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#342 Deux récits de césarienne dans le 92, France

8 Fév

Ma deuxième grossesse s’est aussi bien passée que la première, pas de problème de santé et en pleine forme jusqu’au bout. Seul l’accouchement a été « problématique ».
Lors de la première, j’avais prévu un accouchement à domicile avec mon mari et une sage-femme. J’étais aussi suivie à l’hôpital afin d’avoir un dossier là-bas, au cas où je ne puisse pas accoucher à domicile. J’avais fait un projet de naissance physiologique, très mal accueilli par le responsable du service de maternité. Malheureusement j’ai dépassé le terme (41SA+5jours) et comme à l’hôpital les monitorings ont montré des anomalies de rythme cardiaque, j’y suis restée et j’ai été déclenchée sur un col non mature. Je m’inquiétais pour mon enfant et j’ai demandé une césarienne qui m’a été refusée au motif que ce n’était pas à moi de décider mais à eux. Je crois plutôt qu’il voulaient suivre mon projet de naissance voie basse, ce qui était absurde puisque j’avais bien écrit dedans que je ne voulais cela qu’en l’absence de tout risque. Au bout de 36h finalement j’ai eu une césarienne d’urgence (mon bébé fatigant vraiment) pour échec de déclenchement, après avoir subi la totale: perçage de la poche des eaux, perfusion, ocytocine, péridurale, etc, avec un défilé de personnes dans la salle. Cela dit je n’ai pas souffert mais c’était bien loin de mon idée d’un accouchement de rêve. Ça a été hyper-médicalisé. Mon fils ainé pesait 4,360kg à la naissance. Je l’ai à peine vu, et j’ai du aller attendre seule pendant 2 heures en salle de réveil avec des gens malades qui se réveillaient d’opérations diverses, 2 heures avant de pouvoir mettre mon fils au sein. J’ai eu une cicatrice de travers, avec un gros bourrelet de chair qui s’est formé au-dessus, car la cicatrice était trop basse et les peaux ont adhéré. Difficile de cacher ce bourrelet, visible même sous un maillot de bain.
Pour cette deuxième grossesse, j’attendais des jumeaux. Cela a remis en cause tout ce que j’aurais voulu pour l’accouchement: j’aurais enfin voulu accoucher à domicile, cela n’allait encore pas pouvoir être le cas.

Je me suis inscrite sur des forums de césarisées et me suis documentée sur les bénéfices et risques d’une voie basse de jumeaux sur utérus cicatriciel, comparé à une césarienne itérative. J’ai lu les recommandations scientifiques et mon choix s’est porté sur la voie basse.
J’avais fait une FIV. Le gynécologue qui me suivait, dans une clinique privée des Yvelines où j’habite, m’a tout de suite dit qu’avec lui ce serait une césarienne programmée à 38SA. Quand j’ai voulu argumenter il m’a dit sur un ton sec que je ne trouverai personne qui accepte autre chose et que, si je n’acceptais pas, il faudrait que je trouve un autre gynécologue, qu’il ne me suivrait plus car il ne suivait que celles qui accouchaient avec lui. Sympa!
Je suis ensuite allée voir l’hôpital public d’à côté, où j’avais accouché la première fois, sans beaucoup d’enthousiasme, vu la façon dont avait été accueillie mon projet de naissance de mon ainé. Le même gynécologue responsable de la maternité m’a accueillie et, quand j’ai parlé de ma volonté d’accoucher par voie basse, ce qu’on appelle un AVAC (accouchement voie basse après césarienne), il a été méprisant et très autoritaire, me prenant de haut et me disant que ce n’est pas moi qui décidait, que ce serait une césarienne à 38SA et rien d’autre. J’ai voulu lui donner mes arguments mais il n’a même pas voulu les écouter, pourtant je m’étais longuement documentée sur les risques d’une voie basse sur utérus cicatriciel et sur les risques comparés d’une 2ème césarienne, et j’avais fait mon choix en connaissance de cause, mais il m’a prise de haut en me disant que je ne trouverai personne qui accepte. Il m’a ensuite fait un toucher vaginal, inutile à ce stade, sans ménagement et douloureux.
Ça a été difficile de trouver une équipe qui accepte une voie basse. Grâce aux forums de césarisées, j’ai trouvé dans d’autres départements 2 hôpitaux qui acceptaient une voie basse mais médicalisée (péridurale, puis extraction du 2ème jumeau en allant le chercher à la main). Et j’ai trouvé un groupe physiologique dans le 92 qui acceptait une voie basse non médicalisée, une naissance physiologique. J’ai donc été suivie par une sage-femme libérale de ce groupe, connue pour faire des accouchements à domicile, et j’ai vu à 3 reprises le gynécologue qui participerait. L’accouchement était prévu en plateau technique dans une clinique privée. Le tarif était très cher, et non remboursé par la sécurité sociale.
Le suivi s’est bien passé, hormis le fait que la sage-femme est particulière: elle est persuadée que toutes celles qui ont eu une césarienne ont été victimes d’inceste. Elle essaiera de me « psychologiser » mais sur les forums on m’avait prévenue alors je ne m’en formaliserai pas. J’aurais dû!
Au début mon projet de naissance a été accepté. Le gynécologue m’avait même dit qu’il ne me mettrait jamais la pression sur le dépassement de terme et ne me déclencherait pas et qu’au pire ce serait une césarienne à 42SA.
Puis quand j’ai approché du terme, vers 38SA, je les ai senti se raidir. Tout d’un coup ils voulaient relire mon projet de naissance et remettaient en cause plusieurs choses. Le gyneco voulait me faire des touchers vaginaux inutiles et s’énervait que je refuse (alors que c’était dans mon projet de naissance) et disait que c’était indispensable sans me fournir un argument médical, et se vexait que je demande des explications. Pour lui c’était un manque de confiance de ma part. Alors que j’avais toujours dit et écrit que j’accepterai tout à partir du moment où on me donnait un argument médical. Je les avais choisi pour être intégrée au processus de décision et ne pas subir mon accouchement comme à l’hôpital et j’étais bien déçue.
Ils ont parlé de déclenchement à partir de 39SA et je ne voulais pas. J’avais l’impression de m’être fait avoir: au début ils m’avaient dit que mon projet de naissance ne posait aucun problème, puis à la fin ils remettaient tout en question.
À 40SA+1 jour, les contractions se déclenchent. La sage-femme, qui avait promis de venir chez moi vérifier le col et faire le pré-travail à domicile, refuse et me demande sur un ton directif d’aller à la maternité. J’arrive avec une accompagnante (une mère de 8 enfants rencontrée virtuellement sur Facebook, et ayant accouché chez elle de jumelles). La sage-femme est désagréable, agressive. Je lui dis que j’ai été contrariée qu’elle ne vienne pas chez moi comme prévu, elle me rétorque qu’elle n’avait pas envie que je veuille rester accoucher chez moi. Je lui demande pourquoi un tel manque de confiance, elle me répond que comme je n’ai pas confiance en eux, eux non plus. Je dis que ce n’est pas parce que je refuse certains actes non justifiés que je n’ai pas confiance, et que c’était dans mon projet de naissance, et que je veux clarifier la situation avec elle, qu’on en parle avant que j’aille en salle de travail sinon ça va me bloquer, elle refuse catégoriquement de parler et s’énerve.
Puis elle me fait un toucher vaginal, je ne suis quasiment pas dilatée, et elle râle comme si c’était ma faute!
Je passerai 23h avec elle faisant la gueule, agressive parfois, et me disant des choses désagréables (« de toute façon tu n’y arrivera pas », « le deuxième jumeau ne va pas sortir », etc). A chaque fois que j’étais dans la même pièce qu’elle mes contractions ralentissaient, puis quand elle sortait pour fumer sa cigarette, le travail recommençait à s’intensifier.
Heureusement ma copine m’encourageait.
Quand j’en suis arrivée à 3 de dilatation, le gynécologue est passé pour m’engueuler car je refusais la voie veineuse, et m’a dit que je les « utilisais » (j’appris plus tard qu’il n’avait toujours pas digéré mon refus du toucher vaginal). J’étais en larmes, je ne comprenais pas pourquoi ils m’agressaient alors que si je les avais choisi c’était pour vivre un moment intime et entourée de gens bienveillants. J’essayais de lui demander la raison médicale de me poser à ce moment là une voie veineuse, aucun argument ne me fut donné, ils étaient outrés que je pose la question. L’anesthésiste est venu, m’a expliqué en quoi ça pouvait lui être utile (enfin une personne respectueuse et qui consent à me donner des explications) et bien qu’il n’y ait pas d’utilité absolue (c’est plus du confort pour eux), j’acceptais pour leur faire plaisir.
Puis les heures qui ont suivies je fis tout mon possible pour dilater (montée des escaliers, etc).
La sage-femme vérifie et je suis presque à 7 de dilatation. Elle veut qu’on quitte la salle nature très intime et confortable pour aller en salle de naissance, ce dont je n’ai pas du tout envie. J’ai peur que ça bloque la progression du travail et je demande à rester encore un peu. Refus catégorique de la sage-femme qui m’ordonne de la suivre. Arrivée en salle naissance, elle m’interdit d’en sortir et de continuer à monter et descendre les escaliers. Elle veut que je monte sur la table, je refuse. Ma copine met une couverture par terre et je m’accroupis en me tenant au lit. La sage-femme me fixe d’un air toujours aussi désagréable et mes contractions ralentissent, le travail stagne. Elle s’éclipse sans aucune explication. Je sors dans le couloir et l’entend dire au gyneco qu’elle fait préparer le bloc pour la césarienne. Elle ne m’en aura même pas parler avant! Pourtant je vais bien et le monitoring montre que les bébés aussi vont bien.
Le gyneco revient, il n’est plus agressif et dit vouloir m’aider. Je vient de fissurer la poche des eaux. Il propose de finir de la percer et j’accepte. Je dilate à 8. Alors il me dit qu’il va essayer une manœuvre manuelle et sinon c’est la césarienne. Je demande pourquoi vu que le monito est bon, il ne me donne aucune raison mais exige que je fasse un choix entre les 2 options qu’il me donne. J’accepte la manœuvre mais je demande la péridurale ou un anesthésique, il refuse (pourtant il n’y avait pas urgence et l’anesthésiste avait dit qu’il pouvait venir à tout moment). Je lui dit qu’avec la péridurale si le travail ralentit il peut quand même utiliser de l’ocytocine puisqu’il l’a fait pour une autre patiente avec qui j’avais sympathisé, qui m’avait raconté son accouchement, et qui avait comme moi stagné à 7. La sage-femme me dit que ça ne me regarde pas ce qu’ils ont fait avec elle ( sauf qu’elle m’a tout écrit en detail!) et le gynécologue marmonne que moi c’est différent (pourquoi? je ne sais pas).
J’accepte donc la manœuvre. Deux sages-femmes m’écartent et me tiennent les jambes et lui plonge sa main profondément et tente d’écarter le col avec ses doigts. La douleur est atroce. Il me dit de pousser pendant les contractions, mais comment pousser alors qu’il enfonce son bras… c’est impossible et trop douloureux, surtout allongée sur le dos. Je lui crie d’arrêter. J’en suis à 9 de dilatation. Je lui redemande la péridurale pour réessayer mais il refuse.
Je me demande dans quelle mesure cette manœuvre n’était pas faite exprès pour que j’accepte la césarienne.
Je suis donc charcutée pour la deuxième fois. Mes bébés vont bien et je peux les allaiter de suite après avoir été recousue, mais la déception de n’avoir pas pu les mettre au monde naturellement est grande, et je suis mortifiée des moments si importants de la naissance qui ont été si tendus et stressants.
J’avais le sentiment que ça aurait pu se passer autrement, qu’il ne m’aurait fallu que du calme, de la bienveillance, de l’intimité pour y arriver. Plus tard le gynécologue me dira que la poche du deuxième jumeau bloquait le passage du premier. Si c’est vrai je ne peux me plaindre que de l’ambiance qui a régné.
Je me sens heureuse de ce que j’ai pu faire pendant cet accouchement. J’ai réussi à gérer sans péridurale les contractions jusqu’à dilatation quasi-complète. Mais je suis en colère contre ma sage-femme  qui a été vraiment nocive et m’a gâché ce moment. Je me demande si j’aurais réussi avec une autre équipe en acceptant une péridurale d’office, je ne le saurais jamais.
C’était à 41 ans sans doute mon dernier accouchement et raté encore une fois. Et si jamais je devais tomber  enceinte dans 3 ou 4 ans (très peu probable), j’ai un utérus ayant eu 2 césariennes et aucun gynécologue ne m’autorisera à tenter une voie basse. Cela veut donc dire que tout espoir de vivre ce moment naturellement est fichu.
J’ai vite mis de côté cet accouchement décevant et me suis consacrée à mes bébés.

#339 Le deuxième accouchement de Anne, Belgique

7 Fév

Madame, Monsieur,

Le contenu  de cette lettre que vous êtes en train de lire avait été fait il y a 4 ans mais je l’avais jetée. En effet, écrire enfin cette lettre et vous l’envoyer est pour moi, la dernière étape d’un long cheminement sur une épreuve que j’ai eu à traverser. Je ne l’ai pas envoyée plus tôt car je savais que la réponse que vous me donneriez n’enlèverait rien à notre souffrance voir même la discréditerait probablement. Aujourd’hui, nous réclamons une justice…non pas pour moi égoïstement  mais surtout pour ma fille. En effet, depuis quelques mois, Emma a des difficultés comportementales. Bien logiquement, nous avons mis ça sur le compte de l’arrivée de sa sœur car ça a commencé lorsque j’étais enceinte. Aussi, après des mois et même des années de galères car Emma est une petite fille tourmentée depuis toujours, nous avons décidé de faire un bilan dans une ASBL pour enfants en difficultés. Là, une expertise psychologique, neuro-psychologique et logopédique a été réalisée par des spécialistes. Cette semaine, nous avons reçu le rapport et il semblerait qu’elle soit toujours traumatisée par sa naissance et qu’elle a des difficultés d’apprentissage type TDAH et des troubles de la compréhension verbale. Il nous semble très clair que rien ne peut dire formellement que sa naissance et la grossesse soit en cause mais rien ne dit l’inverse non plus. Aussi, elle ne m’a pas encore posé de questions sur sa naissance  mais au vu de ces circonstances, je vais devoir lui expliquer. Cette démarche vis à vis de vous nous semble difficile car je sais que notre vécu risque d’être discrédité mais tant pis…Emma a le droit de savoir que son papa et sa maman demandent des comptes pour elle, pour elle se construire plus tard.

Voici mon histoire de sa conception à la période post-partum… Il y a 5 ans après avoir traversé un AIT suite à une hypofibrinolyse modérée, j’étais enceinte d’un bébé attendu depuis très longtemps, une grossesse longtemps post-posée pour stabiliser ma santé. J’ai eu connaissance de ma grossesse le 18 octobre 2008. C’est Mme V. qui me suivait, nous avons eu un bon contact soignant-soignée mais elle m’annonce de suite qu’elle est enceinte et donc, elle ne pourra suivre en intégralité ma grossesse. Au premier trimestre, j’étais malade avec des nausées mais ça ne se passait pas si mal. Ensuite, vers 8 semaines, j’ai attrapé une bronchite qui m’a donné une dyspnée à l’effort invalidante. Lors d’une consultation chez Mme V., elle constate le problème et demande un avis cardiologique qui sera effectué dans l’hôpital le plus proche de mon domicile, l’examen sans particularité et le cardiologue (Dr L.) m’a ensuite envoyée chez le pneumologue (Dr H.) qui m’a diagnostiqué vers le mois de février une hyperréactivité bronchique. Il a instauré un traitement à base de Qvar. Début mars, j’étais donc à environ 23 semaines, Mme V. est partie en congé prénatal et j’ai donc été suivie successivement par Mme C. qui m’a accordé 10 min de consultation pour moi alors qu’elle ne connaissait pas et surtout que je n’étais pas spécialement bien. Devant ce manque d’intérêt, j’ai longtemps hésité avant de changer et en concertation avec la sage-femme indépendante qui me suivait, j’ai été dirigée contrainte et forcée par les secrétaires chez Mme J. à la consultation ONE car pas de place ailleurs. Début du suivi, à part des contractions et  toujours cette dyspnée importante à l’effort qui me ronge.  Je me suis plainte plusieurs fois d’être à court d’haleine et d’être oppressée…Mme J. m’avait fait un papier pour donner à mon pneumologue en disant que le Qvar contenait de la cortisone et que ça donnait un retard de croissance intra-utérin et qu’elle n’était pas vraiment contre mais pas pour non plus, elle voulait autre chose comme traitement. J’ai donc contacté le pneumologue qui s’est interrogé sur la raison de cette demande car il m’a dit que la corticothérapie est essentielle dans un traitement de l’asthme atopique, il a ajouté du Ventolin, il avait raison. J’avais également des contractions et j’ai donc été mise sous U********* 2 comp 3X/ jour ainsi que de l’A***** suivi d’un repos au lit car j’avais des contractions très fréquemment sans modification de mon col. A savoir que j’ai des antécédents de choléstase gravidique pour ma première grossesse et que le bilan hépatique n’a pas réalisé fréquemment semble t il. Le suivi a donc continué avec un test de O’sullivan positif, un triangle hyperglycémique réalisé également montrant juste la nécessité de suivre des mesures diététiques sans sucre. A signaler également, j’avais téléphoné 1X à Mme J. pour des contractions et l’accueil a été plutôt glacial. En consultation, je pesais mes mots à savoir que j’avais une sage-femme libérale qui venait à la maison me faire des monitos et elle avait envoyé un courrier avec le rapport de tous les monitos et elle m’a chargée de dire à la sage-femme que ses rapports ne servaient à rien alors qu’il lui était tout à fait possible de l’appeler et de lui dire directement. Bref, j’ai du entendre les doléances de Mme J. sur des autres praticiens en plus de la charge d’une grossesse déjà bien compliquée. Aussi, au vu de mon problème de coagulation, je prenais et je prends toujours de la cardioaspirine 100 mg à vie mais à 35 semaines, l’aspirine a été stoppée en vue de passer à la c******. Il existait un schéma fait par la coagulopathe(Mme M) avec une proposition de F******. J’avais pas forcément facile à me déplacer et j’y suis allée péniblement tout ça pour m’entendre dire qu’elle ne donnerait pas ce que Mme M. avait préconisé. Je ne savais pas vraiment comment je devais faire pour l’accouchement car elle ne m’a rien expliqué, ni à quel moment je devais arrêté la C****** et comment juger si je devais la faire ou pas chaque jour, à savoir que je contractais toujours énormément et que c’était très dur à juger à savoir que je ne suis ni médecin, ni sage-femme. A 36 semaines, j’avais tellement ras le bol de ce manque de sérieux car je contractais toujours, j’étais tellement dyspnéïque que je ne savais plus marcher 100 mètres sans devoir m’arrêter tellement j’étais tachycarde à 160-180 à l’effort. J’avais extrêmement mal partout du à l’alitement et aux dorsalgies chroniques. Je décide donc de reprendre mon dossier et d’aller ailleurs. Malheureusement, le lendemain de mes démarches…mon ventre a commencé à me gratter intensément et je me rends compte que mes médicaments habituels me rendent malades.  Donc vu les contacts que j’avais avec Mme J. j’ai contacté ma sage-femme qui me renvoie en urgence chez mon médecin traitant, celui-ci est très inquiet et me fait une prise de sang. Quelques heures plus tard, je reçois les résultats et le verdict tombe, mes enzymes hépatiques sont au plafond. Elle contacte donc la gynécologue sans arriver à lui parler et elle me le signale. Fin de cette journée, Mme J. m’appelle en me disant que je n’ai pas à la déranger en consultation, je lui signale que je ne l’ai pas appelée mais que c’était mon médecin traitant. Elle baisse immédiatement d’un ton et me demande ce qu’il se passe, je lui explique que mon ventre me gratte que mes enzymes hépatiques sont très élevés. Elle me dit que c’est très grave, qu’il faut que j’accouche la semaine d’après mais je dois avoir un monitoring fœtal journalier obligatoirement car je risque de perdre mon bébé. Je lui demande si c’est la seule solution et je doute un peu, je lui demande si c’est le seul traitement et elle me répond que si je refuse le déclenchement de mon accouchement, elle refuse de continuer à faire mon suivi. Contrainte et forcée, la mort dans l’âme et surtout dégoûtée, je n’ai pas d’autre choix que de me plier à sa volonté et j’annule toutes mes démarches pour aller ailleurs. A ce moment là, je n’ai donc plus été vue par Mme J. depuis 3 semaines…

 

Le jour J à 6h(le 3 juin 2009), je suis arrivée mais la peur au ventre avec un asthme instable non contrôlé malgré le Q*** et le v*******, une choléstase gravidique aigüe, un utérus contractile, un diabète non insulino-requérant sans vraiment avoir eu un suivi correct et une écoute, des douleurs chroniques que l’ostéopathe n’est pas parvenu à contrôler vu la grossesse… sans même avoir été rassurée par la gynécologue. Mon médecin traitant étant aussi perplexe que ma sage-femme sur la qualité du suivi. Voilà, à ce moment là, je me suis dit que je n’étais pas dans les conditions optimales pour mettre au monde ma petite fille. Ensuite, vers 9h, on s’occupe de moi, La sage-femme m’examine et m’explique que mon col est ouvert à 2 cm et que ce n’est pas gagné car je ne suis qu’à 37 semaines. Elle me met donc un gel qui brûle et fait mûrir mon col…puis une seconde fois plus tard dans la matinée car pas de résultat…puis la perfusion avec les occytocines sont placées vers 11h30 puis vers 12h30, le cathéter péridural. Soudainement vers 14h environ au changement de service, j’ai eu affaire à une dénommée «C.» une jeune sage femme du quartier de naissance. Elle est entrée sans même m’avoir examinée, elle dit d’emblée que la péridurale ralentissait mon travail et m’a dit qu’il était désormais plus possible d’injecter l’anesthésiant dans le cathéter mais elle a augmenté la perfusion en doublant la vitesse de perfusion. Je n’ai rien dit et j’ai essayé de mettre en pratique ce que ma sage-femme m’avait appris en préparation à l’accouchement. Mais plus le temps passait et plus ça devenait ingérable. Sur 3 ou 4 heures de temps, je suis passée de quelques cc/h  à 125 cc/h de solution de synthocinon. Pour ensuite se terminer par moi à quatre pattes, en détresse respiratoire avec la perfusion qui coulait en écoulement libre avec la roulette à fond.  Ensuite, 2h avant d’accouchement, quand j’ai vu que je n’arrivais plus à respirer, je me suis mise à pleurer car je sentais que ça n’allait pas. J’ai dit à cette «C.» plusieurs fois que je n’allais pas bien avant…je n’ai jamais vu la gynécologue, jamais la sage-femme ne m’a mis de l’oxygène ni même pris ma saturation, je ne respirais pas bien du tout. Ensuite, J’ai senti l’angoisse m’envahir  et il n’y a rien de pire que ça… jusqu’à ce que je rassemble mes dernières mots de ceux que j’arrivais encore à prononcer à ce moment là à savoir qu’accoucher comme ça en 2009,c’est un scandale !! Que même une vache, on ne lui fait pas ça !! Cette soignante m’a répondu que je n’avais pas le choix, que j’étais là pour raison médicale, la raison médicale explique la brutalité ? Elle est partie quelques instants pour ensuite revenir, ouvrir la porte de la pompe et l’ouvrir à fond, me mettre à quatre pattes et s’en aller juste après. Je me sentie abandonnée dans ma détresse et pas que morale mais physique aussi. Je pleurais sans même savoir parler…et puis, je me suis remise sur mon dos car j’étouffais. Mon mari l’a rappelée et elle est revenue…elle a dit sans même m’avoir regardée en face et en regardant mon ventre et mon anatomie intime : »et bien voilà madame, à 4 pattes, ça marche bien pour faire descendre le bébé… » Elle a ensuite appelé Mme J. qui une fois entrée, s’est inquiétée de mon état respiratoire…ENFIN !!!  Elle s’est énervée sur la sage-femme en lui disant, il faut du V******* tout de suite, elle a couru voir dans sa pharmacie et elle n’en avait pas. Donc, elle nous a dit que ça n’irait pas si je n’avais pas mes puffs alors elle s’est tournée vers mon mari pour voir s’ il avait mon puff de V*******. J’ai essayé comme j’ai pu d’inspirer mes puffs mais tout n’est pas arrivé dans mes bronches donc, Mme J. a dit : « allez !!! Vous allez devoir mettre le paquet car ça risque de mal se terminer si vous ne poussez pas efficacement » J’ai donc rassemblé le reste de force qu’il me restait et j’ai poussé 3 fois et ça a suffit…toujours sans oxygène, sans monitoring, sans saturomètre… Quand j’ai accueilli ma petite fille enfin quand j’ai essayé de l’accueillir…je me suis dit que le bon dieu avait été avec nous ce jour là…que j’étais en vie et qu’elle aussi…La détresse respiratoire s’est levée car j’ai refait des puffs de v******** et que les contractions se sont arrêtées. Après cela, ma petite fille n’a pas été vue par un pédiatre car le poids était supérieur à 2kg 300. C’est la réponse qui m’a été donnée par les sage-femmes lorsque j’ai demandé si elle devait aller en néonatalogie.

J’ai accouché à 18h24 et je suis arrivée vers 22h30-23h dans ma chambre à la maternité. Ensuite, après m’être endormie vers 1h du matin, une sage-femme du quartier de naissance est revenue me faire signer les papiers pour le don de sang de cordon. Jusque là ok mais vers 6h, elle est revenue me réveiller, encore pour me faire signer les mêmes papiers signés 5h plus tôt car perdus… Tout ça pour apprendre 15 jours plus tard qu’ au vu du délai entre le prélèvement et l’analyse, le don n’avait pas pu être traité.

Le séjour en maternité s’est très bien passé et ça m’a aidé un peu à commencer ma reconstruction mentale et physique. Le lendemain, Mme J. est passée me voir visiblement embêtée et inquiète de mon état respiratoire et a reconnu verbalement qu’il aurait fallu un meilleur suivi pneumo, qu’elle aurait du insister. Il était un peu tard pour ça et Mme H m’a vue en post-partum et m’a instauré un traitement correct et je la remercie rien que pour ça ; J’ai eu un traitement à base de s******* 50/500, m********** 10mg, v******* et f******** a***.

Pendant des mois, j’ai vécu avec ce qu’on appelle un stress post-traumatique du à l’accouchement mais je ne savais pas qu’on pouvait en souffrir suite à un accouchement… J’ai fait des cauchemars pendant des mois du personnel soignant en train de me courir après pour me faire accoucher… j’avais des angoisses, je n’étais pas bien. En février 2012 donc 3 ans en vue de me lancer dans une autre grossesse et pour tourner la page, j’ai entrepris une thérapie par l’hypnose et ça a très bien marché. Je ne pleure plus le jour anniversaire de ma fille et je vais bien mais la route a été si longue. Aujourd’hui, je vais bien. Malgré tout, je viens d’avoir une 3ème petite fille le 27 juin 2013 après un combat acharné qui a mobilisé sage-femmes indépendantes, hospitalières, diabétologues, pneumologues et gynécologues. J’ai eu les mêmes complications pour cette grossesse que pour la grossesse d’Emma, hormis que cette fois, le personnel soignant m’a écoutée et suivie comme il se doit. Ce fût une expérience douloureuse mais tellement positive.  Je n’ai strictement rien à reprocher lors de ma prise en charge de cette 3ème grossesse. Mais quand on voit l’énergie que chaque soignant a dépensé pour que ma fille et moi, nous nous en sortions sans encombre. On peut être en mesure de se dire que Emma et Moi, nous sommes des miraculées. Cependant, cette dernière grossesse m’a donné les pires angoisses car on ne peut pas faire un black out sur tout. Cela dit, je tiens à dire que hormis la situation difficile que j’ai eu à traverser en 2009, Vous avez un personnel soignant qui est formidable mais comme partout il y a des personnes moins professionnelles à certains moments et quand vous tombez sur des personnes comme celles-là à un moment comme une grossesse et un accouchement, ça laisse une marque indélébile non pas que pour la maman mais aussi pour l’enfant et le futur adulte qui se construit. Pour ma dernière grossesse, elle a bien été préparée et je suis allée voir Mme H à Bruxelles, une spécialiste des grossesses à risque bien connue dans le milieu et elle m’a confirmé qu’il y a eu des manquements dans ma prise en charge.

Je suis désolée d’avoir été si longue mais tous ces évènements s’étalent sur des années…Nous n’attendons pas grand-chose de vous, mon travail sur moi-même est terminé mais celui de ma fille ne fait que commencer et la route sera très longue. Nous voudrions que les manquements soient reconnus et que vous reconnaissiez votre responsabilité. Nous voudrions que vous reconnaissiez la souffrance psychologique de notre fille et la nôtre même si nous avons dépassé ce cap. Je n’ai qu’un souhait que chaque femme enceinte ait droit à une prise en charge dans sa globalité. Que plus jamais une horreur pareille ne se reproduise…

Bien à vous.

Anne P.

Infirmière 32 ans

Maman de 3 petites filles.

#329 – Accouchement non respecté (37), 2013

14 Jan

Nous sommes le 23 avril 2013, il est 21h. Depuis hier, j’ai dépassé le terme officiel des 41 SA, et ce soir, enfin, une petite contraction vient pointer le bout de son nez !

Je n’ai pas peur finalement. J’ai tellement attendu que le soulagement de voir un petit travail démarrer l’emporte sur la peur.
J’ai tout préparé en amont. Bien sûr, la valise, le linge dans la voiture en cas d’inondation, etc … mais surtout : l’accouchement en lui-même : quels sont les gestes médicaux à éviter, quels conseils pour tenir sans anesthésie, pourquoi moi, femme, je suis complètement capable d’accoucher …
La clinique et la gynécologue de la clinique m’avaient fait bonne impression. Méthode de Gasquet, possibilité de dire ce que l’on souhaite. J’avais d’ailleurs bien discuté avec elle, et j’avais pu bien mentionner ce que je voulais et ce que je refusais.
C’est donc en confiance que le 24 avril, à minuit tout pile, je me rends accompagnée de mon mari à la maternité.
Premier coup de massue : comme c’est la nuit, c’est le gynécologue de garde qui va s’occuper de moi. Ce n’est pas ma gynécologue !!!
La sage-femme m’accueille et me place en salle de monitoring. C’est bien un début de travail ! Mes contractions m’inconfortent (le mot est faible) mais on me laisse seule dans cette salle de monitoring sur une table d’auscultation très étroite et inconfortable. Je gère comme je peux, mon mari ne sait pas trop où se mettre.
Enfin, la sage-femme revient et me fait passer en salle de naissance, avec un ballon. Tout est prêt pour la péridurale bien que je n’en veuille pas, mais c’est juste le protocole, que ce soit prêt au cas où.
Je souffle, je grogne, je chantonne un peu.
On me propose de percer la poche, je refuse.
Je continue de lâcher prise tranquillement.
Rien n’avance, donc j’accepte qu’on me perce la poche.
Les contractions me font vomir, maintenant. Mais non, toujours pas de péri, merci.
La sage-femme me propose des positions sur le ballon et sur le « lit-table ».
Quand soudain, ça pousse !! Je hurle !!
La sage-femme tamise la lumière et m’aide à m’installer sur le côté.
Jusque là, on dirait presque un accouchement respecté, non ? Mais ça va se corser ….
La sage-femme appelle le gynécologue de garde. Et oui, nous sommes en clinique, c’est le gynécologue qui gère les 5 dernières minutes (et touche le pactole)
Dès qu’il entre dans la pièce, c’est « mettez-vous sur le dos ». Dans un état second, j’obtempère, enfin, surtout je me laisse faire par les gens autour de moi (tient, il y a une troisième personne … ah oui, la puer). Je pousse, je lâche TOUT, mais cela ne satisfait pas le gynécologue. Je réclame de changer de position, j’ai envie de me mettre à 4 pattes, ou au moins sur le côté. On me dit NON. Et là, une douleur atroce me transperce. Il vient de mettre un coup de ciseaux ! Je n’ai pas d’anesthésie, ça me fait un mal de chien ! Mes contractions à côté, c’était de la rigolade. J’hurle encore plus fort qu’avant, mais là c’est de douleur.
Enfin, j’entend la sage-femme dire « regardez madame! », j’ouvre les yeux, et je vois un petit bébé suspendu dans les airs, qui atterrit sur ma poitrine. Un cri, des mouvements incontrôlés … je reconnais ces petits coups de pieds. Mon bébé ? J’ai un bébé ? C’est une petite fille ! Il est 5h du matin, le jour se lève. Et moi je suis maman.
Tout de suite, on m’enlève mon bébé. Il faut recoudre. Une anesthésie locale plutôt réussie, sauf pour un point. ça fait vraiment mal, cette aiguille qui me transperce, ce fil qui me traverse. Mais, selon le gynécologue « à côté de ce que vous venez de vivre » … il n’a vraiment rien compris aux femmes, lui.
Mon mari tenait mon bébé, mais il s’est senti mal. Plutôt que de me revenir sur moi, ma petite fille a atterri dans une couveuse. Et elle hurlait, là, toute seule, loin de la chaleur de sa mère. Et moi en train de me faire recoudre, et personne autour pour me la donner. Mon bébé !
Enfin, la puer’ a la présence d’esprit de la mettre sur ma poitrine.
Et là, le calme après la tempête. Nous sommes là, tous les trois, avec ce tout petit bébé. Et c’est la première tétée.
Anonyme. Département 37

#328 Accouchement non-respecté en Charente Maritime, 2004

14 Jan

Je m’appelle Héloïse, j’ai 38 ans, mon fils est né en 2004 à l’hôpital (…) en Charente Maritime.

Mon corps, mon bébé et mon accouchement n’ont pas du tout été respectés ainsi que le séjour qui a suivi.

J’avais alors 28 ans et le terme théorique était prévu pour le 31/10/2004; tout s’était très bien déroulé jusque là.

Le 15/10 en toute fin de journée, dernier examen chez le gynécologue-obstétricien, examen peu agréable et douloureux.

Le 16/10 à 08h15, dès le saut du lit en allant aux toilettes comme par hasard la poche des eaux s’est rompue d’un seul coup …

Deux heures plus tard, je pars à l’hôpital naïvement, confiante et joyeuse à l’idée de donner la vie et de voir enfin mon bébé.

Arrivée au bureau des sages-femmes, je suis accueillie par la doyenne qui me présente à sa collègue qui est de garde ce jour-là pendant 24h à l’époque.

Déjà je ne la sens pas enchantée dès le départ, nous sommes un samedi, c’est donc sa garde du week-end du samedi 8h au dimanche 8h. Elle n’est visiblement pas d’humeur et commence par me faire un monitoring, pour détendre l’atmosphère je lui dis que c’est sympa d’avoir la même sage-femme pendant 24h. Là elle enfile ses gants d’examen et me dit sèchement : « maintenant je vais être nettement moins sympa » puis elle m’enfile ses gros doigts entre les jambes en me faisant atrocemment mal.

Elle est particulièrement sèche et désagréable, brutale dans ses gestes, elle m’annonce avec dédain : « Pfff vous n’êtes dilatée qu’à un doigt, dans 48h on y est encore » …

Elle repart en m’indiquant que je vais devoir patienter dans une chambre, mon conjoint n’en revient pas de son attitude, et ma mère qui l’a vue l’a qualifiera de matronne.

Je n’avais ni bu ni mangé depuis la veille et les contractions se sont accentuées d’heures en heures, la sage-femme n’est revenue me voir à aucun moment, j’ai géré mes contractions seule dans ma chambre. Vers 19h à bout de forces, je demande au personnel si je peux manger quelque chose, ils me servent juste une soupe que j’ai vomie.

J’ai donc sonné car je n’avais pas vomi une seule fois durant ma grossesse et cela m’a inquiétée, c’est la matronne qui est arrivée, visiblement je la dérangeais, « pfff ça arrive souvent avec les contractions, rappelez quand il y en aura toutes les deux minutes pendant 2h d’affilée » … Quel sens du dialogue et quelle écoute, quel soutien ! Vers 21h je pars enfin en salle de travail, je suis perfusée, cathétérisée, tensiométrisée, sans explication. La matronne se prend les pieds dans les fils de ma perfusion reliés à ma main et je hurle lorsque le pansement s’arrache. Pas une excuse, elle lève les yeux au ciel et repart. L’anesthésiste qui est beaucoup plus aimable vient me poser la péridurale à 3 cm de dilatation (trop tôt dans mon cas mais je ne le saurai qu’après). Au bout de 20 minutes elle ne fait aucun effet, je souffre horriblement car les contractions sont de plus en plus intenses. Je le dis à la sage-femme mais elle me dit que « non je ne peux pas avoir mal puisqu’on vient de me poser la péridurale »… Une fois de plus, je semble la déranger et elle ne me croit pas !! C’est mon corps, je sais si j’ai mal ou non, c’est tout de même incroyable de ne pas être crue quand on souffre !!! J’insiste et elle finit par rappeler l’anesthésiste qui lui me croit, et confirme que la péridurale a échoué, le produit ayant rebondi sur le nerf. Deuxième pose entre deux contractions douloureuses, le produit fonctionnera cette fois-ci mais pour une heure seulement, de 22h à 23h. Mon fils étant né à 01h15 je vous laisse imaginer la suite car à aucun moment je n’ai été informée de la durée des effets de la péridurale et de l’éventualité que je sentirai tout passer, à l’ancienne … Sanglée sur ce lit à l’horizontale (ce qui paraît aberrrant pour faire naître un bébé) reliée à des machines et à une sage-femme absolument odieuse, sans plus aucun effet de la péri, voilà comment j’ai fini les dernières heures de mon accouchement. De plus, lors des cours de préparation à l’accouchement, on a dit qu’il y aurait deux personnes maximum en salle de naissance (une SF et une Aux puer), et là il y avait 4 personnes, dont 3 dont j’ignorais totalement le statut médical puisque personne n’a pris le temps de se présenter. Des personnes entrent et sortent sans frapper, sans décliner leur identité ou sans même un simple bonjour alors que notre corps est à la vue de tout le monde en partie dénudé. A un moment deux des femmes sans identité se sont permis des remarques sur mon initmité comme si je n’étais pas présente : « tu as vu ça ? moi je n’avais encore jamais vu ça ! » … La nudité et la pudeur des patientes n’est pas respectée et il y a des remarques déplacées qui n’ont pas lieu d’être ! Le travail avançait lentement, environ 1cm par heure, ce qui semblait agacer la sage-femme ! Elle n’était pas non plus disposée à répondre à mes questions pourtant peu nombreuses durant le travail. Je lui ai demandé ce qui se passerait si mon bassin était trop petit, et elle s’est contentée de dire sèchement « mais pourquoi il serait trop petit votre bassin ? » A un moment elle a regardé sa montre et nous a dit « Bon je vais aller manger parce que j’ai pas que ça à faire! » Un comble pour une soit disant professionnelle qui est censée vous accoucher … De 23h30 à 01h15 mes douleurs sont devenues de plus en plus atroces, je ne m’attendais pas à une telle douleur, je ne maîtisais plus rien sauf la respiration que j’avais apprise aux cours de préparation. Là encore je n’ai pas été respectée, la matronne revenue de son dîner m’a fait comprendre sur un ton très autoritaire que la tête poussait et qu’on était à 1/2heure de l’expulsion donc il fallait oublier toutce que j’avais appris aupravant pour appliquer sa méthode. Les 4 se sont mises à me dicter en même temps leur façon à elle de respirer ou de pousser, sans aucun soutien, aucun encouragement, juste des informations contradictoires en me hurlant dessus. Quelle douleur, et rien d’apaisant autour, une position gynécologique imposée jambes écartées sous une lumière vive, avec des femmes censées vous aider mais qui vous crient dessus, aucune bienveillance, aucune empathie, rien ! C’est dans ce contexte que j’ai osé demander si j’allais avoir une épisiotomie et la sage-femme a alors répondu « mais c’est déjà fait! »… Un geste imposé, sans aucune discussion ni aucun consentement préalable ! J’ai l’impression d’avoir été trahie, découpée dans ma chair pour que ça aille plus vite, pour les arranger eux, parce qu’ils n’ont pas de temps à perdre … Là on est complètement dépossédées de notre  propre corps, ces instants nous sont volés à jamais, et aujourd’hui encore je porte cette cicatrice physique et psychologique, je me sens mutilée. J’estime que nos corps et nos âmes méritent un peu plus de considération et de respect, après tout c’est nous qui donnons la vie, non ? Lorsque la douleur a été au paroxysme, que la tête de mon bébé s’est engagée et que je voulais que tout s’arrête tant la douleur est aigüe, terrassante et irrationnelle, la sage-femme a prononcé cette phrase que je n’oublierai jamais : « Il y a un problème, il y a un problème … » On s’est regardés mon conjoint, les 3 autres femmes et moi avec inquiétude. La matronne a laissé passer quelques secondes qui ont paru des heures et a lancé un « c’est bon la tête va passer! »… Hillarant, très adapté à la situation, il fallait rire en plus ? Ce genre d’humour n’a pas sa place dans un moment pareil et c’est une honte d’être traitée ainsi dans un hôpital. Après cet épisode d’humour très déplacé, il restait encore les épaules de mon fils à faire passer, alors j’ai hurlé de toutes mes forces pour expulser cette douleur et aider mon bébé à sortir. Une des femmes a osé me dire « arrêtez de hurler vous allez faire peur à la maman d’à côté »… En plus on nous culpabilise, c’est révoltant d’être traitée ainsi dans un moment pareil ! Mon bébé arrive enfin et je peux le serrer dans mes bras, occultant tout le reste, je pleure en disant « Mon bébé, c’est mon bébé ! ». Il est bien au chaud tout contre moi, très calme, il me regarde et respire l’odeur de ma peau. Je l’aime tellement, c’est mon fils et il est enfin là ! Je tremble de froid et de fatigue, on me l’enlève déjà; moi qui allais très bien en arrivant, j’ai contracté un virus à l’hôpital et j’ai 39°5 de fièvre donc bébé part pour des examens, il me manque déjà, il n’a pas pu avoir sa tétée d’accueil comme je le souhaitais. Le placenta est expulsé entier dans le quart d’heure qui suit la naissance (je l’ai lu dans mon dossier). On me recoud la coupure de l’épisiotomie à vif …

Et j’ai droit à une révision utérine, manuelle, alors que mon placenta était entier !! C’est une douleur insupportable, cette main et ce bras dans vos entrailles qui semblent tout arracher de l’intérieur … « vous ne pouvez pas avoir mal, vous avez eu la péridurale » Décidéménent rien ne m’aura été épargné dans cet hôpital archaïque. Pourquoi tant de violence et d’irrespect envers les femmes ? On me ramène mon fils deux heures plus tard et enfin il, peut téter, allaitement maternel 100% réussi et qui durera 18 mois, et ce n’est pas grâce aux conseils que j’ai eus, contradictoires une fois encore, que j’ai réussi mon allaitement, mais grâce à ma seule volonté. La garde de la matronne se termine bientôt, elle me ramène dans ma chambre, veut vérifier avec sa collègue si je sais encore uriner, c’est le protocole, elles me regardent avec insistance assise sur les toilettes, il n’y aura pas une goutte, dans ces conditions ! Elles préfèrent aller voir le bébé, puis elles quittent la chambre, sans même un au revoir. Je ne reverrai jamais cette femme indigne de porter le qualificatif de sage, j’espère vraiment qu’elle a changé de métier depuis. J’ai croisé plus tard une de ses collègues dans un supermarché, elle m’a avoué que sa collègue en avait ras-le-bol des gardes de 24h … Merci de nous avoir gâché l’un des plus beaux moments de notre vie. Je ne reviendrai pas sur tous les détails du séjour qui a suivi tout aussi irrespectueux, 9 jours d’enfer, mon bébé ayant eu l’ictère du nourrisson et pour moi un virus inconnu, il a été placé d’officice en unité Kangourou avec les prématurés alors qu’il n’avait que 14 jours d’avance. Un matin il a été piqué 12 fois sur son petit bras parce qu’une étudiante qui ne savait pas faire les piqûres s’est acharnée sur lui … Les bébés et leurs mamans méritent le respect dans ce moment unique qui aurait dû être joie et douceur et qui s’est transformé en un moment de tristesse et d’amertume, tout cela parce que des personnes n’ont pas été à la hauteur de leur statut d’humain alors qu’on leur a donné toute notre confiance du fait de leur statut médical. Cet instant magique devenu une expérience traumatisante je ne souhaite à aucune femme de le vivre; j’attends mon deuxième enfant dont le terme est prévu pour le 28 janvier et 10 ans plus tard j’espère cette fois-ci une naissance respectée. Merci de m’avoir lue.

– Héloïse

#322 – Un accouchement volé – novembre 2009

7 Jan

Je vous remercie de nous permettre un moyen d’expression quant à ce sujet mal maîtrisé qu’est l’écoute des mamans.
J’ai 34 ans, à nouveau enceinte depuis un petit mois. Mon premier enfant a 4 ans aujourd’hui. Il s’appelle Enzo et l’accouchement a été une réelle épreuve, pour moi, mais aussi pour mon compagnon qui se sentait impuissant et interdit face à notre gynécologue.

2009 : Début de grossesse en février
J’ai des soucis de santé qui posent de vrais risques pour moi et mon enfant de l’ordre génétique. Pour être plus claire, j’ai un déficit en Protéine S sur le facteur V de mes gènes. Ce qui entraîne des complications au niveau de ma circulation sanguine.
Mon gynécologue a fait un bon suivi, prise de sang toutes les semaines dès le troisième mois et piqûres d’anti-coagulants 2 fois par jour, depuis mon 6ème mois de grossesse jusqu’à la fin de mon retour de couches, bas de contention, etc.
Ma grossesse s’est très bien passé, j’étais sereine en plus car j’étais suivie aussi par une jeune sage-femme hypnothérapeute et sophrologue, avec laquelle j’avais fais un réel travail de projection.
Cette sage-femme travaille dans la même structure que mon gynécologue de l’époque.
Mes problèmes de santé me classant dans les « hauts risques » voir limite « à très hauts risques », mon gynécologue a changé d’attitude avec moi dès le 7ème mois de grossesse, voulant me préparer à un accouchement déclenché. Car dans sa tête, ce ne serait pas autrement.
J’ai essayé de discuter avec lui lors de cette consultation, de lui expliquer que si aucun soucis médicaux ne venaient contrarier le bon déroulement de la fin de grossesse et le jour J de l’accouchement … de laisser les choses se faire d’elles-mêmes. Je refusais d’être en situation de “sur-médicalisation” et je sentais déjà que cela en prenait le chemin.
Il m’a fait comprendre que je ne pourrais pas maîtriser mon accouchement.
Cela m’a toujours heurté, car même si cela se passe mal, on doit pouvoir rester les premières actrices de nos accouchements.
Ma grossesse s’est très bien passée, jusqu’à une semaine du terme, où là, je sentais vraiment mon gynécologue en panique quant à mon déficit sanguin. Et moi qui était sereine, prête dans ma tête au travail, mon gynécologue m’a épuisée physiquement sur cette dernière semaine, et stressée.
Les discussions étaient de plus en plus tendues avec lui, car moi je ne voulais pas déclencher le travail et je ne voulais pas non plus de péridurale.
Il a commencé par me culpabiliser en me disant que j’étais une irresponsable de ne pas vouloir écouter et obéir à ses prédications. J’ai plus ou moins cédé …
Je m’explique :
La dernière semaine, il m’a fait descendre à B. 2 fois par jour pour faire monitoring et décollement des membranes une fois par jour. A cette époque, j’habitais sur les hauteurs à 30 minutes de B. Les deux allers-retours me prenaient donc deux heures par jour et m’ont littéralement épuisée.
Moi, qui était sereine jusque là, c’est le stress qui a pris le dessus, car plus les jours avançaient et plus les décollements de membranes me faisaient souffrir et devenaient dangereux.
Le terme était prévu pour le 5 novembre, le 2, mon gynécologue n’a pas voulu me laisser repartir chez moi car je commençais à faire des hypertonies au lieu de faire des contractions. Il a demandé aux sages-femmes de me coller une languette pour déclencher le travail.
J’avais déjà la vulve en feu à cause des décollements répétés tout au long de la semaine et ce “truc” n’a rien arrangé.
Et puis, franchement, rien que les décollements de membranes sont une épreuve en soi car c’est extrêmement douloureux, la sage-femme qui le pratiquait me disait que cela donnait de “l’amour au col”. Je sais que c’était pour me rassurer qu’elle me disait ça mais j’avais juste l’impression de me faire fouiller comme une vache, “alors tu parles d’un amour, toi” !! Rien de plus, ni rien de moins !!! D’ailleurs, je subis encore, 4 ans après, des problèmes réguliers d’irritations et de démangeaisons importantes depuis ces mésaventures.
Les sages-femmes, le jour de mon accouchement ont vraiment pris un rôle primordial pour nous, car elles n’étaient pas en accord avec le gynécologue quant au bon déroulement de mon accouchement.
Elles m’ont expliqué que cela n’aurait pas dû se passer comme ça, étant donné que nous allions bien, mon fils et moi.
Et les hypertonies que je faisais étaient dues aux décollements de membranes trop répétés et qui n’avaient pas lieu d’être. Ce n’est d’ailleurs pas elles qui me les faisaient.
Deux heures avant d’entrer en salle de travail, mon compagnon et moi avons vu notre gynécologue et cela s’est très mal passé. Je lui ai dis que je n’étais pas contente de me voir aussi stressée et que je me sentais extrêmement fatiguée pour ce qui m’attendait. Nous nous sommes engueulés, il m’a dit que, de toute façon, je n’étais pas médecin et que ce n’était pas à moi de décider de la bonne marche de mon accouchement ! J’en ai pleuré et lui ai répondu que dans la mesure où tout se déroulait normalement je devais rester maitresse de mon corps et de mon évènement.
Lors de cette altercation, les sages-femmes m’ont soutenues dans mon épreuve. Elles se sont opposées au gynécologue, en expliquant tant bien que mal que rien ne justifiait une telle prise en charge.
Elles m’ont d’ailleurs soutenues jusqu’à la fin car elles m’ont évité la césarienne.
Je suppose que le stress a beaucoup bloqué le travail car malgré le déclenchement, mon col ne s’ouvrait pas, ce qui stressait mon gynécologue.
A cinq heures de travail à 3 cm d’ouverture, j’ai cédé pour la péridurale car j’étais épuisée. Mais la dose a été mal dosée, j’avais la jambe gauche comme celle d’une poupée de chiffon et ressentait tout de l’autre côté. Au bout de huit heures passées à 3 cm, le gynécologue commençait à faire pression sur les sages-femmes pour qu’elles me transfèrent en bloc pour une césarienne.
Elles ne me l’ont pas dit à ce moment-là pour ne pas me bouleverser car j’étais très en colère après lui et il ne valait d’ailleurs mieux pas qu’il se pointe dans la salle d’accouchement !
Elles lui ont tenu tête et au bout de 10 heures de travail, toujours à 3, la plus ancienne d’entre-elles m’a fait prendre une position hyper inconfortable pour accélérer le travail. J’ai tenu cette position pendant 2 heures de temps, mais cela a été efficace car Enzo est né à la fin de ces 2 heures … sans césarienne !! La péridurale m’a perturbée tout autant que le reste car les sensations étaient très étranges, du fait que je ne ressentais absolument rien du côté gauche et absolument tout du côté droit. J’ai juste déchirée un peu mais sinon cela s’est très bien fini pour nous !
Je ne remercierai jamais assez les sages-femmes présentes pour ce qu’elles ont fait pour nous. Elles ont rassuré mon homme, qui était un peu perdu face à la culpabilisation permanente dans laquelle nous plaçaient le gynécologue.
Car elles ont fait barrage face au gynécologue et elles ont fait preuve d’un grand savoir-faire et d’un grand professionnalisme.
Les gynécologues obstétriciens ont monopolisé l’accouchement !! Mais les sages-femmes ont des millénaires d’expérience en ce domaine et le fait que ce soit en général des femmes, elles savent ce que cela représente en terme de douleurs, en terme d’amour-propre pour une femme et en savoir-faire technique bien évidement !!
Car je tiens quand même à dire que les gynécologue hommes sont maladroits avec les femmes enceintes et parce qu’ils sont médecins, ils pensent avoir tous les droits. Mais, c’est notre corps qui ressent toutes les sensations et la nature est bien faite. Il faut faire beaucoup plus confiance en notre capacité à accoucher !! Certes, la médecine obstétrique a considérablement réduit les décès de mères et enfants lors des naissances Mais ils n’ont pas les connaissances requises comme peuvent les avoir les sages-femmes et ne justifie en rien cette prise de pouvoir de la part des médecins obstétriciens.
Alors, étant donné que les restrictions budgétaires réduisent le nombre de maternités en France comme ailleurs. Et que l’on se retrouve à plus de trois quarts d’heure d’une maternité et que du coup cela représente un risque non négligeable pour les grossesses. Qu’une femme et son bébé meurent parce qu’ils n’ont pas eu le temps d’arriver à la maternité est aberrant !! Tout aussi aberrant que la sur-médicalisation, je demande à voir des maisons de naissance éclore un peu partout et que ces maisons soient gérées avant tout par des sages-femmes. Et qu’elles n’appellent les obstétriciens qu’en cas de besoin médical !!!
J’avais fais un petit projet de naissance pour Enzo : Pas de péridurale, pas de position couchée sur le dos avec les pieds dans les étriers, de la musique douce, éclairage doux, … mais je n’ai rien pu faire de tout cela, rien n’a été respecté. Je demandais à marcher pendant le travail car je sentais que j’en avais besoin mais même ça on me l’a refusé.

Alors comme je suis à nouveau enceinte et que cela aura prit son temps, je ne souhaite pas revivre la même chose.

Même si je comprend mieux aujourd’hui la réaction de ce gynécologue et que je ne lui en tiens plus rigueur, je ne le reprends pas pour ma seconde grossesse et mon projet de naissance sera beaucoup plus pointu et sera anticipé avec les sages-femmes. Car je souhaite vraiment être mieux écoutée et pouvoir “accoucher” et non “me faire accoucher” !! La différence est énorme et j’ai toujours le sentiment de m’être fait voler ce moment !! Pendant un accouchement, on est fragilisée, c’est vrai !! Mais on est pas que fragiles … on est fortes aussi, comme jamais on ne peut l’être dans notre quotidien … merci aux hormones pour cela !!!

Voilà, j’espère que mon expérience pourra servir à faire évoluer les choses en ce domaine.
Je vous remercie de tout coeur de la parole donnée.

J’espère vraiment que cette action que je trouve très bien, apportera une vraie avancée permettant la reconnaissance des sages-femmes en milieu hospitalier avec un vrai statut propre, permettant de voir d’autres vocations naitre en ce domaine et augmenter le nombre des 22000 sages-femmes actuelles.

Je souhaite vraiment voir se développer les maisons de naissance au même titre que les maisons de santé. Nous avons réellement besoin de cette proximité pour l’accès aux soins, prodigués par les sages-femmes (qui ont les mêmes responsabilités pénales que les gynécologues obstétriques), aux suivis des grossesses, aux conseils et à l’écoute.

Nos sages-femmes (et sages-hommes d’ailleurs) sont formidables et il est temps de leur témoigner la reconnaissance qu’elles méritent. Enfin, je sais que la reconnaissance des familles leur est pleinement acquise malheureusement insuffisante …

Cordialement.
Laëtitia M

#309 Naissance de J. – Haute Savoie

28 Nov
Par où commencer? Le travail a commencé le soir vers minuit chez moi, 2 jours avant le terme et a été très supportable et rapide pendant un bon moment, j’étais tranquille chez moi sur l’ordinateur, sur mon ballon, plus tard j’ai rejoint mon conjoint dans le lit en me disant que si je n’arrivais pas à dormir j’allais le réveiller pour le grand départ à la maternité.
Bien briefée sur le fait « qu’un premier c’est long » nous sommes partis à la maternité peu après 4h (et comme ça j’ai laissé dormir un peu monsieur!)
Nous sommes arrivés à 4h30 et une gentille sage-femme nous a installés en salle d’examen, j’étais dilatée à 3 cm, les contractions étaient toutes les 2 minutes donc le travail avait bien commencé. J’ai rapidement perdu les eaux à 4h50 et là j’ai commencé à avoir du mal à gérer les contractions.

A 5h30 enfin quelqu’un est venu nous voir et j’ai demandé à aller aux toilettes et après un toucher de peur que ce soit une envie de pousser (5cm) j’ai eu le droit d’y aller, et d’y rester! J’ai été abandonnée dans ces toilettes desquelles je n’arrivait plus à me relever tellement les contractions étaient fortes.

Ensuite nous sommes passés en salle d’accouchement et je ne tenais plus du tout, je ne savais plus comment gérer la douleur et personne ne me disait quoi faire, on nous a juste laissés dans la salle tout les deux (trois!) et mon pauvre homme me regardait souffrir sans pouvoir aider.
On m’a proposé un bain mais j’avais trop peur qu’on m’abandonne dans un bain sans aucun accompagnement. Du coup j’ai demandé une péridurale.
Au vu de plusieurs témoignages, on dirait que l’on fait exprès de nous laisser souffrir encore un bon moment avant d’y avoir droit afin d’être reconnaissante envers l’anesthésiste même s’il n’est pas sympa!

L’anesthésiste ayant pris son temps arriva à 6h30, après 3 tentatives et une engueulade de sa part car « mon dos n’était pas facile », je retrouvais le sourire! Par contre je n’ai pas eu le choix alors qu’en cours de préparation on m’avait parlé de péridurale ambulatoire.
Il était 7h et j’étais à 9 cm et une nouvelle sage-femme se présentait: « N’ayez pas peur si je ne trouve pas tout tout de suite c’est la 1ère fois que je travaille ici »… ok c’est rassurant!
On a laissé le travail continuer tranquillement, sur le côté, j’étais un peu déçue car je ne sentais vraiment plus rien du tout, même pas mes jambes, mais je préférais quand même ça à ce moment-là.
J’ai donc eu droit à une aide pour vider ma vessie sauf que pour cela j’ai du me mettre sur le dos et bébé n’a pas aimé du tout.. Donc retour sur le côté pour moi plus oxygène dans le nez.
Encore un grand moment seuls seuls seuls, la sage-femme était au téléphone avec mon gynécologue.
Il est arrivé un moment après, il a constaté que bébé était assez bas pour tenter de pousser mais par contre que la position n’était pas idéale, elle regardait les étoiles.. Et après son épisode de baisse de rythme cardiaque il a décidé que nous allions faire ça au bloc césarienne au cas où, et tout de suite.

Chéri était allé boire un café j’ai eu peur qu’il ne remonte pas à temps! (Et oui personne n’est allé le chercher.. En même temps quand il n’y a qu’une sage-femme de garde)

Du coup, une fin un peu violente à mon goût, j’ai poussé 3 fois et ma fille est arrivée à l’aide du docteur, ses forceps et une épisiotomie.
Je savais même plus ce que je devais faire, le docteur parlait à la sage-femme mais pas à moi…
Il s’est même loupé la 1ère poussée avec les forceps (il manquait une pièce je crois …) et est parti en arrière, a failli tomber et a engueulé tout le monde (moi aussi?) parce qu’il manquait cette pièce..
Je crois que j’étais préparée tellement « zen » pour mon accouchement que ça m’a un peu trop bousculée …
Finalement je me dis que je suis contente d’avoir eu la péridurale vue la suite des événements!
Mon conjoint est resté prés de moi du début à la fin, un soutien  indispensable dans un moment pareil.

Notre petite J. est arrivée a 10h30, elle pesait 3,420 g et mesurait 50 cm.

Pour la suite, mise en route de l’allaitement pourrie aussi … Je pense que bébé n’a rien mangé jusqu’au 3ème jour où, vue sa perte de poids, les sage-femmes et auxiliaires de puériculture ont commencé à se poser des questions … Et se sont finalement occupées de moi, sans que j’ai l’impression de les déranger constamment. Seulement, mes seins étaient déjà dans un sale état… Moi j’avais très mal à ma cicatrice aussi…

Je ne sais pas comment mais je me suis accrochée. Même quand elles ont proposé un complément j’ai réussi à avoir un tire-lait et une seringue au lieu du biberon … Mais bon, bébé avait quand même déjà du mal à téter, et ce encore aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est leur faute mais je leur en veux beaucoup quand même. (Aujourd’hui à 5 mois je l’allaite toujours 2/3 fois par jour et c’est un vrai plaisir!)

Évidemment celles qui m’ont bien aidée ont mis la faute sur le manque de personnel.

Je suis désolée pour ça, mais une femme qui devient maman pour la première fois devrait être beaucoup plus accompagnée que ça.
Sans mon envie d’allaiter je serais sortie de la maternité déjà au biberon.
Sans mon envie d’accoucher par voie basse, je serai peut être allée directement en césarienne..

J’ai vraiment eu l’impression que j’aurais déjà tout du savoir faire avant d’accoucher et que c’était logique et évident pour tout le personnel mais pas pour moi. Et puis la phrase qui tue, à laquelle j’ai eu droit mille fois : « Le principal c’est que tout le monde est en bonne santé! »…
Heureusement je suis tombée sur une super sage-femme à domicile à mon retour à la maison qui a passée des heures et des heures avec moi.

Pour la suite, 3 mois après l’accouchement je pleurais encore quand j’en parlais et on m’a conseillé d’aller voir quelqu’un à Genève dans un centre périnatal car mon accouchement avait l’air de ne pas être « digéré » du tout. (J’habite à la frontière)
Heureusement en Suisse on se soucie un peu plus des mamans et en 2 séances c’était réglé, nous en avons conclu principalement que je n’avais jamais eu peur de l’accouchement durant toute ma grossesse et au final j’ai eu très, très peur sans forcément l’exprimer. (D’ailleurs, je crois que dans mon récit on ressent plus la solitude et l’incompréhension que la peur.)
Il y avait aussi tout un mélange de sentiments ressentis en même temps qui avait été très dur à gérer.

J’espère que si j’ai un deuxième enfant cela se passera mieux!
Merci de m’avoir lue.
Sophie

#305 Accouchement déclenché mal vécu‏, Nancy, 2010

25 Nov

J’ai « accouché », oui je mets les guillemets car pour moi, je n’ai pas mis au monde ma fille, mais on me la sortie du ventre, en juillet 2010, à Nancy.

On dit c’est le plus beau jour de votre vie, or pour moi ce ne fut pas le cas, le plus beau moment, c’est lorsque j’ai pu avoir ma fille contre moi et l’allaiter.
Ma grossesse s’est bien passée, mis à part chevilles gonflées en fin de grossesse due à la rétention d’eau… Mon terme était prévu début août, mon gynécologue qui me suivait partait en vacances et me l’avait dit, malgré tout, lors de mon dernier contrôle, il a préféré déclencher l’accouchement, parce que j’étais gonflée à cause de la rétention d’eau. (Je me demande aujourd’hui si ce n’était pas parce qu’il partait en vacances la semaine avant mon terme) Je n’étais pas en danger, mon col était bien fermé, et ma fille en forme… Je ne savais pas, j’ai dit oui, et mon mari trouvait l’idée plutôt bien, car ça nous évitait le stress du départ à la maternité, tout était programmé! Il m’a donné RDV à la maternité un dimanche de juillet à 20h.
A 21h, on m’appliquait le gel pour avoir des contractions. Et on m’installa dans une chambre. « Prenez une douche, détendez-vous » me dit une sage-femme… J’ai pris une douche, j’avais mal dans les reins, mais je ne savais pas ce que c’était… Des contractions?? peut-être, peut-être pas… j’avais mal en continu (aujourd’hui je ne pense pas que c’étaient des contractions…)… Mon mari, impuissant fasse à cette douleur qui m’ennuyait, appela une sage-femme (ou infirmière) et demanda à ce qu’on me donne quelque chose pour calmer cette douleur, à 23h, on m’installa dans un « box », oui c’est comme ça qu’on appelle les pièces pour accoucher… comme les chevaux, hop dans un box, avec le foin… On m’a allongée, branchée, monitoring, tension  ….etc…
Les sages femmes ont alors pris la décision de m’introduire un produit dans les veines « Pour accélérer le travail » m’ont-elles dit… Je me laissais faire…
Puis on m’a fait la péridurale (ou avant) je ne sais plus, mais ce que je sais c’est que mon col n’était pas dilaté, ah, la, je n’avais plus mal dans les reins, je ne sentais plus mes jambes…
Et à partir de ce moment là, je n’ai plus eu de contractions… J’ai passé la nuit allongée, branchée, pourtant je n’était pas malade, je venais juste mettre au monde mon enfant…
A 7h du matin, mon col se dilatait un peu (quand même), ils ont pris la décision de me percer la poche des eaux…
A 10h30 mon col était enfin dilaté, on m’a demandé alors de pousser, j’ai le souvenir qu’une sage-femme m’ait appuyé sur le ventre et m’a fait mal, pour forcer (oui, toujours forcer…) le bébé à venir…
Mais rien n’y a fait, à 11h15 le gynécologue m’annonça très serein : « On va faire une césarienne, enlevez tous vos bijoux »… le monde venait de s’écrouler autour de moi, juste à l’annone de ces quelques mots… Pourquoi… ?? était-ce de ma faute, je n’ai pas su pousser comme il fallait, je mettais en danger mon bébé? toutes ces questions dans ma tête… sans réponse… j’ai eu une nouvelle fois à faire avec l’anesthésiste, on m’a mise sur un brancard, je pleurais… mais on ne s’en souciait pas…
Arrivée au bloc, j’étais encore plus inquiète, la panique m’envahissait, je pleurais, je n’arrivais pas à me contenir, les sages-femmes présentes près de ma tête, me mirent un masque, quelle idée, je ne respirais plus!! elles m’ont tenus les bras. Je n’ai que le souvenir du regard de mon mari sur moi, impuissant, et autant affolé que moi mais qui essayait tant bien que mal de me soutenir, de me rassurer…
J’ai été rassurée et lui aussi, quand nous avons entendu les premiers cris de notre fille… « ça y est!! elle est là!! Tu l’entends ? » me disait-il…
Puis, une sage-femme est passée avec mon bébé, dans la couveuse, en me disant : « Regardez c’est votre fille », j’ai vu la boîte passer, dedans une petite poupée yeux grands ouverts et pleins de cheveux sur la tête… Et mon mari suivre la boîte… il était midi. On ne me l’a pas posée sur moi, je ne l’ai pas embrassée, je ne l’ai pas sentie, je ne savais même pas si elle allait bien…
Je me suis retrouvée seule, on m’a recousue… emmenée en salle de réveil… j’ai dormi, à 13h30, je me réveillais, j’avais froid, très froid, à-coté de moi, un vieil homme qui avait du subir une chimio, en face une dame s’est mise à crier, avec un tube dans la gorge… où étais-je? Nous étions au moins 10 brancards les uns à-coté des autres… Et les infirmières, à-coté de moi, près de la fenêtre discutaient.
Tout de suite j’ai demandé une couverture, et on m’a mis le chauffage dans les jambes, puis elles m’ont appuyé sur le ventre… ça faisait mal… Mais tout ce que je voulais c’était voir ma fille. « Où est ma fille? et mon mari?? Quand puis je la voir? » questions que je ne cessé de poser aux infirmières… les réponses :  » vous aurez tout le temps de voir votre fille après, vous avez toute la vie; elle doit aller bien, on ne sait pas. »
Je pleurais, je voulais savoir, je voulais la voir, la toucher, la sentir, l’embrasser… J’ai pleuré jusqu’à 15h30 quand enfin, on m’a dit : « Vous allez pouvoir voir votre fille », on m’a alors emmenée au milieu de la pièce toujours sur le brancard avec un vieillard qui dormait encore à moitié, et une dame, tous 3 sur brancards, en travers…
Un jeune homme est alors passé devant la salle, une infirmière l’a interpellé : « T’es tout seul aujourd’hui? – oui , répondit il, aujourd’hui je suis le seul brancardier, là je suis en pause, je reviens après… »
J’ai attendu, à 16h enfin, ce jeune homme est revenu, « C’est à qui le tour, qui dois je emmener? » j’ai tout de suite crié « MOI!! » … il vérifia sur nos brancard, et dis « Non, c’est au tour de Monsieur », j’ai cru que j’allais devenir hystérique… « Je veux voir ma fille!!! Emmenez-moi en premier, ça fait depuis 13h30 que je le demande », alors l’infirmière est intervenue, et a dit au jeune brancardier de m’emmener…
On a pris l’ascenseur, je suis rentrée dans une chambre, où il n’y avait personne, j’ai failli encore pleurer, quand soudain à peine le brancardier parti, la porte s’ouvrit, c’était mon mari, et ma fille !!!!! Quel soulagement, qu’elle était belle!!! Tout allait pour le mieux pour elle, et là ce sont non plus des larmes de tristesse mais des larmes de joie qui ont pu s’échapper de mes yeux… On me l’a mise au sein, j’ai adoré cet instant, le plus beau de ma vie…
Malheureusement, les heures de repas pour elle ne se sont pas bien passées, car les auxiliaires stagiaires ne me mettaient pas ma fille correctement au sein, j’ai eu tout de suite des crevasses douloureuses, et ma césarienne me faisait souffrir, j’ai du arrêter l’allaitement, avant les premières montées de lait… Mon séjour n’était pas des meilleurs, j’avais été tellement déçue par l’équipe médicale que je n’avais plus confiance, je dormais mal (les sages-femmes avaient leur bureau en face de ma chambre, et bien sûr n’étaient pas discrètes)…
Bref, une expérience comme je n’en souhaite à personne… Je n’ai pas accouché de ma fille, j’en garde des « séquelles » psychologiques et physiques. J’ai voulu témoigner, car je suis enceinte du deuxième aujourd’hui (un petit garçon), je dois accoucher pour Noël, dans une autre maternité (j’ai déménagé) mais ayant vécu une mauvaise expérience,  j’espère ne pas revivre ces moments là, je veux accoucher, et le plus NATURELLEMENT possible, sans me mettre en danger, ni mettre en danger la santé de mon bébé. Ce qui est certain, c’est que je ne me laisserai plus faire comme ça a pu être le cas il y a 3 ans…

#303 Naissance de T. – 2004 – Gironde

14 Nov

Pour notre 2° enfant, je continue le suivi avec mon gynéco habituel, mais par contre, échaudée par l’accouchement du premier, je me renseigne sur les différentes possibilités d’accoucher « autrement », je découvre qu’une maison de naissance est censée ouvrir avant mon accouchement mais lorsque je téléphone aux SF responsables, elles sont malheureusement moins optimistes que moi… Avec raison puisque la maison de naissance, censée ouvrir à la rentrée 2004, n’ouvrira finalement qu’en 2010… Donc, je n’ai pas vraiment de choix, je retourne dans la clinique où accouche mon gynéco, en me disant que cette fois, je suis plus armée que pour mon premier accouchement, je ne partirais pas si tôt, je ne me laisserai pas faire etc…
La grossesse se passe bien, aucun souci à signaler. Le jeudi, jour du terme, arrive sans aucune manifestation de travail. A la clinique où nous allons pour le contrôle « obligatoire », on nous fixe rdv pour un déclenchement le lendemain matin (vous comprenez, après c’est le week end, on ne sait pas qui sera là ou pas, autant déclencher, au moins on peut contrôler). Abasourdis, on ne dit rien mais, de retour chez nous, on prend le temps de réfléchir et on décommande finalement le déclenchement. Arrivés chez nous, une fois notre premier couché, je suis prise d’une frénésie de ménage. Mon mari, épuisé, va se coucher, mais je continue sans répit. Vers 22h, tout est fait, propre, rangé, agréable… Et là, les premières contractions arrivent, rythmées comme pour mon premier, mais beaucoup plus espacées. Bon, je vais prendre un bain bien chaud, histoire de voir si oui ou non c’est un vrai travail. Et je pense aussi à prendre un spasfon, histoire de ne pas attendre 5h à la clinique pour rien… Dans le bain, je ne sens plus rien, somnole et profite du calme de la maison. Vers minuit, je sors enfin de la baignoire et là je me rends compte que non seulement les contractions sont toujours là, mais elles sont plus rapprochées, plus fortes et je dois me mettre dans ma bulle pour les supporter… Ca y est, cette fois, c’est la bonne ! Je réveille mon mari, on charge les affaires dans la voiture (nous sommes à 1h de la clinique), on réveille notre grand pour l’amener chez mes parents et on y va. Sur la route, les contractions s’intensifient mais ça reste encore supportable.
On arrive enfin chez mes parents, mon mari installe le grand dans sa chambre, et on repart pour 1/2h de trajet. On arrive finalement à la clinique vers 2h du matin, le temps d’être pris en charge, il est 2h30 et je suis dilatée à 7cm. On me propose la péridurale que je refuse (je ne suis pas arrivée jusque là pour la prendre maintenant !). Mais voilà, il faut absolument un monitoring, et pour cela, on reste couché sur le dos pendant 1/2h. Or je n’arrive à gérer les contractions que debout, appuyée sur un lit ou un meuble. Durant tout le monitoring, la SF passe et repasse pour me demander si vraiment je ne veux pas la péri, si je suis sûre si… alors que je lui ai bien précisé que je voulais m’en passer ! En désespoir de cause, à la fin du monitoring, j’accepte la péridurale. Tiens, même anesthésiste que la dernière fois, qui ne prévient pas et râle parce que j’ai bougé au moment où il allait piquer… « non mais vous vous rendez compte j’aurais pu piquer à côté » mais cette fois, je ne me laisse pas faire et râle « et si vous m’aviez prévenue, j’aurais su qu’il ne fallait pas bouger, je n’ai pas des yeux derrière la tête pour vous voir ! » il bougonne mais arrête de me crier dessus. Ouf !
Forcément, dès que la péri fait effet, les contractions diminuent et s’arrêtent presque. Donc on augmente l’ocytocine. Mais cela ne donne rien. La SF passe, fait un TV, me dit que la poche des eaux n’est pas rompue « oui je sais, je ne veux pas que vous la rompiez » « ah oui d’accord, pas de soucis » mais je la sens qui gratte pince… Et sa collègue arrive « la poche des eaux n’est pas rompue ? Ben vas y  » « non la dame veut pas, j’ai essayé de le faire à la main mais ça ne marche pas ».. Merci le respect de la demande du patient !
Et puis vers 5h, la SF repasse « ah, vous êtes toujours à 8, on va augmenter encore un peu l’ocytocine comme cela vous accoucherez avant que j’ai fini mon service ». Peu après, j’ai envie de pousser, on appelle la SF qui commence à me dire « bloquez, poussez » je ne l’écoute pas, je me mets à pousser comme je veux, comme je le sens et mon bébé nait enfin, sans épisio, juste une déchirure.
Pour les suites de couches, je me débrouille seule, sans appeler personne, juste une aide soignante adorable qui vient souvent me voir pour discuter et me dit avoir accepter de s’occuper de plus de chambre juste pour pouvoir aussi s’occuper de moi et discuter un peu… Aprés 2 jours, je sens qu’il y a qqch de bizarre au niveau de la cicatrice de la déchirure. La SF à qui je le signale vient vérifier et « ah oui, on avait oublié une compresse, bon ben on va vous mettre sous antibio au cas où parce que là…. ».
En bref, un accouchement non soutenu par l’équipe (qui heureusement aura été plus absente que pour mon premier donc j’ai été plus libre de faire comme je le sentais), des suites de couches déplorables et un départ le plus rapide possible pour me retrouver enfin chez moi avec ma famille.

Premier accouchement : https://moncorpsmonbebemonaccouchement.wordpress.com/2013/11/14/302-naissance-de-s-2003-gironde/

Anonyme – 2010 – Hauts de Seine

7 Nov

J’ai accouché en 2010 dans les Hauts-de-Seine. J’ai choisi un établissement pour sa réputation d’être moins interventionniste que les autres (notamment un taux d’épisiotomie particulièrement faible par rapport à la moyenne). Ces informations étant difficiles à trouver et à démêler surtout pour une première grossesse (on n’y connait rien, après tout !), le temps que mes recherches aboutissent, j’étais enceinte de 4 mois. J’ai été placée sur liste d’attente, une place s’est libérée un mois plus tard. Jusqu’à 5 bons mois de grossesse, je ne savais donc pas où accoucher.

J’y ai vécu le suivi de grossesse de façon particulièrement dure : aucune écoute, aucune empathie de la sage-femme qui me reçoit. Je ressors démolie de chaque rendez-vous, ils me font perdre toute confiance en moi car elle ne répond à aucune de mes questions. Mon projet de naissance est mal reçu, bien que très basique. Je sens que la sage-femme me prend de haut. Elle me dit « le jour J vous aurez bien le temps de faire connaissance avec la sage-femme ! ». Le jour J montrera qu’elle avait tort…

Mon accouchement s’annonce avec 3 semaines d’avance. Première contraction à 3h du matin. Je les ai gérées chez moi jusqu’à midi, heure à laquelle mes contractions sont régulières et espacées de 4-5 minutes. Nous arrivons à la maternité vers 12h30. Pipi dans le gobelet, premier examen (dilatée à 1) et monitoring. On me propose le monitoring assise sur un ballon. Idée sympa mais comme ça marche mal, on doit revenir à la position allongée, plus douloureuse mais j’y reste peu de temps, tout va bien.

On me dit que je devrais rentrer chez moi et revenir plus tard. Je ne veux pas, alors avec mon mari je reste dans l’hôpital, je marche dans les couloirs et le jardin pendant 1h. Les contractions sont très douloureuses, elles me plient en deux.

Vers 14h – 14h30 (impossible d’être précise), on revient voir les sage-femme. Je leur dis que j’ai mal, elles me proposent de prendre un bain. J’accepte et j’y passe plus ou moins 45 minutes, en tête à tête avec mon mari, personne ne vient nous voir. J’ai mal, je ne pense qu’à ma respiration. Parfois je m’endors quelques secondes entre deux contractions.

Me sentant incapable de supporter la douleur plus longtemps, je demande à mon mari d’appeler la sage-femme dans l’idée d’avoir une péridurale. J’ai beaucoup de mal à sortir de la baignoire tellement les contractions sont proches. Je lui dis que « je sens que ça pousse ». Prise d’un doute, elle m’emmène en salle de naissance et m’examine. Dilatée entre 9 et 10 !

Elle a du mal à y croire. Moi, je comprends que je n’aurai pas d’anesthésie. Mon mari voit passer un éclair de panique dans mes yeux mais vite je me reprends : après tout, ça veut dire que c’est presque fini.

Il est 15h30 environ. L’heure de pousser ! La poche des eaux est percée après quelques poussées car elle semblait gêner la sortie de bébé. Ma fille nait à 15h40 en pleine forme.

J’expulse le placenta peu de temps après sur une dernière poussée.

Finalement, mon accouchement naturel a pu avoir lieu grâce à l’incrédulité des sages-femmes face à un premier accouchement aussi rapide : rappelons qu’il s’est passé seulement 3h entre mon arrivée à la maternité dilatée à 1 et la naissance, et qu’il se sera passé 12h entre la première contraction à la maison et la naissance.

En résumé, je n’ai eu que 2 examens du col, j’ai marché puis pris un bain en la seule présence de mon mari, j’ai accouché sans péridurale et en présence d’une seule sage-femme, très douce. Personne ne m’a dérangé, la sage-femme a lu mon projet de naissance quand j’étais dans le bain (a aucun moment je n’aurai eu le temps ni la disponibilité pour lui expliquer en direct !). Un accouchement que j’ai trouvé assez parfait, que j’ai vécu dans ma bulle, sans stress, comme envoûtée, j’ai laissé mon cerveau primaire tout gérer. Mon plus gros regret va évidemment au suivi de grossesse, ignoble. Mon second regret est d’avoir passé 5 jours entiers à la maternité alors que tout allait parfaitement pour moi et le bébé à part une jaunisse. J’aurai tellement voulu passer ces jours-là chez moi et auprès de mon mari… Le séjour à la maternité était déprimant.

La médaille de la phrase la plus horrible que j’ai reçue va à la gynéco chez qui je suis allée en rendez-vous un mois après la naissance. Je lui explique que j’ai accouché sans péridurale et que j’en suis très contente. Elle m’a répondu texto : « Tant mieux pour vous si vous aimez souffrir ». Une gynéco qui n’a donc RIEN compris à l’accouchement. J’ai mis deux ans à digérer cette remarque.

Anonyme

#259 Charlotte – Charente – avril 2010

20 Avr

Alors, le 1er avril il y a 3 ans a été le début d’une série de 4 jours dans la souffrance.
Je me réveille ce jour là à 5 h du matin avec des contractions douloureuses, je me lève, me fait une tisane, retourne essayer de dormir.
Dans la journée, les contractions augmentent en intensité et en nombre. Inquiète car étant enceinte de mon premier enfant et habitant à 3/4 d’heure de la clinique, j’appelle le service des sages femme. On me répond « Ne vous inquiétez pas, tant que vous pouvez parler, c’est que ce n’est pas ça. Vous ne serez plus capable de prononcer un mot quand les vraies contractions seront là! » Moi qui n’étais déjà pas rassurée (mère seule avec une séparation compliquée pendant la grossesse en plus de la peur qu’évoque l’inconnu d’un premier accouchement), ben là j’avais réellement les pétoches!
Dans la journée, les contractions augmentent et reviennent toutes les 12 minutes, ma mère m’emmène donc à la maternité. On m’ausculte, on me donne un suppo de salbumol.
Nuit horrible, des contractions qui se rapprochent et s’intensifient encore malgré le suppo.
Le lendemain, j’en ai toutes les 7 minutes, j’appelle et on me dit « Ben franchement, vous pouvez venir mais je vous pas ce qu’on va faire pour vous! »
J’y vais donc, on m’ausculte, on me garde la nuit en me faisant des injections de salbumol en me disant que c’est du faux travail, qu’il faut le stopper. Le lendemain on me faire sortir avec, encore une fois des suppo. Le gyneco me dit que s’ils n’agissent pas, c’est qu’il s’agit de vraies contractions.
Je rentre donc, les contractions reprennent encore plus intensément. Les suppo ne font rien, j’appelle la clinique, on me dit de prendre du spasfon et de m’asseoir dans la douche o.O
Je le fais sans résultat.
Le soir, les contractions sont espacées de moins de 5 minutes, sans appeler la maternité avant, ma mère m’y conduit donc. La sage femme m’accueille en me disant « Vous savez, vous n’êtes pas malade, vous êtes juste enceinte! Et puis un accouchement ça se fait dans la souffrance alors autant vous y faire tout de suite! » (tout ça non pas dans l’humour mais avec une forte agressivité).
Elle m’ausculte, va demander conseil au gynéco et revient en me disant « Bon ben on vous garde, vous êtes contente? »
Je passe une nuit horrible, je souffre. Durant la nuit, à deux reprises on me fait une injection de morphine. J’ai pas de chance, quelle idée d’accoucher le weekend de Pâques franchement!
Tôt le matin, on me branche sous monitoring en me demandant de ne pas bouger. Personne ne me donne de conseils sur les positions à adopter pour aider mon bébé à descendre.
Le matin on appelle le gynéco, il arrive en fin de matinée, à ce moment là je m’évanouis entre les contractions tellement la douleur est devenue insupportable! Je perds les eaux, elles sont brunes! Là on se décide à appeler l’anesthésiste pour me faire une péridurale.
On m’emmène en salle d’accouchement, à chaque fois que la sage femme m’ausculte, le gynéco le fait aussi, il ne semble pas faire confiance à cette professionnelle!
Mon col reste à 6cm, ne se dilate pas davantage. Le gynéco m’annonce « on vous emmène au bloc, on vous fait une césarienne » de façon froide. Je suis complètement paniquée, la fatigue, la douleur, le stress, tout ça n’a jamais été pris en compte par le personnel. Je craque, je demande si ma mère peut m’accompagner, j’ai très peur. On me répond simplement « non ». Je demande si j’aurai mon enfant tout de suite étant donné que je l’allaite. On me répond que je devrai attendre deux heures. Je demande alors que ma mère puisse s’en occuper pendant ce laps de temps, la sage femme me dit que ce sera le cas.
A la fin de la césarienne on me dit que tout s’est bien passé, or j’apprends deux jours après que j’ai fait une hémorragie!!!
A ma sortie du bloc, je demande à parler à ma mère au téléphone, on me dit qu’elle est partie alors que ce n’est pas vrai!
Quand je remonte, j’apprends qu’on a refusé à ma mère qu’elle prenne mon fils alors que j’en avais fait la demande!!! C’est mon fils merde!!!! Il est resté seul dans une couveuse pendant deux heures, ça n’a pas suffit qu’on le sorte de mon ventre sans que ça vienne de nous deux, qu’il n’ai pas pu bénéficier aussitôt du lait de sa mère, on lui refuse tout contact humain alors que sa maman l’avait expressément demandé!
Voilà, je pourrait aussi parler de la suite de mon séjour dans cette maternité, de l’équipe de nuit qui n’était pas du tout à mon écoute, mais je n’en finirais pas. Heureusement, j’ai le petit garçon le plus mignon du monde mais je garde un souvenir amer de cet accouchement qui est le seul que j’ai pu vivre. Je n’arrive même pas à dire que j’ai accouché, pour moi, on a sorti mon bébé de mon ventre, on ne m’a pas permis d’être actrice de cet accouchement, à aucun instant.

Charlotte G, Charente (16)