maison mais attendant un gros bébé de passé 4kg200 a 40 semaines, mon mari n’était pas à l’aise, ma gynéco m’a gentillement expliqué que ce n’était peut-être pas la meilleure idée… J’ai donc cédé et me suis raisonnée… Je ferai une partie du travail à la maison !
Notre directive était : on ne se prend pas pas la tête, on souhaite être respecté mais si il y a un problème, on agit !
Mon travail a débuté le 24 décembre 2013 vers 1h du matin… Sous la tempête Dirck…
Je voulais faire une partie du travail à la maison, tranquille, avec mon mari et appeler la sage femme lorsque j’en ressentirai le besoin.
J’ai tout de suite eu des contractions toutes les 2 minutes et après deux bains, j’ai réveillé mon mari, j’avais besoin de lui. Nous avons appliqué les prolongements et positions apprises en haptonomie.
Vers 4h, je commencais à monter dans les sons et mon mari à préféré que nous appelions la sage femme. Elle est arrivée rapidement et m’a examinée à ma demande : 4 cm !
Elle m’a laissée tranquille, m’a soutenue mais voyant la tempête, m’a proposée de démarrer vers la maternité qui est a 30 minutes de la maison.
Dans la voiture, elle est venue derrière avec moi et m’a accompagnée dans mes contractions. J’ai demandé un bain pour lorsque nous arrivons. Elle a sonné afin qu’on me le prepare…
Arrivée là bas, le bain était rempli. La sage femme a voulu me placer un KT avant, au cas ou il y aurait un probleme. Nous en avions discuté, et c’était noté dans notre projet, nous n’étions pas contre puisque rien d’injecté jusque là.
Avant d’aller au bain, j’ai perdu beaucoup de glaires et j’ai donc demandé moi même qu’elle m’examine… 5h et 7 cm ! Ca va vite ! Mais bébé très haut, je le vois à mon ventre !

Je lui ai demandée de mettre un cd, de me donner mon homéopathie regulièrement.

Dans le bain, mon mari me massait, nous étions dans notre cocon sans être dérangés. J’avais un monitoring sans fil. J’ai donc pu bouger à mon gré dans cette très grande baignoire.

Vers 8h elle m’a proposée de verifier mon col car je voulais sortir du bain, je commencais à fatiguer. 9cm… Bébé pas encore engagé…

J’ai demandé à ce stade une péridurale, me rendant compte que le chemin de mon bébé était encore long…
Gentillement, elle m’a proposé de rompre la poche avant, afin de voir si il déscend puisque dans mon projet j’avais noté de me proposer autre chose et si fin de dilatation de me motiver  à éviter la peri dans la mesure du possible (sans que je sois fermée totalement à cela)
Elle a rompu la poche, j’ai tenu 1h00 et puis… Je n’ai plus vu clair… Plus d’hypnose et d’hapto qui tienne… Il me fallait être soulagée… Elle m’a donc rééxaminée…9 cm bébé à peine engagé…
J’ai donc eu une rachianesthesie de 2h00 pour me permettre de souffler et laisser mon enfant descendre. Au bout de ces 2h, mon bebe etait engagé a moitié et j’ai commencé a ressentir mes contractions et l’envie de pousser.
Elle a donc appelé la gynéco pour signaler que je poussais. Je me suis spontanément mise sur le coté et ni la gyneco ni la sage femme ne m’a forcée a me mettre sur le dos. Encore une fois c’était noté dans notre projet de naissance ; le choix de la position si celle-ci est efficace.

 

Mes contractions étant courtes, la gyneco a demandée de mettre un peu de syntocinon pour me permettre de pousser plus longtemps sur la contraction. Je n’etais pas contre mais aurais preferé eviter cela. Si mon corps m a permi de dilater vite avec des contractions courtes, iil m aurait permis de faire naitre mon enfant.

Mon mari avait émi le souhait de faire l’accouchement… Longtemps discuté avec la gyneco et la sage femme.

Son reve fut realisé ! Quel bonheur !

La naissance de notre enfant fut paisible et comme nous le voulions.
Nous avons profité d’un long peau à peau chacun et avons decidé au moment de faire les soins.
A refaire, je referais pareil. Ce fut un moment magique pour nous car nous avons eu le sentiment d’être respecté de tous.
Merci a elles !

Ma césarienne

13 Jan

Ma grenouillette est née le mardi 13 septembre et mon accouchement ne s’est pas passé comme prévu, et pourtant je l’ai très bien vécu. J’avais donc envie de partager mon expérience avec vous, me disant que ça ferait peut-être du bien à d’autres de raconter ce qu’il s’est passé et de voir que même si on doit gérer des « imprévus », l’accouchement et la césarienne en particulier peuvent rester une très belle expérience.

Ma pucinette était prévue pour le 9 septembre mais n’était pas vraiment décidée… pas de contractions, rien, même si mon col était ouvert à 3 cm… L’assistant de mon obstétricien me propose donc, lors de ma visite « à terme » de déclencher le travail, si ça me dit. On fixe donc la date au 13/09 au matin.

Je retourne faire une visite le 11/9, col toujours à 3cm, on me propose donc de passer le 12 au soir voir mon col pour éventuellement donner un comprimé pour la maturité de celui-ci…

On arrive donc le 12/9 à la maternité vers 21h30. La sage-femme pense que je n’ai pas besoin de comprimé et que je peux revenir le lendemain matin pour provoquer l’accouchement. Comme c’était assez compliqué pour nous niveau transports, je demande à passer la nuit là-bas quand même… Et j’ai été inspirée !!

Vers minuit, minuit et demi, je pense avoir mes premières vraies contractions et je commence à vomir aussi (ce qui m’étonne ! J’avais entendu parler des popos pendant l’accouchement mais jamais des vomis….).

La sage-femme me met sous monitoring et se rend compte qu’en effet, le travail à commencé!! Je pars donc en salle de travail (avec zhom) et la sage femme appelle l’anesthésiste pour ma péridurale (qui est installée vers 2h/2h30… entre temps j’ai revomi…)

Ensuite, bah on attend… je continue à vomir un peu… D’ailleurs, je fais très peur au zhom… il descend prendre un café et quand il revient, il me trouve sous masque à oxygène ! J’ai encore vomi, mais avec tous leurs câbles, bah j’ai pas eu le temps de bien me redresser et le cœur de bébé a eu des ratés… ils me passent en monitoring « interne »

Mon col est ouvert à 10 cm vers 7h30, ils appellent donc mon obstétricien et percent la poche des eaux. Bébé se présente bien la tête en bas (elle est bien positionnée depuis plusieurs semaines) mais le visage en avant… Je commence à pousser vers 8h30/9h (je sais plus trop ^^) mais comme elle vient le visage en 1er, ça prend plus de place, donc ils décident d’essayer de la retourner avec des forceps. Au bout d’un certain temps, mon obstétricien m’explique que rien n’y fait, elle bouge pas d’1 mm et donc, ils vont devoir la faire sortir par césarienne…

On me rechange de salle et on équipe mon chéri pour qu’il puisse venir aussi. Il est beaucoup plus stressé que moi ! Il faut dire que j’ai une légère malformation qui fait que j’ai déjà été opérée plein de fois et donc, ça me fait pas vraiment peur. Tout ce que je veux, c’est que mon bébé arrive rapidement pour qu’elle aille le mieux du monde.

Donc au final, ma fille est née à 11h12 par césarienne après plus de 10h de travail dont une partie avec forceps. Elle pesait à la naissance 3kg 765 pour 52.5 cm.

C’est évidemment pas du tout comme ça que j’avais envisagé mon accouchement. Ma grossesse ayant été parfaite (ou presque), je pensais que l’accouchement allait se passer très naturellement aussi. Enfin, au final, malgré mes 7 vomis (2 avant la péridurale, 3 pendant et 2 pendant ma césarienne ^^), le masque à oxygène, les forceps et la césarienne, je ne considère pas que mon accouchement s’est mal passé :p

Ma fille est née en bonne santé et je me suis remise très vite (je suis sortie de l’hôpital a J+4 malgré ma césarienne) et mon compagnon a assuré. L’équipe médicale était parfaite aussi, même si y avait du monde car hôpital universitaire, je me suis sentie bien encadrée et soutenue.

Après, c’est peut-être parce que j’ai l’habitude des blocs opératoires ou que je l’ai pressenti (j’avais demandé si on pouvait savoir avant si une césarienne serait nécessaire car j’ai a peu près la même morphologie que ma mère et elle a eu 2 césariennes) mais je ne considère pas qu’on m’a volé mon accouchement ou que j’aurais été plus émue si elle était née par voie basse…

Voilà, je lis souvent des témoignages de femmes qui se sentent mal de ne pas avoir pu accoucher par voie basse, qui vivent mal la césarienne et je voulais témoigner pour dire que pour moi, le chemin que prend bébé pour sortir est secondaire 🙂

– Jessica

Troisième accouchement – Namur – 2013

28 Nov
Un 3ème bébé, un bébé surprise … un immense bonheur!

3 grossesses, 3 accouchements, 3 enfants !! Tous différents!

Je peux dire que la première grossesse fut parfaite! Aucun bobo, aucune crainte, naissance de ma fille à 39 semaines!
Mais accouchement long, très long, isolés avec le papa dans une salle d’accouchement, passages de mille personnes dans la salle durant le travail, anesthésiste désagréable, sage-femme distante et pas du tout encourageante, non-respect du projet de naissance, épisiotomie ratée, un mois sans réussir à m’asseoir après la naissance!
L’arrivée de ma première fille, un BONHEUR qui fait tout oublier!

Même si !!!
Un autre parcours fut mené pour la naissance de mon fils deux ans plus tard!
Un besoin de plus, d’autre chose, un besoin de pouvoir gérer les choses jusqu’au bout!
Une grossesse plus difficile, deux mois alitée (contractions et ouverture du col à 28 semaines).
Accouchement en maison de naissance à 37 semaines et 2 jours!
De l’intimité, du calme, du respect … un bonheur !!!
Mon fils est né après 12h de travail, de la manière la plus sereine au monde! Un rêve, mon rêve! 3,6 kg à 37 semaines de grossesse, un beau gros bébé! Pas d’épisiotomie, pas de déchirure, un allaitement exceptionnel!

Un 3ème bébé surprise, une autre grossesse
Une grossesse qu’il a d’abord fallu accepter!
Puis 5 mois alitée (dès les 16 semaines de grossesse et jusque 37 semaines)
Un printemps et un été dans un canapé à ne pas pouvoir porter les grands, jouer avec eux, les conduire à l’école, prendre le soleil!
Une organisation énorme durant les deux mois d’été!
L’aide d’une jeune fille au pair exceptionnelle!
Des grands enfants patients, adorables … les meilleurs! Mes amours !
L’arrêt des médicaments à 37 semaines avec l’idée que bébé viendra très vite comme son grand frère!
Et bien NON!
Ma fille a souhaité rester 3 semaines encore dans mon ventre! un bonheur! je revivais! j’ai profité un maximum de cette fin de grossesse!
4 novembre 2013, le jour du terme, 1h du matin!
Je pense au grand frère; né le 4 nov 2009, il a 4 ans aujourd’hui!
Les cadeaux sont prêts!
J’attends le matin pour les lui donner!
1h : je me couche, me disant qu’il est bien trop tard! Je n’arrivais pas à dormir ce soir-là!
2h : du liquide coule, pas énormément mais assez pour me faire penser à la poche des eaux! Je ne l’ai jamais perdue, les deux grands sont nés coiffés!
Je téléphone à ma sage-femme, elle me dit de me reposer et d’attendre les contractions!
Je me recouche sans réussir à dormir! jusque 4h j’ai bien eu 3 ou 4 contractions, douloureuses mais sans plus !
4h, PAFFFFF la poche se rompt complètement!
L’inondation dans ma salle de bain! ça ne s’arrête pas!
Directement les contractions deviennent bien plus fortes!
J’appelle ma maman pour qu’elle vienne garder les enfants (heureusement, elle habite à 200 m) et la sage-femme pour la prévenir qu’on sera à la maison de naissance dans 30 min!
Le voyage en voiture digne d’un film! Des contractions énormes et rapprochées! Obligation de s’arrêter à chacune d’entre elles!
4h45 on arrive, je m’installe, la sage-femme m’examine 6 cm! J’ai bien travaillé en même pas 1h de temps!
La tête du bébé appuie sur le col, les contractions y sont centralisées et extrêmement fortes!
Trop fortes, trop rapides! Je n’ai pas réussi à gérer!
6h : je dit au papa d’aller chercher la sage-femme et de lui dire que je veux partir! Je ne tiens pas, je suis tendue, je ne fais pas d’endorphine, je panique, j’étouffe!
Elle vient discuter quelques minutes avec moi pour être certaine que je prenne la bonne décision!
C’est décidé, je ne reviendrai pas en arrière!
Je m’habille, je remonte en voiture, accompagnée de ma sage-femme et je pars vers la maternité à 300 m de là!

De nouveau un scène digne d’un film!
J’entre par les urgences et la sage-femme veut que je prenne une chaise roulante!
Je refuse
A savoir pourquoi??? Que se passe-t-il dans la tête d’une femme en travail??
L’horreur au moins 600 m de couloirs et deux ascenseurs avec des contractions toutes les 2 min et d’une durée d’au moins 2 min!
Je ne voulais plus souffrir, je les supportais donc très mal! Puis j’étais plus âgée, plus mûre, plus expérimentée, je connaissais mieux mon corps! Alors pourquoi je n’y arrivais pas?

On m’installe en salle de travail, l’anesthésiste sera là dans 30 min, grand max!

Ma sage-femme est toujours à mes côtés, elle m’encourage, elle me dit qu’elle accompagne mon bébé, que le papa l’accompagne aussi! Que ma fille n’est pas seule à faire son travail!

On m’examine (7 cm)

L’anesthésiste arrive et la péridurale est très vite faite! Elle a été très gentille, compréhensive! Il doit être 7h du matin, je revis un petit peu mais j’ai encore très mal! Les contractions sont énormes!

Une seule sage-femme nous accompagne! La mienne est partie, je ne l’ai même pas remarqué!
La sage-femme de la maternité est parfaite, discrete, présente, encourageante!

7h30 ça pousse, je le sens

Je suis à 10cm

Mon gynécologue arrive bien vite! Je suis contente de le voir, il m’a toujours soutenue dans mes projets d’accouchements naturels!

Je lui demande de pouvoir accoucher couchée sur le côté! Il est hors de question que j’accouche en position gynécologique! Il dit OUI sans hésiter et ajoute : « Je vous laisse faire. »

Je sentais mes contractions mais n’avais plus mal!
A chacune je poussais « en soufflant, pas en bloquant », doucement, à mon aise! Personne ne me disait rien!
Après 4 poussées, ma fille est née, il était 8h02 en ce 4 novembre 2013!
Elle est née le jour de son terme et surtout le même jour que son grand frère!

Cet accouchement fut exceptionnel! Je ne pouvais pas imaginer mieux!
Même si j’aurai toujours un petit regret de ne pas être restée à la maison de naissance!
J’ai mis moi-même au monde ma fille! La péridurale était sans doute nécessaire, ce jour-là, cette année-là !!! Il en était ainsi pour moi!
Personne ne m’a jugée, ni ma sage femme de la maison de naissance, ni le personne de la maternité!
Personne ne m’a dit quoi faire durant le travail et la poussée!

Pas d’épisiotomie bien entendu, juste un point (pour l’esthétique m’a dit mon gynécologue) lié aux épaules larges de ma fille!
3,6 kg et 51 cm! Un bébé super zen, super super zen et en pleine santé!

Nous avons quitté l’hopital en fin d’après-midi vers 17h! Ici encore, nous n’avons eu aucune remarque, aucun jugement! Juste une demande que ma fille soit d’abord vue par le pédiatre! Ce qui est normal!

Le soir, nous fêtions en famille les 4 ans du grand frère!

Et la vie a repris! Nous étions juste 5 à la maison!

Voici l’histoire d’un accouchement respecté en milieu hospitalier!

Pourtant le même endroit que pour ma fille 6 ans avant!
Une maternité qui a bien évolué, qui a grandi, qui a décidé de respecter les mamans! Sachant que mon gynécologue y est pour beaucoup!

Ma fille a 3 semaines à présent! Elle  déja presque pris 1 kg (vive l’allaitement) et est en pleine forme!
De mon coté, deux jours après la naissance, je n’avais plus mal nulle part! Je pouvais, en douceur, refaire mes activités quotidiennes normales, aller chercher les grands à l’école, recevoir la famille et les amis!

Je n’aurai plus de bébé, je ne souhaite pas revivre une grossesse alitée et stressante!

3 grossesse, 3 naissances différentes!

Je suis la maman la plus heureuse du monde !!!!!!

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Lien vers le récit des précédents accouchements de Céline : Céline, en maison de naissance – 2009, Belgique

2 accouchements, en Belgique (Brabant Wallon)

26 Nov

Je suis loin d’avoir eu les accouchements dont je rêvais, mais ce n’est pas pour autant que, globalement, je me suis sentie bafouée dans le respect de la majorité de mes choix.

Toute l’histoire de mes enfants est médicalisée, du début à la fin, et pourtant, nous avons eu la chance de rencontrer des membres du corps médical humains, pour la plupart attentifs et à l’écoute.  Je voudrais les remercier pour ça, et pour toutes les vies que ces personnes créent et sauvent chaque jour.

Après une longue attente douloureuse, nous plongeons tête la première dans le monde de la PMA. Les journées et les semaines rythmées par les injections à heure fixe, les échographies, les prises de sang à en avoir les veines abîmées… Le stress de l’heure du déclenchement de l’ovulation, la ponction d’ovocytes, l’hyperstimulation, avec ponction de liquide ascitique presque sans anesthésie parce que mes veines étaient impossibles à pénétrer (déshydratation), les journées d’hospitalisation puis de repos strict, seule, sans soutien, parce que c’était notre choix… La déception de devoir encore attendre, puis l’excitation du nouveau traitement, la course aux prises de sang et échographies, enfin le transfert. Envers et contre tout, malgré l’impudeur totale de toutes ces situations, mon mari et moi arrivions toujours à garder un peu de magie et de tendresse, en rêvant de lumières tamisées, de musique douce, de caresses, au lieu de la violence et de la froideur de ces lumières vives, des voix autour de nous s’essayant à des plaisanteries qui sonnaient faux, des protocoles déshumanisés au possible (“Madame X: 2 embryons, insémination intra-utérine”).

C’est finalement un seul beau bébé qui a choisi de faire son nid en moi, durant ce beau mois d’octobre 2009. Que d’émotions et de larmes de joie le matin de ce test de grossesse! Je n’ai pas attendu la prise de sang (encore une), pas question qu’on m’enlève ce moment magique: attendre, le coeur battant à tout rompre, de voir si la 2ième barre du test allait se montrer!

Nous avons quitté la PMA pour un temps, trouvé une gynécologue parfaite: humaine, attentive, à l’écoute de nos questions, qui ne prescrivait jamais d’examens non indispensables (jamais il n’a été question pour elle de me faire passer le test ‘o sullivan pour le diabète par exemple), faisait les prises de sang elle-même, délicate lors des examens (TV seulement en fin de grossesse), et disponible à toute heure du jour ou de la nuit, WE compris, pour aider ses patientes à mettre au monde leur enfant.
La grossesse s’est très bien passée, nous avons fait de l’haptonomie en préparation à la naissance, nous parlions beaucoup à notre bébé tant désiré, tant attendu. Nous voulions pour lui une naissance douce mais sécurisée. Je préférais accoucher à l’hôpital, d’autant que je savais que ma gynécologue serait présente : ça me rassurait beaucoup.
Nous avons fait un projet de naissance, demandant entre autre que je puisse rester mobile le plus longtemps possible, qu’on évite l’épisiotomie, qu’on évite de percer la poche des eaux de façon artificielle, qu’on n’emmène pas mon bébé loin de moi, que le Papa ait toute sa place, qu’il puisse couper le cordon, etc.

36SA et quelques. Ma prise de sang mensuelle n’est pas bonne et la gynécologue m’appelle personnellement pour me fixer un nouveau rendez-vous le mardi suivant.
Le matin, je pars travailler comme d’habitude, je quitte mon boulot juste dans l’idée d’un aller-retour pour un contrôle, mais je n’y retourne jamais. Ma gynéco m’invite fermement à rentrer me reposer et veut me revoir le vendredi, avant le WE.
Je ne suis pas très inquiète car, bien qu’elle suive mon évolution de près, elle n’est pas alarmiste, reste calme et m’explique juste ce qu’il faut en des termes simples pour que je comprenne la situation sans que ça induise en moi aucune panique.  Le vendredi, j’ai toujours plus de protéines dans les urines, la tension toujours haute (15/10) malgré le traitement per-os qu’elle m’a donné. Elle promet de m’appeler en fin de journée pour me tenir au courant des résultats de prise de sang.

Je rentre chez moi, m’allonge, parle à mon bébé, caresse mon ventre, profite du calme. J’ai quelques contractions comme depuis le 4ième mois de grossesse, mais pas de travail en vue. Vers 17h30, la gynécologue m’appelle personnellement. Sa voix est calme, posée, elle prend toutes les précautions pour ne pas m’alarmer outre mesure, mais quand elle me dit de boucler ma valise et de me rendre à la maternité “pour surveillance pendant le week-end”, je prends conscience que la pré-éclampsie se confirme et que mon bébé et moi-même sommes peut-être en danger. Je panique, je fonds en larmes, j’appelle mon mari pour qu’il revienne au plus vite, j’appelle ma maman qui essaye de me rassurer tant bien que mal. J’arrive enfin à retrouver un peu de sérénité, je termine ma valise, rajoute 2-3 bouquins dedans en prévision d’un long week-end d’ennui et dès que mon mari arrive, nous prenons la route de la maternité.

Arrivée sur place à 20h, une sage-femme m’accueille avec le sourire en me demandant si je suis la patiente de A. (prénom de ma gynéco-bonne fée). Je lui remets mon dossier médical (dans lequel j’ai glissé mon projet de naissance). Comme (soit-disant) toutes les chambres sont prises, on m’installe en salle de travail pour prendre mes paramètres. Monitoring ok, tension 16/11, protéines dans les urines +++, la prise de sang de ce matin montrait une augmentation en flèche du taux d’acide urique et une chute des plaquettes… C’est pas bon du tout.

21h, l’assistant de gynécologie qui est de garde pour la nuit vient m’annoncer froidement que vu la situation et à ce terme de la grossesse (37 SA+2), mon bébé sera plus en sécurité dehors que dedans. “A minuit on vous déclenche, reposez-vous” et il tourne les talons…

Mon mari rentre à la maison manger un morceau, prendre une douche, ramener l’appareil photo, les derniers vêtements pour bébé qui séchaient encore et est de retour vers 23h.
Durant son absence, j’essaye de me reposer sur le lit qu’on a installé dans la salle, mais je parle surtout à mon bébé et je prie. Dans quelques heures, je serai maman.

Samedi 19 juin, 00:30, une sage femme entre, re-monitoring, pose d’un cachet au niveau du col et d’un cathéter “au cas où”. Je suis à 1,5 cm d’ouverture. Le protocole est lancé. Vers 1h00, on m’enlève le monitoring, on apporte une couverture pour que mon mari puisse dormir un peu sur la table d’accouchement et on nous laisse dormir jusqu’au matin.
Vers 6h00, les contractions commencent à être un peu douloureuses, je ne peux plus rester couchée ni sur le dos, ni sur le côté. Je me mets à 4 pattes dans le lit et fais des mouvements circulaires du bassin à chaque contraction en respirant profondément.
7h30, on réveille le futur papa et la sage-femme m’examine. Je suis à 2 doigts larges, un 2ième cachet ne sera pas nécessaire : le travail a commencé. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, me voilà branchée au monitoring non stop, et au tensiomètre qui prend ma tension toutes les 3 minutes. Je demande à rester mobile. La sage-femme m’apporte un ballon, qu’elle place juste à côté du lit, de sorte que je puisse l’utiliser malgré le monitoring et le tensiomètre. Je fais du ballon jusque 11h, avec mon mari qui m’aide à chaque contraction en appuyant sur mon sacrum. La sage-femme a proposé de la musique. Le travail est rythmé par le même CD qui tourne en boucle, mais ça me convient. Je suis dans ma bulle et je gère bien, je visualise l’ouverture du passage pour mon bébé.

11h00, je suis à 4cm. L’anesthésiste de garde (c’est le WE) est dans le service, et on ne me laisse pas trop le choix: on me pose la péridurale en me disant que ça fera baisser la tension. J’étais bien, dans ma bulle, j’aurais bien continué encore mais on me fait comprendre que c’est maintenant ou jamais et je n’ose pas refuser.

Avec la péridurale je dois rester couchée. On regarde un petit bout de film avec mon mari, il trouve le temps long. A cause de la péridurale aussi, le travail ralenti, les contractions sont moins régulières, plus espacées, moins fortes. Un traitement en appelle un autre, me voilà sous ocytocine. Le travail reprend. Je suis à 5 cm d’ouverture, mais mon bébé est encore trop haut. La SF nous suggère de faire de l’haptonomie pour le faire descendre. Nous passons une petite demi-heure à faire descendre notre bébé par l’haptonomie. Quand la sage-femme revient, il est bien descendu et elle perce la poche des eaux. Je demande si c’est vraiment nécessaire mais elle dit que ça va accélérer le travail. Je laisse faire.
En effet, le travail s’accélère, les contractions sont plus rapprochées, plus douloureuses. C’est impressionnant à voir sur le monitoring. La péridurale ne fait presque plus d’effet. En 3 contractions, je passe de 6 cm à 8 cm d’ouverture. Je suis tellement surprise par l’intensité de la douleur que je me mets à pleurer juste au moment où ma gynécologue-bonne fée arrive.
En 1 heure, je suis passée de 5 cm à dilatation complète. J’ai trop mal sur le dos, je demande à me mettre sur le côté. On fait un test de poussée dans cette position. Je voudrais accoucher comme ça, mais la sage-femme me demande de me remettre sur le dos pour que la gynécologue puisse m’examiner. J’ai tellement mal en bougeant que j’abdique: je ne veux plus bouger, j’accoucherai sur le dos. La douleur a changé, je sens mon bassin comme brûlant, écartelé.
J’ai très peu de souvenir des poussées, aucune idée du temps de l’expulsion. Le papa va voir quand la gynéco annonce qu’elle tient entre ses doigts une mèche de cheveux de notre tout petit. Encore quelques poussées et voilà C. sur mon ventre. Dès que je le vois, je le trouve si beau! Il ne pleure pas, me regarde avec ses grand yeux. Mon mari coupe le cordon, puis a la présence d’esprit de sortir l’appareil photo pour immortaliser les premiers instants. C. gémit un peu, il a un peu de difficultés à respirer. On appelle le pédiatre qui lui fait une petite aspiration sur la table prévue pour les soins juste à côté de moi, puis on me rend mon bébé pour un peau-à-peau de presque 2 heures.

J’expulse encore le placenta. La gynécologue et la sage-femme appuient fort sur mon ventre, ça fait trop mal! La gynécologue va quitter la chambre, quand elle voit la sage-femme appuyer encore sur mon ventre et une floppée de gros caillots de sang sortir. D’un seul coup son air devient grave, sa voix claque à l’attention de l’étudiante sage-femme: “Redonnez-moi une blouse!” Je fais une hémorragie. Elle me dit juste : “Je vous embête encore un peu.”,  et elle plonge sa main, son avant-bras dans mon utérus pour me fait une révision utérine. C’est douloureux. Elle sort un petit morceau de placenta qui était resté là. Elle a eu le bon réflex. Mon périnée est aussi intact.

Enfin la salle se vide. Plus de pédiatre, plus de gynécologue, plus de sage-femme, ni d’étudiante sage-femme, juste nous 3.

C. met un peu de temps avant de prendre le sein, mais quand il se décide, il  boit gouluement. Je crois bien que c’est ça, le bonheur!

 

Octobre 2011, c’est reparti pour le traitement, les échographies de contrôle, les prises de sang, le transfert d’embryons. Cette fois ce sont 2 petits coeurs qui se mettent à battre en moi! Une nouvelle grossesse pleine de questions, d’inquiétudes pour notre future organisation.
La grossesse se passe bien, le suivi médical est un peu plus intensif  (échographies plus poussées, chez un spécialiste en diagnostic anténatal).  A partir du 5ième mois, un des bébés trouve sa place la tête contre mon col, blotti le long de mon côté droit. L’autre bébé fait des cabrioles dans le reste de l’espace, mais a une fichue tendance à aller coincer sa tête sous mes côtes, ce qui rend toutes mes positions inconfortables. Très tôt dans la grossesse, j’ai des contractions, une vingtaine par jour. Le col tient bon, mais raccourcit à chaque contrôle. Je suis arrêtée à 26 SA. Rien que la position assise me donne des contractions, alors je deviens copine avec la position allongée sur mon canapé. J’essaye de vivre le plus sereinement possible la distance que ça crée malgré tout avec mon “grand” de pas encore 2 ans.

Je rêve d’un accouchement par voie basse, passé 37 SA, pour éviter la néonat, je me fais un film parfait, le peau-à-peau partagé avec le papa… Mais passé 32 SA, ma gynéco commence à me parler chaque semaine de la possibilité d’une césarienne, car le bébé le plus haut est en transverse. Je pleure de devoir en passer par là, mais j’ai le temps de m’y préparer, et je rédige un projet de naissance en partant sur le scénario de la césarienne.

Lors de mon rendez-vous des 35 semaines, la prise de sang s’emballe. De nouveau: pré-éclampsie. Ma gynéco demande que j’entre à la maternité pour surveillance. C’est donc chose faite le jeudi 7 juin dans l’après-midi: analyses d’urines sur 24h, plusieurs monitorings, prise de sang, etc.
Ma tension était correcte, la prise de sang moyennement stable. Rien de catastrophique, j’ai au fond de moi l’espoir de rentrer chez moi pour le WE. C’est trop tôt, je veux tenir mes bébés encore au chaud.

Vendredi 8 juin, re-monitoring (un bébé tachycarde), re-prise de sang, tension un peu élevée. On me fait une échographie pour vérifier le positionnement des bébés et un doppler pour vérifier que tout va bien au niveau des cordons.
On envoit les urines au labo. Entre-temps, ma gynécologue qui était dans l’hôpital pour un autre accouchement, passe me voir. Elle s’assied à côté de mon lit et m’explique qu’elle a reçu les résultats de la prise de sang du matin. L’acide urique a augmenté, les plaquettes sont de nouveau en chute libre, etc. Elle préfère ne pas prendre le risque d’attendre car au vu de mes antécédents et du fait qu’il y a 2 bébés, la situation peu devenir catastrophique en moins d’une heure. Elle m’annonce une césarienne dans l’après-midi, quand une salle d’opération se libèrera. Elle prend quelques minutes pour répondre à mes questions: “Est-ce que le papa pourra être présent?” elle me répond que ça ne lui pose pas de problème, mais que c’est l’anesthésiste qui décide; “est-ce que mes bébés vont aller en néonat?”: 48h pour surveillance au moins…

A peine est-elle sortie de la chambre (je n’ai pas encore digéré l’information) que 2 sages-femmes entrent dans ma chambre, prennent ma tension (qui explose, évidemment, vu le stress de ce que je viens d’encaisser), me donnent de l’isobétadine pour que je prenne une douche, me rasent le haut du pubis. J’arrive quand même à prendre quelques minutes pour prévenir mon mari. On ne m’a pas donné d’heure. Mon plus grand stress est qu’on m’emmène au bloc alors qu’il n’est pas encore arrivé.

Je donne aussi des coups de téléphone pour organiser la garde de mon aîné qui se trouve à la crèche. Lorsque tout est réglé, je me douche (au moins j’ai la paix) puis j’essaye de me relaxer. On me met sous monitoring jusqu’au départ en salle d’opération. Ma puce tachycarde, le monito bip chaque fois qu’elle dépasse 200 bpm. Au bout d’un moment, comme ça m’angoisse, je demande qu’on coupe cette alarme pour me permettre d’essayer de retrouver un peu de sérénité et de parler à mes bébés.
Lorsque mon mari arrive enfin, je fonds en larmes de soulagement.

On nous emmène finalement un peu passé 18h. J’ai froid, je tremble de façon incontrôlée. Plus j’essaye de me maitriser, plus les tremblements sont forts. Je ne sais toujours pas si mon mari pourra être avec moi.

Dans la pièce attenante à la salle d’opération, l’anesthésiste nous annonce enfin que mon mari pourra être à mes côtés, ma gynécologue vient me saluer en mettant son masque et me rassure d’un sourire. Pour me poser la rachianesthésie, je dois m’asseoir sur la table d’opération et faire le dos rond (facile avec un ventre énorme, 1 tête dans les côtes et l’autre contre le col). Une infirmière me propose de m’appuyer sur elle. Elle m’invite à vraiment me laisser aller, elle a bien chaud, je lui demande si je peux l’enserrer par la taille et poser ma tête sur son épaule. Elle est rassurante, un vrai contact humain qui me fera beaucoup de bien.

Lorsqu’on me couche, tout le monde s’agite autour de moi: pose de perfusion, tension, prise de pulsations cardiaques, barbouillage de désinfectant, pose du champ, … Sont présents la gynécologue, l’assistante gynécologue, 2 sages-femmes, 2 infirmières, 2 pédiatres, l’anesthésiste… Enfin on vient asseoir mon mari à côté de moi, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, B. est sorti. Je verse une larme en entendant son cri, ça me fait réaliser! Je peux le voir (il ressemble à son frère!), le toucher une minute puis on l’emmène.
Deux minutes plus tard, C. crie à son tour, tousse un peu, elle a avalé un peu de sang et de liquide mais elle va bien, je peux la voir aussi. Mon mari ne sait pas trop s’il doit rester avec moi ou rejoindre les bébés, je l’envoie suivre nos enfants avec mission de veiller sur eux et de faire le peau-à-peau dont je serai privée.

On me recoud puis je pars en salle de réveil, où je n’ai de cesse d’essayer de faire bouger mes orteils pour pouvoir rejoindre vite vite mes bébés et mon mari. Mais on est vendredi soir, il n’y a qu’une infirmière pour gérer tous les patients en salle de réveil et un seul brancardier qui met des heures à revenir entre chaque patient. Au bout d’une heure j’arrive à bouger mes orteils, mais je ne remonterai que 2 heures après leur naissance.
Mon mari m’attend dans ma chambre, sans les bébés. Il a fait plus d’une heure de peau-à-peau avec les 2 bébés, il leur a donné à boire (du lait artificiel évidemment) à la seringue. Une sage-femme vient faire ma toilette puis je peux enfin aller voir mes bébés en néonat, pas loin de 4 heures après leur naissance, alors que j’aurais tellement aimé être là pour leur expliquer ce qu’il s’est passé, pourquoi on les a arrachés comme ça de mon ventre. Je prends un, puis l’autre dans mes bras. J’essaye une mise au sein mais je ne me rappelle plus si elle est concluante…

Je passe la nuit sans dormir, à surveiller les heures et tirer un maximum de colostrum que je mets dans des petites seringues, pour que mes loulous aient un peu de mon lait toutes les 3 heures. Au milieu de la nuit j’appelle une sage-femme, je suis en pleurs tellement j’ai mal, malgré la perf d’antidouleur et la pompe à morphine! L’ocytocine dans la perf est réglée comme pour une maman qui n’allaite pas, donc la dose de médoc plus la stimulation due au tirage intensif de mon colostrum fait contracter énormément mon utérus. La sage-femme diminue la vitesse de la perfusion parce que j’insiste pour qu’elle fasse quelque chose.

Le lendemain, une bonne surprise : comme mes bébés ont été stables toute la nuit (et qu’il y a 9 bébés en néonat pour une seule sage-femme de garde le WE), on me les amène dans ma chambre! Une seule condition à ça : les allaiter toutes les 3 heures ET leur donner un complément de 5ml (lait maternel si j’arrive à avoir assez, ou lait artificiel si je n’y arrive pas).
Je tiens à mon allaitement, et comme ils sont petits (2kg180 et 2kg340) et que je les veux près de moi, j’accepte. Toutes les 3 heures, je les change pour bien les réveiller, et je les mets aux seins (avec de l’aide au début pour la tétée en simultané). Je vois, sens et entends parfaitement qu’ils tètent très bien, prennent de bonnes quantités et lâchent le sein d’eux-même au bout de 15-20 minutes lorsqu’ils ont assez bu. Cette histoire de complément ne sert strictement à rien, mais je tire encore en plus entre les tétées. Mais mon corps a des limites et le lendemain on me demande de donner 10 ml de complément à chacun en plus des tétées. Je les vois arriver avec leurs biberons de lait artificiel… Je refuse et dois négocier avec le pédiatre, qui accepte finalement de ne pas donner de complément à condition que je les pèse avant et après chaque tétée pour vérifier qu’ils ont bien bu.
C’est absolument inutile à mes yeux, mais je n’ai pas le choix.

A partir du 4ième jour, j’arrive à installer seule mes bébés pour la tétée en simultané. La 7ième nuit, veille de mon départ de la maternité, une sage-femme exige que je l’appelle pour qu’elle puisse “observer et vérifier” comment je mets mes bébés au sein! C’était comme un examen de sortie, si je n’y arrivais pas, je ne pouvais pas sortir… J’ai donc patiemment changé mes bébés, les ai installés prudemment sur mon lit, ai positionné mon coussin d’allaitement, 1 bébé, puis l’autre, sous l’oeil scrutateur de la sage-femme qui a pu noter sur son dossier que j’étais apte à m’occuper de mes bébés seule… Je me suis sentie infantilisée au possible, mais nous avons pu rentrer à la maison.

Ma gynéco-bonne fée est passé chaque jour voir comment j’allais, répondre à mes questions, vérifier ma cicatrice, me tenir informée de l’évolution de mes prises de sang. Elle a été extra.

Nous sommes environ 1 an après la naissance de mes jumeaux. Ces histoires imparfaites mais avec beaucoup de bons côtés malgré tout, restent gravés dans mon coeur. Mon projet est de suivre une formation d’accompagnante à la naissance, afin d’aider les futures mamans à avoir confiance en elles, en leur ressenti, à leur apporter toute l’information nécessaire pour leur permettre de faire des choix éclairés, Leurs choix, et les rendre actrices de leur grossesse et de leur accouchement.

Les 3 accouchements physiologiques de Brigitte, Brabant Wallon – Belgique

30 Avr

Voici mon témoignage de 3 accouchements physiologiques respectés !

Enceinte en 2005, j’ai lu pas mal de choses pour me sensibiliser à l’accouchement naturel car j’avais entendu des histoires tristes d’accouchement difficile de mes amies. J’ai décidé de me passer de péridurale (ma mère l’avait bien fait 4 fois et n’en était pas morte) et de me faire accompagner par une sage-femme libérale qui me « protégerait » des gestes médicaux inutiles.
Je ne suis pas une accro de l’haptonomie, du chant prénatal ou autre préparation. Tout ce que je voulais c’était être zen avant le jour J et bien accompagnée.
Je garde un bon souvenir de mon 1er accouchement, même si cela a duré très longtemps (début des contractions à 22h, départ à l’hosto avec la sage-femme à 13h, bain pour me soulager, toujours qu’à 3cm donc rupture de la poche des eaux à 19h avec l’arrivée de la gynéco, contractions beaucoup plus fortes ensuite mais je n’ai mis Félix au monde que le lendemain à 1h !).
Donc, pas de péri, pas de forceps, pas d’épisio, son petit coeur allait bien tout le temps donc accouchement bien naturel !
Pour mon 2e enfant, j’ai gardé la même équipe et j’ai accouché assez vite (rupture des eaux à 22h, contractions fortes immédiatement on file à l’hosto, Edouard est né à 2h sans aucune assistance autre que l’aide de la sage-femme).
Pour mon dernier fils, je voulais tenter une maison de naissance mais mon mari n’était pas rassuré. J’ai dû trouver une autre sage-femme libérale pour m’assurer le même cadre que pour les 2 autres fois car elles avaient arrêté de pratiquer les accouchements.
Rupture des eaux un samedi matin mais zéro douleur…. On va à l’hosto à midi et j’attends…. Comme rien ne se passe, on me parle du délai de 18h à respecter entre la naissance et la rupture des eaux, donc je stresse un peu que rien ne se passe. J’accepte un médicament pour encourager les contractions et à 17h ça y est les contractions sont très efficaces puisque Guillaume est né à 19h30.
Je suis très fière d’avoir accouché 3 fois dans la douceur, ce sont mes bébés qui ont décidé et pas les médecins.
Mes enfants sont cool et j’ose espérer que leur naissance leur a donné un bon départ dans la vie.
Je souhaite à toutes les femmes de se poser les bonnes questions avant d’accoucher et de le faire tel qu’elles le rêvent. C’est important d’avoir de bons souvenirs et de sentir qu’on a aidé ses bébés dès leur départ dans la vie.

Laure-Eve, dans le Brabant Wallon en Belgique

10 Avr

En 2006, je cherchais désespérément une solution pour échapper à des traitements dégradants offerts par la médecine industrielle. Le vase à débordé lorsque la gyneco chez qui j’allais m’a déclarée que vider les intestins avant l’accouchement était inévitable sinon elle devrait travailler en bottes. Visiblement elle avait l’image d’une porcherie en tête. Je lui ai dit que personne ne me toucherai contre mon gré et je ne l’ai plus jamais revu.

J’ai eu la chance de rencontrer, via le bouche à oreille, T. et S., deux super sages-femmes. J’ai pu accoucher dans l’eau chez moi et aller seulement à l’hôpital les 2 dernières heures aussi dans l’eau. Nous avons été les derniers parents à pouvoir accoucher à l’hôpital de B. A. avec notre sage-femme. Accueillir seulement pour quelques heures n’était pas assez rentable…

L’accouchement de D. à Bruxelles, Belgique

10 Avr

Je tenais à partager avec vous les grandes lignes de mon accouchement, cela pour vous rassurer ! En effet, j’en garde un excellent souvenir et je trouve ça important de partager un point de vue positif car beaucoup trop de gens sont là pour essayer de vous faire douter de vos capacités à mettre votre enfant au monde !
D’abord, je tiens à préciser que le plus important est d’être bien entourée et bien préparée.
Pour ma part, j’ai choisi d’être suivie par une sage-femme pendant toute ma grossesse. C. me connait très bien, nous avons établi une relation de confiance qui m’a beaucoup rassurée pour le jour J. Mon cher mari s’est aussi beaucoup impliqué dès le début de la grossesse, il a donc aussi été d’un grand soutien pour l’accouchement .Pour la préparation, j’avais appris à bien respirer et à me détendre en piscine, c’était vraiment idéal.
Nous avions aussi suivi des séances d’haptonomie à Ixelles, cela m’a bien aidée pour l’accouchement.
D’abord, V. nous a fait un joli schéma où on voyait bien que le pic de douleur de la contraction est finalement très court dans la durée. Le voir sur le frigo m’a aidé à bien fixé ça dans ma tête. Ensuite, parler avec le bébé dès 5 mois de grossesse nous a aidé à tisser un lien très fort, utile pour travailler de concert pendant l’accouchement, et enfin, les séances de relaxation sont fondamentales pour arriver la plus détendue possible à l’accouchement.
Pour le jour J, disons que j’ai commencé à avoir de petites pertes, j’ai appelé C. ma sage-femme qui m’a dit de voir si ça passait en prenant un bain. Tout cela a commencé donc un lundi soir, vers 19h, je l’ai appelée à 21h puis 23h. J’ai pris mon bain vers 1h du mat puis j’ai essayé de dormir sans y parvenir, je n’avais pas vraiment mal, mais je sentais bien que ça travaillait. A 7h du mat, j’ai dit à mon mari de rappeler C. que je pensais vraiment que ce serait aujourd’hui. Lui ne me croyait pas trop, il ne me voyait pas souffrir donc il se disait que je fabulais un peu. C. est arrivée vers 8h30, elle m’a examiné et a vu que j’étais déjà dilatée à 6cm. On est alors partis pour l’hôpital. On s’est installé dans la salle « Nature », là nouvel examen, j’ai encore gagné un cm. Toujours pas mal. Après cela a été plus long et éprouvant. D’abord une partie du col ne voulait pas s’effacer. Ensuite, bébé a dut faire 7/8 de tour sur lui-même pour présenter le plus petit côté de sa tête. J’ai souvent changé de position, j’ai pris un long bain bien chaud et puis finalement j’ai pris la position gynécologique pour pousser. Je dois dire que les femmes ont normalement une envie irrépressible de pousser mais je ne l’ai jamais ressentie. Mon fils est resté assez longtemps dans la phase juste avant l’expulsion, je poussais, il sortait un peu, puis il rentrait, cela a bien duré 75 min ! Il a un coeur très solide car son rythme n’a jamais diminué alors que certains enfants sortent par césarienne à ce moment car cela dure trop longtemps. Il a fini par sortir sans forceps ni ventouse. Comme vous le voyiez, je n’ai pas eu de péridurale. Pendant tout mon accouchement j’étais très détendue, je me suis concentrée sur une contraction à la fois et sur ma respiration. J’ai aussi fait beaucoup de « oooooooooohhh » pour détendre le diaphragme.
La douleur était pour moi tout à fait gérable. Je suis sûre qu’elle l’était car, même avant ma grossesse, je m’étais toujours dit que je serais capable d’endurer l’accouchement sans anesthésie. J’en étais convaincue donc j’ai agi conformément avec ma conviction et le fait d’être massée et soutenue par C. et mon mari, le fait qu’eux aussi me faisaient confiance, cela m’a grandement aidée. A la fin, je me sentais vraiment fatiguée, alors deux autres sages femmes sont arrivées pour m’encourager, le fait de les avoir tous les 4 à me supporter m’a donner la dernière énergie nécessaire pour que bébé naisse un mardi à 19h39. Si je compte depuis le début des pertes, cela a donc duré 22h de travail.
Si j’ai une dernière recommandation c’est « soyez bien entourées, faites vous confiance ».
Un accouchement est une expérience formidable et je vous assure que le vivre de cette façon vous rend très fière de vous et vous conforte aussi dans votre rôle de mère. « Si j’ai pu accoucher moi-même, alors je pourrai aussi bien élever mon enfant moi-même. » Ne doutez pas de vous, les femmes accouchent depuis la nuit des temps, la majorité s’en sont bien sorti, il n’y a pas de raison pour qu’une femme jeune et en bonne santé n’y parvienne pas !

Claire – Naissance respectée de Kenza – Belgique, 2012‏

2 Mar

Kenza arrive dans nos vies dans un contexte tout à fait différent des autres.
Nous avions décidé de nous arrêter à 4 enfants. J’avais repris une formation, devais chercher du travail… Mon mari avait eu un accident, perdu son travail…C’est un climat d' »insécurité envers l’avenir » qui reignait à la maison. Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais juste expliquer un peu pourquoi je partais moi confiante que les autres fois …
Un Bébé surprise… J’avais eu droit à de l’hyperhemesis jusqu’à 4 mois (l’enfer de vomir au moindre mouvement, de moi ou des autres, à la moindre odeur, à la moindre pensée même…). S’ensuivent des mois de grossesse normale, si ce n’est qu’à la fin, mon foie a du mal avec les hormones de la grossesse… Ma gyneco me prévient qu’il y aura un risque de devoir me faire accoucher avant terme si ca empire. Je dois faire un prise  de sang toute les 2 semaines… Entre temps je me renseigne… Qu’est-ce qui aide, purifie le foie naturellement? Les artichaux…  Ca tombe bien, justement j’en avais envie depuis quelque temps… Je m’adonne donc à une orgie d’artichaux… Un mois plus tard la prise de sang stupéfie ma gyneco… « Mais qu’est-ce que vous avez fait? Normalement ca ne disparaît pas, ca empire avec le temps…- Heu, les artichaux… – Ah, oui, mais ca ne suffit pas toujours… ».
Finalement la situation redevient normale et peu avant l’accouchement, j’ai son accord pour accoucher à la maison. OUf… J’avais pas envie d’accoucher à l’hôpital… Mais en même temps j’aurais bien pris un petit 3 jours de congé, avec l’ambiance à la maison et mon mari sous médocs… Je me demandais si j’allais savoir le réveiller la nuit N… Comment j’allais faire avec 4 enfants à la maison?

Ma petite chérie joue, elle aussi, les prolongations… Prévue pour le 21 mars… Rien n’y fait, comme d’habitude, ni l’huile de ricin, ni le nettoyage des vitres, le jardinage, le « jogging »… J’en ai marre des « Alors, pas encore accouché? »… Ca se voit non?  Elle attend « son » moment et me surprendra encore une fois…
En pleine nuit, je suis réveillée, je suis toute mouillée… Rachid me demande si j’ai fait pipi (oui quand on réveille un homme la nuit, toutes les connections ne sont pas immédiates…) C’est le liquide amniotique… Changement de programme… D’habitude j’ai d’abord les contractions, puis la poche se rompt… Je dois faire quoi?? Ah oui, la couleur, je ne sais pas: c’est absorbé par le drap, il y a des petits trucs blancs… J’appelle H., je ne veux pas la déranger car je sais qu’elle a eu plusieurs nuits d’accouchements de suite, mais je ne suis pas rassurée… Elle me dit pas de problème, change le drap, recouche-toi et attends les contractions…
Je me recouche et sens un petite pression dans le bas qui s’amplifie et les contractions s’installent petit à petit.  Il est 4h du mat, je mets en moyenne 4 heures pour accoucher. C’est parfait à 8 heures elle sera là, quand les grands se réveilleront…
Je me laisse polluer par cette question de « accoucher avant que les autres ne se lèvent » et ca n’avance pas. J’ai besoin de H. pour me rassurer. Elle vient, 3 cm, je crois. Je marche et m’accroupi pour me stimuler. J’ai des conractions mais je n’arrive pas à me détendre…Et l’heure tourne… En fait je ne veux pas accoucher… J’ai déjà donné… « Je veux une péridurale »… H. et Rachid se regardent (l’air de dire elle déraille…) . Mais ils ont plus confiance en moi que moi-même… Il est presque 8 heures, les enfants se réveillent. Pendant que Rachid va les voir, H. m’encourage et me dit que je sais si bien accoucher qu’elle raconte souvent la naissance d’Assiya en exemple. J’avoue à H. que je ne sais pas comment me détendre avec les enfants qui vont se lever…
Et là elle a l’idée géniale de m’emmener prendre un bain…
H. est à côté de moi, et moi je rentre enfin dans ma bulle. Je me rappelle de I… Que les contractions sont la seule douleur qui veut dire que tout va bien, que bébé sera bientôt dans mes bras … Et à chaque contractions je pense « tout va bien » et je respire par le ventre… Les contractions sont plus espacées, mais plus puissantes. J’entends des voix derrière la porte qui essaient d’être discrètes. Puis plus de voix… Rachid est allé les conduire à l’école. Puis une petite voix et H. qui sort lui parler. Je suis dans ma bulle… J’attends le retour de Rachid pour sortir de l’eau. Quand je sors en arrivant dans le salon je vois Abdelrahman assis à la table, mangeant un tartine. Il est tout calme et passé une seconde de panique, je me rends compte qu’il ne me perturbe pas du tout… Au contraire, le voir me fait repartir dans ma bulle. Je  me couche dans le fauteuil (tiens cette fois-ci les contractions c’est couchée que je préfère…). Il veut venir vers moi et Rachid veut l’en empêcher, mais H. dit de laisser faire…  Il me fait un bisou, puis des carresses, et regarde vers le plafond (?) . Je m’assieds un peu sur la balle et là il me prend les mains. Je le tiens et essaye de relacher mes mains autour de ses poignets… Puis il va jouer avec ses Playmobils, puis il dessine… H. remarque que je pousse un peu et me demande si confirmation. Je reponds « un peu ». Tout s’est accéléré : elle prépare vite de quoi acceuillir Kenza. Rachid assis devant moi. J’ai l’impression d’être à 4  pattes à moitié sur Rachid, mais en fait je suis presque debout. J’ai besoin qu’H. me confirme que je peux pousser… Oui je peux… Ca fait tellement mal que je ne sais pas quand la contraction s’arrête. Je suis mon envie de pousser… Presqu’en continu… Enfin ma fille est là. Elle est contre le sol sur l’alaise prévue à cet effet. Je la prends et me couche dans le fauteuil. J’étais en sueur et heureuse que cela se termine… Abdelrahman n’est pas content: il a crié « non je ne veux pas » quand il a vu sa petite soeur… Mais après s’être reposé avec nous dans notre grand lit, il adoptera sa petite soeur… Et quand les grands rentreront de l’école il se mettra entravers, et dira dans un geste protecteur du bras: « C’est mon bébé »…

– Claire

***
[Note de l’équipe:

Accouchement en maison de naissance, version du père – Belgique, 2012

2 Mar

Après lecture des différentes expériences d’accouchements respectés (ou non), je souhaite témoigner en tant que papa.
Je suis de Bruxelles et accessoirement le mari du témoignage n°143.

Le choix de la maison de naissance n’a pas vraiment été soumis à discussion dans notre couple puisque l’approche de cette « épreuve » est quasiment similaire chez ma femme et moi.

De manière plus indirecte, j’ai vécu l’accouchement de ma soeur en milieu hospitalier comme quelque chose qu’elle a vraiment subi dans l’inconfort et qui lui a totalement échappé lors des moments de prise de décision. Mon neveu est venu au monde par césarienne qui, après coup, s’est révélée plus que dispensable.
Ceci corrobore beaucoup de témoignages lus ici même. A savoir que le temps presse et on n’est pas là pour faire du sentiment.

Notre expérience, bien sûr, contraste totalement avec celle de ma soeur.
Dès la préparation avec la sage-femme, ma femme s’est sentie écoutée, rassurée, respectée dans ses choix et son approche de l’accueil de l’enfant à venir. Et moi, je ne me suis absolument pas senti exclu. Au contraire, avec un rôle bien précis et bien plus important que celui qu’il aurait été dans une Maternité-usine du milieu hospitalier.

La veille de l’arrivée de notre fils, un faux travail s’est déclenché. Enième signe tangible que nous avions fait le bon choix. Je crois qu’à ce moment, aucun hôpital  ne nous aurait laissé filer pour rentrer calmement chez nous. C’est pourtant ce qu’a fait notre sage-femme, tout en restant en alerte.
Le véritable travail n’a commencé que dans la soirée. Ma femme est passée par plusieurs postures pour se soulager. Tantôt assise, allongée, dans la baignoire, puis de nouveau assise sur moi pour la supporter.
Elle a pris son temps, encouragée à cela par notre sage-femme elle-même aidée d’une collègue.
La délivrance fut une épreuve. Bébé avait du mal à passer les épaules. C’est dur pour la maman, pour le bébé, pour les sage-femmes et même pour moi car on est un peu impuissant.
Une fois sorti, sans traumatisme lié à une sortie violente aux forceps, le bébé a été « démarré » de manière vigoureuse mais toujours avec douceur et chaleur.
Premier cri poussé et déjà au contact de la maman. Là encore, mieux pour elle et mieux pour lui.
Plus tard, maman ayant besoin de soins et de repos, il est resté avec moi. Même un peu perdu dans ce nouveau monde, je le sentais serein et relativement calme. Impression que je n’avais pas du tout eu lors de mon premier contact avec mon neveu, quelques minutes seulement après son arrivée. Stress et anxiété semblaient l’animer. Mais selon le médecin l’ayant accueilli, c’était « parfaitement normal ». Je sais maintenant ce que je pressentais à l’époque. C’est faux.

– Anonyme