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Ma césarienne

13 Jan

Ma grenouillette est née le mardi 13 septembre et mon accouchement ne s’est pas passé comme prévu, et pourtant je l’ai très bien vécu. J’avais donc envie de partager mon expérience avec vous, me disant que ça ferait peut-être du bien à d’autres de raconter ce qu’il s’est passé et de voir que même si on doit gérer des « imprévus », l’accouchement et la césarienne en particulier peuvent rester une très belle expérience.

Ma pucinette était prévue pour le 9 septembre mais n’était pas vraiment décidée… pas de contractions, rien, même si mon col était ouvert à 3 cm… L’assistant de mon obstétricien me propose donc, lors de ma visite « à terme » de déclencher le travail, si ça me dit. On fixe donc la date au 13/09 au matin.

Je retourne faire une visite le 11/9, col toujours à 3cm, on me propose donc de passer le 12 au soir voir mon col pour éventuellement donner un comprimé pour la maturité de celui-ci…

On arrive donc le 12/9 à la maternité vers 21h30. La sage-femme pense que je n’ai pas besoin de comprimé et que je peux revenir le lendemain matin pour provoquer l’accouchement. Comme c’était assez compliqué pour nous niveau transports, je demande à passer la nuit là-bas quand même… Et j’ai été inspirée !!

Vers minuit, minuit et demi, je pense avoir mes premières vraies contractions et je commence à vomir aussi (ce qui m’étonne ! J’avais entendu parler des popos pendant l’accouchement mais jamais des vomis….).

La sage-femme me met sous monitoring et se rend compte qu’en effet, le travail à commencé!! Je pars donc en salle de travail (avec zhom) et la sage femme appelle l’anesthésiste pour ma péridurale (qui est installée vers 2h/2h30… entre temps j’ai revomi…)

Ensuite, bah on attend… je continue à vomir un peu… D’ailleurs, je fais très peur au zhom… il descend prendre un café et quand il revient, il me trouve sous masque à oxygène ! J’ai encore vomi, mais avec tous leurs câbles, bah j’ai pas eu le temps de bien me redresser et le cœur de bébé a eu des ratés… ils me passent en monitoring « interne »

Mon col est ouvert à 10 cm vers 7h30, ils appellent donc mon obstétricien et percent la poche des eaux. Bébé se présente bien la tête en bas (elle est bien positionnée depuis plusieurs semaines) mais le visage en avant… Je commence à pousser vers 8h30/9h (je sais plus trop ^^) mais comme elle vient le visage en 1er, ça prend plus de place, donc ils décident d’essayer de la retourner avec des forceps. Au bout d’un certain temps, mon obstétricien m’explique que rien n’y fait, elle bouge pas d’1 mm et donc, ils vont devoir la faire sortir par césarienne…

On me rechange de salle et on équipe mon chéri pour qu’il puisse venir aussi. Il est beaucoup plus stressé que moi ! Il faut dire que j’ai une légère malformation qui fait que j’ai déjà été opérée plein de fois et donc, ça me fait pas vraiment peur. Tout ce que je veux, c’est que mon bébé arrive rapidement pour qu’elle aille le mieux du monde.

Donc au final, ma fille est née à 11h12 par césarienne après plus de 10h de travail dont une partie avec forceps. Elle pesait à la naissance 3kg 765 pour 52.5 cm.

C’est évidemment pas du tout comme ça que j’avais envisagé mon accouchement. Ma grossesse ayant été parfaite (ou presque), je pensais que l’accouchement allait se passer très naturellement aussi. Enfin, au final, malgré mes 7 vomis (2 avant la péridurale, 3 pendant et 2 pendant ma césarienne ^^), le masque à oxygène, les forceps et la césarienne, je ne considère pas que mon accouchement s’est mal passé :p

Ma fille est née en bonne santé et je me suis remise très vite (je suis sortie de l’hôpital a J+4 malgré ma césarienne) et mon compagnon a assuré. L’équipe médicale était parfaite aussi, même si y avait du monde car hôpital universitaire, je me suis sentie bien encadrée et soutenue.

Après, c’est peut-être parce que j’ai l’habitude des blocs opératoires ou que je l’ai pressenti (j’avais demandé si on pouvait savoir avant si une césarienne serait nécessaire car j’ai a peu près la même morphologie que ma mère et elle a eu 2 césariennes) mais je ne considère pas qu’on m’a volé mon accouchement ou que j’aurais été plus émue si elle était née par voie basse…

Voilà, je lis souvent des témoignages de femmes qui se sentent mal de ne pas avoir pu accoucher par voie basse, qui vivent mal la césarienne et je voulais témoigner pour dire que pour moi, le chemin que prend bébé pour sortir est secondaire 🙂

– Jessica

Anne, 1er accouchement – mai 2013, Paris‏

8 Jan
Je suis tellement heureuse d’être enceinte. Et mon mari est ravi également. Nous avons hâte de rencontrer ce petit bébé qui a grandi pendant 9 mois bien au chaud dans mon ventre. Ce moment est prévu pour le 16 mai…

Seulement, malgré la date qui approche, je ne sens rien venir. Je n’ai pas eu véritablement de contractions pendant ma grossesse, mais je pensais que ça finirait par arriver… Et rien.

A la date du terme, nous allons faire un check up à la maternité. Mon col n’est pas prêt, même pas ouvert à 1, à peine ramolli. Le bébé va bien.
On y retourne deux jours après. Rien de nouveau. On nous précise que si rien ne s’est passé dans trois jours, l’accouchement sera déclenché.
Deux jours après, nouveau check-up. Le col n’a pas avancé. Rendez-vous le lendemain matin pour le déclenchement.
Comme le col n’est pas prêt, on me pose un tampon de prostaglandine. Je passe la journée sans qu’il se passe quoi que ce soit, mes parents viennent me voir, on bavarde. Le soir vers 22h, je commence à sentir quelque chose. On va faire un monitoring. Je suis en pré-travail, il faut attendre. Je commence à avoir un peu mal. Avec mon mari, on décide d’essayer de dormir un peu. A 4h du matin, les contractions commencent à être douloureuses mais espacées et irrégulières. Je n’arrive plus à dormir. On descend pour que je puisse prendre un bain pour me détendre. ça marche et on retourne se coucher jusqu’à 7h, heure, où je ressens à nouveau les contractions.
J’essaie le ballon, je marche, je parle avec mon mari. Tout va bien.
On retourne faire un monitoring et un examen et on nous dit de revenir vers 14h.
14h, on descend tranquillement, je n’ai même pas pris mon coussin. Et là on nous annonce que je vais rester, le travail est -enfin- en cours! Mon mari remonte en vitesse chercher les affaires.
Je suis à deux. On me pose une perfusion, glucose et ocytocine pour accélérer le travail.
Je suis à trois, on me propose la péridurale, j’accepte même si je gère encore bien, je sais qu’un accouchement déclenché peut être très douloureux.
L’anesthésiste est en retard. Les contractions deviennent vraiment douloureuses (je dois être à quatre). Je bouge beaucoup, m’agite, m’agrippe à mon mari. J’ai mal.
L’anesthésiste arrive, au bout de 3 essais elle me pose la péridurale, j’étais trop crispée. Soulagement quasi immédiat. Youpi, je n’ai plus mal!
Dans la maternité que j’ai choisie, la dose de péridurale est à renouveler (environ toutes les heures ou toutes les deux heures, selon la tolérance à la douleur).
Une sage-femme me perce la poche des eaux, une autre me pose une sonde urinaire.
Le temps passe… Je commence à me gratter, vraiment beaucoup. La sage-femme est embêtée, elle vérifie le col (qui est à 5) et prévient l’anesthésiste du fait que je fais une réaction à la morphine.
L’anesthésiste me prépare un autre produit. Justement je commence à avoir très mal et je demande une nouvelle dose. Nouveau produit, on attend 10 minutes qui me paraissent très longues, j’ai toujours très mal, l’anesthésiste teste un autre produit, 10 minutes après toujours aucun effet, je la supplie de me redonner de la morphine. Entre temps, la sage-femme très sympathique me fait respirer du protoxyde d’azote. J’ai toujours très mal, ça ne marche pas, mais j’arrive à calmer un peu ma respiration.
On me remet une dose de produit. Je me sens complètement shootée (j’ai eu trois doses de produit en 40 minutes) mais ça finit par faire un peu effet, même si les contractions montent en intensité et deviennent très violentes.
Je tremble comme une feuille puis je m’endors. Trente minutes après, réveil en sursaut. La sage-femme m’examine et me dis : ça y est, vous êtes à 10! Il va falloir pousser! (j’ai à peine le temps de réaliser que je suis passée de 5 à 10 de dilatation en 45 minutes).
Je tremble toujours, je n’arrive pas à soulever mes jambes et à me positionner dans les étriers. Tout ça me semble complètement irréel. Mon mari se met derrière moi sur la table d’accouchement et aide la sage-femme à soulever mes jambes. Il m’encourage, ça fait même rire la sage-femme.
Mes poussées sont efficaces mais je ne les sens pas. Le rythme du bébé commence à inquiéter la sage-femme, elle appelle la gynécologue. Elle arrive et me dit : encore un essai, si le bébé ne sort pas, on devra y aller aux forceps. Je pense en moi même : non pas les forceps!, je pousse du mieux que je peux, elle va chercher les forceps, je la vois les manier mais ne sens rien. Je vois aussi les ciseaux pour l’épisiotomie.
Mon mari me dit : je vois la tête, pousse ma chérie! Je pousse et notre fils est là, il est magnifique, les yeux bien ouverts. Il a le cordon autour du cou donc il ne pleure pas tout de suite mais très vite je l’entends. Je répète : mon bébé, c’est mon bébé, il est tellement beau. La sage-femme et l’obstétricienne sourient.
Le placenta sort, je demande s’il est complet, on me dit que oui, je suis rassurée. On me met notre fils sur ma peau. On l’aime déjà infiniment, c’est incroyable l’aventure qu’on a vécue!
J’appelle mes parents dès que la sage-femme et l’obstétricienne (qui a recousu mes trois points d’épisiotomie, ça a été très bien fait) sont sorties. Mon mari a déjà envoyé des messages à nos familles.
J’ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Même six mois après d’ailleurs! Mais ce que j’ai vécu, avec l’aide et la présence de mon mari, qui a été vraiment génial, je ne l’oublierai jamais.
J’ai apprécié l’encadrement, pour l’allaitement également car je ne sais pas si j’aurais si bien réussi sans toutes ces personnes qui m’ont aidée. D’ailleurs encore aujourd’hui j’allaite matin, soir et nuit mon petit loulou.
Bilan : même si mon accouchement ne s’est pas du tout passé comme je l’avais prévu/voulu, j’en  garde un merveilleux souvenir.
J’estime que mon accouchement a été accompagné de manière très respectueuse par l’équipe.

#317 Naissance de Viktor par sa maman Marie en Charente (16 – France)

22 Déc

La survenue dans ma vie de mon enfant, l’expérience particulière de ma grossesse, puis de mon accouchement et des premiers mois de vie de mon fils m’ont bouleversée – aussi intensément que les deuils de mes parents (père, mère, beau-père) que j’ai déjà eu à traverser.

Simplement dans l’autre sens, dans un sens exactement opposé. Un mouvement qui se crée de lui même, exactement opposé.

Au printemps 2009, j’étais alors célibataire sans enfant relativement insouciante de 34 ans. J’étais libre de mes mouvements et je ne me posais aucune question sur ma liberté de choix, d’existence, de penser, sur les influences que d’autres pouvaient avoir sur ma personne. Ma conscience n’était pas stimulée là à cette époque.

Peu avant mon anniversaire, pour un simple contrôle, je vois mon gynéco Dr P******. Il passe un coup de fil concernant son assurance professionnelle devant moi et c’est ainsi que j’apprends qu’il veut partir à la retraite dans un an ou deux… Un vieux monsieur doux et débordé mais très gentil qui me dit lors d’une échographie (alors que je ne lui ai rien demandé de tel étant donné que je n’ai même pas de petit ami à l’époque) : « Vus vos ovaires polykystiques, vous allez avoir besoin de l’aide médicale à la procréation si vous voulez des enfants mademoiselle ».

Le temps s’arrête.
J’ai du mal à respirer mais je crois que rien ne paraît au Dr P****** qui poursuit sa consultation normalement.
Mécaniquement je me rhabille, je n’entends plus rien, mécaniquement je souris, je donne ma carte Vitale, etc. et rentre chez moi.
Pendant une semaine je suis envahie d’une étrange sensation d’ombre. Une tristesse sourde s’est installée. Je mets dans ma tête – mais pas trop profondément – que je n’aurais peut-être jamais d’enfants car je ne me vois pas utiliser l’aide médicale à la procréation pour faire des petits. Mon désir n’est pas tel. Je ne m’étais jamais posé la question. Avoir des enfants me semblait aller de soi… j’en aurais un jour… je n’étais pas pressée, ça viendrait quand ça viendrait. De toute façon je n’avais même pas rencontré un compagnon qui puisse être candidat à la paternité. Je connaissais d’ailleurs peu d’hommes parmi mes amis qui aient ce désir. Et de mon côté je n’étais pas spécialement dans cet état d’esprit…
Et au bout de la semaine de tristesse vague, je choisis de porter mon attention… ailleurs.

L’été je rencontre Damien qui habite Grenoble, puis il vient passer en novembre son anniversaire en Charente et nous faisons pour la première fois l’amour sans préservatifs. Damien m’avait rapidement dit qu’il voulait deux enfants. Je voulais d’abord me concentrer sur mon projet professionnel, et puis que notre relation soit plus stable et longue pour faire des enfants. Et je lui avais expliqué que vu que j’étais pratiquement stérile, pour la contraception, il suffisait de « faire attention » (retrait). Quand j’apprends que je suis enceinte, à la veille de Noël, le temps s’arrête. Damien est heureux comme je ne l’ai jamais vu. Je ne suis donc pas si stérile que ça !

Celui qui vit en moi est lumineux. Impossible de remettre en question le fait que je vais l’accueillir tel qu’il est dans ma vie. Sa vibration est claire et je n’éprouve aucune crainte envers lui. Une énergie jaillissante et douce en même temps.

Mon véritable désir en début de grossesse est d’accoucher dans la forêt, la nuit, toute seule (avec un téléphone à portée de main en cas de souci). J’ai la sensation que c’est le meilleur endroit pour accueillir un bébé et faire ce travail d’accoucher.
Par simple intuition, je vois que j’ai besoin de calme, d’obscurité, d’aucune énergie personnelle différente de la mienne ou de celle du bébé, de l’énergie de la terre, de l’humus, des petits animaux nocturnes. J’avais le sentiment que les animaux et les énergies présentes dans la forêt seraient mes accompagnateurs. Les meilleurs. Que la nuit serait la plus douce chose qui puisse m’envelopper et m’encourager à ce moment là. Que les arbres seraient des soutiens si je voulais m’accrocher à eux. J’avais la douce odeur de la forêt rien qu’en y pensant. Je m’y voyais très clairement. Cela me semblait simple et évident.
C’était mon désir.

Quand j’ai parlé de ce désir autour de moi, on s’en est gentiment moqué. « Tu auras besoin d’être entourée de sages-femmes au moins ce jour-là. » Et toutes les peurs des uns et des autres ont été convoquées et évoquées. Alors que je n’en avais pas.
Alors je me suis dit qu’un accouchement à domicile pourrait être plus « envisageable ». Je me documente et trouve une sage-femme pratiquant un tel type d’accouchement dans un département voisin pour le suivi. Cependant au second rendez-vous, la sage-femme me dit que puisque la relation au papa n’est pas stable et même rompue, elle ne peut pratiquer l’accouchement à domicile dans ces conditions. Je me sens abandonnée, de plus en plus seule paradoxalement alors que je porte un bébé dans mon utérus.

L’impression d’avoir à prendre en charge les peurs des uns et des autres – y compris de cette sage-femme, alors que cela pourrait être si simple. Le sentiment de solitude commence à s’installer plus drastiquement. Heureusement, mes amies me redonnent du baume au cœur. Ces amies ont toutes eu des enfants.
Hélène me confie son projet de naissance, Aurélie se forme pour être doula, et leurs conseils sont précieux. Stéphanie et Coralie me parlent aussi de leurs expériences et me prêtent de quoi m’informer. J’apprends beaucoup de choses sur ce qui est possible lors d’un accouchement : sur la péridurale, la préparation à la naissance, le rôle possible du papa, l’allaitement, etc.
Je m’informe, lis des livres, des revues, prends la peine de faire des choix et d’inscrire ces souhaits dans un projet de naissance pour Miniloulou.

Une autre sage-femme me suit et je suis soulagée de trouver quelqu’un qui reste avec moi. Elle me permettra une certaine continuité dans ce chaos et beaucoup de chaleur humaine. Je lui en serai grandement reconnaissante.
Pour le lieu d’accouchement elle me propose de contacter chaque structure pour faire mon choix entre celles possibles dans mon département.

Dans une maternité amie de bébés, je rencontre un gynécologue obstétricien. Mais je ne me sens pas spécialement entendue avec une consultation rapide où il ne me regarde même pas. Il me pose des questions, je réponds. Il palpe mon ventre. Je crois qu’il n’aura vu que ça de ma personne. A l’époque, je ne sais pas que toutes les consultations avec les gynécologues obstétriciens sont identiques : des mesures médicales, des dates, éventuellement palpations du ventre, mais pas de place aux informations ni aux questions… ni à l’aspect plus personnel de ce que représente une naissance dans la vie d’une femme. A l’époque, je ne sais pas non plus que ces gynécologues comptent sur les sages-femmes pour faire le boulot plus « relationnel ». Je renonce à y retourner pour le reste du suivi.
Dans le second lieu possible, … mon gynéco Dr P****** y officie. Je n’ai pas très envie de le voir après qu’il m’ait dit que j’aurais besoin d’aide médicale à la procréation…
Et puis je rencontre par le biais d’On Va Sortir (site Internet de rencontres sociales) une connaissance sage-femme, à qui je demande une rencontre plus perso pour parler de cette grossesse.
Et je finis par lui dire à peu près tout par le menu. Du gynécologue, au jour d’aujourd’hui. Elle m’explique qu’elle connaît bien mon gynécologue, puisqu’elle travaille avec lui. Qu’elle n’est pas surprise que je sois enceinte malgré ce que celui-ci m’avait annoncé car : « Il a du matériel à rentabiliser », un business à faire, et qu’à chaque geste technique de sa part, il gagne des sous. C’est son business. Une épisiotomie = des sous. Une césarienne = des sous. Un protocole d’aide médicale à la procréation = des sous. Un geste technique type forceps = des sous.
Alors que pour les sages-femmes, elles, aucune rémunération au geste technique…simplement l’accompagnement des femmes et de leurs accouchements.
Elle me dit comprendre la pression dans laquelle se trouve mon gynécologue, et que cela entraîne le fait qu’il influence les parents et futurs parents à utiliser ses compétences, pour qu’il puisse rembourser ses frais de fonctionnement.
Elle joue franc jeu avec moi et me montre l’envers du décorum.
Je suis effarée.
Elle me dit que dans ce second lieu, ils n’utilisent pratiquement pas la salle nature toute neuve et qu’en cas de césarienne ou de travail trop long je verrai possiblement le Dr P****** venir faire un geste technique afin que son tiroir caisse se remplisse.
Je la remercie pour toutes ces infos, et me dis que décidément je n’irai pas accoucher là non plus.

Rendez-vous avec une sage-femme cadre dans la dernière maternité possible. Une dame très gentille qui m’accueille chaleureusement. Nous lisons ensemble mon projet de naissance et elle m’expose les impossibilités de cette maternité et les « aménagements » possibles. Je prends acte. Moment de deuils à nouveau. Moment de déconfiture.
Je devrai notamment accepter d’être perfusée. Nous notons le monitoring sans fil possible afin que je puisse bouger. Et tout un tas de facteurs inconnus pour moi vont s’ajouter dans ce projet de naissance de 4 pages que je vais « corriger » pour qu’il corresponde à la réalité du service qui m’accueillera. J’aurai à lui renvoyer afin qu’elle le communique au personnel de la maternité.
Dégoût.
Limites.
Réalité pauvre.
Solitude.
Je n’ai plus d’autre choix que d’accoucher là, dans des conditions qui ne me conviennent pas.
Solitude et tristesse.
Mon désir est dépecé. Il n’existe plus.
Trop de renoncements dans une grossesse !

Puis cette sage-femme me demande également de présenter mon projet de naissance à la gynécologue de la maternité qui me suit : « Elle est nouvelle dans le service, ainsi elle se rendra mieux compte des demandes des futures mamans. »
Lors de mon rendez-vous suivant auprès de cette gynécologue, alors que je suis en confiance puisque j’ai pu expliquer mon souhait d’accoucher à la maison à la sage-femme cadre, souhait qui a été transformé par les conditions en projet de naissance pour un accouchement le plus « physiologique possible » dans une maternité, dans un sourire spontané, j’évoque ce désir à cette toute jeune gynécologue qui me semble capable de le comprendre.
(Mais comment ai je pu croire cela ? Comment ai je pu être aussi naïve ?).
Sur un ton de tension, presque de colère, elle me dit que je ne me rends pas compte. « Il y a encore peu de temps beaucoup de femmes mourraient en donnant naissance ! ». Que l’accouchement à domicile est inconsidéré ! Et elle se range du côté de la sage-femme cadre dans les « choix » qui m’ont été argumentés par cette dernière. Je réalise qu’elle me prend pour une farfelue, peut-être une inconsciente. Je réalise qu’un monde nous sépare et je me sens vraiment encore plus seule.
Je n’entends plus ce qu’elle me dit, rapidement et sur le ton du reproche. Mes larmes sortent toutes seules. Je suis enceinte de presque 8 mois… émotionnellement à-côté de mes pompes. Je ne sais déjà plus trop qui je suis et qui je vais devenir.
Je pleure lors de ce rendez-vous. Ni elle, ni personne, ne me consolera.
Solitude de l’accouchement hospitalier.
Non, l’hôpital n’est pas un lieu pour donner naissance.

Donc je découvre qu’une grossesse c’est :
– plus du tout de libido
– mon inconscient hyperperméable et des émotions démultipliées, des rêves et des cauchemars qui me poursuivent toute la journée.
– du poids, des envies de nourriture, des kilos qui s’installent. Des difficultés à se mouvoir.
– des jambes lourdes qui gonflent, gonflent. Horreur. Beurkitude.
– Pas d’huiles essentielles pour moi sous quelque forme que ce soit.
– Pas de sushi pourtant j’adore ça !
– Des gens qui veulent faire leur business sur ton état et tes peurs. Des récits édifiants.
– Beaucoup de solitude. De plus en plus de solitude. Paradoxalement. Un ami (un homme !) me dit pourtant : « Tu ne seras donc plus jamais seule. » Il ne sait pas de quoi il parle.
– Un gouffre de plus en plus béant entre homme et femme qui vivent des expériences tellement éloignées qu’ils ne peuvent plus partager… ( ?!), et ce qui va d’ailleurs être de plus en plus marqué pour moi ce gouffre incommensurable entre homme et femme avec cette expérience de maternité. Comme si la maternité m’éloignait inexorablement du monde des hommes.
– L’angoisse de l’inconnu.

Aussi je découvre qu’une grossesse c’est :
– Un sentiment prenant, constant, impérieux et très puissant que la vie me porte. Qu’il n’y a rien à faire, à décider, à acter, qu’il n’y a pas de force à déployer.
– Une sensation que je ne suis qu’une petite goutte dans l’océan de la vie qui est plus forte que moi. Cela me fait du bien et ce sentiment m’enveloppe en même temps que m’enveloppe la sensation d’être une miette dans un corps plus immense que ce que mon esprit peut saisir, comme si j’étais portée, quoi qu’il arrive par la vie elle-même, et que le fait d’avoir un impact sur quoi que ce soit (la vie, ma vie, celle des autres) n’était qu’une illusion, que tout ce qui m’arrivait était comme préparé dans un grand océan des possibles et qu’alors il n’y avait rien à craindre, juste à vivre. Suivre le courant. Lâcher prise dans ce courant de vie.
– Le bonheur de sentir vivre et grandir une petite vie en soi, des moments de gratitude et d’enthousiasme pour le vivant dans tout ce qu’il est.
– Des moments de grâce où il ne se passe rien que du vivant.
– Une perméabilité à d’autres dimensions exacerbée, avec les informations et l’évolution personnelle que cela m’accorde.
– Un Être nouveau et différent de moi qui arrive très physiquement, psychiquement, un étranger et pas si étranger.
– L’excitation de l’inconnu.

Une nuit, je rêve que je vais pour accoucher mais qu’il n’y a plus de place pour moi dans le service, et que je dois attendre sur un petit siège type siège de métro (oui, je suis une enfant du métro), juste à-côté d’une autre dame. L’ambiance est impersonnelle et dans mon rêve cela m’embête de ne pas avoir de place pour accoucher tranquillement…

Vendredi 20 août 2010, 14 h environ quand les contractions se manifestent toutes les 5 minutes pendant une heure. J’ai besoin de me mettre à l’aise et m’installe avec mon CD de méditation dans mon lit pour être la plus zen possible.
Pendant la méditation, je demande une aide spirituelle notamment à la vierge Marie, que je reconnais à sa clarté, à sa douceur, à sa fraîcheur, à sa vibration, pour m’aider dans ce cap. J’entends « péridurale » plusieurs fois en continu durant la méditation. A la fin de la méditation, j’entreprends d’appeler Damien pour qu’il m’emmène à l’hôpital.
J’ai également laissé un message à mon amie Stéphanie, sur qui je comptais pour m’accompagner pour relayer Damien. Celui-ci arrive à la maison, mais la valise de maternité est énorme, importable. Je lui dis ce qu’il faut, ou pas, laisser dedans pour la simplifier. J’arrive un peu à trier avec lui les affaires, mais certaines positions sont source de souffrance et je sens qu’il ne faut pas notamment que je reste immobile.
Puis, il m’aide à m’installer dans sa voiture. Nous allons à la maternité. Les contractions se poursuivent de plus en plus fortes et rapprochées, depuis plus d’une heure. Je tiens mon giron. Damien trouve une place éloignée de l’entrée du service. Je fais le trajet véhicule/service de maternité en plusieurs petites étapes entrecoupées de contractions. A chacune d’entre elles, je stoppe et tente de laisser la douleur faire son boulot, le lâcher prise, jusqu’à la prochaine. Je m’accroche aux poteaux indicateurs, aux signalisations. Enfin je m’accroche à la poignée de porte de l’escalier du service, puis à la rampe, puis à l’autre porte de l’escalier. Nous arrivons dans un espace où sont déjà prises toutes les places assises dans une salle d’attente. Les gens me regardent et je m’en fous. Je fais un appel sur la sonnette du service tout en m’accroupissant. Damien porte ma valise énorme (même si nous l’avions allégée). Je suis à quatre pattes car c’est la position dans laquelle j’ai moins mal.
Il est seize heures.
Une femme nous accueille dans une salle de consultation, dans laquelle je reste, autant que faire se peut, à 4 pattes. Et elle nous demande si nous avons téléphoné avant de venir. « Non, quand j’ai compris, comme ma sage-femme me l’avait expliqué, que les contractions étaient toutes les 5 minutes depuis une heure, j’ai su que c’était le moment d’accoucher. ». Mais, avec 5 naissances en même temps, les sages-femmes croulent sous le boulot et pour l’instant il n’y a pas de place en salle d’accouchement pour moi.
Comme dans mon rêve quelques nuits auparavant !!
Elle me propose de patienter dans la salle nature, en attendant qu’une salle d’accouchement se libère. Elle pratique un toucher vaginal et me dit que le col est ouvert « à 6 ». Je demande à utiliser la baignoire dans l’espoir que la douleur soit plus acceptable dans l’eau. La sage-femme disparaît.
Damien et moi sommes dans cette salle pastel avec des matelas très hauts et des coussins plastifiés. Je sens l’inquiétude monter car plus personne n’est là pour m’accueillir. Je crie car j’ai trop mal… les contractions sont tellement fortes. Une sage-femme vient me parler tout doucement, tout calmement en me donnant des consignes pour respirer et effectivement cela diminue un peu la douleur.
Elle est toute douce, cette sage-femme. Je lui donne mon projet de naissance que je tenais dans ma main depuis notre arrivée et que personne n’a pris. Elle commence à le regarder.
Je lui demande d’entrer dans la baignoire pour m’aider par rapport à la douleur.
Mais je suis « à 8 » et elles ne donnent plus de bain à ce stade, car la naissance est trop proche, et elle me dit que c’est donc trop tard pour la baignoire.
Grosse déception. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh.
J’ai mal !!!!
J’ai vraiment trop mal là.
Je ne vois plus d’issue à la douleur.
Le temps n’existe plus pour moi, mais je comprends qu’il s’est passé plus d’une heure depuis notre arrivée. Je sens qu’à elle je peux dire quelque chose. Je pleure de douleur. J’ose lui dire ce que je ressens : j’ai peur de devenir folle à cause de la douleur et la supplie pour une péridurale. Cette jeune femme brune, fine, toute douce me parle tout bas et c’est la seule que je peux entendre sans souffrir de son énergie et de sa présence. Elle me dit qu’elle va demander l’anesthésiste pour moi, même si je suis « à 8 », car normalement ils ne veulent pas faire de péridurale à ce stade du travail. Elle me dit avec tranquillité et conviction qu’elle va faire son maximum pour moi. Mais que de toute façon il ne pourra la poser qu’en salle de naissance qui sont toutes prises pour le moment.

J’ai confiance en elle. A quatre pattes toujours, je pose mes mains et la partie haute de mon corps à plat sur le matelas pastel de la salle nature. Je me souviens qu’il est plastifié, orange clair, Damien en profite comme un pacha dessus, détendu.

J’entends une autre jeune femme du service me dire beaucoup plus fort : « On vous emmène en salle de naissance, une place s’est libérée ». Je m’agrippe au fauteuil roulant qu’elle m’a apporté. On roule dans un couloir pas très long, mais tout me semble totalement démesuré. Elles m’aident à m’installer sur une table d’accouchement, toujours à quatre pattes – position la moins douloureuse pour moi. On me pose plein de fils partout, je ne peux plus gigoter mais de toute façon je n’ai pas la force de faire grand chose, ni de protester. Je redemande la péridurale et elle m’est posée vers 18 h. L’anesthésiste, je le remercie (extérieurement) et le béni (intérieurement hein, je suis pas une sainte, hum). Une autre dame m’explique que j’ai un bouton sur lequel appuyer pour délivrer une dose en fonction de mes besoins, de ma douleur. Ouf, là c’est supportable.
La lumière est forte. La salle est impersonnelle.
Il y a des fils partout autour de moi, impossible de bouger véritablement.
La sage-femme brune tout douce me parle encore doucement : « Je vais regarder où en est votre bébé ». Elle a passé son doigt sur une partie du col et cela a rompu la poche des eaux. Elle verbalise posément ce qu’il vient de se passer, ce qui me rassure. Le liquide amniotique qui s’est écoulé tout d’un coup est verdâtre. Il a une odeur étrange, je dirai d’algue, de poisson…..
Elle me dit que la couleur verdâtre signifie que le bébé a pu faire ses petits besoins dans le liquide, mais que, comme cela peut aussi être le signe d’une infection digestive, ils ausculteront particulièrement le bébé dès qu’il sera né. Ok, je prends note.

Il y a un changement d’équipe.
La sage-femme toute douce brune me salue. Je suis triste qu’elle parte, ma « sauveuse » à l’énergie simple et douce.
Le travail continue à « 4 pattes » plus ou moins. Je sens Miniloulou descendre doucement dans mon bassin, mais assez doucement. J’ai l’impression que la péridurale a tout ralenti d’un coup.
Mon amie Stéphanie arrive, et prend l’ambiance en route avec nous. Elle sourit. Elle va mettre des sur-chaussures ! Je suis même capable de papoter tranquillement avec elle et ressens même un regain d’énergie en échangeant avec elle.
20 h, les effets de la péridurale diminuent, je demande d’avoir la suite de cette péridurale, qui m’est installée par l’infirmière anesthésiste que je remercie aussi beaucoup !
Rapidement, je suis shootée, je rigole avec Stéphanie et je renifle son huile essentielle de lavande pour me calmer. Je vois aussi mon doudou girafe (prêté par Stéphanie, merci beaucoup) dans mon sac avec tendresse.
Damien veut aller manger un morceau et faire un tour, Stéphanie papote alors avec moi entre les contractions qui se poursuivent doucement. 22 h 30, toujours en « 4 pattes » la sage-femme me dit de pousser fort : « on se fache fort fort fort » – elle m’a jamais vu me fâcher je crois !
Visiblement ça n’avance pas aussi vite que ça devrait. Il y a des petits ralentissements du cœur de Miniloulou, mais c’est très ponctuel, pas d’affolement.
Elle me propose de changer de position et de me mettre sur le côté. Nous tentons sans succès. Miniloulou n’avance plus. Je demande si je peux m’accrocher pour me suspendre car je sens bien que l’apesanteur va m’être utile ainsi que le mouvement (je suis toujours coincée par plein de fils sur la table d’accouchement), mais la sage-femme me dit que les suspensions sont dans toutes les autres salles de naissance sauf celle dans laquelle je suis installée. Intérieurement, je suis fâchée, là ! J’aurais aimé qu’elle me dise : « Vous pouvez vous suspendre à moi si vous voulez. Je suis là pour ça. » Mais non, je vais donc devoir faire avec le réel : aucune personne dans la salle n’est formée ou ne veut bien me porter pour que j’accouche suspendue et que je puisse utiliser la simple gravité pour donner naissance.
Ok, dans le fonds, là, je suis effectivement en colère. Je me sens démunie et paradoxalement hyper seule… voire mal accompagnée.
Dans la salle en plus de Damien/Stéphanie (ils n’ont pas le droit d’être là tous les deux, alors ils se relaient) et moi, 3 femmes sont présentes : une aide-soignante je crois, une sage-femme et une gynécologue obstétricienne.
En effet, un autre ralentissement du cœur du bébé a fait solliciter la gynécologue obstétricienne de garde, qui me propose de changer aussi de position sur le dos en m’auto tirant les cuisses de chaque côté. Ca avance un tout petit chouia, mais je trouve que c’est pas terrible. En fermant les yeux, j’ai des visions de regards de rapace genre busard, comme s’il voulait me traverser en volant.
La gynécologue m’encourage bien. La sage-femme aussi en me faisant toucher les cheveux du bébé. Il a donc des cheveux !
Damien est juste derrière moi, présence tranquille. Je crie mais la gynécologue m’explique que crier ne fait pas pousser sur les bons muscles et qu’il faut concentrer l’énergie sur cette poussée.
Trop dur : je crie tout de même.
La gynécologue finit par me dire qu’elle est persuadée que je peux accoucher « toute seule », mais que vu le cœur du bébé qui ralentit, elle préfère mettre les forceps.
J’accepte. La sage-femme me dit : « Vous allez voir, ça va être plus facile ».
Je pousse en même temps que je sens la gynécologue tirer.
Je sens passer ultra méga trop fort la tête, les épaules, le corps. Le grand rapace me traverse. J’ouvre les yeux. La sage-femme pose Viktor sur mon ventre. Ses grands yeux sont ouverts, il est rose. Son regard est si perçant ! Comme celui du rapace de ma vision. On dirait le regard d’une très grande personne très sérieuse, dans un tout petit corps !
Je suis scotchée par l’émotion, soulagée et attendrie par ce tout petit corps.
La gynécologue obstétricienne me dit qu’il avait le cordon autour du cou, et que le cordon est court. Elle me dit que c’est sans doute pour cette raison que les dernières poussées étaient plus difficiles.
Puis, quand la sage-femme emporte Miniloulou, il se met à crier très fort. Elle dit : « C’est un gueulard, celui là ! » J’ai pensé : « Les premiers mots à propos de mon fils ne devraient pas venir d’une inconnue et ne devraient pas être négatifs à son sujet ! » Là aussi, je suis en colère. Je n’ai rien dit.
Déjà incapable de protéger mon bébé de quoi que ce soit venant de cet extérieur si indélicat.
En même temps, et dans ce très court instant, j’ai ressenti que Miniloulou était né en colère. Colère d’avoir été « ramolli » par la péridurale alors qu’ensuite on lui demande d’être opérationnel pour sortir alors que chimiquement c’était antagoniste ? Colère d’avoir été ralenti par cette même péridurale alors qu’il était prêt à un moment où l’entourage de maman la stressait trop pour qu’elle reste dans sa bulle et l’accompagne plus sereinement ? Colère de ne pas pouvoir être accueilli quand il était prêt pour sortir avec les contractions, à sa façon ? Colère de la position compliquée dans laquelle il était pour sortir ? Colère que sa mère ait été en colère concernant le manque de soutien quand elle en demandait réellement (être suspendue) – sans pouvoir exprimer elle-même cette colère ? Colère de naître dans ces conditions ? Colère d’être pris dans des bras inconnus par une femme qui commence par dire de lui sur un ton tendu qu’il est « un gueulard » ? Colère d’être tiré par des forceps alors qu’il faisait lui même beaucoup d’efforts pour sortir à sa façon et à son rythme – et que finalement avec quelque chose comme l’apesanteur cela aurait été possible, plus simple et une victoire pour lui-même comme pour sa maman ? Est ce que je le saurais un jour ? Est ce que c’est un peu tout cela à la fois ? Est ce qu’on lui a volé sa naissance à lui aussi ? Et qu’est ce que cela va impliquer dans son rapport à la vie ?
Après tout cela, je remercie sincèrement la gynécologue obstétricienne car elle semble avoir vraiment attendu avant d’intervenir. J’arrive à trouver l’énergie de prononcer vers elle : « Merci de m’avoir donné ma chance. » Elle me répond que, pour le second, j’y parviendrai toute seule. Alors, ma gorge se noue. Elle ne sait rien de moi ! Comment peut-elle me dire ça ! Je n’ai plus d’énergie pour être en colère, ni pour la contredire, mais j’ai envie de lui dire que je n’aurai sans doute pas d’autre enfant, que le père de cet enfant et moi sommes tellement éloignés, que vu mes conditions familiales et financières, que vu toutes les remises en questions et les bouleversements qu’une naissance entraîne, vu tous les renoncements que cela a demandé, vu la solitude que cela implique, non, je n’aurai pas d’autre enfant. C’est sans doute le seul accouchement que je vivrai.
Rien ne sort de ma bouche. Car je vois bien qu’elle veut faire du pansement en me disant ça, qu’elle se rassure elle-même du geste intrusif qu’elle s’est autorisée à effectuer. Qu’elle ne peut pas imaginer mes conditions pour accueillir ce bébé dans ma vie, et qu’il vaut mieux pour ne rien perturber, jouer des rôles sociaux : elle de la professionnelle qui a fait son boulot, et moi de la jeune maman heureuse d’avoir accouché et forcément dans un projet de famille parfaitement stable, au cœur d’une famille unie, pour qui il est évident de faire un second enfant.
Miniloulou a été emmené avec Damien par la sage-femme dans une autre pièce car le liquide amniotique était teinté et elles soupçonnent une infection digestive. J’entend qu’il est né à 23 h 36.
L’interne qui m’avait fait un toucher vaginal particulièrement douloureux à mi-grossesse vient apprendre sur moi à recoudre une épisiotomie. AAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhh ! J’ai réalisé cela évidemment bien après. Personne ne m’a dit ce qu’elle faisait là. Personne ne s’est jamais présentée à part la douce sage-femme brune et la gynécologue obstétricienne. J’avais rencontré à mi-grossesse cette jeune interne pour vérifier que tout allait bien à la place d’une sage-femme, indisponible ce jour là sans doute. Chez aucun des divers gynécologues que j’ai pu voir dans ma vie je n’avais eu une telle douleur ! Vu mon incapacité à recevoir ces doigts dans mon vagin, elle avait du faire appel à une sage-femme ce jour là pour faire l’observation du col. Sage-femme avec qui cela s’est très bien passé. J’avais donc repéré cette interne perdue, surmenée et pressée comme quelqu’un à ne pas trop approcher. Triple zut, c’est elle qui vient recoudre mon épisiotomie !!!!
J’entends la gynécologue obstétricienne lui dire avec insistance : « Mais si tu couds trop serré, elle va avoir mal !». De toute façon, je suis trop épuisée pour dire ou faire quoi que ce soit. Me charcuter est si facile, je n’oppose aucune manifestation. Je suis physiquement, émotionnellement et psychiquement lessivée. Dans un autre monde.
Effectivement, j’ai eu longtemps mal à cette cicatrice, et j’ai du avoir un massage en motte de beurre par ma sage-femme en post-natal, faire un travail énergétique personnel sur cette cicatrice, y compris à l’aide d’une praticienne en médecine chinoise (avec séance d’acupuncture). Je l’ai sentie pendant 3 ans. Je la sens encore dans certaines postures. Cela fait bientôt 3 ans et demi. Mais quand on accouche, on a l’impression que tout le monde s’en fout de ce sexe qui a été le passage pour cette naissance. La sexualité d’une maman est bafouée.
Damien revient avec notre fils pour le mettre au sein, pendant que l’interne me recoud. Il me dit avoir été ému en le voyant sortir pour la première fois. Damien exprime si rarement ses émotions que rien que ça me touche.
Nous sommes trois ! Moi j’ai pas les mots.
Puis j’ai souhaité une bonne nuit à Stéphanie qui est venue faire connaissance avec Viktor, elle aussi manifestement attendrie.
Bref, c’était rock and roll.
J’avais écrit un beau projet de naissance :
– pas de perfusion,
– présence du papa alternée avec celle de mon amie Stéphanie,
– bruit et lumière limités,
– intimité du couple favorisée,
– monitoring sans fil pour respecter ma mobilité,
– utiliser toutes techniques pour éviter la péridurale dans la gestion de la douleur,
– pas d’ocytocine,
– limitation des touchers vaginaux,
– respect de mes actes intuitifs et de ma mobilité,
– liberté des positions adoptées,
– refus de l’épisiotomie même en cas de déchirure probable – mais sauf en cas d’utilisation de forceps,
– peau à peau privilégié y compris avec le papa si besoin, contact avec le bébé privilégié,
– attendre que le cordon ne batte plus pour le couper,
– expulsion du placenta sans médicalisation,
– reporter les soins du bébé (pesée, nettoyage, mensurations, pas de collyres,….) à plus tard afin de favoriser la relation à cet instant-là.
Dont pratiquement rien n’a été réalisé :
– j’ai été perfusée,
– les lumières étaient fortes, les bruits aussi,
– le monitoring était avec fils,
– j’ai pu avoir la péridurale puisqu’on ne m’a rien proposé d’autre que la respiration pour diminuer la douleur,
– j’ai eu au moins 4 touchers vaginaux,
– j’étais coincée sur la table d’accouchement et quand je voulais être suspendue on me dit qu’ « on n’a pas le matériel »,
– j’ai eu la redoutable épisiotomie (du fait des forceps),
– pour le cordon je ne sais même pas ce qu’il s’est passé ni pour l’expulsion du placenta (personne ne m’a dit quoi que ce soit là-dessus ?!),
– Miniloulou a eu du collyre, a été pesé, mesuré, nettoyé avant même qu’on me le remette pour la tétée d’accueil !

Sur le moment, je m’en suis fichu, car l’émotion de la naissance était plus forte que tout. Heureusement que cette émotion, et que ce moment de la naissance ont pris le dessus. Cela m’a aidé à supporter bien des choses.
Aujourd’hui je me dis que c’est du vol, de l’irrespect, de la boucherie, parce que j’ai retrouvé un peu de conscience et d’énergie… au bout de plus de 3 ans !

#311 Edith, Bourgogne

28 Nov
Accouchement mal préparé ou mauvaise écoute ?‏
Le doute restera pour longtemps. Me suis-je mal préparée à mon accouchement ou n’a-t-on pas souhaité être à mon écoute ?
Rien ne s’est passé comme j’aurais pu l’imaginer. « Vous aurez des contractions de plus en plus fortes et rapprochées ou vous perdrez les eaux et vous devrez venir à la maternité « ! Mes contractions ont été tout de suite très intenses et ne s’espaçaient que de quelques minutes pendant deux jours avec une acalmie au milieu. Je ne savais plus quand partir à la maternité. La sage-femme m’avait renvoyée chez moi car le travail n’avançait pas au-delà d’un centimètre d’ouverture du col … Lorsque je suis revenue à la maternité, j’étais fatiguée de ces deux jours de souffrance, j’avais besoin de soutien. Mon mari n’avait pas ses repères. Il était sous le coup de l’émotion et de la fatigue car lui aussi m’a vue souffrir pendant ces dernières 24 heures. Lors de mes précédants passages à la maternité on m’a demandé si je souhaitais la péridurale. J’avais répondu que je ne l’acceptais que si je ne parvenais plus à gérer la douleur. Ceci a été inscrit dans mon dossier. Lors de mon accouchement, en salle de travail, je m’accrochais aux paroles encourageantes et réconfortantes de la sage-femme présente cette nuit-là, jusqu’à ce qu’elle décide que je rejoigne ma chambre car le travail n’avançait pas assez vite selon elle. Je précise que j’étais la seule personne à accoucher pendant ce temps. Elle me laisse seule avec mon mari et un ballon. « Prenez une douche si vous y arrivez et appelez-moi si vous n’en pouvez plus pour qu’on vous fasse la péridurale … » Evidemment, je n’ai pas tenu plus de 20 minutes. J’avais mal, mais j’avais surtout peur. Cette douleur que j’ai su gérer à la maison devenait incontrôlable pour moi dans cette chambre d’hôpital en présence de mon mari, lui aussi désemparé. Je ne tenais pas debout.
Parce que je demande la péridurale – je dirais même que je l’ai suppliée – je me retrouve en salle d’accouchement de nouveau entourée de cette sage-femme … C’est pratique, je n’ai plus mal et je n’ai plus qu’à dormir ou attendre. Elle ne vient me voir qu’une fois de temps en temps pour vérifier l’avancée du travail. Elle manipule mes perfusions sans m’expliquer quoi que ce soit ou en répondant vaguement à mes questions. Elle finit sa nuit de garde et me laisse entre les mains d’une nouvelle sage-femme. Le monitoring présentait bien pourtant. Cependant le col était à 9 centimètres depuis 2 heures. La nouvelle sage-femme me demande de l’appeler lorsque je sentirai l’envie de pousser. La péridurale était-elle trop forte même si je sentais mes contractions ? Je n’ai jamais ressenti l’envie de pousser. Elle a donc décidé elle-même que c’était le moment. En moi, j’étais convaincue du contraire. Elle m’a fait comprendre que je devais pousser car ce serait mieux pour l’enfant et pour moi car je devais bien « en avoir marre aussi … » Evidemment, je ne savais pas ce que je faisais. Je ne sentais rien. L’enfant ne sortait pas malgré tous mes efforts acharnés. J’ai voulu accoucher sur le côté. Je demande qu’on me maintienne les pieds. La personne à mes pieds n’a fait que semblant de me maintenir … seul mon mari m’encourageait. La sage-femme parlait très peu. Elle me fait comprendre que c’est mieux d’accoucher sur le dos… « Poussez bien sinon j’appelle le gynecologue ! » Je pousse tellement fort que j’en deviens bleue. Je pleure de desespoir car je ne sais pas si le bébé avance ou ce qui ce passe en moi. Elle appelle le gynécologue. J’ai ressenti ça comme une punition parce que j’avais mal poussé … Il pratique la ventouse et forceps après m’avoir dit : « Surtout n’oubliez pas de pousser, je suis pas le seul à bosser ici ! » Je lui réponds que je pousse évidemment. Je ne comprends pas pourquoi ils ne le voient pas ! Mon bébé sort enfin pour mon plus grand bonheur mais je vomis toute la bile que j’ai dans le ventre. Le gynécologue demande à la puericultrice de retirer l’enfant avant que je ne le recouvre de ce que je renvois : « Ce n’est rien, me dit-on, ce sont les produits que vous avez dans le corps, ça va passer … » Quand j’ai fini, la puericultrice pose à nouveau ma fille sur moi. J’étais assoiffée et vidée.
Ma petite ne parvenait pas à téter malgré la bonne volonté de toutes les sage-femmes et puericultrices qui sont venues dans ma chambre m’aider chacune à leur façon. Elles venaient parfois à 4 pour me la mettre au sein. Voyant qu’elle perdait du poid, on me propose de tirer mon lait.
Sortie de la maternité, à raison de 8 fois une demi-heure de tire-lait par jour + tentatives de mise au sein + biberons, j’ai fini par abandonner.
J’ai pu commencer à tisser des liens avec ma fille à ce moment-là.
Merci d’avoir lu ce témoignage.
A présent, je souhaite effacer tout ça de ma mémoire au plus vite. Je sais bien que je ne suis pas seule à vivre ces moments-là et que d’autres femmes ont subi des accouchements bien plus terribles. Pourtant, il est important de dire que certaines d’entre-nous ont eu le sentiment que tout aurait pu être si simple avec un accompagnement verbal et sans rupture. Des paroles réconfortantes aident autant sinon bien plus que le recours médical…
Edith, Bourgogne

#310 De la grossesse aux suites de couches – Hauts-de-Seine

28 Nov
Je considère que la naissance c’est aussi le suivi de grossesse et les suites de l’accouchement.
Et là franchement, le respect des personnes est loin d’être garanti!
Le suivi de grossesse
Franchement très décevant.
La maternité de niveau 2 où j’étais inscrite prend des allures d’usine pour les consultations de suivi. On te demande de venir 30 minutes en avance et le gynécologue ou la sage-femme qui assure les consultations, avait presque toujours une heure de retard.
Examen rapide, aucune question sur le moral des troupes, les craintes, etc. Juste une phrase répétée au moins 2 millions de fois : si vous voulez la chambre individuelle, c’est 100€ et il faut réserver maintenant. Ok merci!
Le pire moment a été la 2ème écho. sortant d’une première écho géniale à 3 mois faite en clinique par une gynécologue attentionnée et qui a duré 45 minutes, on est arrivés la bouche en coeur, préparés à découvrir le sexe de notre bébé. Ma propre maman, elle-même sage-femme, m’avait expliqué que cette écho était généralement assez longue car on prend bien toutes les mesures et on voit bien le bébé.
Et ben raté! L’écho a duré 12 minutes au total dont 10 minutes durant lesquelles le médecin a engueulé son interne qui effectuait l’écho. On ne nous a rien montré, rien expliqué, bref on était invisibles! Ah si, juste à un moment, le médecin nous a demandé si on voulait connaître le sexe, on répond oui et là il dit c’est un garçon, point barre. Ce c**** ne nous a même pas montré le petit trilili.
Mais bon cela avait un côté pratique car tous les examens (urine, sang, prélèvement) étaient faits sur place et du coup, je n’avais pas besoin de retourner en labo après.
Heureusement, j’ai fait la prépa accouchement chez une sage-femme libérale très sympa : un peu trop pro-allaitement et anti-péri mais elle ne jugeait pas.
En dehors de tout ça, grossesse idyllique.
Fin de grossesse et accouchement
Bien vécu sur le moment mais peu d’informations.
Le jour J, rdv de contrôle : col ouvert à 1, épais et ramolli. On me décolle les membranes sans m’expliquer (oh b*rdel quel mal de chien!) et on me renvoie chez moi.
J+2 : j’avais rdv mais dans la nuit précédente, on s’est pointés à la maternité parce que j’avais eu des contractions (même pas douloureuses) + perte bouchon muqueux et qu’on était pressés surtout!
J+4 : rdv pour déclenchement. On avale un gros brunch avant d’y aller et on part de chez nous, sachant qu’on ne reviendra pas seuls.
8h30 : on me branche au monito + pose perf : j’ai des contractions régulières donc on me débranche vers 11h pour aller marcher et laisser faire la nature.
14h00 : retour au monito : les contractions se sont arrêtées donc on va lancer le déclenchement à 16h avec tampon. On m’informe juste qu’avec le tampon ça ira plus vite.
18h00 : on m’amène à la chambre car n’ayant que peu de contractions, ça sera sans doute long. On me prévoit un monito à 22h.
18h30 : les contractions démarrent c’est atroce tout de suite. Je me dis que je ne vais pas y arriver car un premier accouchement peut durer très longtemps.
21h30 : je suis un animal!
21h35 : j’appelle la sage-femme pour avoir un ballon. ça ne change rien et devant ma douleur, elle tente un toucher vaginal pour vérifier l’avancement du travail. Jamais ressenti une pareille douleur de toute ma vie, mon corps entier s’est cambré pour échapper au toucher.
En fait, mon col était postérieur et la tête de bébé devant, donc elle devait crocheter par derrière pour vérifier le col. EPOUVANTABLE!
Elle me propose donc de descendre en salle de naissance car les lits sont plus pratiques pour le toucher. Vu mon état, je n’ai pas cherché à comprendre.
22h00 : Arrivés en salle de naissance, elles s’y mettent à trois pour le toucher, dont 2 qui me maintiennent. Mon mari était dehors et il m’a avoué après avoir eu le sang glacé en entendant mes hurlements.
22h05 : Col épais mais mou et ouvert à 3, c’est ok pour la péri.
22h35 : l’anesthésiste arrive. On m’a prévenue que c’était pas des rigolos les anesthésistes. Ah oui effectivement! Mais bon, au moins ça crée de la complicité avec les sages-femmes.
22h50 : A plus mal du tout, youpi!
00h00 : perçage de la poche des eaux.
00h45 : je suis dilatée à 5 cm, le coeur de bébé ralentit donc je suis en code rouge, les sages-femmes débarquent toutes les 5 minutes pour me tourner ou m’expliquer des choses.
1h : il y a 6 personnes autour de moi qui passent leur temps à s’excuser de me faire mal alors que je sens rien (vive la péri!); elles me préparent pour une césa au cas où car le coeur de bb ralentit trop souvent. On me rase, on me lave, on met un nouveau produit à la perf.
1h10 : suis dilatée à 8cm (3 cm en 25 minutes, ouah!), col effacé mais comme le coeur ralentit toujours, les sages-femmes appellent le médecin.
1h30, dilatée à 9cm, le médecin me demande de pousser pour essayer de gagner le dernier cm. Elle est gentille, mais sous péri : tu sais pas ce que tu pousses, mais bon je pousse quand même…
Avec 9 personnes dans la salle, bonjour l’intimité mais bon.
Finalement, le médecin sort les spatules pour aller plus vite.
1h54 : mon fils est né, on le pose sur mon ventre avec les mêmes mots que dans les émissions : « le sang, c’est le vôtre ». Ils lui font une petite toilette pendant qu’on me recoud l’épisio + déchirure. Puis mise au sein et on nous laisse 2 heures tranquilles.
5h30 : retour dans ma chambre, épuisée, vidée!
Un accouchement très bien vécu car les sages-femmes étaient très pros et rassurantes mais j’aurais bien aimé qu’on m’explique qu’un déclenchement, certes c’est plus rapide mais aussi que les contractions ne s’intensifient pas, elles sont directes hyper-méga-violentes, ce qui ne laisse pas vraiment de temps au corps pour s’habituer à la douleur. Un avantage quand même : tu es moins crevée à la poussée car le travail est plus rapide.
Suites de couches
Une catastrophe!
Chambre sombre, déprimante et un vrai sauna!
On ne m’a rien expliqué sur les gestes d’hygiène pour mes points. Me suis débrouillée toute seule avec un peu de bon sens.
Les auxiliaires de puériculture n’étaient pas gentilles, sauf une de jour. Mais la nuit quand j’étais seule, elles étaient odieuses.
La deuxième nuit, après 2 heures de pleurs de mon bébé non-stop, j’ai voulu lui donner un bain pour qu’il se détende et là l’auxiliaire de puériculture que j’avais appelé m’a dit : « Vous ne pourrez pas le mettre sous la flotte chaque fois qu’il va pleurer, juste pour le calmer votre gosse ».
Conseils en allaitement inexistants.
Retour à la maison, baby-blues avec des idées bien noires et en rejet partiel de mon fils.
Quelques jours plus tard, mon mari me retrouve tremblante, claquant des dents : 40.5° de fièvre!
On appelle SOS médecins : on nous envoie dans la 1/2 heure (un exploit) un médecin qui ne s’est pas lavé les mains, qui puait l’alcool et le tabac. Il a palpé mes nichons, écouté mon coeur et c’est tout. Dieu merci, il n’a pas farfouillé là où je pense.
5 minutes de visite = 70€ svp avec une ordo d’antibio.
Comme il était pas net, on a fini par appeler les urgences gynécos. Sur leurs conseils, on s’y est rendus. On a poireauté 2 heures en salle d’attente et je me suis faite engueuler par une sage-femme qui voulait que je nourrisse mon fils dans la salle d’attente.
Pas en état de résister, je l’ai mis au sein, tout en me balançant d’avant en arrière tellement je délirais.
Finalement, on m’ausculte et là on me dit que j’ai une endométrite (infection de l’utérus). Pourtant il me propose de rentrer chez moi. Moi qui étais pressée de rentrer quelques jours plus tôt, là j’ai insisté pour rester car j’ai bien senti que ça n’allait pas.
Ils m’ont donc gardé. Chose curieuse : la chef de service a dit à mon mari que si la mutuelle ne prenait pas en charge la chambre, tous les frais seraient à la charge de l’hôpital. Ah tiens! Depuis quand un établissement semi-privé fait la charité? Une erreur médicale..?
Au final, j’ai été réhospitalisé 6 jours et j’ai contracté 3 infections : utérus, sein et urinaire, chouette!
J’ai abandonné l’allaitement car j’étais épuisée. Mais là aussi, problèmes avec les auxiliaires de puériculture :
1) elles ne se passaient pas le mot donc chacune avait l’air de découvrir que j’arrêtais l’allaitement;
2) les commentaires du style : « Vous n’allez pas faire ça??? » ou même « Vous savez qu’en l’allaitant, il sera plus intelligent et moins risque d’obésité ». C’est ça, traitez-moi de mauvaise mère, pendant que vous y êtes.
J’ai mis du temps à ne plus culpabiliser pour cet arrêt de l’allaitement.
Heureusement, mon mari lui était ravi de donner à manger à son fils alors ça m’a aidée.
En plus, j’ai passé l’hiver et mon congé maternel, à avoir la trouille des infections donc suis très peu sortie avec mon bébé et j’ai cru pété un câble!
Enfin, mes suites de couches m’ayant vidée, j’ai mis beaucoup de temps à être bien dans mon rôle de maman. Le lien a été rompu, mon mari a dû le prendre en charge les 2 premières semaines.
Il me faut du temps pour m’attacher, je n’ai pas eu l’amour maternel immédiat. Puis j’ai perdu mon papa brutalement.
Finalement, c’est venu, mon fils a maintenant un an et je n’imagine même pas ma vie sans lui, je l’aime plus que tout mon fils!
Véronique

#309 Naissance de J. – Haute Savoie

28 Nov
Par où commencer? Le travail a commencé le soir vers minuit chez moi, 2 jours avant le terme et a été très supportable et rapide pendant un bon moment, j’étais tranquille chez moi sur l’ordinateur, sur mon ballon, plus tard j’ai rejoint mon conjoint dans le lit en me disant que si je n’arrivais pas à dormir j’allais le réveiller pour le grand départ à la maternité.
Bien briefée sur le fait « qu’un premier c’est long » nous sommes partis à la maternité peu après 4h (et comme ça j’ai laissé dormir un peu monsieur!)
Nous sommes arrivés à 4h30 et une gentille sage-femme nous a installés en salle d’examen, j’étais dilatée à 3 cm, les contractions étaient toutes les 2 minutes donc le travail avait bien commencé. J’ai rapidement perdu les eaux à 4h50 et là j’ai commencé à avoir du mal à gérer les contractions.

A 5h30 enfin quelqu’un est venu nous voir et j’ai demandé à aller aux toilettes et après un toucher de peur que ce soit une envie de pousser (5cm) j’ai eu le droit d’y aller, et d’y rester! J’ai été abandonnée dans ces toilettes desquelles je n’arrivait plus à me relever tellement les contractions étaient fortes.

Ensuite nous sommes passés en salle d’accouchement et je ne tenais plus du tout, je ne savais plus comment gérer la douleur et personne ne me disait quoi faire, on nous a juste laissés dans la salle tout les deux (trois!) et mon pauvre homme me regardait souffrir sans pouvoir aider.
On m’a proposé un bain mais j’avais trop peur qu’on m’abandonne dans un bain sans aucun accompagnement. Du coup j’ai demandé une péridurale.
Au vu de plusieurs témoignages, on dirait que l’on fait exprès de nous laisser souffrir encore un bon moment avant d’y avoir droit afin d’être reconnaissante envers l’anesthésiste même s’il n’est pas sympa!

L’anesthésiste ayant pris son temps arriva à 6h30, après 3 tentatives et une engueulade de sa part car « mon dos n’était pas facile », je retrouvais le sourire! Par contre je n’ai pas eu le choix alors qu’en cours de préparation on m’avait parlé de péridurale ambulatoire.
Il était 7h et j’étais à 9 cm et une nouvelle sage-femme se présentait: « N’ayez pas peur si je ne trouve pas tout tout de suite c’est la 1ère fois que je travaille ici »… ok c’est rassurant!
On a laissé le travail continuer tranquillement, sur le côté, j’étais un peu déçue car je ne sentais vraiment plus rien du tout, même pas mes jambes, mais je préférais quand même ça à ce moment-là.
J’ai donc eu droit à une aide pour vider ma vessie sauf que pour cela j’ai du me mettre sur le dos et bébé n’a pas aimé du tout.. Donc retour sur le côté pour moi plus oxygène dans le nez.
Encore un grand moment seuls seuls seuls, la sage-femme était au téléphone avec mon gynécologue.
Il est arrivé un moment après, il a constaté que bébé était assez bas pour tenter de pousser mais par contre que la position n’était pas idéale, elle regardait les étoiles.. Et après son épisode de baisse de rythme cardiaque il a décidé que nous allions faire ça au bloc césarienne au cas où, et tout de suite.

Chéri était allé boire un café j’ai eu peur qu’il ne remonte pas à temps! (Et oui personne n’est allé le chercher.. En même temps quand il n’y a qu’une sage-femme de garde)

Du coup, une fin un peu violente à mon goût, j’ai poussé 3 fois et ma fille est arrivée à l’aide du docteur, ses forceps et une épisiotomie.
Je savais même plus ce que je devais faire, le docteur parlait à la sage-femme mais pas à moi…
Il s’est même loupé la 1ère poussée avec les forceps (il manquait une pièce je crois …) et est parti en arrière, a failli tomber et a engueulé tout le monde (moi aussi?) parce qu’il manquait cette pièce..
Je crois que j’étais préparée tellement « zen » pour mon accouchement que ça m’a un peu trop bousculée …
Finalement je me dis que je suis contente d’avoir eu la péridurale vue la suite des événements!
Mon conjoint est resté prés de moi du début à la fin, un soutien  indispensable dans un moment pareil.

Notre petite J. est arrivée a 10h30, elle pesait 3,420 g et mesurait 50 cm.

Pour la suite, mise en route de l’allaitement pourrie aussi … Je pense que bébé n’a rien mangé jusqu’au 3ème jour où, vue sa perte de poids, les sage-femmes et auxiliaires de puériculture ont commencé à se poser des questions … Et se sont finalement occupées de moi, sans que j’ai l’impression de les déranger constamment. Seulement, mes seins étaient déjà dans un sale état… Moi j’avais très mal à ma cicatrice aussi…

Je ne sais pas comment mais je me suis accrochée. Même quand elles ont proposé un complément j’ai réussi à avoir un tire-lait et une seringue au lieu du biberon … Mais bon, bébé avait quand même déjà du mal à téter, et ce encore aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est leur faute mais je leur en veux beaucoup quand même. (Aujourd’hui à 5 mois je l’allaite toujours 2/3 fois par jour et c’est un vrai plaisir!)

Évidemment celles qui m’ont bien aidée ont mis la faute sur le manque de personnel.

Je suis désolée pour ça, mais une femme qui devient maman pour la première fois devrait être beaucoup plus accompagnée que ça.
Sans mon envie d’allaiter je serais sortie de la maternité déjà au biberon.
Sans mon envie d’accoucher par voie basse, je serai peut être allée directement en césarienne..

J’ai vraiment eu l’impression que j’aurais déjà tout du savoir faire avant d’accoucher et que c’était logique et évident pour tout le personnel mais pas pour moi. Et puis la phrase qui tue, à laquelle j’ai eu droit mille fois : « Le principal c’est que tout le monde est en bonne santé! »…
Heureusement je suis tombée sur une super sage-femme à domicile à mon retour à la maison qui a passée des heures et des heures avec moi.

Pour la suite, 3 mois après l’accouchement je pleurais encore quand j’en parlais et on m’a conseillé d’aller voir quelqu’un à Genève dans un centre périnatal car mon accouchement avait l’air de ne pas être « digéré » du tout. (J’habite à la frontière)
Heureusement en Suisse on se soucie un peu plus des mamans et en 2 séances c’était réglé, nous en avons conclu principalement que je n’avais jamais eu peur de l’accouchement durant toute ma grossesse et au final j’ai eu très, très peur sans forcément l’exprimer. (D’ailleurs, je crois que dans mon récit on ressent plus la solitude et l’incompréhension que la peur.)
Il y avait aussi tout un mélange de sentiments ressentis en même temps qui avait été très dur à gérer.

J’espère que si j’ai un deuxième enfant cela se passera mieux!
Merci de m’avoir lue.
Sophie

#304 – Accouchement en 2006 – Essone

25 Nov
J’ai accouché le 3 avril 2006, à O., dans l’Essonne. Selon mon médecin, et le personnel : c’était un bel accouchement et tout s’est bien passé.

Sur le moment, je l’ai plutôt bien vécu : trop heureuse de serrer mon bébé dans mes bras, trop heureuse d’être en bonne santé, et d’avoir un bébé en bonne santé.

Néanmoins, je ne peux pas dire que ce fut un accouchement sans nuages…

Je suis arrivée tôt le matin, vers 7h, après rupture de la poche des eaux. Pas de stress, de très bonne humeur : j’étais sur le point de vivre le plus beau moment de ma vie, que pouvait-il m’arriver de mieux?

Après examen, la sage femme annonce à mon compagnon qu ce n’est que le début (je ne suis même pas en travail), qu’on me garde à cause de la rupture, mais qu’il peut aller travailler tranquille, on a le temps…

Evidemment, bourreau de travail, il saute sur l’occasion d’être déculpabilisé par le corps médical, et me laisse, seule.

Je suis d’abord installée dans ma chambre. Je regarde la télé, je lis. On me laisse gérer les premières contractions de travail : de toutes manières, j’ai dit que je ne souhaitais pas de péri.

Vers 10h on m’installe en salle d’accouchement. Je trouve les contractions très gérables. Je n’embête personne, on vient me voir à intervalles réguliers. J’ai faim, mon estomac se tord dans tous les sens, à la rigueur, c’est presque plus désagréable que les contractions!
13h : le travail avance bien, très bien, la sage-femme cherche à joindre le papa (il lui faut 2h pour rentrer) pour lui demander de rentrer vite, car bébé risque d’arriver dans l’après-midi.
à 14h : on me conseille la péri : je redis que je n’en veux pas. Le travail avance bien, je me sens en forme, je trouve cela gérable.
L’anesthésiste qui est là pour une autre maman vient me voir, et me gronde presque : dans une demi-heure, elle monte au bloc pour une opération, après il sera trop tard pour la demander, hors de question qu’elle descende en urgence si je ne gère pas. Elle me dit que les contractions là, ce n’est rien à-côté de celles que j’aurai à la fin, que je suis peut être là encore pour 7 ou 8 heures, que ce ne sera pas la peine de pleurer ensuite, que je suis mazo de préférer avoir mal.
Je demande si je peux à la rigueur avoir une toute petite dose, car je veux sentir ce qui se passe, je veux mettre au monde mon bébé (et non être accouchée par quelqu’un… je veux être active).
Elle me pose la péri à 15h, avec une dose de 12mg/heure (je crois, je me souviens du 12!), en me disant qu’elle est peu dosée.
Entre-temps mon compagnon est arrivé.
Une demi-heure après, je ne sens plus rien à partir de la taille, et mon corps non plus d’ailleurs : les contractions deviennent inefficaces, bébé s’endort…
Vers 18h, la sage-femme appelle l’anesthésiste pour changer la seringue de la péri (à tiens, je croyais qu’elle passerait le reste de la journée au bloc… étonnant).
A son entrée, je lui demande à ce qu’elle soit moins dosée, car je ne sens rien. Elle râle en disant qu’elle est déjà pas beaucoup dosée, que dans ces cas là, autant pas avoir de péri (ben tiens, mais au départ, je vous rappelle que je n’en voulais pas!) et dose à 9 (mg/heure?).
Le travail ne progresse pas plus pour autant. Alors vers 19h on m’installe pour accoucher, car le bébé fatigue, fait de l’arythmie, et moi je monte en fièvre, sans qu’on sache pourquoi.
J’ai du mal à sortir bébé, parce que je ne sens rien, même pas les contraction : on me dit quoi faire et quand, et je m’exécute en bon soldat, à l’aveugle, parce que je ne sens rien du tout. Bébé est potelé (4k110), ne sort pas vite, fatigue, alors on appelle le gynéco (ouf, le mien est de garde), et on y va aux forceps + expression abdominale. J’ai ouvert de grands yeux quand la sageefemme est montée sur la table, effrayée. Elle m’a rassurée me disant que ça ne me ferait pas mal avec la péri. A moi non, mais le bébé, lui n’est pas sous péri!!!! j’ai dans ma tête l’image de son petit squelette tout comprimé contre mon coccyx, et je me dis que ça ne doit pas être bien. Mais on me rappelle qu’il faut qu’elle sorte, maintenant!

Je dois reconnaître à mon gynéco d’avoir prévenu qu’il me faisait une épisio, et de m’avoir promis qu’elle serait toute petite. De fait, je n’ai eu que deux points.

Par la suite, j’ai vécu deux autres moments désagréables.

Après avoir eu 15 minutes de peau à peau avec bébé, et une première têtée, le papa l’a accompagnée pour les soins.

J’attendais la fin de la péri pour retourner en chambre. L’équipe de nuit à fait son entrée dans la salle (auxiliaire puer, et aides soignantes), en râlant sur l’état dans lequel la précédente équipe avait laissé la salle, en employant le terme de « boucherie » (à la délivrance, mon placenta a échappé des mains du gynéco et est allé s’écraser au sol éclaboussant entièrement la salle, je reconnais qu’on a refait la peinture… mais nous en avions bien ri!), tout cela sans même me dire bonjour! Finie la magie de la naissance, retour au monde réel et trivial : tout cela s’est envolée avec un seul mot : c’était une « boucherie ». Je passe l’humiliation pour moi, et la culpabilité (je me suis excusée 20 fois, et je voulais quitter cet endroit).

Dans la nuit qui a suivi, j’ai découvert après plusieurs sensations de malaise lorsque j’étais allongée que mon lit était bizarrement réglé : tête plus basse que le corps, et pieds surélevés.

J’ai cherché pendant une demi-heure comment le régler sans succès. Je me suis donc résignée à déranger encore le personnel. La personne qui est venue m’a répondu qu’elle ne savait pas comment le régler, qu’elle n’était pas mécanicienne. Elle a parlé tout fort et réveillé bébé. J’ai proposé alors de faire mon lit à l’envers (tête aux pieds, pour être couchée plus confortablement). Je me suis fait envoyer balader, car ce « n’était pas son travail »!!!

Alors à 2h du matin, j’ai défait et refait mon lit, avec bébé dans les bras, alors que j’avais accouché 6 heures plus tôt…

Le reste du séjour s’est bien passé. La surveillante ayant appris mes mésaventures est venue s’excuser pour son personnel peu diplomate, et j’ai été chouchoutée… ce qui m’a permis de garder de tout cela un bon souvenir malgré tout.

Cependant aujourd’hui, alors que je m’apprête à faire le projet d’un bébé, de nouvelles questions arrivent : sans péri, est-ce que les contractions seraient restées efficaces, est-ce que ma fille serait née plus « naturellement » (sans avoir été poussée d’un côté, tirée de l’autre).

J’ai constaté que de nombreuses mamans dans mon entourage ont vécu des choses similaires avec la péri (contractions moins efficaces, forceps pour finir, …).

J’ai eu le sentiment qu’on décidait pour moi (parce que eux savaient). J’ai eu le sentiment d’avoir été poussée au-delà de mon désir vers ce qui convenait aux équipes.

Je fais l’impasse sur les conseils catastrophiques en matière d’allaitement que j’ai reçu par la suite. Ou le fait qu’on ait donné du lait maternisé à mon bébé contre ma volonté, parce que la montée de lait tardait (elle est arrivée quelques heures après…).

Si mon mari (qui n’est pas le papa de ma première fille) n’était pas aussi paniqué par l’acte, j’aurais aimé accoucher à domicile pour le futur bébé. Aujourd’hui les restrictions d’assurances risquent de décourager les Sages-Femmes qui le pratiquaient encore, rendant mon projet impossible à mener à terme.

En revanche, je suis plus forte, plus sûre de moi, et j’aurai mon mari à mes côtés, pour imposer mes souhaits, et les faire respecter, me faire respecter.

Je pense que certains établissements sont plus à l’écoute que d’autres pour cela, et je prendrai le temps de faire un vrai choix!

H.

#280 Accouchement de Julie – Juillet 2011

11 Mai

Accouchement de Julie, 21 juillet 2011. Nancy.

Pour cette première grossesse tant désirée (21 mois d’essais) je m’imaginais un accouchement parfait. Bien sûr par voie basse, sans trop de douleur et avec mon mari à mes côtés (il est militaire donc ce n’était pas une évidence qu’il soit là). J’ai donc fait un projet de naissance pour faire en sorte de vivre complètement mon accouchement et non le subir comme j’avais l’habitude de lire sur les forums.
Mon projet de naissance à été remis à la maternité quelques mois avant mon accouchement pour qu’ils en prennent connaissance bien avant. Il était loin d’être farfelu. Je demandais des choses comme avoir la possibilité d’avoir ma propre chemise de nuit, pouvoir me mouvoir pendant tout le travail, que le papa s’occupe de mon bébé pendant la délivrance….etc…
Pendant tout le suivi de ma grossesse l’équipe médicale a été super, très à l’écoute, très explicative… Nous pouvions poser toutes les questions qu’avec mon mari nous nous posions et on nous y répondait à chaque fois.
J’avais la crainte d’accoucher par césarienne comme m’a mère l’a fait pour moi. On m’a donc proposer une radio du bassin pour me rassurer. « Votre bassin est parfait » m’a t’on dit. Super ! Je vais donc pouvoir accoucher comme je le souhaite. Il n’y a plus qu’à attendre que mademoiselle se décide !

Je devais être déclenchée le 21/07/11 (terme le 22/07/2011) à 9h a cause d’un taux de plaquette qui n’arrêtait pas de baisser et un départ imminent possible de mon mari. La veille, donc le 20 au soir, je perds le bouchon muqueux pendant que je prenais un bain.
Bizarrement la nuit du 20 au 21 a été une bonne nuit…donc je me suis levée bien reposée par le réveil à 6h00.

6h45 début des contractions douloureuses : moi qui pensait en avoir déjà eues, j’ai vite déchanté LOL ! En effet on sait que ce sont les bonnes…! J’ai été très contente que ça se déclare naturellement car le fait d’être déclenchée me gênait un peu…

Arrivée a la Maternité vers 9h. La sage-femme qui m’accueille n’est pas très sympathique. Elle me demande « qu’est-ce-qu’il vous arrive ? » et moi en pleine contraction je lui répond « je suis en train d’accoucher ». Elle me répond sèchement « euh non vous n’êtes pas en train d’accoucher, vous êtes en travail et encore ce n’est pas sûr tant que je ne vous ai pas examinée ! » Ok j’ai peut-être pas utilisé les bons termes mais ce n’est pas une raison pour parler sèchement comme ça… Placement du monito dans la foulée et examen du col où elle me dit que je suis dilatée à 1….

A 11h30 dilatée à 3 !! Génial car je commençais vraiment à paniquer et à vraiment être épuisée à cause de la douleur qui devenait très très intense. J’étais tellement épuisée que je m’endormais et rêvais pendant les contractions ! Mon mari me dit aujourd’hui qu’il pensait que j’allais lui claquer entre les doigts tellement il me voyait mal. On me met en salle d’accouchement à 11h55.

12h30 pose de la péridurale avec pompe !! Aleluyah !!! Le mec qui a inventé ça je l’AIME !!!!!!!!!! dilatée a 5.

14h05 dilatée à 8. Ça va hyper vite. On me perce la poche des eaux.

16h20 dilatée à 9. Depuis la pose de la péridurale je revis, je n’ai plus du tout mal…je peux même me reposer 🙂
A partir de là on me vérifie régulièrement mais le col ne bouge plus .

18h30 la machine n’arrête pas de sonner, le bébé s’affaiblit à cause des contractions….. De plus elle se présente de façon transversale et la tête est dans le mauvais sens, et col toujours a 9…… J’ai affreusement mal aux côtés j’ai l’impression qu’elles sont en train de se briser… J’ai beau appuyer sur la pompe ça ne passe pas. Je souffre !
Ils font venir l’obstétricien de garde qui essaie de tourner le bébé. Encore une fois vive la péridurale car malgré elle je sens ce qu’il fait.
Il me dit que je dois accoucher rapidement sinon il y a des risques pour le bébé…. On me dit qu’on va essayer par voie basse car il ne manque pas grand chose pour qu’elle passe mais que si ça ne marche pas c’est césarienne d’urgence….
Je fais plusieurs poussées et malgré l’utilisation de forceps rien à faire….

Je file donc au bloc en urgence à 18h30. A peine le temps de faire bisous à loulou que je suis déjà partie. Je pleure, je suis paniquée… Je ne me suis pas du tout préparée à une césarienne.
L’anesthésiste fait les tests habituels avec le glaçon pour voir si la péri suffit sachant qu’elle est bien bien dosée mais je ressens tout. Quand l’obstétricien commence à inciser je ressens tout !! L’anesthésiste s affole et hurle « on arrête tout ! On va faire une anesthésie générale! » et là tout s’est enchaîné très très vite, pas le temps de réaliser ce qui se passe. On me met le masque….et c’est le néant.
Je suis réveillée dans un coaltar horrible. On m’amène Alice née 1 jour avant terme 4,070 kg pour 51 cm. Je la trouve belle mais ne réalise pas que c’est mon bébé. Je n’ai pas pu la tenir longtemps tellement j’étais faible. Je pleure. Elle repart avec son papa donc je peux me rendormir rassurée.

Les 5 jours que j’ai passés à la maternité ont été très durs pour moi. Mis à part le fait qu’à cause de l’anesthésie générale la montée de lait a eu du mal à se faire et donc que ma fille perdait du poids, je me suis sentie très seule. Les sages-femmes n’étaient pas très à l’écoute, et au contraire me faisait presque culpabiliser de ne pas arriver à allaiter. Sauf une que je remercie aujourd’hui pour tout le temps qu’elle a passé avec moi pour m’aider à allaiter. Dés que mon mari partait le soir, je savais qu’elle serait là pour m’aider si besoin donc je vivais moins mal son départ. Ma montée de lait s’est faite à mon retour à la maison. Peut-être moins de stress ?
Pour le 2ème bébé je compte accoucher à la maternité mais je pense signer une décharge pour la quitter plus tôt.
Mon projet de naissance n’a pas du tout été respecté mais j’étais tellement dans l’euphorie que je n’ai rien dit.

Julie

#273 Marjorie, en avril 2006 dans le 59

4 Mai
Ma grossesse s’est très bien déroulée, pas de signe de complications à l’horizon.
J’ai une hygiène de vie plutôt saine, ne fume pas, mange équilibré, pas de problème de santé et à l’époque je faisais du sport, bref : maman et bébé se portent à  merveille!
La veille de l’accouchement je sens comme de légers spasmes dans le ventre, comme j’étais impatiente d’accoucher et que je ne savais pas vraiment à quoi ça ressemble une contraction (primipare), je fonce à la maternité .
Là, on m’ausculte, me met dans une chambre avec perfusion+tensiomètre+monitoring, allongée sur le lit, j’attends. Des sages-femmes viennent m’ausculter régulièrement mais rien ne se passe. Je devais être à 2 cm je crois, bébé va bien. Je pense donc rentrer chez moi, à l’époque j’habitais à 10 minutes de l’hôpital. Surprise ont me garde en observation, par la suite je me demande si je n’ai pas servi de cobaye aux sages-femmes stagiaire car l’Hôpital  accueille de jeunes étudiants.
Enfin après avoir passé une nuit  avec le monitoring (donc presque pas dormi), je vois une sage-femme au petit matin (m’avait-on oubliée ?) qui me dit que le cœur de bébé va bien, mais par précaution ils vont me faire une échographie. A l’échographie bébé va bien mais elle décide  d’appeler une collègue toujours par précaution, que de précautions !? Celle-ci arrive, regarde l’écho, elles discutent entre elles et moi on ne me dit rien : Bonjour l’angoisse… Elles appellent une autre collègue et à 3 elles décident de déclencher l’accouchement car peut-être que j’ai perdu un peu de liquide amniotique sans m’en rendre compte. Je ne suis pas vraiment convaincue mais comme c’est décidé. A aucun moment on me demande si je suis d’accord pour un déclenchement (à 8 jours du terme estimé), comme j’avais confiance et que j’étais surtout complètement naïve, je me suis laissée guider.
 
A midi, on me pose une « languette »(on m’explique que c’est une espèce de tampon plat) pour déclencher l’accouchement. A 15h les vraies contractions arrivent, là je réalise qu’en fait c’est ça une contraction, c’est comme des douleurs très fortes d’une gastro ! Bref je douille a fond car les contractions liées à un déclenchement sont plus douloureuses et surtout je suis allongée avec une perfusion et donc impossible de me lever ! Toute l’après-midi j’ai super dégusté, personne ne m’a proposé un ballon, de prendre une douche, ni même de marcher pour me soulager. Juste plusieurs touchers vaginaux par différentes stagiaires ou autres sages-femmes. Puis vers 19 h, on m’annonce que le col est ouvert de 7 cm et que je peux me lever pour rejoindre la salle d’accouchement juste en face. Je me lève enfin et là agréable surprise: les contractions sont vraiment beaucoup plus supportables, je réalise que j’ai souffert tout ce temps alors qu’il suffisait que je marche.
Je suis verte, au point de même me demander si  je vais vraiment la  prendre cette péridurale (alors que je n’attendais que ça toute l’après-midi!!). 
 
Arrivée en salle d’accouchement, je m’assois sur le bord de la table car l’anesthésiste va arriver. Une jeune sage-femme  me rassure et se met devant moi, elle me fait poser délicatement ma tête entre sa poitrine pour que je fasse le dos rond, l’anesthésiste s’y reprend à 3 fois!
La péri posée, le monitoring réinstallé, le tensiomètre et la perf toujours là :  je m’allonge sur le dos, on m’attache (car sous péri on ne sent plus le bas de son corps) les jambes dans les étriers en position gynécologique. Après quelques minutes je ne sens plus RIEN. On me dit: « poussez à la contraction », et là je suis comme une idiote à me demander c’est quand la contraction?? Alors je pousse quand on me le dit car eux (environ 4 ou 5 personnes) peuvent voir sur leur écran (toujours grâce à ce bon vieux monito) quand est-ce que la contraction arrive.
Mais imaginez devoir serrer une pomme dans votre main le plus fort possible lorsque vous ne sentez plus votre main, et bien je vous garantis que vous ne la serrerez jamais aussi fort que sans l’anesthésie.
Résultat de la péri : l’accouchement est ralenti, comme bébé est trop long à sortir, il est en souffrance fœtale.
Madame on coupe: épisiotomie, forceps.
 Quelle frustration d’avoir souffert des contractions toute la journée pour, au final, ne pas sentir son enfant naître. 
Mon conjoint est resté prés de moi du début à la fin, un soutien  indispensable dans un moment pareil. Il a eu le « droit » de couper le cordon, sinon il est resté spectateur de la naissance de notre fille, tout comme moi!
Céleste est née un soir d’avril 2006 à 22h12,  24h après mon arrivée à l’hôpital. 
 
On me délivre enfin du monitoring et on me pose bébé sur le ventre, un instant hors du temps.
Elle pleure, je lui parle : silence… elle me regarde avec ces yeux noirs, droit dans les miens, je suis hypnotisée, c’est le coup de foudre.
Pas le temps de savourer cet instant trop court, on me la prend pour les soins: bébé hurle dans la pièce à côté, je me retiens de pleurer, les 10 minutes les plus longues de ma vie.
Pendant ce temps on me recoud, la sage-femme se pique le doigt. On me demande donc une prise de sang pour le test du SIDA. On me la fait immédiatement mais 5 ans après j’attends toujours le résultat de la prise de sang de la sage-femme? Elle ce n’est pas grave si elle me le refile??? 
 
On me rend enfin Céleste, avec du collyre orange plein les yeux, inconsolable. Je lui parle, la rassure comme je peux. Puis c’est la première tétée un peu maladroite mais tellement nécessaire pour réparer toutes ces blessures. Je ne le sais pas encore mais c’est le début d’une belle  histoire d’allaitement long ( 3ans1/2), peut-être nous fallait-il au moins se temps là pour nous en remettre?
 
 
 Les suites de couches:
–  je n’ai pas su marcher, m’asseoir normalement pendant au moins 15 jours tellement l’épisiotomie me faisait souffrir, une boucherie!
– 1 mois après l’accouchement, je me suis fait retirer  les fils qui ne s’étaient pas résorbés (a l’intérieur du vagin, coincés dans la chair) je vous laisse imaginer la partie de plaisir et ce malgré la petite toilette d’eau fraîche après chaque pipi, séchage avec serviette propre en tapotant doucement…
– jusqu’à 2 mois après l’accouchement, rapports sexuels impossible car mal+++ à cause de l’épisiotomie, une vraie mutilation, j’aurais préféré une déchirure!
-A cela s’ajoutent de fortes douleurs dans le bas du dos liées à la péridurale et la position gynécologique, j’ai mal tout le temps (assise, debout, couchée). Seul un Ostéopathe diplômé m’a soulagée 2 mois après l’accouchement. 7 ans après, j’ai toujours mal au sacrum lorsque je fais des efforts répétés et continue de me faire suivre par un ostéo.
 

#243 En Bretagne en 2012

14 Mar

Bonjour j’ai 24 ans je suis une maman diabétique et je viens d’avoir mon deuxième enfant.

Tout a commencé par une grossesse un peu compliquée eh oui je suis diabétique de type 1 et insulinodépendante sous pompe 
Un diabète tout récent mais que je comprends et que je gère très bien tout le long de ma deuxième grossesse.
Tout a commencé le mercredi 21 novembre 2012 à 36 semaines+5 de grossesse. Le soir vers 22 H de grosses contractions arrivent et persistent une bonne partie de la nuit.
 Je prends un bain et après quelques heures le calme revient.
Le lendemain matin je me rend à mon cours de préparation à l’accouchement j’en profite pour parler de ces contractions violentes de la veille à la sage femme qui me répond avec un grand sourire  :
C’EST NORMAL c’est pas pour maintenant il vous reste un mois
Par précaution je décide de consulter à l’hôpital étant très suivie pour GROSSESSE A RISQUE avec mon diabète ma facilité a faire de très gros bébés et à avoir un tout petit bassin je préférais.
Arrivé a la consultation effectivement col bien effacé bébé en appui mais C NORMAL il va remonter. Donc je rentre chez moi.
Vendredi 23 novembre 2012 je décide de laisser mon grand à la cantine on ne sait jamais !!!
Mon mari m’appelle le midi et la plus rien plus une contraction.
Une heure après c’est reparti et toutes les 2 minutes et là à quatre pattes dans la cuisine. Direction l’hôpital .
A 15H30 on arrive à l’hôpital en ILLE ET VILAINE pas un chat, si désolée un agent de service quand même qui me fait rentrer dans une salle d examen et appelle une sage-femme.
Et la monito grosses grosses contractions mais vous savez quoi C’EST NORMAL on va les stopper il vous reste un mois examen du col toujours pareil pas ouvert.
Donc perfusion suppo spasfon et rentre chez toi.
Mais rien à faire elles persistent re examen du col a 17h RAS Range la valise on s’en va.
 18h petit examen avant de repartir et là SURPRISE col ouvert à 4 .
Du coup gynécologue de garde anesthésiste et césarienne en urgence  sauf qu’il y a une faille le mot écrit en rouge sur mon dossier en premier de couverture ne devait pas être assez gros.
« DIABETIQUE INSULINODEPENDANTE SOUS POMPE « 
La sage-femme qui me pose la sonde urinaire me dit gentiment le « PORTABLE » on va le laisser a monsieur.
Ah non c’est pas un portable c’est ma « POMPE A INSULINE« 
Bon ça passe ce n’est qu’une sage femme après tout.
Je décide donc de mon plein gré de débrancher ma pompe de mon cathéter (pour ceux qui ne connaissent pas cette pompe m’envoie de l’insuline en permanence mais si je saute un repas ou fais un effort je me retrouve en hypoglycémie sévère)
J’arrive au bloc ma pompe à la main et l’anesthésiste me dit « VOUS AVEZ EMMENE VOTRE MUSIQUE  » et là C’EST LE DRAME
Ils n’avaient pas vu que j’étais diabétique donc ils m’avaient mis du glucose en perfusion alors que mon corps ne tolère pas le sucre du coup changement en catastrophe et la il me dit « VOUS ALLEZ VOUS DEBROUILLER APRES POUR LES DOSAGES ET LE CATHETER NOUS ICI ON NE SAIT PAS FAIRE )
Vous avez déjà vu ça vous des médecins qui vous demandent de vous débrouiller heureusement que je m’y connais un peu quand même…
Et après une césarienne longue très longue parce que bébé était déjà engagé et mon col à dilatation complète.
Après la ventouse et les forceps le voilà enfin une merveille de 3kg 605 et 50 cm un magnifique petit BRETON prenommé KERIANN QUI MA FAIT EN 2 SECONDES OUBLIER TOUT LE RESTE
La naissance malgré tous ses aléas reste et restera la plus belle des choses du monde