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#351 L’accouchement de Cendrine

1 Mar

Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai été tellement contente mais j’étais loin de savoir dans quel bazar je me lançais! Dès que tu annonces que tu es enceinte, on te demande tout un tas de papier et si en plus, tu souhaites accoucher à la maison alors là le parcours du combattant commence!

Ma grossesse fut idyllique : pas de nausée, j’ai été active jusqu’au 8ème mois et bien entourée. Ma sage-femme était très douce et très à l’écoute de ce que je souhaitais. Dans ma tête, il était presque impossible que je n’accouche pas à la maison mais on a quand même constitué un dossier à la maternité la plus proche afin de prévenir si l’accouchement ne se passait pas bien.
Lors de la constitution du dossier, je n’ai jamais dit que je souhaitais accoucher à la maison mais juste commencer le travail à la maison, mais même là je sentais déjà qu’on me jugeait comme une irresponsable.
Finalement, le terme est arrivé et à l’hôpital (peut-être parce qu’ils sentaient que je voulais sortir du cadre), ils voulaient me faire rentrer de suite. Il a fallu qu’on bataille pour au moins attendre une semaine. Malheureusement pour moi, les 7 jours ont passés sans que mon bébé ne montre l’envie de pointer le bout de son nez. Malgré le fait qu’il n’était pas en souffrance, nous avons dû aller à l’hôpital pour un déclenchement…
Ma sage-femme qui me prévenait toujours de ce qu’elle faisait, notamment lorsqu’elle voulait regarder le col; là je suis passé dans un autre monde! J’ai eu plusieurs palpés vaginaux pour « savoir où en était le travail » sauf qu’à chaque fois, elles me faisaient mal. Si je me plaignais, on me disait que mon col n’était pas facile d’accès… A mon avis, si elles avaient pris le temps, je n’aurais pu eu aussi mal. J’avais , avec certaines, l’impression de subir un fist-fucking (désolée pour le langage mais c’est comme cela que je l’ai vécu).
Toutes les sages-femmes et infirmières n’étaient pas insensibles, il y en avait une (la plus expérimentée) qui me mettait à l’aise et qui était compréhensive de ce que je vivais. J’ai pu lui dire qu’on avait souhaité un accouchement à domicile et que là, l’expérience était dur à vivre pour nous deux. Elle a essayé, tant qu’elle le pouvait, de nous adoucir le séjour mais la plupart voulaient que cet enfant sorte (à ce moment là, je ne savais pas si c’était un garçon ou une fille).
Ils ont donc décidé d’accélérer les choses  : après l’application d’ocytocines, voyant que le col ne s’ouvrait pas plus que 3 cm, ils ont voulu que j’ai une césarienne. Nouvelle bataille pour qu’on essaie au moins de le faire sortir par voie basse. Voyant notre résistance, ils font une deuxième application d’ocytocine.
Le travail fut long mais le col ne bougeait tjs pas. Une césarienne fut donc programmée. Arrive l’anesthésiste:  pas sympa, engueulant les infirmières et les sages-femmes, ne me parlant jamais directement alors que j’étais à 3 cm d’elle et faisant des remarques désobligeantes sur les « gens comme moi qui sont trop cambrés » sous-entendu les noirs parce qu’elle n’arrivait pas à me faire la péridurale!
Là je comprends que c’est la fin, qu’on a plus notre mot à dire et que plus rien ne va nous être expliqué! Ca n’a pas loupé, 2 secondes après on m’insérer une sonde urinaire sans me prévenir ( ça fait très mal!). Mon compagnon a été complètement mis de côté, il n’avait qu’une envie c’était qu’on en finisse, de voir son bébé, de me retrouver et qu’on nous fiche la paix!
Seule chose qu’on a pu négocier: la récupération du placenta pour pouvoir planter un arbre pour la naissance de notre enfant!
Finalement, à mon réveil j’ai appris que c’était un petit garçon et une fois mon fils sorti, ils nous ont fichu la paix. Enfin!
Quand dans les jours qui ont suivi, on me demandait avec des les yeux brillants « alors? Ce fut le plus beau jour de ta vie, non?! » euh…. comment dire! Non! J’étais très heureuse de voir mon fils mais après ma grossesse idyllique, je ne m’imaginais pas l’enfer que j’allais vivre! Ce fut dur pour nous deux et nous nous sommes sentis dépossédés d’un moment qui aurait dû être magique et beau, malgré la douleur.
Nous attendons un nouvel enfant et déjà, je sais que ça va être compliqué d’accoucher comme je le souhaite! En France, tu n’as pas la possibilité de vraiment choisir ton accouchement. Soit il n’y a pas de sages-femmes qui fassent d’accouchement à domicile, soit elles sont trop éloignées… Certains hôpitaux sont mieux que d’autres mais globalement, on ne devrait y aller qu’en cas d’accouchements compliqués ou pour ceux qui se sentent plus à l’aise pour y accoucher… Ce devrait être un choix et non une obligation!
Je garde espoir que dans quelques années, cela soit une réalité!
Merci de m’avoir donné la parole

#341 La naissance de jumeaux, dont un petit ange – 2012

8 Fév

J’ai 25 ans, 1an 1/2 d’attente avant d’être enceinte. Le jour de la 1ère écho, trop pressée et stressée à la fois!! Super, le gynéco qui annonce des juju!!! Wahou, l’aventure commence. Jusqu’a 6 mois 1/2 tout roule pas malade rien du tout et des échos tous les mois. 6ème écho la bouche en coeur nous arrivons pour voir nos loulous à l’ecran!! La tête du gynéco change, il sort de la piéce, revient tout blanc… Il annonce le décès de ma fille…
Il explique la suite, donc je porterais mes 2 enfants jusqu’à terme et j’accoucherais naturellement.
10 jours avant ma DPA, contractions toutes les 5 minutes. Je décide d’aller a la mater, monito, on me dit c’est du faux travail. Ok.
Le lendemain toutes les 3 minutes rebelotte j’y retourne. Monito. Le col a peu bouger. On decide de me garder pour la nuit et que sa serait justement dans la nuit. On continue le monito. L’equipe de jour finit son service. Une sage femme rentre dans la chambre, ne se présente pas, elle me fait un examen qui me fait hurler de douleur! Elle me dit le col est trop haut, mais je ne sais pas ce que je touche, si c’est le crâne ou bien un orbite… bref elle part de la chambre me laisse sous monito. 5 minutes plus tard elle revient en furie dans la chambre, me hurle dessus en disant « degagez du lit, j’ai une femme à dilatation complète! Allez vous habiller dans le couloir ». Elle me tire du lit par les bras. Je fais ce qu’elle me dit, choquée par ses propos et au bout des larmes. Je lui demande: mais les contractions… pas pu finir ma phrase elle crie « allez voir ma collègue, elle va vous donner un suppo »…
Retour à la maison difficile. Pas dormi de la nuit.
Le lendemain je ne pouvais plus marcher. Je retourne a la mater! Et la un sketch total! J’ai eu le droit à 5 échos entre 15h et 21h. Et plus d’une 15aine de touchers et tous cela parce que personne ne savait se qu’il « touchait »…
Un stress, une angoisse depuis la veille, une peur qu’il arrive quelque chose a mon bébé vivant!
J’ai été finalement declenchée. Mise sous morphine pour la douleur.
Une péridurale qui ne marche pas du coté gauche…
Et au moment de la dilatation complète, une sensation étrange: quelque chose glisse de moi! Juste le temps de dire à mon mari d’apeller une sage femme qu’elle rattrape ma fille au vol! Une fois mise dans un sac « poubelle » elle me demande: « vous voulez la voir?! »
Mon garçon a eu du mal à sortir, il était trop haut, beaucoup d’effort et d’aide du gynéco.
Le placenta qui est sorti a plus de 30 min et bien sûr un début d’hémorragie…
Tout compte fait, AUCUNE personne du personnel soignant de la maternité ne savait que j’attendais 2 bébés! Ils m’ont laissée souffrir du jeudi au dimanche midi!
Voilà mon histoire… aujourd’hui mon fils va fêter ses 2 ans au mois d’avril et lui c’est ma plus belle fierté.

Marylene – naissance d’olivia – 71

4 Oct

samedi 29 juin, on avait passé une super journée en famille, à faire les derniers achats etc a 17h roo une contraction…puis une autre et ce a 5 minutes…et pendant 2 heures du coup 2 spasfons en rentrant oh! ça passe a 3 minutes… Zhom part chercher un mcdo a Milo afin d’aller chez mes parents pour qu’on aille juste faire un monito… au cas ou lol
Arrivé a l’hosto on me fait un monito et on décide d’arrêter le travail afin de me transférer a Dijon le lendemain pour une meilleure prise en charge.
Sauf que depuis qu’on m’a injecté le Loxen je suis passé a 2 minutes et ça contracte sur plus d’une minute… Du coup on appelle en urgence le SAMU pour me transférer en espérant que je n’accouche pas dans l’ambulance…
On rigole bien tout le long du trajet, mon col apparemment a légèrement bougé mais pour un 2ème ça peut aller vite donc on se dépêche.

J’arrive a Dijon a 2h30, le dimanche et là par contre j’ai cru vivre un cauchemar… 3 personnes m’ont sautés dessus et j’ai eu le droit en pleine contraction à un TV, une prise de sang et une prise de tensçon… j’ai hurlé de douleur… là par contre le travail a été stoppé quasiment net… l’ambulancière engueule littéralement l’équipe médicale qui la fout dehors… comme je ne contracte plus on me fait repasser une énième écho pour voir le poids de bébé, la quantité de liquide et mon col malgré que j’avais eu tout ces contrôle le lundi d’avant… je monte en chambre…

Le dimanche on m’explique que comme c’est le week-end ils ne m’aideront pas a relancer le travail…je ne verrais personne… je passe la journée sur le parking avec Zhom..
Lundi matin, nouvelle équipe qui veut laisser une chance a bébé de venir seul, on tente un décollement de membranes mais ma cicatrice empêche un touché correct… je passerais ma journée a marcher sur le parking, à monter les escalier et on tente de capter des contrax sur le monito mais RAS…

Mardi matin je devais avoir un tampon d’hormones pour déclencher le travail comme convenu et 1h avant le staff de équipe médicale je sens que ça se remet en route… mon col passe a un bon 2 en moins de 1 heure… pas de tampon direct on passe a l’ocytocine pour aider a rythmer et intensifier les contractions… je ne suis pas prête je pensais qu’il me restait 24h…mais tellement heureuse de sortir de cette chambre…
comme les contractions sont bien installées je ne sens pas de différence avec l’ocytocine… ce n’est pas douloureux… je sens que çà bouge mais pas de douleur…. Par contre chaque TV me fait horriblement mal: je m’arque boute sur la table et les larmes coulent seules… les SF aussi gentilles et douces soient elles ne peuvent pas voir si ca avance…et je sens que bébé n’appuie pas assez et que ca va durer… Les sage femmes commencent a me parler de peridurale non par convenance mais car je ne peux pas rester avec ma cicatrice douloureuse… ça les désole de me le proposer car je gère niquel les contractions… à ce moment la le cœur de nenette commence a chuter a chaque contractions. C’était la seule condition pour laquelle j’aurais accepter la peridurale, si la sante de bébé ou la mienne était en danger et là, bébé a besoin d’accélérer le travail et on ne pourra qu’avec la peridurale car s’il faut partir en césarienne je pourrais être consciente…

L’interne anesthésiste arrive, c’est un amour, moi je pleure de colère contre cette fichue cicatrice douloureuse, contre cette sage-femme qui m’a massacré il y a 31 mois… Il me parle tout doucement, prends le temps de m’écouter, il me masse durant les contractions le temps que les produits fassent effet, on rigole bien, d’ailleurs avec toutes les équipes on a rigolé…
il me met une dose minime et j’ai la poire pour redoser si besoin… au moment de me rallonger sur la table, PLOC !!! je perds les eaux…. Aaaaaah c’est trop bizarre comme sensation..je chuchote a la sage femme « je crois que ca coule… » elle jette un œil et me réponds en chuchotant « je confirme » on éclate de rire!
On me met sur le côté, pour aider à la descente… j’ai alterné les positions depuis le début donc malgré la peri on continue ^^
Changement d’équipe il est 19h30… nouvelle équipe tout aussi agréable que la 1ère, l’étudiante sage femme va rester un moment avec nous, si besoin elle appelle sa collègue mais sinon c’est elle qui s’occupe de nous… mon col est a 6, Zhom decide d’aller manger on a encore le temps.
5 minutes après son départ je suis prise de tremblements je sens que je pars…je me sens mal. La sage femme revient me rassure, elle contrôle et me dis « le col est effacé » « ah d’accord (je reflechis 1 minute) effacé ?? je suis a 10 ?? » elle rigole et me dit que oui j’ai bien retenu le principe lol.
on attends un peu voir si bébé avance ou pas…les sage femmes décident de téléphoner a Zhom pour qu’il se dépêche de revenir…il n’est parti que depuis 40 minutes, il est devant la porte des urgences il a couru ^^
on me fait pousser 1 fois pour voir car je ne supporte plus cette pression dans le bassin, bébé descend tout le bassin en 1 poussée… bon ben la plus de doute on s’y mets!
Zhom arrive, ne comprend pas trop ce qu’il se passe, la sage-femme fait pour me mettre les étriers car je ne sens pas du tout ma jambe gauche je lui dis « non s’il vous plait pas les étriers, les cales pieds mais pas les étriers s’il vous plait » elle me réponds que pas de soucis et me bloque les pieds sur les cale pieds, une sage femme et la puéricultrice m’aide a écarter les jambes durant la poussée et Fx m’aide a me relever a chaque poussée.
En 1 contraction, la tête sort a moitié et là je m’arrête net de pousser et « dis j’en peux plus mon périnée va exploser » ça a fait rire tout le monde mais moi aussi en rigolant ça fait descendre bébé doucement mais je suis incapable de repousser tellement je rie.. allez prochaine contraction je me concentre et en 2 poussées sa tête est sortie.
Bébé avait le cordon autour du coup, la sage-femme clampe et demande a Zhom s’il peut se rapprocher pour couper le cordon, on me demande d’arrêter de pousser mais ce n’est pas moi qui pousse c’est bébé ^^
je l’attrape et hop bébé glisse tout seul avec le reste de liquide amniotique je l’ai sur mon ventre.
Mes premiers mots : « il m’en manque un bout !!!» de nouveau un fou rire chez tout le monde, bébé me paraissait si petit, il était tout blanc
La puéricultrice nous demande « alooors fille ou garcon ?? » euh on a oublie de regardé loool
Elle reprend bébé pour la stimuler un peu (elle avait avaler du liquide)et a ce moment on découvre notre puce au grand complet…
Moi qui crie « c’est une pepette !!!! » et Zhom qui pleure ^^

On est fou de joie !!!

J’ai juste quelques suture dans le vagin car ça a recraqué là où ma cicatrice gênait…donc parfait !!! et la sage-femme m’a fait des coutures en surjet donc reparfait !!! Zhom a fait le 1er peau à peau durant ce temps, ensuite j’ai fait mon 1er vrai câlin a ma fille, elle a rampé et gobé mon sein comme une pro ^^

J’ai récupéré la mobilité de ma jambe le lendemain a 8h30 ^^, olivia a du passer sa 1ère nuit en nurserie sous scop, et de là a commencé la valse des examens pour ma puce mais surtout la découverte de l’allaitement ^^

En fait comme c’était la nuit, pas de chirurgien de dispo sauf de garde donc la puéricultrice nous a surveillé ainsi que la pédiatre de garde pour voir s’il y avait urgence et comme il n’y en avait pas on nous a laissé nos 2 heures de découverte en famille.

#272 Hélène, accouchement en Israël

1 Mai

Je m’appelle Hélène, j’ai 24 ans, j’habite à Tel Aviv en Israël et je suis maman d’une petite L. De 4 mois et Demi.
Je suis née en France, j’en suis partie à 20 ans pour diverses raisons et quand je lis certains autres témoignages je me dis encore une fois que j’ai bien fait de partir…
Ensuite j’ai vécu 3 ans en Italie, à Venise et c’est la bas que je rencontré mon amour, il était touriste et venait d’Israël…
4 mois après je quittais tout et partais le rejoindre dans son pays ! Nous sommes alors en novembre 2011.

Le 27 mars 2012 j’attends mes règles qui ne viendront pas !

Sur le site du consulat de France je trouve une liste de médecins obstétriciens francophones, 2 sont sur Tel Aviv, j’appelle le premier qui me donne rendezvous un mois après et quelques conseils (pas de bains chauds, pas de viandes et poisons crus, cure d’acide folique et j’apprends que j’aurais du en prendre 3 mois avant la conception, Mais je ne savais pas…).
Impatiente j’appelle le 2ème et il peut me voir plus tôt !
Nous allons donc ensemble à ce premier rendez-vous pour s’assurer que la grossesse est en route et qu’il n’y a pas de problème.
Le cabinet médical sent la cigarette ! Je trouve ça pas terrible pour un gynécologue obstétrique de fumer dans son cabinet… en plus il me tutoie sans ma permission et j’ai horreur de ça ! Bref, il me confirme que la grossesse a bien débuté dans l’utérus (mon ventre tirait beaucoup et j’avais peur d’une grossesse extra-utérine) et sinon il discute en hébreu avec mon compagnon, je ne comprends pas, je lui dit que je suis venue chez lui pour pouvoir comprendre, donc je lui demande de au moins parler anglais, car je trouve que la priorite c’est que moi je sache ce qu’il se passe. 15 minutes pour un premier entretien je trouve ça un peu expédié.
Nous décidons de ne pas le choisir pour le suivi de toute la grossesse.
Le 2ème médecin est bien mieux, il me parle en francais et traduit tout immediatement, pose des questions sur ma santé, mes antécédents familiaux et m’examine. Le rendez-vous dure plus d’une heure et est complet nous sommes contents mais il ne sera pas là pour le reste de la grossesse et transfert notre dossier à son remplacant qui ne parle que hébreu et anglais, donc j’abandonne ! Le suivi se FERA en anglais …!

Je n’ai pas d’assurance médicale là-bas, pas de visa donc je ne peux pas trouver de travail, tout arrive très vite, les visites et les examens sont hors de prix sans remboursement même rétroactif, je dois repartir tous les 3 mois pour renouveler le visa de touriste, l’assurance que je souscris sur place ne couvrira pas les dépenses car je suis déjà enceinte…très vite je n’ai plus un sou ! Et en plus nous devons déménager !
Lors des retours en France, je déclare ma grossesse, et récupère des vêtements pour bébé et autre linge à la croix rouge où ma tante est bénévole ! une sacrée dépense en moins !
La première prise de sang en France (également payante, 200€, miam!) révèle que je ne suis pas immunisée contre la toxoplasmose…

La grossesse en Israël est médicalisée de manière différente qu’en France. Les rendez-vous sont mensuels, mais pas de toucher vaginal, uniquement des échographies, mon col était surveillé de cette manière, prise de tension, on me m’a jamais pesée! Pas de pression de ce côté-là. Prises de sang tous les 2 ou 3 mois.
Par contre j’ai vraiment ressenti une volonté exagérée d’avoir un enfant parfait qui m’a beaucoup gênée. Un jour le medecin propose une amnio-synthèse (j’avais 23 ans!) apparement toutes la font! J’ai refusé bien sûr, il n’y avait aucune raison.
Il m’a même dit : « On ne veut pas d’enfant trisomique! » J’ai alors demandé qui était « on » et si c’était ce « on » qui allait s’occuper de mon enfant et l’éduquer ! il a donc compris ma position!
Nous sommes passé par des test génétiques de toute manière car nous sommes très mélangés, lui moitié irakien, moitié polonais, et moi moitié française, moitié italienne, au final notre fille a les fesses bleues ! C’est une tache mongoloide, indolore, résultant du sang mixe , je trouve ça très amusant !

Ma grossesse se passe très bien, j’ai pris presque 20 kilos et tout le monde m’a dit : « C’est bien ! c’est normal! » plutôt cool non !
J’ai juste eu 2-3 coups de blues du genre : « J’suis toute seule ici, j’comprends rien, j’ai pas d’argent, j’suis meme pas juiiiiiiive ! »… Vive les hormones!

Tout ça nous amène au 15 novembre 2012.
Jour mémorable car j’ai finalment eu mon visa et permis de travail… à 38 semaines ! Merci ça va me servir !
Cet après-midi du 15 novembre, je parlais avec mon père sur Skype chez moi, quand nous avons été interrompus par l’alarme…
Mon compagnon était au travail et m’avait prévenue la veille que ça pouvait arriver…
Gaza lancait des missiles sur Tel aviv.
J’ai rassuré mon père, coupé Skype, j’ai mis mes chaussures, j’ai entouré mon ventre avec la couette du lit et j’ai pris les oreillers pour mettre autour, et je suis allée me « protéger » entre les 2 murs en béton de la chambre, selon mon compagnon c’était l’endroit le plus sûr de la maison. Notre immeuble n’a pas de « safety room » la plus proche était dans l’école au bout de la rue. Mais était fermé car nous avons été pris par surprise.
J’ai entendu un boom.
J’avais pris mon téléphone, mon homme m’a appelée du refuge de l’immeuble où il travaille, il n’avait rien entendu…
J’ai rappelé mon père pour le rassurer. Mais c’était pas facile, le pauvre…
Je suis restée entre les murs dans la couette et les oreillers jusqu’à ce que mon homme revienne du travail, une heure après … heureusement j’avais pris une bouteille d’eau!
Nous avons pris les sacs préparés la veille en prévention d’une attaque et nous sommes partis chez ses parents, plus au Nord, hors de portée des missiles.
Mon ventre était dur comme de la pierre… à la radio dans la voiture ils communiquaient les villes en danger… »Tseva adom » (couleur rouge=alerte) Jérusalem, Ein ghedi… des villes normalement hors de portée des missiles de Gaza…
Nous sommes restés tout le temps du conflit chez ses parents et j’avais des contractions tous les soirs depuis l’alarme, c’est pour ça que mon ventre était dur, nous sommes allés à l’hopital, le bébé allait bien et j’étais ouverte à 2 cm!
Bonne nouvelle! A part que je ne voulais pas accoucher pendant le conflit. Alors je parlais à mon bébé, je lui disais de pas encore sortir parce qu’il faisait pas beau dehors…
Le conflit n’a heureusement duré qu’une semaine, il y avait eu beaucoup de morts en tout et je parlais à mon homme que ce n’était pas comme ça que j’avais imaginé la fin de ma grossesse, dans la terreur (car lui en plus, retournait travailler à Tel aviv tous les jours …) et que je n’avais pas l’intention de faire grandir un enfant dans cette atmosphère… nous n’avons toujours pas résolu ce problème.
Nous sommes rentrés chez nous et je me suis dépêchée de finir les préparatifs car j’avais des « séances de contractions » tous les soirs… !
A ce moment-là de la grossesse, nous avons rendez-vous une fois par semaine pour une heure de monitoring, prise de tension, température et analyse d’urine.

J’arrive à 40 semaines le dimanche 2 decembre.
Nous allons à l’hopital pour le contrôle de routine, j’ai des belles contractions environ 3-4 par heure, monitoring et examens, et c’est lors d’un toucher vaginal très douloureux que je prononce ma premiere phrase en hébreu :  » aiiiie, eh oh doucement ! Je viens pas dans ton cul avec un balai! »  (pardon pour la vulgarité de la traduction…)
Ce fameux docteur me fait saigner, tellement il m’examine avec délicatesse. Alors que je n’avait pas perdu une goutte de sang de toute la grossesse… ils me disent que c’est parce que j’ai eu une contraction au moment du toucher…
Ils ne veulent pas que je rentre chez moi et veulent me contrôler dans l’après-midi, nous avons 3 heures à tuer sans pouvoir sortir de la maternité…nous allons en bas acheter ce qu’il nous manque pour le bébé, nous mangeons au snack, et retournons attendre sur ces sièges beaucoup trop dur pour se reposer un peu.
Ce fut une journée épuisante par l’attente et le manque de confort.
Toujours ouverte à 2 cm, ils nous laissent repartir à 17 h. Nous sommes là-bas depuis 10 h ….
Arrivés à la maison je m’écroule sur le canapé et je dors enfin !
Une heure après seulement je suis réveillée par une contraction très différente, courte mais plus douloureuse.
Je mange un morceau de pain et je me rend compte que les contractions reviennent toutes les 5-7 minutes !
Mon homme commence à légèrement flipper !
On décide de retourner à l’hopital. Je prends juste une douche avec l’aide de mon homme.
Tout est prêt, en route, je lui dit de ne griller aucun feu rouge et de ne pas rouler trop vite…

Nous arrivons à l’hopital et retrouvons les mêmes personnes dans la salle d’attente !
Mes contractions sont toutes les 3 minutes, je suis surexcitée, je dis à mon homme que j’ai un peu peur et que s’il veut m’aider il doit me sourire pendant les contractions!
Les autres femmes nous sourient aussi.
Examens de routine les mêmes que j’ai fait déjà 2 fois dans la journée !
Il est 20 h, je ne souhaite pas la péridurale alors il ne peuvent pas encore me donner de chambre… Retour dans la salle d’attente, les autres femmes me disent que je suis « folle » pour celles qui ont déjà accouché ou  » courageuse » pour les primipares ! il y la Guerre aux info à la télé.
Mon homme trouve que c’est scandaleux que je doive passer le travail sur les sièges de l’accueuil avec mes sacs et à 23 h nous avons une chambre !
Je fais une douche chaude qui m’aide un peu, il y a une physio ball et je n’en comprends pas l’utilité… je n’ai pas pu faire de préparation à l’accouchement alors je découvre ce qui me soulage ou pas au moment.
Personne ne vient ni me voir ni me conseiller, je dis bien personne, pendant des heures.
Sachant que je ne veux pas de péridurale, ils m’ont simplement laissée me débrouiller…
Mon homme court après les docteurs et les sages-femme dans les couloir, malheureusement 36 autres femmes accouchent cette nuit-là !
Je cède la physio ball à une autre maman.
Ca devient dur de tenir le coup, j’ai sommeil, j’ai faim , je m’épuise et la dilatation n’avance pas beaucoup, j’ai peur de ne plus avoir de force pour pousser au moment venu si ca n’avance pas plus vite.
Je cède et demande la péridurale à 5 h du matin. Mon homme essaye de me dissuader car nous avions parlé que c’était important pour moi d’accoucher sans.
Je lui énumère toutes les raisons et il va demander à ce qu’on m’administre l’anesthésiant.
L’anesthésiste arrive 2 heures plus tard !!!!
Heureusement j’ai fait des progrès et la dilatation est à 5 cm !
Je ne sens absolument pas l’aiguille et l’effet est immediat. Un terrible froid m’envahit, ma machoire claque, je ne peux pas parler et, épuisée, je m’endors. Et mon homme aussi.
Je me réveille peu de temps après pour les examens, 3 hommes docteurs très beaux se questionnent sur mon compte en hébreu, je leur dis que je parle anglais, francais et italien et que j’aimerais pouvoir savoir ce quils disent. Surprise, un des 3 parle francais ! Ils se demandent si je vais pouvoir accoucher normalement car suite à un accident j’ai déjà eu 3 sutures au vagin. Je suis dilatée à 8 , les eaux se sont rompues après un toucher, ou peut être le docteur les a percées, je ne sais pas…
Je suis completement stone.

Apparemment, j’ai donne mon accord pour faire entrer ma belle-mère en salle de travail, je devrais vraiment être gravement droguée ! Heureusement elle s’en va vite…! elle est gentille mais c’est pas le moment !
Vers 10 h du matin le docteur francophone revient me voir, j’apprécie son côte protecteur, il me fait toucher le crâne de ma fille qui descend doucement à l’intérieur! J’en profite pour lui poser les dernières questions sur l’accouchement qui arrive bientôt et il me dit que pour l’aider je peux pousser doucement.

Et voila Ruth, la sage femme russe énorme, genre athlète de l’époque des stéroïdes en dose de cheval. Elle ne parle pas un mot d’anglais….
Une femme forte. Elle prend ma jambe droite et pose mon pied sur sa poitrine en poussant mon genou vers moi, mon homme à ma jambe gauche essaye de faire pareil !
Il me traduit que à chaque contraction je dois pousser de toutes mes forces. Je ne les sens pas alors il regarde le monitoring et me donne l’ordre.
Ruth prend mon bras et le pose sur ma jambe qu’elle tient dans la même position et elle …. s’en va !
Mon homme surprit la rappelle en criant mais ne veut pas me laisser alors il me prévient de la contraction et je pousse et ce 5 fois avant que quelqu’un revienne.
(après coup j’aurai aimé que bébé naisse pendant qu’on était que tous les deux !)
Ruth revient avec un docteur tout petit et tout jeune qui zozote et parle avec un fort accent américain.
Il m’explique qu’il doit faire un environnement stérile alors il emballe mes jambes s’assoie devant, met la lumière entre mes jambes et met ses gants et là j’ai entendu un bruit… comme du tissu qu’on déchire en tirant….une épisiotomie faite en deux fois sans prévenir… Mon homme a crié … J’ai poussé et il m’a posé ma fille sur le ventre !
J’étais glacée et elle si chaude que j’ai hésité à la toucher un quart de seconde. Mais je l’ai prise j’ai dit « bonjour mon amour, bonjour mon amour, bonjour mon amour ! » J’étais tellement surprise ! Je l’ai hissée vers ma poitrine Elle m’a regardée dans les yeux et a arrêté de pleurer alors mon homme s’est inquiété et la sage-femme a un peu secoué ma fille qui s’est remise à pleurer. Je savais que ça ne servait à rien. Mais mon homme était inquiet et seule moi pouvait comprendre qu’elle avait arrêté de pleurer car je lui souriais et je la regardais dans les yeux…
Le docteur a coupé le cordon avant même de dire qu’on voulait le faire, d’ailleurs je voulais attendre un peu pour le faire… pas eu le temps de le dire…
Elle a commencé à téter mais la sage-femme la prise apparemment il fallait d’abord la peser… Sauf qu’après la pesée sans que je le vois, elle me l’a emmaillotée à la russe vraiment, dans un drap vert, et je n’ai pas pu faire du peau à peau, je l’ai eu 5 minutes.
Elle est partie avec mon homme.
Je suis restée seule à me faire recoudre, ensuite une femme horrible m’a lavée…
Elle a pris une carafe d’eau en plastique remplie au robinet et je me l’a jetée sur le sexe. Elle m’a lavée comme on lave un quai de gare.

Elle m’a fait changer de lit. Mais j’avais encore l’effet de la péridurale et elle ne m’a même pas aidée. Ca m’a pris 5 minutes de changer de lit avec les jambes molles incontrôlables c’était horrible. Elle me regardait me traîner sans rien faire.
Je suis restée 2 heures en observation après l’accouchement dans une autre salle avec une autre femme derrière un rideau qui était avec sa famille.
Mes beaux-parents sont venus auprès de moi, mon beau-père m’a réchauffé les mains car je grelotais.
J’ai appelé mon père pour lui annoncer la nouvelle, on a pleuré.
On m’a amenée dans la chambre sur un lit à roulettes et l’homme qui m’a transférée prenait de l’élan et montait sur les roues comme on fait sur les caddies au supermarché. En fait ça m’a fait rire…!
J’ai accouché à 10 h48 ma fille m’a rejoint dans la chambre à 16 h …. c’était trop long après tous ces mois où l’on sent le moindre coup de pied…
Elle a tout de suite bien mangé, même si mes seins me faisaient très mal j’ai persévéré.
Les trois premières semaines d’allaitement, j’avais les larmes aux yeux tellement j’avais mal. Mais aujourd’hui elle a 4 mois et demi et on continue ça ne fait plus mal du tout.
Nous sommes sorties 2 jours après l’accouchement, sans que personne ne regarde les point de suture de l’épisiotomie.
Je suis très surprise de lire comment se passent les séjours post partum dans les hôpitaux français…
Je n’ai pas pu m’assoir pendant 5 semaines à cause de l’épisiotomie, mais mon homme me dit qu’il pense quelle n’aurait pas pu sortir sans.
Je le crois car je n’ai rien vu mais lui oui.
D’ailleurs il a été formidable lui qui est un peu chochotte la plupart du temps ! Il a été incroyablement fort même si maintenant il mange les steaks bien cuits..!
Pardon pour l’humour noir!

Après l’accouchement j’étais ravie, ce n’est que quelques mois après que j’ai commencé à regretter d’avoir pris la péridurale, même si ça n’a été que pour un tiers du temps et que si j’avais eu une meilleure journée la veille j’aurai peut-être réussis à m’en passer.
Pour le prochain, je saurai quoi faire, comment calmer la douleurs, là, j’étais trop seule et je ne savais rien.

Quand j’ai le blues, je pense que j’ai été faible, moins forte que toutes les femmes depuis le début de l’humanité.
Mon homme fait de son mieux pour que je réussisse à être fière de moi, mais il ne me comprend pas du tout, car la plupart des femmes cherchent à ne pas souffrir…
Mais je n’ai rien senti alors que je voulais être active, la sortir moi-même, etc…je n’arrive pas à être fière de moi et me persuade que les autres femmes sont plus fortes que moi. Toujours même quand c’est faux, je me voile la face….
J’avais pensé à accoucher chez moi mais mon homme avait peur et mon père est orphelin car sa mère est morte en faisait une hémorragie de la délivrance, alors j’ai renoncé.
Je suis consciente que, en général, on en demande beaucoup. Mais ce sont les hormones qui font ça, de plus nous sommes chouchoutées pendant 9 mois, on oublie vite que c’est la santé du bébé qui est prioritaire pour le milieu hospitalier et que parfois le corps de la femme est un obstacle à la sécurité vitale de l’enfant.
C’est pour ça qu’on se sent malmenées je pense.
J’ai trouvé le corps médical, la plupart du temps patient face à nous, femmes hystériques en souffrance aux idees parfois farfelues !

Merci de m’avoir lue, ça m’a fait beaucoup de bien de tout raconter et dire ce que je pense !
Ma fille est magnifique. Elle sourit et rigole tout le temps je suis très fière d’elle !

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Ajout (janvier 2014) :

Un an après avoir écrit ce témoignage, je me rends compte à quel point j’étais encore dans l’erreur. Je voudrais ré-écrire la fin, qui me fait honte. Non, les femmes n’ont pas des idées farfelues parce qu’elles sont pleines d’hormones, elles ont des souhaits sur un moment qui est très important dans leur vie et c’est bien normal. C’est plus que légitime. En fait je n’ai pas trouvé le corps médical patient, avec du recul je me rends compte qu’ils n’ont même pas eu envie une seconde d’être patients. Si je me suis sentie malmenée c’est que je l’ai été. Ma tristesse s’est un petit peu transformée en colère, en rage et je m’instruis aujourd’hui pour ne plus jamais devoir remettre mon corps, mon bébé, mon destin, entre les mains de gens qui n’en ont rien à faire, pour qui nous sommes parfois que des utérus à vider. J’ai peur pour les femmes, car on ne pense pas avant d’accoucher qu’il va falloir en fait s’informer soi-même sur tout, car c’est bien rare qu’on nous propose des alternatives et que ce qui est plus facile pour eux n’est pas le mieux pour nous. Ne laissez rien au hasard. Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer encore une fois!

#268 Naissance en structure – Ophélie, dpt 95 – 2011

27 Avr

Allez je me lance, après avoir eu une grossesse de merde, hématome au placenta donc alitée 2 mois et du coup trouille de ma vie me voilà donc a serrer les fesses jusqu’à l’accouchement. Ma gynécologue cette femme exceptionnelle qui me connait depuis mon adolescence a arrêter de mettre les bébés au monde et c’est bien dommage pour moi …..

J’ai choisi mon hôpital car ayant des soucis aux reins il se pouvait que je puisse avoir des complications. Me voilà donc le jour J, moment tant attendu et énorme pression.

16 h contractions de suite très forte toutes les 5 mins, une petite douche un bon Mc Do et oui au cas ou je ne puisse pas manger de sitôt.

18h arrivée aux urgences mater prise en charge immédiate et mise en place du monitoring, la sage femme m’ausculte un col ultra sensible pour vous dire je préférerai avoir les contractions que le touche vaginal tellement j’avais MAL, mais le col était ouvert de 1.

19h mise en place en salle de pré travail, la sage femme passe me voir, lors des contractions je ne respirais pas et oui je ne suis pas allée aux cours de préparations, j’ai eu un peu l’impression d’être une mauvaise mère a me se moment la. Elle me dis « Vous avez été aux cours de prepas » Moi « Non je pensais y arriver sans » Elle « Et bas voilà …… » Elle finit par m’expliquer la respiration

Sinon au niveau des contractions supers régulières toutes les 3 mins et très fortes. 21h la sage femme m’administre du spasfon en perfusion pour que les contractions s’espacent plus, ce qui n’as eu aucun effets. 21h30 je commence a en avoir marre d’avoir mal et demande la péri. De nouveau un toucher vaginal, j’ai eu envie de mourir encore tellement j ai eu mal. Ouvert à 3 pas de péri, mais j’ai eu le droit a un dérivé morphinique et la l’extase j ai enfin décompressé complètement choutee mais soulagée. Je commence a m’endormir quand tout a coup 2 sages femmes 3 aides soignantes 2 médecins courent dans ma chambre : bébé s’enfonce,ses battements de cœurs ont diminués de moitié. On me met sous oxygene, me retire le produit et enfin on m’explique ce qui se passe.

Je leur ai dis de suite que si il fallait me faire une césarienne, j’étais ok et pas besoin de forcer le destin, que je ne tenais pas a tout prix accoucher par voie basse. Ça a fait énormément rire les médecins présent, ils m’ont expliqué qu il y avais un protocole a respecter.

On m as passe en salle de travail, posé la péri et percé la poche des eaux. Méconium dans la poche des eaux et donc césarienne en urgence.

L’angoisse, mon homme pas autorisé a m’accompagner donc seul au bloc pour mettre au monde mon fils.

Le chirurgien me parle un peu je lance une blague sur leur habillement et c’est parti. J’ai eu mal au début, je pense que je ne m’attendais pas du tout a ressentir autant que l’on me trifouille. J’ai pleuré tout le long de la cesa, le choc… je pense JAMAIS je n’avais imaginé accouché comme ça. La sage femme m’as demandé 2 fois si j allais bien et puis le reste du temps a papoter avec ses copines dernières moi, du coup j ai pas mal sollicité le chirurgien en questions.

Bébé sorti juste à temps, il n avait pas ingérer de méconium, ouf un gros bisous et on me l’as enlever pour aspirer son nez et puis pour me recoudre accessoirement 😉

Papa a fait le peau a peau avec bébé. Sortie du bloc mon bébé mon homme m’attendais. Bébé en couveuse, je l’ai admiré de longues minutes, une sage femme entre et me donne enfin mon bébé. Des câlins, des larmes de joie et on passe a la mise au sein on appelle la spécialiste car je veux ABSOLUMENT allaiter. Une sage femme douce et patiente mise au sein réussie et on me monte dans la chambre.

4h du mat et 2 doses de péri bébé dors paisiblement et je demande s’il est possible que l’on me garde mon enfant pour que je puisse dormir un peu. La réponse a été NON de la part de la personne en face de moi, j’étais épuisée et dans l’incapacité de bouger. Mon homme a mis le petit dans mon lit, pour que je puisse le prendre s’il y avais quoique se soit. Et je n’ai pas dormi ….

Le lendemain équipe du jour et on me met debout. L infirmière me dis bien que pour aller aux toilettes que je ne dois surtout pas y aller seule le premier jour.

Bébé a pris une ou 2 tétées avec moi, et puis là il est 11h et je vois bien que ça ne marche pas y’a un truc, j’appelle une aide soignante elle me masse le sein, rien ne sors, bébé hurle de faim et moi épuisée. Je fini par lui dire « donnez moi un biberon, il a faim » et elle me ramène un cachet pour arrêter la lactation que je prends sans trop poser de question.

Envie de pipi de l’aprem, bête de disciplinée j appelle pour aller faire ma pause pipi, l aide soignante me demande pourquoi j ai sonné et me dis que si se matin j’avais été aux toilettes que j’étais capable de le refaire seule et elle est sortie sans veiller a mon bien être.

Le soir venu arrivée de ma mère, on a discuté et elle m’as dis « prends pas les cachets,les montées de lait arrivent 3 à 4 jours selon les personnes donc ça va arriver ».Le soir même, j ai demandé à arrêter les cachets. On m’as répondu que ce n’étais pas possible du tout, je précise que je ne l’ai pas demandé à un médecin mais au personnel soignant.

Le soir venu, on me prend mon bébé, bien que n’ai pas été d’accord sur le coup, je me suis laissée convaincre. J’ai dormi 3 h et je suis partie récupérer mon fils dormant trop mal pour leur laisser. Les nuits d’après, il est resté avec moi.

Mon fils est depuis sa naissance un grand bébé 4 kilos pour 53,5 cm et surtout un excellent mangeur. Je me suis faite engueulée par un auxiliaire de puériculture car il mangeait beaucoup trop pour elles. Les 2 premièrs jours je n’ai rien dis ayant pris leur remarque comme étant la plus mauvaise mère de l’année. Le 3ème jour, je leur ai dis que c’était sûrement le lait qui avais un soucis et qu’il donnait de la merde a manger à mon fils, à partir de là je n’ai plus jamais eu une seule remarque sur les quantités de lait de mon fils.

3ème jour voilà ce que j’ai entendu dans le couloir « mais elles ont quoi toutes à accoucher là »!,venant du personnel soignant.

3ème jour prise de sang pour mon bébé et passage chez le pédiatre. Déjà il y a une erreur sur le dossier ce n’es pas celui de mon fils, le pédiatre dispute la jeune femme présente et reprends mon dossier. Le pédiatre m’as dis que la tête de mon fils était trop grosse et que c’était à surveiller (l’angoisse monte en moi, je stresse) résultat de la prise de sang : manque de sodium et calcium IMPORTANT, on ne m’explique rien et me laisse mariner dans mon jus. Je craque,je pleure et appelle ma mère. On donne des vitamines au petit, je devais sortir mais ce n’est plus d actualité. Ma collègue de chambre sors, le docteur lui dis « une visite a faire pour son angiome est a faire a Necker », dans ses yeux je lis l’incompréhension mais elle ne pose pas de question et pars.

Moi je marine, on ne me dis rien, on recueille l’urine du petit et lui fais 2 prises de sang la première avais coagulé.

Le lendemain on m’annonce que je peux sortir, et qu il n’y a aucun suivi médical a faire. Je m’interroge et insiste. On me dis que c’est derrière moi et que il faut que j arrête d y penser.

Retour a la maison, premier bain et la devinez qui n’avais pas vu l’angiome de son cher bébé bien caché : c’est moi!! Il y a du avoir un échange de résultat médical entre moi et ma collègue de chambre.

Ma pédiatre attends toujours le dossier médical de mon fils …..

Je suis extrêmement reconnaissante pour la prise de décision qui m’a permis d’avoir un bébé en pleine santé mais je ne crois pas avoir eu un accouchement respecté.

#249 Maëva, en 2011

21 Mar

On est le 30 août 2011, et il est 16h. J’attends pour voir le gynéco qui va m’accoucher. On a convenu d’un rendez vous à 2 semaines du terme, parce que bébé est plutôt gros, et peut être qu’il va me déclencher. Je souffre. Mon ventre est énorme, j’ai les pattes énormes et douloureuses, je commence à être à bout, surtout avec la chaleur qui est revenue.

Pendant ce rendez vous, il m’annonce qu’il va déclencher l’accouchement. Mais mon col n’est pas favorable. D’ailleurs, il m’a fait mal en auscultant, il a forcé pour passer un doigt. Mais « il n’a pas le choix, c’est comme ça ». Je suis à 1 doigt, le col est long et dur. Mais il veut quand même me déclencher. Demain matin, 9h.

Je rentre donc chez moi, les derniers préparatifs sont faits. On s’endort. Enfin, en réalité, je dors peu, j’ai des contractions à cause de son toucher vaginal. Pourtant, le lendemain matin, je me lève, le sourire aux lèvres. Aujourd’hui, je vais rencontrer mon fils ! Mon chéri et moi, on est excités comme des puces.

A 9h pétantes, on est à la maternité, et on est reçus par une sage femme, qui m’installe pour le monitoring d’usage. Pendant une heure, on papote, excités à l’idée de bientôt découvrir le visage de notre fils. Je demande à me tourner sur le côté, je souffre vraiment avec le poids de mon ventre, couchée sur le dos.

A 10h, la sage femme vient me revoir pour poser le gel destiné à dilater le col. Je suis toujours à 1, le col n’est toujours pas favorable. Soit. Elle pose le gel et s’en va. Pas très aimable la dame. Pas méchante, mais froide comme un roc. A peine a-t-elle passé la porte que les contractions commencent. Rapidement, je demande à être débranchée du monito pour aller marcher. Je ne supporte plus d’être allongée. Je marche, aidée par mon chéri. Je descends les escaliers, on va dehors, doucement, avec beaucoup de pauses. J’ai mal. Je pensais pas que je pouvais avoir aussi mal. Vers 11h30, on remonte, elle va me refaire un toucher vaginal, un monito, et me servir à manger. Le col n’a pas bougé d’un centimètre. Bébé va bien, mais sur le monito, je ne distingue pas ou peu les contractions. Peut être que je suis nulle, et je ne sais pas lire. Je ne sais pas. En tous cas, j’ai mal.

Finalement, je n’ai pas mangé. Je n’ai pas faim. J’ai trop mal. Je bois énormément, on m’a apporté des bouteilles d’eau. Mon chéri mange mon repas, et il s’ennuie. Il ne sait pas quoi faire pour m’aider, et ça dure. Longtemps. La journée sera rythmée par les douleurs et les touchers vaginaux. On me reposera même un gel. Et finalement, on me donne une chambre pour la nuit. Mon homme est obligé de partir à 21h, me laissant seule avec ma douleur, ma chambre double vide, ma fatigue et mon fils qui ne veut pas sortir. Visite du gynéco avant que je me couche, il me dit de sonner si les douleurs changent ou si je perds les eaux, mais il ajoute avec un petit rire sardonique « mais je n’y crois pas ahaha ». Merci. Ça m’encourage ça…

Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit. Des contractions toutes les deux minutes m’ont tenue éveillée et la douche que j’ai prise ne les a calmées que quelques minutes. Mon ventre a changé de forme. A nouveau, il me gène. Bébé est remonté. Il n’est pas l’heure de sortir. Il est bien là…

A 6h, on vient me réveiller alors que je viens de m’endormir, température, tension, monito et enfin petit dej. Je n’ai encore rien avalé, si ce n’est de l’eau. A 8h, le gynéco passe. Me fait un toucher vaginal toujours aussi douloureux. J’ai gagné 1/2cm. C’est déjà ça de pris ! Repose de gel. Mon homme arrive à ce moment là, et c’est reparti. J’ai mal. Je ne me rappelle pas des heures, de ce que j’ai fait, de ce que j’ai dit. J’étais seule dans ma douleur. Ah si, j’ai entendu vaguement la sage femme du matin dire à une autre que je gérais la douleur.

A un moment, elles me cherchent pour un toucher vaginal, mais je ne me manifeste pas. J’attends un peu avant. Toute manière, ça changera rien. Vu comment bébé est placé, je suis certaine que ça n’a pas changé. Et j’avais raison. Le midi, je mange peu à nouveau. Après le repas une nouvelle sage femme arrive. Elle me repose un gel, et c’est la première à le faire sans me faire mal. Je lui ai dit que j’avais mal quand on me touchait. Elle m’a dit que tout irait bien, qu’elle ferait attention. Je n’ai pas eu mal. Je retourne marcher avec mon chéri, j’essaie de faire redescendre bébé en bougeant du bassin, en faisant des aller et retour dans les escaliers. Mais il ne veut pas. Je suis fatiguée.

A 17h, la sage femme vient me voir, elle m’annonce qu’on va me poser une perf, que ça fera encore plus mal, mais que ça avancera enfin. On percera également la poche des eaux. Je fond en larmes. Je veux pas avoir plus mal que ça. Je ne peux pas avoir plus mal que ça ! Je pleure pour avoir la péridurale. Alors que je ne la voulais pas. En plus, j’ai froid. Tout le monde a chaud, et je demande à éteindre le ventilo de la salle de naissance. Je crois que j’ai de la fièvre. Oui, 38,5°. Du coup, la péri est en suspens, on me fait des analyses. On attend les résultats du labo pendant qu’on me prépare. On me nettoie pour me poser une sonde urinaire. Autour de moi, ça parle césarienne, mais ils attendent les résultats. Au fond de moi, je sais que j’aurais une césarienne. On me nettoie et on me pose une sonde urinaire . En fait, ils ont déjà décidé. On me rase le pubis. Cette fois c’est sûr, je vais descendre au bloc. Je n’ai pas peur. J’ai juste mal. Paradoxalement, c’est moi qui rassure mon amoureux qui est près de moi et qui me tient la main.

Les résultats n’arrivent pas. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il est l’heure de descendre au bloc.

Le bloc est froid, mais la gentille sage femme est là, et une infirmière aussi. Elles sont aux petits soins avec moi. J’ai laissé le papa devant l’ascenseur, il n’a pas le droit de venir. Je sais qu’il s’inquiète. Moi aussi, je commence à avoir un peu peur. Elles me rassurent, l’anesthésiste arrive rapidement et me pose la rachi. L’infirmière m’aide à garder le dos rond. L’anesthésiste est adorable. On me couche, et l’anesthésiste me demande de lui décrire ce que je ressens, de bouger les orteils, la jambe, mais rien. On peut commencer. Il est resté toute l’intervention près de moi, à m’expliquer ce que faisait le gynéco. Gynéco qui faisait des ‘blagues’ pour le moins douteuses sur mon poids, celui de mon bébé, le poids plume de mon homme. Bref, je n’ai pas apprécié ces remarques, comme si je n’étais qu’un (gros) ventre posé sur une table. Comme si le champ stérile m’isolait de ses paroles… Puis j’ai senti une pression sur mon ventre et une sensation de délivrance, une bouffée d’oxygène, un poids en moins sur mes poumons, et j’ai entendu le son le plus beau que j’ai jamais entendu. Le cri de mon fils. Il a été nettoyé pendant ce qui me semble être une éternité, puis la sage femme me l’a apporté pour que je l’embrasse, que je l’admire, qu’il était beau ! Et elle a été le présenter à son papa. Puis, le temps que je sois recousue, elle l’a laissé en couveuse, à portée de mes yeux pour que je me repaisse de la vision de son petit visage.

Aloys est donc né par césarienne à 18h46 le 1er septembre 2011, après 37 dures heures de ‘faux travail’. Un beau bébé de 4kg460 et 54cm, quand on m’annonçait un gros, mais petit bébé. J’en suis sortie tellement épuisée que j’avais peur de mourir en dormant les deux nuits qui ont suivi, tellement je respirais faiblement.

J’ai été ignorée pendant ces longues heures. Je ne voyais quelqu’un que pour les touchers vaginaux. On n’a pas essayé de soulager ma douleur, qui était pourtant manifestement soulageable, puisque c’était du faux travail. On m’a fait tellement de touchers vaginaux que j’en ai fait une infection urinaire qui a conduit à ma césarienne (on ne l’a su que le lendemain après midi!), puisque je suis déjà très sensible à ce niveau là.

J’ai très mal vécu cette césarienne et ce déclenchement en général. Sachant que mon bassin était assez large pour laisser passer un gros bébé, j’aurais préféré qu’on me laisse rentrer chez moi le premier soir, puisque ça ne marchait manifestement pas. J’ai eu du mal à m’en remettre moralement, bien que physiquement, je n’ai pas du tout souffert des suites de l’opération (mis à part une rétroversion de l’utérus que je n’ai appris qu’en retombant enceinte, je n’ai pas eu de douleur ou de problème!)

J’attends mon second enfant pour juillet, j’accoucherai au même endroit, avec un autre médecin, et cette fois-ci je me ferai entendre…. !

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Je vous joins une photo de la première fois que papa tient son bébé dans les bras, avec émotion (même si on ne le voit pas…!) pendant que j’étais en train de me faire recoudre au bloc.

#242 Pascaline, en 2012 en Ile de France

14 Mar
9 mois. J’aurai fait mes 9 mois réglementaires.
A 2 jours du terme, je perds le bouchon muqueux. 2h plus tard, ma culotte se teinte de rose. La poche est percée. Je ne ressens rien. Je n’ai pas le sentiment que c’est pour maintenant, je ne veux pas aller à la maternité, souffrir des cahots sur la route, porter ce gros ventre, avec cette crainte qu’on me garde pour la nuit, pour rien, juste pour surveiller ou pire, m’entendre dire de rentrer chez moi. En fait je veux rester chez moi et sentir que Bébé arrive. Ressentir ces douleurs dont on me parle depuis 9 mois, appliquer les conseils des cours à l’accouchement, être actrice pour au moins une partie de cet évènement. Car je sais que je veux la péridurale et je sais qu’avec, notre accouchement nous échappe souvent. Alors je voudrais encore un peu me recroqueviller sur moi, mon corps, mes sensations avant d’être livrée au corps médical, toutes cuisses ouvertes, ma hantise…
Mais avec la poche percée, même en n’ayant aucune douleur, je dois y aller.
Nous sommes de bonne humeur dans la voiture, pas de stress, on rigole. Arrivés à 21h, tests d’usage, examen : col à 2, on me garde. Enfin, on ne me le spécifie pas, mais on m’enjoint de me déshabiller et passer cette affreuse blouse qui sera mienne pour un moment. Laisser ses vêtements, c’est laisser comme une peau, là, par terre. Un peu de dignité. Etre nue sous cette blouse d’hôpital, comme une malade, alors que je ne me sens pas malade justement. Je vais super bien ! J’ai trop connu les hôpitaux et les opérations, je déteste cette blouse, même si là elle signifie autre chose qu’un charcutage. Enfin j’espère !
Blouse et perfusion. Pourquoi une perf’ ? Je ne sais pas. Et dedans ? Je ne sais pas.
Cela renforce ma sensation d’être une patiente malade et non une future maman.
Monitoring. Bébé va bien. On va entendre son coeur pendant 2h. 2h à rester là, dans une salle de consultation où s’enchaînent les autres couples à côté, juste séparés de nous par un rideau. On entend tout de leur vie, des conversations médicales, des pleurs, des craintes. Et nous, on est là, à attendre. Attendre quoi déjà ? Ah oui, un bébé. Je vais tellement bien, aucune douleur, que des fois je me demande ce que je fais là, alitée, en blouse impudique. J’aimerai être chez moi et manger !
D’ailleurs, mon homme crie famine. Il va se chercher à manger et lorsqu’il revient avec une pizza pour moi (adorable !) c’est trop tard : ils viennent de me passer un produit dans la perf’ qui interdit toute nourriture. Lequel et pourquoi ? Je ne sais pas.
Il est 23h. On me dit d’aller marcher 1h pour accélérer le travail. Je suppose donc qu’ils m’ont injecté un produit type ocytocine… Je suppose….
En 1h de temps, je suis pliée en 2 par des douleurs jamais ressenties. Voilà les fameuses contractions. Sauf que c’est à peine si je peux revenir dans la chambre de consultation. La douleur est fantastique, surprenante, envahissante. Et ne va pas aller en diminuant. On me propose du Doliprane. Je ricane mais je prends. On me propose un suppo. Je ricane encore mais je prends. Une différence dans les douleurs ? Non.
Heu… Madame, je pourrai avoir une péridurale peut-être ? Non car on ne peut pas monter en salle de naissance, elles sont toutes prises.
Donc je reste là, en salle d’examen, et cette fois, c’est moi que les autres entendent souffrir et souffler. Mon homme est le seul qui me soulage en me prêtant son bras. Les contractions ne me laissent pas respirer, c’est atroce.
Quand une -infirmière ? sage-femme ? auxiliaire ? brancardière ? plombière ?- (elle ne s’est jamais présentée) vient m’examiner, elle me déchire les entrailles. Son toucher me fait plus de mal encore que le reste ! Elle m’annonce que ça n’a pas bougé, toujours col à 2 et là j’ai envie de hurler. Tout ça pour RIEN ? Ça n’avance pas ? C’est une blague ? Je ne tiendrai pas longtemps dans cet état !
2h de plus comme ça, j’en oublie tous mes cours de respiration… Je n’arrive même pas à pleurer car je n’ai pas de répit. Mon homme a le bras « décédé » comme il dit ^_^. La femme revient et veut me réexaminer, je dis non. Hors de question qu’elle me re-farfouille, je ne le supporterai pas. Elle m’annonce que je monte en salle de naissance, il y a une place. Chouette alors, un ticket enfin gagnant !
Il est 2h du matin. Bébé sera donc du 18 septembre. L’anesthésiste est là de suite. J’ai très mal et elle a des mots durs pour me faire me calmer. Ça ne me plait pas, mais curieusement ça me remet les idées en ordre. Je subis la pose et en 10 minutes, je suis détendue. Examen. Je ne sens rien et c’est agréable de ne pas avoir mal lors d’un toucher vaginal ! Surtout qu’elles y vont fort, ces dames ! Col à 3. Y’a plus qu’à attendre. Je demande à baisser la lumière, sinon elles m’auraient laissé là comme en plein été !
Moi, je plane. Ça va bien mieux. Mais je sens mes contractions : la péridurale ne fonctionne pas sur la gauche. Pose latérale de rigueur. Je parviens même à m’assoupir de temps en temps. Mon homme s’est écroulé sur une paillasse. Je suis réveillée par le monito qui s’affole régulièrement et le débarquement de 2 sages-femme qui viennent contrôler de suite : Bébé a du mal à supporter mes contractions, qui sont réellement très fortes. Parfois, elles sont 3 et repartent dès que Bébé reprend un rythme cardiaque normal. Je me fais examiner par l’interne gynéco de garde (qui se présente) et m’annonce qu’elle va faire un examen sur mon bébé en prélevant un peu de matière sur son crâne. Je n’ai rien compris aux explications réclamées, au pourquoi du comment. Au bout d’une heure, je demande où ça en est cet examen et on m’annonce qu’il ne sera pas fait car la machine est en panne. « Tant mieux », me dis-je. Gratouiller mon bébé même pas encore né… Tssss… Laissez-le tranquille !
Je sens une ambiance plus tendue lorsqu’on me fait mettre sur le dos pour m’examiner de nouveau. Bébé s’affole, il faut faire vite. Col dilaté, allez, c’est parti. En 3h, les contractions auront été très efficaces. On me place dans les étriers, à moi de bosser ! Apparemment, je pousse très bien, mais Bébé souffre et reste trop haut. Je suis remise en position latérale : Bébé reprend un rythme cardiaque normal. Et ça sera ainsi à chaque fois qu’on a essayé de me faire pousser. A aucun moment quelqu’un n’ a pensé à me faire accoucher de côté, puisque Bébé supportait bien cette position… Et moi, je n’y ai pas pensé non plus, entièrement remise au corps médical, docile.
La gynéco revient une 2ème fois et là, c’est tendu. Il y a bien 4 personnes autour de moi, pas un mot, des mines graves. Je demande des explications. Elle m’annonce qu’on va aller au bloc pour essayer les forceps, bébé ne descend pas et son coeur flanche trop régulièrement. « Et pourquoi pas ici ? » Pas de réponse.
Arrivés là-bas, on me fait réessayer une poussée. Je pousse, bonne élève. Et là… « STOP ! On ouvre ! »
Mon homme blanchit, on me dit de l’embrasser, il doit sortir, je suis très vite préparée pour une césarienne d’urgence. Je ne veux pas être attachée ! Je ne le serai pas.
Jusque là, je n’ai pas de réel grief envers l’équipe et le déroulement de mon accouchement. Mais en 10min je bascule dans l’horreur.
L’anesthésiste me dit que je sentirai tout mais n’aurai pas mal. Rassurant ? Je ne sais pas… Mais pas le choix. En plus je suis zen, j’ai confiance, ils savent ce qu’ils font, non ? Si mon bébé a besoin d’être aidé, je suis pour !
Sauf que.
Ils avaient oublié que ma péridurale ne fonctionnait pas à gauche et l’incision a commencé là. J’ai hurlé, on m’a fait taire. Ensuite, j’ai senti qu’on m’appuyait très très fort sur le ventre, une pression effroyable, j’ai hurlé. Oh oui je sentais bien tout, pas de souci là-dessus ! Et le pompon ? Au-dessus de moi, le plafonnier en aluminium qui reflétait du rouge écarlate. Mon sang. Partout. Et moi qui voyait ça. Comment ne pas hurler ? Peur, souffrance, terreur…
J’entends un cri. Mon bébé ! ! Puis je ne l’entends plus. « Je ne l’entends pas, je ne l’entends pas ! » criais-je affolée. Et de m’entendre répondre : « Si vous arrêtiez de crier vous l’entendriez ! ».
Je ne l’ai même pas vu, ils l’ont emporté de suite et moi, ils m’ont fait une anesthésie générale, sans me prévenir. Résultat, quand j’ai ouvert les yeux j’étais dans un état de panique et de terreur inimaginable car je m’étais endormie en plein bloc, du sang, des cris, de la douleur et réveillée d’un coup juste au moment où on me ramenait en salle d’accouchement.
Je tourne la tête et découvre mon homme et notre bébé en tendre peau à peau au milieu de la pièce. Mes larmes ont redoublé. Je n’ai pensé qu’à une chose : je voulais ma maman, là, avec moi. J’avais eu si peur, si mal, que seule une maman pouvait calmer tout ça. Paradoxe, c’était moi la maman maintenant =)
Amaury est donc littéralement sorti de mon ventre, comme le disent les petits. Il était 6h18, ce 18 sept.2012. La vie allait changer. Mais il me faudra du temps pour avoir envie de repasser par là.

# 193 Maryline 2010

28 Fév

Quelques mois après l’arrêt de ma contraception, je me sens bizarre, nauséeuse, fatiguée. J’essaie de me souvenir de la date de mes dernières règles, je ne me souviens plus exactement, mais j’ai du retard. Je suis sûre que je suis enceinte, je fais un test, il est positif. J’avais une prise de sang à faire je ne sais plus pour quelle raison, je demande au labo d’en profiter pour confirmer que je suis bien enceinte, et je prends rendez-vous avec la gynéco de ville qui me suit habituellement. Je ne l’aime pas trop, elle n’est pas très aimable, mais c’est la seule gynéco du coin qui donne des rendez-vous dans la semaine (les autres que j’ai essayé de contacter, de toutes façons, ils ne prennent pas de nouvelles patientes). Elle me demande la date de mes dernières règles, je lui donne une date approximative (en fait, je me souviens que c’était un lundi, mais j’hésite entre 2 semaines), mais je lui explique que de toutes façons, j’ai toujours été irrégulière, et qu’à mon avis, cette date ne sert pas à grand chose. J’ai eu l’impression que du fait que je ne sâche pas cette date, elle m’a prise pour une espèce de « cassos », irresponsable, analphabète ou je ne sais quoi. Elle regarde le résultat de ma prise de sang, et râle parce qu’ils n’ont pas fait de dosage pour tenter de dater la grossesse. On prend alors rendez-vous pour une échographie quelques jours plus tard. Je fais donc une première connaissance avec ma crevette ce matin là. Elle détermine en fonction de la taille de l’embryon que la date de début de grossesse est le 27 octobre 2009. Un mardi donc. Sur le coup, un mardi, je trouve ça bizarre. Car si je ne connais pas la date de mes règles, je sais avec certitude (en fonction du programme TV…) que la date du rapport fécondant, c’était la nuit du dimanche au lundi (monsieur n’était pas en forme en octobre, donc on n’a pas eu 36 rapports, c’est forcément ce jour là. Et je me souviens que le lundi, j’ai ressenti une légère douleur côté gauche il me semble, comme cela me le fait parfois autour de l’ovulation (pas à chaque cycle, mais cette fois là, je me souviens l’avoir ressenti). Après, que la fécondation n’ai eu lieu réellement que le lendemain, c’est pas impossible, mais sur le coup, je penche plutôt pour un début de grossesse le lundi 26 octobre. Bon tout ça, la gynéco ne me laisse pas le temps d’en parler, c’est du genre pressée.

Arrive ensuite le jour de l’échographie officielle du 1er trimestre. Elle fait ce qu’elle a à faire, me renvoie chez moi, et là, en classant mes papiers, je constate qu’elle a changé la date de début de grossesse au vendredi 23 octobre. Curieux, elle a rien dit, je me demande si c’est une erreur ou si c’est fait exprès. Surtout que le 23, c’est pas possible étant donné que le rapport fécondant a eu lieu après (et que je ne suis pas la vierge Marie). Je n’ai pas pensé que cette date aurait une incidence sur la suite du déroulement de ma grossesse, je me suis naïvement dit que comme ça, je serais en congé mat quelques jours plus tôt, donc je n’ai pas relevé.

Sauf que dans la clinique où je me suis inscrite (il y en a 3 dans le coin : une clinique privée, une clinique mutualiste et un hôpital, j’ai choisit la plus près de chez moi, c’est la clinique privée), le protocole, c’est d’essayer de déclencher dès le jour J.

J’arrive donc là-bas pour un contrôle le vendredi 23 juillet 2010, je vois d’abord une sage-femme qui me fait un monito, puis un gynéco. Ayant entendu parlé du décollement de membrane, je lui précise bien que je ne veut pas qu’il le pratique. J’ai entendu dire que pas mal de gynécos le pratiquaient au cours d’examen sans même demander l’avis de la maman. Il me répond une fois que je suis installée en position gynécologique avec son doigt dans le vagin qu’il va regarder mon col, et que si c’est « favorable », il va déclencher. Je refus catégoriquement l’idée d’un déclenchement, il répète inlassablement « si le col est favorable, il va déclencher ». Je me sens prise au piège avec les quatre fers en l’air et un doigt dans le vagin, puis il finit par dire, que « le col est long et tonique », donc il déclenche pas aujourd’hui.

Je suis plutôt outrée de son comportement, et j’ai surtout très très mal. Je ne peux quasiment plus marcher, je marche comme un canard en fait. Je me demande qu’est-ce qu’il a bien pu faire pour que j’ai mal comme ça: il a dû enfoncer son doigt dans mon col comme un forçat ! Je me sens un peu perdue, humiliée aussi, avec le sentiment de m’être laissée faire…

D’après le protocole de la clinique, j’y retourne 2 jours plus tard pour un nouvel examen (la douleur est partie). Cette fois, je suis bien décidée à ne pas me laisser faire ! Mon compagnon qui ne peut pas venir avec moi m’encourage par un « cette fois, les laisse pas te défoncer le cul ». C’est un autre gynéco qui me reçoit. Je suis sur la défensive, je lui explique que la dernière personne que j’ai vue m’a fait mal, qu’il me parlait de déclenchement, et que c’était hors de question, j’essaie de lui expliquer pour la date qui n’est pas bonne, mais il ne prend pas le temps de m’écouter. par contre, il est beaucoup plus sympa que l’autre, et il commence à me dire que de toutes façons, il connaît une méthode de déclenchement totalement bio. Il a piqué ma curiosité, je me dis qu’il va peut-être me parler du fameux « déclenchement à l’italienne » qui consiste à faire un câlin avec le papa, ce qui a parfois pour conséquence de démarrer le travail. Je baisse la garde, je m’installe sur la table d’examen, il met son doigt, et il dit « bon vous voyez, là je suis en train de faire un décollement des membranes, ça va déclencher spontanément le travail ». Là, je suis carrément dégoûtée, je me sens trahie, bernée, bref totalement écoeurée.

Dans l’après-midi, j’ai quelques douleurs, de légers saignements, mais pas de réelles contractions.

2 jours plus tard, donc à officiellement J+4, je retourne de nouveau à la clinique, mais cette fois, je prépare un « projet de naissance express »: je prend le 1er que je trouve sur internet du style : « je ne veux pas de péri, pas de déclenchement, pas d’épisio etc. » et je signe. J’ai trouvé un texte qui n’est quand même pas trop extrémiste non plus, je ne suis pas anti-médecin, mais je veux être respectée et pouvoir disposer de mon corps.

C’est encore une autre personne qui me reçoit, une femme cette fois. Elle regarde le résultat du monito que je viens de faire et me dit :

« Votre fils va très bien »

Moi : est-ce que vous avez pris connaissance de mon projet de naissance ? (j’avais donné le document à la sage-femme qui lui a transmis)

– ah, c’est vous … (avec un ton qui veut tout dire…) Mais votre fils, il est en souffrance foetale !

– vous venez de me dire qu’il va bien

– oui, mais on voit pas tout sur un monito

Après, elle commence à me dire « vous savez, j’ai fait option éthique dans mes études, ne pas déclencher par convenance pour la mère, bla, bla, bla » (bon, là, elle inverse un peu les rôles je trouve).

Bref, je reste catégorique, pas de déclenchement, je tente vainement de lui expliquer pour les dates, que je ne suis pas vraiment à J+4 en plus, mais elle ne me laisse pas. Elle refuse donc de m’examiner, et elle me dit d’aller dans une autre clinique (elle m’indique la clinique mutualiste et me fait un plan sur une ordonnance pour m’expliquer l’accès).

J’arrive là-bas, j’ai une petit peu envie de rigoler quand j’explique que je viens de me faire virer de la maternité. Au début, ils ne veulent pas de moi non plus, je fini par pleurer, et ils acceptent finalement de m’inscrire.Ils m’expliquent que d’après leur protocole à eux, ils déclenchent systématiquement à J+5 dernier délai, par mesure de sécurité, j’ai beau raconter mon histoire de date, ils m’expliquent qu’ils ne veulent pas déroger à leur protocole.

Je finis par rentrer chez moi en fin d’après-midi. Je vais me coucher le soir comme d’habitude. J’ai en principe rendre-vous pour un déclenchement le lendemain matin à 8h. J’essaie un peu de réfléchir aux conséquences de na pas y aller et d’attendre que bébé pointe le bout de son nez quand il aura décidé… Vers 2 h du matin, des contractions de plus en plus fortes, bon ben finalement, il n’y aura pas besoin de déclenchement, c’et parti ! J’arrive à la clinique vers 5 – 6 heures, je ne sais plus trop. Une sage-femme avec une aura que je ne saurais décrire m’accueille (j’ai su plus tard que cette femme là avait mis au monde son dernier à domicile). Par contre, elle m’explique qu’elle finit bientôt sa garde et elle me présente la sage-femme qui va prendre le relais. Ce n’est pas le même profile: beaucoup plus jeune, très scolaire. je comprend assez vite qu’il n’y aura pas de place pour la physiologie avec elle. Je demande à pouvoir marcher, le seul moyen pour moi de calmer mes contractions de plus en plus douloureuse (je ne suis que à 3). Elle me dit OK, mais faut passer un monito d’abord, en principe 20 minutes. Mais je ne sais pas pourquoi, elle fait durer le monito « 20 minutes encore ». Mon col progresse un peu, 1 cm par heure. Il est 10h environ, je suis toujours sous monito, je commence à plus supporter, mon col est à 5. Je réitère ma demande de marcher « oui, oui, tout-à-l’heure », je n’en peux plus, une heure plus tard, toutjours le monito, toujours à 5, un heure après, idem. Je commence à craquer, je redemande à marcher, je lui dit que la douleur est insupportable. Elle me répond « Il n’y a plus que la péridurale maintenant, et on va mettre une perf d’ocytocyne ». C’est tout ce que je ne voulais pas, mais j’abandonne, je n’en peux tellement plus que je finis par réclamer cette p… de péri. Il me faudra quasiment 2 heures de « torture » avant d’y avoir droit, le temps de refaire une prise de sang vu que le terme est dépassé. Gros soulagement quand l’anesthésiste arrive, j’aurais vendu mon âme au diable à ce moment là (j’en ai encore honte d’ailleurs). Après, c’est assez logiquement que j’ai eu droit à la perf d’ocytocyne (finalement pas longtemps car le bébé supportait pas trop), rupture des membranes, poussage en force et en position gynéco (« inspirez, bloquez, poussez »), et poussage quand la sage-femme a décidé (le gynéco était dans le coin, donc c’était le moment, car à son avis, il y aurait besoin des ventouses pour finir). Finalement, il y a pas eu besoin des ventouses ni du gynéco (j’ai poussé comme une malade, merci le hémorroïdes après), et dans la suite logique de cette façon de pousser, épisio.

Aujourd’hui, je n’en veux pas à cette petite sage-femme, elle a fait comme on lui a appris, et elle m’a toujours expliqué ce qu’elle comptait faire avant de le faire, et d’attendre mon accord.

J’en veux aux gynécos de la 1ère clinique, j’hésite aujourd’hui à entamer une procédure contre eux (j’ai déjà fait la liste des articles du Code de la Santé Publique qu’ils n’ont pas respectés).

Et je m’en veux surtout à moi-même, de ne pas avoir suffisamment défendu mes convictions.

Maryline

# 144 Anonyme – France

23 Fév

Bonjour,

Je vous envoie ce mail pour témoigner sur la façon dont s’est passé mon accouchement.

J’ai choisi une maternité privée proche de mon domicile, car j’avais entendu pleins de bons commentaires sur le fait que l’on respectait les mamans et que les accouchements y était  » merveilleux ».

Je suis une femme au physique apparament  » atypique » 1,85 m pour 120 kg au 9eme mois de grossesse. Je suis en effet de base en surpoids, j’ai pris 20kg pour la grossesse. Malgré un parfait état de santé, le gynécologue que j’ai été obligé de prendre pour pouvoir prétendre accoucher dans cette clinique était très mécontent de ma prise de poids… ( je n’avais pas de diabète, d’hypertension, mon bébé n’était pas  » gros »). Je m’en fichait nous allions bien.

Quand j’ai émis l’idée d’accoucher sans péridurale ( je suivait des cours de sophrologie, chant et relaxation), la réponse du gynéco et de l’anesthésiste :  » hors de question ma petite dame, c’est le premier, on ne sait pas comment vous accoucher, on n’est plus au moyen age il ne faut pas écouter les hystérique de la naissance naturelle« .

J’ai capitulé avec regret, mais après tout ils devaient mieux savoir que moi.

Mon fils a bien voulu sortir 3 jours après terme, ce qui embêtait beaucoup le gynéco qui songeait à me déclencher. Finalement contractions spontanée à 00h, nous filons sereins à la mater.

Examens du col douloureux à plusieurs reprises et par plusieurs SF, en effet j’ai un col rétro versé et en plus je suis grande ! Je reste tranquille, le col se dilate grâce aux exercice sur le ballon, tout va bien, je suis cool.

A 4h30, l’anesthésiste est dispo donc en route pour la péridurale, la douleur est gérable, mais d’après la SF il vaut mieux la poser maintenant. J’avais bien pris soin de présicer à l’anesthésite pendant les rdv que je supporte très mal les morphiniques. Péri posé sans douleur, première dose passée, le corps médical décide de mettre l’ocytocine en route, je m’endort ! A 6h, je ressens quelques contractions mais pas de douleur, deuxième dose passée. A 8h, de nouveau petites contractions on me remet une dose.

A 10h je ne peux plus bouger, anesthésié des pieds au haut du buste, je sens seulement mes bras.
La nouvelle SF m’annnonce qu’il y a un problème que mon fils se présente le visage vers le ciel, qu’il faudra sans doute que j’accouche à quatre pattes. Elle revient 5 min après et se permet  » je ne savais pas que vous étiez infirmière, je n’aurais pas perdu du temps à vous expliquez« .

Je ris jaune sentant la catastrophe arrivé, je suis totalement incapable de bouger, je ne sens plus du tout mon corps.

A 11h30 la péri m’as donc immobilisée et on me demande de pousser !! ah ah coment faire quand son corps est complètement anesthésié!

A 12h, on décide de me faire une césarienne en urgence. Très très mauvais souvenir, je vous donne les quelques phrase que l’on m’a dites:
– en sortant mon fils  » allez hop moins 10kg, la prochaine fois vous les perdrez avant »
– personne ne m’as montré mon enfant
– pendant qu’il me recousait le gynéco m’as engueulée parce que je bougeais, c’était les sanglots que j’avais qui faisaient bouger mon ventre

J’ai extrêmement mal vécu cette naissance volée, je suis aujourd’hui bien déterminée.  Pour le prochain bébé, j’accoucherai chez moi. Le plus loin possible de ce corps médical méprisant.

#119 Morgane, Naissance dans le 68 (Haut-Rhin) en décembre 2008

17 Fév

Début 2008, préparation de notre mariage, déménagement, arrêt de la pilule, parce que ce n’est pas maintenant que ça fonctionnera… Hé bien si cela a fonctionné. Test positif en mai, bébé prévu pour décembre, joie suprême avec mon futur mari, pendant qu’une petite question vient nous tarauder. Et la robe ? Achetée depuis un an, va falloir la réajuster. Heureusement les couturières connaissent leur travail.

Annonce à la famille, choix de prénoms, préparation du mariage… Quel programme, mais on y arrive. Après 2 ans d’abonnement au magazine Parents, je suis prête et confiante. Je prends rendez-vous chez le gynéco, et en parallèle me renseigne sur l’accouchement à domicile, mon mari étant né à la maison. Je ne trouve rien sur la région, le gynéco ne m’aide pas vraiment alors je décide de suivre « le mouv’ » tout en ayant d’un côté l’impression de rater quelque chose.

Grossesse, avec à chaque rendez-vous échographie (dont la première en endo-vaginale…), pesage, tension le tout en 15 minutes chrono après pas mal d’attente. Bref je ne me formalise pas plus pour moi c’est « obligatoire » du moins c’est ce qu’on m’explique partout (je m’en veux encore d’avoir suivi bêtement…)

Choix de la maternité sans problème, elle fleurait bon le neuf, je n’en avais entendu que de bons échos et pour nous c’était le plus simple, le plus proche.

Préparation à l’accouchement avec une sage-femme formidable (qui n’exerce plus malheureusement aujourd’hui). Même si je savais pas mal de choses, j’ai pu échanger avec les autres mamans et avec cette sage-femme formidable je le répète. Dommage qu’elle ne fasse pas d’accouchement à domicile…

Arrive le dernier jour de novembre, nous sommes à une fête d’anniversaire, calme sans aucun problème, tout le monde me trouve en forme, m’encourage, me félicite d’avance. Nous rentrons et arrivés à la maison ça commence à contracter doucement (sur le coup je n’ai pas fait vraiment attention). Nuit agitée, mes 3 chats dorment respectivement devant mon ventre, derrière mon dos, et sur ma hanche c’est à ce moment là que je réalise tout doucement que le travail a vraiment commencé.

Le matin je préviens mon mari désormais, il ne travail qu’à dix minutes de la maison, je lui dis je crois que je risque de t’appeler aujourd’hui. Il part et je me repose un maximum, les contractions me font mal dans le dos derrière, je préviens ma mère, je prends une douche sachant que l’eau chaude détend et soulage (et ayant voulu accoucher dans l’eau autant en profiter chez moi avant d’y aller). Je vide le ballon d’eau, je sors à regret de la douche, les contractions ne sont toujours pas calmées, c’est le signe que ça avance.

Le proprio viens changer quelque chose dans la maison et me trouve toute souriante, pourtant je lui dis que ça ne va pas tarder. Il repart en me félicitant d’avance. Ça ne va pas mieux j’appelle Matthieu au travail, je lui demande de venir qu’il nous amène à la maternité… Le trajet pas plus de 15 minutes en général m’aura semblé duré 3 heures, chaque vibration, chaque dos d’âne, chaque secousse, freinage etc.… me faisait horriblement mal, toujours dans le bas du dos.

Arrivée à la maternité, on passe en salle d’accouchement, parce qu’il n’y a plus de place pour m’ausculter, sage-femme vraiment pas agréable, elle me dit de me déshabiller, sors de la salle, laisse la porte ouverte. Tout le monde qui passait pouvait voir ce qui se passait. Elle revient me fait un toucher vaginal qui me fera atrocement mal tout en me disant de ne pas bouger, que ça ne peut pas faire si mal, qu’elle sent à peine une ouverture, me donne un suppo de Spasfon (que je ne prendrais pas) en me demandant de rentrer parce que c’est pas pour aujourd’hui… Nous rentrons donc à la maison (dur retour…), tout en sachant que ce n’est plus qu’une question de jours pour voir enfin la bouille de notre enfant. Journée assez difficile à gérer avec ces contractions dans les dos espacées de 15 minutes au grand maximum, mais je bouge sachant les bienfaits que cela peut avoir sur le déroulement de la naissance. Nuit entrecoupér de réveils (toujours avec les chats), le matin lorsque mon mari se prépare à aller au travail, je lui demande de rester parce que je pense que ça a avancé, les contractions étant plus fortes et me sentant vraiment fatiguée. Je me pose la question si je vais retomber sur la super sage-femme de la veille ou si j’aurai de la « chance » et tomberai sur quelqu’un de plus doux.

Je me rends donc à la maternité avec quelques appréhensions (amabilité du personnel ainsi que pudeur). Arrivés là-bas nous expliquons que nous étions venu hier et que la les contractions étant plus fortes et plus longues nous sommes revenus. La sage-femme m’installe en salle de consultations, je ne me souviens pas si un monito m’a été posé, mais cette personne était très souriante, très chaleureuse. Elle me fait un toucher et me dis je suis à 3-4, on peut m’installer en chambre. Très bien installons-nous, ça fait bizarre de se trouver dans une chambre où on se dit que dans quelques heures nous serons trois en « vrai ». Elle me laisse m’installer me donne un lavement si je veux le faire, je le fais même si je n’en voulais pas, pourquoi ? Je ne sais pas. La sage-femme reviens me dis qu’elle a mes résultats de prise de sang, me demande si je veux a péridurale. J’accepte (moi qui voulais un accouchement naturel et connaissant les effets de la péri…) parce cela faisait presque 48h que j’avais ces contractions dans le dos et vu la vitesse à laquelle ça avançait je souhaitais me reposer pour le « round final ».

Transfert en salle d’accouchement, présentation de la puéricultrice qui s’occupera de notre fille après la naissance.

Il fait froid dans cette pièce, il doit être 11h du matin. Pose de la péridurale, durant laquelle mon mari sort de la pièce, la puer me tient les mains, me soutient, l’anesthésiste est un « amour », très prévenant, il m’explique tout, je me sens en confiance. Mon mari revient, ah ça y est je ne sens plus ces douleurs dans le dos, aller position poulet de Bresse on va attendre que ça avance.

Dilatation complète. La SF fera des allées et venues, vers 17h elle me dit que le bébé ne descend pas trop, elle me propose de l’acupuncture, j’accepte, tout ce qui peut aider, nous aidera. Quelque temps plus tard, elle viendra voir la progression de la descente, ça ne change pas trop. Elle me sonde et me propose de pousser, je pousse comme un chef me dit-elle mais ça n’avance pas les choses, elle me propose de me mettre sur le côté et d’essayer comme ça, pas plus de succès… Alors on attend encore un peu et sinon on verra avec le gynéco… Voir quoi ? Je ne sais pas.

Vers 18h, les choses n’ont pas changé, elle me dit donc qu’elle va chercher le gynéco. Celui-ci entre, sans un bonjour, m’ausculte comme un morceau de viande, me fait mal, palpe mon ventre, mon intimité et lâche simplement « on la prépare ».

Là le choc, préparer pour quoi ? D’un coup, plein de monde rentre dans la salle, rien ne nous est expliqué, on me soulève la blouse d’hôpital, on me rase. On ne comprend toujours pas. Mon mari tombe dans les pommes, on m’emmène, les sages-femmes se moquent de mon mari parce que c’est une « petite nature ».

On me transfère dans le sas pour aller en salle d’opération, je tente de me lever et de partir, l’anesthésiste est à côté de moi, il prend le temps de m’expliquer qu’on m’emmène en salle de césarienne, qu’il va me réinjecter du produit, que je pourrai voir ma fille.

Je pleure, je crise, je ne suis plus dans mon corps, je ne veux pas qu’on me coupe, qu’on m’ouvre, je ne veux rien sentir. Parole du gynéco : « Ne vous inquiétez pas tout ira bien, je vous fais la cicatrice dans le slip, vous pourrez vous remettre en maillot de bain » Ah ben bravo monsieur vous avez tout compris, c’est vrai qu’avec ce soleil de vergeture autour du ventre mon soucis premier est d’avoir une très belle cicatrice.

Je me débats je ne veux toujours pas, je demande à ce qu’on m’endorme, l’anesthésiste voyant ma panique. Ou se disant que je risque de pas être gérable accepte l’anesthésie générale. Il  me tiendra la main et me dira de douces paroles jusqu’à ce que je m’endorme…. Pour mieux me réveiller 2 heures après dans une salle vide et un tic-tac d’horloge horrible.

La douleur est là insoutenable, je pleure (encore), je souhaite mourir, j’ai trop mal. Je commence à tousser, j’ai l’impression que mon ventre va s’ouvrir. Des personnes (je ne sais pas si infirmière, SF ou autres), viennent me ramener ma fille, me demandent de me calmer, me la tendent et me disent : « tenez vous voulez allaiter allez-y » et hop elles s’en vont, je pleure toujours je ne veux pas voir cette enfant, pas dans cette état là, je veux retrouver mes esprits me calmer.

On fait entrer mon mari, ma mère ma sœur, ceux-ci ne resteront pas longtemps il doit être 21h. Ils sont gentiment mis à la porte. Je me sens si seule, on me reprend ma fille, et elles me font la toilette.

Je dois me soulever, je dis que j’ai mal, mais elles veulent aller vite. Je me rendors. Plus tard je serais réveillée, on me transfère dans ma chambre sans aucune douceur (le lit tape dans les murs et dans les portes pour les ouvrir).

Le lendemain, biscotte au petit déjeuner, allaitement de cette enfant, je suis en mode automatique, on essaye de me lever pour les risques de phlébite, mais j’ai trop mal. On vient me montrer comment laver, habiller, soigner ma fille. Je n’en ai aucune envie, on me sermonne, parce qu’à 20 ans je pourrais déjà être debout, et souriant d’avoir un enfant en bonne santé, qu’il faut que je lui donne le bain, même chez moi, j’en passe et des meilleurs.

Durant mon séjour (1 semaine) je ne pouvais presque pas marcher, j’ai eu des infos contradictoires pour tous les sujets. Des réflexions sur la façon de faire avec ma fille etc.… Un rapport de psy pas très glorieux qui s’est basé sur les dires des différentes équipes.

Le jour de repartir j’ai quand même demandé la raison de ma césarienne. Réponse : Elle était en Occipitaux-sacrée… Moyen comme explication, mon mari est né à domicile en OS…

Plus tard j’ai demandé mon dossier… On devrait avoir un droit de réponse la dessus.

J’ai mis un mois à pouvoir porter ma fille, à pouvoir lui donner son premier bain, à pouvoir l’allaiter en me sentant mère, mère de cette enfant. Je ne lui en voulais pas, ce n’était pas elle la fautive, je me sentais fautive de cette accouchement raté, de la priver de mon amour, je n’en étais pas digne.

Chez moi, je me suis sentie plus seule que jamais, mon mari faisait tout pour m’aider et voyait ma détresse. J’ai même fait un malaise en regardant ma cicatrice. Mon entourage ne voyait pas où j’avais un problème, j’étais en bonne santé, et notre fille aussi.

Quelque temps plus tard, j’ai recroisé quelqu’un de l’équipe qui m’a dit que je n’aurais pas forcément dû avoir une césa… Je l’ai eue parce que le gynéco finissait sa garde à 19h et ne voulait pas risquer de revenir plus tard… Cela se passe de commentaire.

J’ai pu en parler avec la sage-femme chez qui j’avais suivi les cours de préparation à la naissance, ça m’a fait du bien, mais ce qui m’a réconcilié avec l’accouchement c’est ma deuxième fille….

Récit du papa

Avec ma femme, nous avons depuis le début de notre relation désirés des enfants, d’avoir une grande famille (je suis issu d’une famille nombreuse, mais cela n’a pas de lien). Cela faisait quatre mois que nous sortions ensemble, on parlait déjà d’un bébé, de vivre ensemble.
Un an plus tard nous nous sommes installés ensemble et décidons de réaliser notre projet, à savoir construire une famille.
Seulement ce n’est pas aussi simple… pas de succès pour le moment. Nous nous sommes dit que ce n’était pas grave, étant donné qu’on avait la préparation de notre mariage pour l’année suivante.
Comme durant plusieurs mois, nous n’étions pas arrivés à concevoir un enfant, ma femme a décidé d’arrêter sa contraception, car pourquoi ça devrait marcher maintenant alors qu’avant ça ne fonctionnait pas ? Et ce qui devait arriver, arriva… ma femme tomba enceinte. Grande joie pour nous et notre entourage. Seulement elle avait déjà acheté sa robe de mariée, heureusement que le magasin a pu ajuster cette dernière.
Pour la grossesse on suit le cheminement classique chez le gynécologue qui fait une écho chaque mois, avec prise de sang… Rien qui vous apporte un lien avec le futur bébé. On s’était un peu renseigné sur les alternatives, mais nous n’avons pas plus approfondis. On à même évoqué l’accouchement à domicile, étant moi-même né à la maison !
Toute la suite de la grossesse se passe « normalement » au sens médical, avec bien sur les inquiétudes basiques de futurs parents, en pensant au changement que cela va nous faire. Etre responsable d’un être. Une nouvelle responsabilité quand même lourde.
Du côté de la future mère, la grossesse n’est pas si idyllique que cela. Entre vomissement et douleurs « normales ». C’est dur d’être à côté et de ne rien pouvoir faire pour la soulager. De plus notre société ne vous aide pas avec le « devoirs » que l’on doit faire, partir le matin au travail en ne sachant pas comment va l’être aimée est dur.

Je me souviens bien de notre visite de la maternité. Ici la salle d’examen, ici a salle de travail et là c’est la porte pour aller au bloc en cas d’urgence. Je prends cette dernière indication à la légère. Tout se passera bien, on en aura pas besoin.

Après avoir repoussé à plusieurs reprises une séance photos maman enceinte/papa, nous nous décidons à la faire un dimanche soir en rentrant d’un anniversaire, sachant le terme proche. Et bien nous en à pris, car dans la nuit le travail c’est mis en route ! Le matin ma femme me dis d’aller quand même au travail et qu’elle me tiendra au courant de l’évolution de la situation.
Finalement elle me prévient que je dois rentrer car le travail s’accentue. Je rentre et vois qu’elle souffre assez fortement des contractions. Etant en location et que le propriétaire travail à côté, je vais l’informé de la situation, comme il devait faire quelques petits travaux dans notre appartement.
Il nous félicite par avance, puis je chercher la voiture, prends les affaires et bien sûr ma femme !!!
Direction la maternité, une sage-femme nous prends en charge. Toutes les salles d’examens sont occupées, donc la sage-femme nous emmène en salle d’accouchement pour l’ausculter. On ne trouve pas cela super, mais bon on obéit comme des moutons. De plus la sage-femme n’est pas agréable, à vous prendre de haut. L’examen se fera porte ouverte (génial pour l’intimité n’est-ce pas ?), celle-ci n’est pas douce avec ma femme. Quand on vous dit qu’on a mal, on ne l’invente pas ! Bref elle nous renvoie à la maison en donnant du spasfon et nous disant que ce n’est pas pour le moment. Pas super rassurant pour des futurs parents. Je retourne au travail, après avoir laissé ma femme chez ses parents (on habite le même village).
Le lendemain matin après une nuit difficile, plu pour ma femme que pour moi, vu ses contractions, elle me demande de ne pas aller au travail et de retourner à la maternité.
Bonne nouvelle, ce n’est pas la même sage-femme que la veille. Là elle nous ausculte dans une salle d’examen. Ne voulant pas de péridurale, mais ayant subi des contractions dans les reins depuis la veille, ma femme accepte finalement lorsque la sage-femme lui la propose.
Une fois dans la salle de naissance, une journée décontractée se passe, en plaisantant, en attendant que le travail avance ; mais celui-ci stagne malgré l’acupuncture et quelques injections de divers produits ;
tout cela pour finir avec le gynéco qui débarque avec une attitude hautaine, examine ma femme comme un bout de viande en n’écoutant pas ses plaintes de douleurs ;
et il sort cette phrase « on la prépare ».
Sur le coup on ne comprend pas, mais là, branle-bas de combat ; une dizaine de personnes arrive et s’agite autour de nous ; la on comprend qu’il s’agit d’une césarienne, sans autre explication. Je vois ma femme en panique totale, elle refuse mais le gynéco rassure « je vous fais la cicatrice dans le slip, vous pourrez vous remettre en pièces sur la plage ». Wouah quel diplomate ; quel sens de l’humain ;
moi à côté aussi abasourdi que ma femme qui se débat seule pour échapper à cette césarienne, je tombe dans les pommes. Réaction de l’équipe médicale : Elle se moque de moi !
Remis de mon malaise je patiente dans une salle où l’on m’apportera ma fille. Elle viendra avec les premiers examens réalisés, on lui administrera un suppo de Doliprane devant moi car elle à une bosse sur la tête, comme elle restait bloquée dans le bassin. On l’a pesée. Puis on m’a demandé si je voulais faire de la peau à peau avec elle, mais étant encore sous le choc de la césarienne, j’ai refusé, elles n’ont pas insistées. Elles l’ont habillée et là je l’ai prise dans mes bras pour la première fois. Instant magique malgré le fait que je suis seul, sans ma femme qui devait être la première personne à la prendre dans ses bras. Je vais ensuite prévenir la famille et en particulier sa mère et sa sœur qui vont venir nous rejoindre.
Nous allons voir ma femme qui s’est réveillée car elle à eu une anesthésie générale à sa demande.
Elle était dans le coltard encore à l’ouest, mais ils lui avaient déjà donnée notre fille. Vu l’heure (environ 21h), ils ont renvoyé sa mère et sa sœur, alors qu’après un accouchement de la sorte, vous avez peut être besoin des proches auprès de vous.
Je pars aussi laissant ma femme et ma fille ainsi dans un grand moment de détresse pour ma femme.
La semaine qui as suivi à été assez dense entre le travail, les aller et retour à la maternité midi et soir. Cela à été très éprouvant tant physiquement, qu’émotionnellement au vu du séjour très désagréable qu’elle à eu à la maternité.
Heureusement que j’ai pu prendre mes congés paternité cumulés à mes congés de Noël (1 mois en tout) pour pouvoir assisté ma femme.
Comme elle n’arrivait pas à se levée seule les premiers jours, je lui apportais notre fille pour la tétée puis la recouchait et m’occupait de notre femme.
J’ai du la seconder pendant un moment car elle ne pouvait pas faire les choses seules.
Je regrette de ne pas avoir été épaulé et soutenu à ce moment là, on nous a lâchés dans la nature comme ça.
Malgré notre désir d’avoir une grande famille, ma femme ne voulait plus d’enfant après cet accouchement si dur. Vu les souffrances qu’elle à endurée, j’acceptais son choix.
Mais heureusement le temps fait son travail…

Matthieu, Haut-Rhin 2008