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#348 Karine, la naissance de joséphine en 2007

13 Fév

En mai 2005, le CIANE a transmis à la haute autorité de la santé (HAS) un dossier de saisine afin qu’elle fasse une étude sur l’évaluation des risques et codification de la pratique de l’expression abdominale dans la phase deux et trois de l’accouchement.
En avril 2007, cette dernière a fait paraître un communiqué de presse, après 10 ans de recherche, sur cette technique, dans lequel, elle a rendu des recommandations.
Son argumentaire tournait autour de trois points :
1) Il n’y a pas d’indications médicalement validées pour réaliser une expression abdominale. Le vécu traumatique des patientes et de leur entourage et l’existence de complications, rares mais graves, justifient l’abandon de cet usage.
2) Dans les situations qui nécessitent d’écourter la 2e phase de l’accouchement, le recours, en fonction du contexte clinique, à une extraction instrumentale (forceps, ventouse obstétricale, spatules) ou à une césarienne est recommandé.
3) Si une expression abdominale est pratiquée malgré les recommandations précédentes, elle doit être notée dans le dossier médical de la patiente par la personne en charge de l’accouchement, en précisant le contexte, les modalités de réalisation et les difficultés éventuellement rencontrées.

Pourtant, le 7 septembre 2007, soit cinq mois plus tard, j’ai subi cette pratique, pendant plus d’une heure, sans raison apparente, qui aujourd’hui me laissent des séquelles neurologiques soulagées par aucune thérapeutique. En effet, le jour de mon accouchement, une personne, missionnée par la sage femme en charge de ce dernier, est entrée dans la salle, muni d’un tabouret pour la surélevée et a appuyé, de tout son poids et de toutes ses forces, à chaque effort de poussées, le haut de mon abdomen, pendant 2 heures. Pour cela, elle s’est servie de ses mains, ses coudes et /ou d’un drap l’entourant.
Depuis 4 ans je suis assistée dans tous les actes de la vie quotidienne. Je ne peux plus m’asseoir et m’occuper de ma fille de 6 ans sans aide. Deux équipes pluridisciplinaires, spécialisées dans les algies pelviennes et périnéales, m’ont diagnostiqué des lésions sur les nerfs pudendaux, ilio hypogastrique inguinal, phrénique, vague et autres neuropathies des membres supérieurs associés à un syndrome polyagique diffus. L’expression abdominale a un lien prédominant avec les séquelles dont je souffre aujourd’hui d’après ces spécialistes. Je suis suivie en centre anti douleurs depuis lors. Il est certain qu’avant cet accouchement, je menais une vie tout à fait normale.
Bien évidemment, aucune trace de cette pratique n’apparait dans mon dossier médical malgré l’obligation qui en est faite par la Haute Autorité de la Santé.
Y figurent seulement ma fragilité psychologique au moment des faits car un an auparavant nous avions fait le choix mon mari et moi-même d’interrompre médicalement ma grossesse en raison de la trisomie 21 de ma première fille ; Prétexte souvent utilisé par l’équipe soignante pour se dédouaner de questions embarrassantes posées par mon mari ou bien par moi-même relatives à mes douleurs post accouchement et aux pleurs de notre fille au moment des repas et à la digestion. Il est vrai qu’il est tellement plus aisé de mettre sur le compte du psychologique pour expliquer les raisons de certaines douleurs inhabituelles après un accouchement, lorsque les mots manquent ou lorsqu’on se sent fautif ou bien peut-être que l’on a peur d’un contentieux.
Pour les ecchymoses sur l’intégralité de mon abdomen, les violentes douleurs ressenties en coup de poignard dans le bas-ventre côté droit, mes difficultés respiratoires etc. il m’a été répondu que tout était normal que mon accouchement s’était déroulé normalement, que je venais tout simplement de vivre un vrai marathon ; que les pleurs de ma fille qui buvait que 10 millilitres par biberon (ce qui faisait un sous total de 14 biberons par 24 heures), n’étaient qu’une question d’adaptation alimentaire et cela ne traduisait en aucun cas une souffrance de mon bébé.
Pourtant, après avoir fait une cyanose à 15 jours de vie, ma fille a été hospitalisée d’urgence, pendant plusieurs jours, pour une œsophagite sévère associée à un reflux Gastro-oesophagien. D’après les spécialistes du CHU, elle devait souffrir de cette pathologie depuis sa naissance. Elle a été soignée pour cela pendant 18 mois et a connu un régime alimentaire et position d’endormissement très particulier. Nous avons profité d’une légère accalmie après ces 18 mois de difficultés. Mais ce fut de courte durée, car peu de temps après, Joséphine s’est plaint de douleurs crâniennes, cervicaux brachiales, dorsales, pelviennes, périnéales et de douleurs dans la jambe droite. Si elle doit dessiner trop longtemps, elle ressent très rapidement des douleurs dans le bras droit l’empêchant de dessiner et colorier trop longtemps. Elle ne peut également faire de la trottinette car très rapidement elle ressent des douleurs dans la jambe droite.
Y a-t-il un lien de causalité avec l’expression abdominale ? Il semblerait que oui, d’après les examens passés, l’avis de certains médecins et le témoignage d’un ostéopathe que ma fille consulte. Il s’agirait de douleurs périnatales. Ils mettent en évidence la pression exercée sur le crâne de Joséphine lors de l’accouchement causée par l’expression abdominale.

Dans tous les cas, ce qui n’est plus à démontrer, c’est que de nombreux établissements de la naissance continuent à prendre trop souvent les dires ou actions des mamans pour des comportements hystériques ou anxiogènes. En l’espèce, il est probant, que l’équipe de mon accouchement et de son suivi a commis une grossière erreur en ignorant ou en minimisant notre inquiétude relative à mes douleurs et celle de mon enfant s’appuyant trop facilement sur une fragilité qui de surcroît était légitime, au moment des faits.

Aujourd’hui, pour avoir recueilli et lus plusieurs témoignages, via les forums autour de la naissance, je constate malheureusement et avec un grand regret que l’expression abdominale est toujours exercée, malgré la preuve de son inefficacité. Elle occasionne toujours autant de lésions sur le périnée et laisse à chaque fois un souvenir barbare et indélébile de l’accouchement pour les 2 parents : Sans écarter bien évidemment les risques encourus sur le bébé comme en témoignent de nombreux procès et spécialistes.
Pourtant, Juriste de formation, mon but n’est pas de porter cette affaire devant les tribunaux mais plutôt, au regard des éléments précités, utiliser mon énergie et mes compétences juridiques au profit d’actions visant à transformer les recommandations de la H. A S., en une interdiction formelle, voir légale de pratiquer l’expression abdominale. J’aimerais que les futures mères soient informées de cette technique barbare afin qu’elles puissent, le jour de leur accouchement, dire NON à l’expression abdominale ou du moins avoir le choix. Choix qui ne m’a pas été offert lors de mon accouchement.

Aujourd’hui, les procès ou bien les recommandations de cette autorité n’ont aucun impact sur certains acteurs de la naissance. Il est donc urgent d’agir.

Doit- on faire appel au quatrième pouvoir de la Vème république, pour essayer de mobiliser l’opinion publique et peut-être faire pression sur ces personnes ? Doit-on mobiliser le ministère de la santé ? Dénoncer certains hôpitaux ou cliniques qui continuent à couvrir leurs médecins ou sage-femme ignorant les recommandations de la haute autorité de la santé ?
Je ne sais pas mais ferais tout mon possible pour que cela s’arrête.

karine

Premier accouchement – Seine maritime – 2009

4 Déc

En 2009, il m’a été donné de vivre la plus belle des aventures, celle de porter et de donner la vie!!

j’ai toujours pensé que j’étais venue au monde pour devenir mère! Chose faite en 2009! Ce que je n’avais pas pensé c’était la manière dont j’allais être actrice pour le devenir.

Après une grossesse quasi parfaite ( une petite MAP d’un mois) la fin de ma grossesse arrive a grand pas… a mon grand désespoir… j’aurais bien signé pour 1 mois supplémentaire!

J’appréhendais néanmoins le jour J, le travail, la douleur…. je n’avais jamais été a l’hôpital, jamais cassé un membre, jamais eu de point de suture ect… comment saurais je accepter la douleur?

J’entendais tout autour de moi, ces femmes qui décrivent ce jour comme étant le plus beau mais le plus atroce de leur vie….

Ma MAP m’ayant empêcher de suivre mes cours préparation a l’accouchement, mon stress était au plus haut niveau en imaginant ce jour….

Le jour J patiemment attendu arriva! les fameuses contractions aussi!!!!!

Je me dis que ce jour, c’est le mien! qu’il faut être a la hauteur! c’est a la fois excitant et terrorisant…. au terme de ses contractions, j’aurais un magnifique petit garçon, je serais responsable de lui toute ma vie, 24h/24h – 7j/7j. J’ai beau y avoir mûrement réfléchi pendant quelques années avant de me lancer, j’ai encore la trouille!!!!

8h: les contractions sont la, irrégulières, douloureuses, parfois non. je prend un bain, m’active, fais le ménage, vérifie pour la 50eme fois la valise de mon bébé garçon, 10 fois la mienne… on est « prêt »…!!!

13h :on mange, je sens que la journée va être longue, je mange des féculents a contre coeur, j’angoisse et les douleurs me donnent la nausée.

15h, : je souffre vraiment, les contractions sont dans mes reins, je ne sais absolument pas comment les accompagner et pire je les considère comme une ennemie…

Nous partons pour la maternité. Apres examen la Sage Femme m’annonce fièrement que j’ai bien travaillé que je suis a 4. Je suis dépitée… j’y suis depuis 8h du matin… Elle me propose la salle de travail avec la péridurale, ou continuer a marcher.  J’accepte de continuer a marcher. Mais avant nous devons passer par la phase « monito »… Pendant 30 mn je dois rester allongée sur le dos, la ceinture tenant les capteurs sur mon ventre me serre de trop, la douleur est horrible dans mes reins, je crois que je vais vomir, je ne supporte plus les contractions ni les mains de mon homme qui ce posent sur moi… Il le faut cet examen est obligatoire… fin de mon supplice,  nous allons nous promener dans les jardins de la maternité. Accrochée au bras de l’homme de ma vie, je reste totalement muette tellement la peur m’envahie. Pourtant il est si bon de savourer de ces derniers moments a « 2 et demi » le soleil de cet fin septembre nous réchauffait  délicatement le dos.

A 17H30:  nous partons en salle de naissance, je suis a 6. On me propose la péridurale, je doute encore, j’en ai tellement la trouille… la SF me propose de repasser dans 30 mn! peut être que d’ici la j’en saurais plus!

2 femmes arrivent a ce moment la, elles hurlent, crient, pleurent, implorent… digne d’un film d’horreur! je suis seule, mon homme est parti fumer. Je remet mes vêtements, prends mon sac et décide de partir d’ici, je ne POURRAIS pas accoucher ici!

La SF me voit partir et me rattrape, je fond en larmes, j’ai peur j’ai mal, je suis terrorisée. Elle me rassure du mieux qu’elle peut, je retourne en salle de travail… Et craque pour la péridurale.

Mon homme reviens, l’anesthésiste arrive, pose sa péridurale et repart en me lançant « bon courage »…un de plus a me terroriser!

La péridurale commence a faire effet et les effets secondaires aussi… A commencer sur mon bébé, qui verra son rythme cardiaque descendre a 45, des SF qui arrivent en hurlant, se jettent sur moi et me retournent sur le coté comme une crêpe, sans rien m’expliquer et repartent….

J’ai commencé a trembler aussi et ce, jusqu’à ce qu’on me pose mon fils sur moi…

Je n’ai plus aucunes sensation, je suis anesthésiée du ventre jusqu’aux orteils, impossible pour moi de lever une jambe ou bien même d’essayer.

On me demande si j’ai un « projet de naissance », jusqu’à ce moment la je n’avais jamais entendu ce terme, on m’explique vaguement, la position pour accoucher, le peau a peau, la mise au sein ect.

A 1h,  la SF décide qu’il est temps de sortir ce bébé, allongée sur le dos on m’explique comment je dois pousser, on essais, je ne sens même pas mes contractions et je ne sais donc pas quand je dois me préparer et pousser… on me guide. C’est long, très long… 50 mn de poussée, une episio ( sans consentement) et on me pose mon bébé sur le ventre!

il est 1h50, mon fils pousse son 1er cri! il ouvre ses yeux et les plonge dans les miens! De longues longues minutes… il me découvre, je le découvre, nous nous découvrons tous les 3! Nous sommes à pressent une famille! Il reste en peau a peau quelques temps sur moi le temps de la tétée d’accueil, pas besoin de lui montrer,  mon petit bonhomme sait déjà faire comme un pro! On fini par me le prendre, l’aspirer, le nettoyer un peau et l’habiller.

A 5h30 du matin nous remontons en chambre et finissons notre nuit magique!

Quelques jours après, j’avais une sensation étrange, celle d’avoir subi cet accouchement. Je l’ai bien vécu, j’ai survécu! Mais intimement  (et pourquoi qu’après),  je me dis qu’on peut donner naissance a son enfant sans subir son accouchement mais en etant actrice de celui ci!

Si 2eme il y a, je veux que cette accouchement sois différent……et 2eme il y a eu!!!!!!

Nikky

Second accouchement – Aquitaine – 2013

28 Nov

E. est née fin mai 2013, un lundi, à 8h35. Du moins, le dit-on. Parce que l’heure exacte, personne ne l’a réellement vue au moment où effectivement, E. naissait. Je devais accoucher en plateau technique avec ma sage-femme libérale. Mon vrai désir était un accouchement à domicile, désir déjà éteint pour mon premier bébé faute de sage-femme dans notre région de l’époque. Mais elle ne les pratique plus et, de toute façon, j’étais trop loin de chez elle. Après un suivi de grossesse paisible et empli de respect autant que de confiance, nous étions sereins à l’idée de vivre une naissance tranquille, alors que nous avions plutôt vécu un traumatisme pour notre aînée. J’étais réconciliée avec ce corps qui ne semblait plus m’appartenir durant ma première grossesse. J’avais en tête la douceur et l’intimité qui m’avaient tant manqué la première fois. Mais parfois, les choses se passent trop vite…

A deux jours du terme officiel de la grossesse, ma petite princesse s’est dépêchée de sortir de mon gros bidon, emportant avec elle notre projet de naissance … mais sans nous rendre malheureux. Grâce à E., je sais aujourd’hui que je suis capable d’accoucher, que mon corps sait travailler et guider un bébé, que je n’ai pas besoin d’une péridurale pour supporter ni d’un guide pour pousser.

Début tranquille 

Si je veux raconter l’accouchement en lui-même, l’histoire commence lundi matin à 6h35 et se termine lundi matin à 8h35 (enfin, un peu plus tard avec la délivrance, mais passons). Mais en fait, l’histoire a commencé la veille, sans que je m’en rende compte. Des petits signes m’ont montré que j’allais accoucher, mais je n’ai pas su les interpréter. D’abord, dimanche après notre après-midi à la plage, je me sentais barbouillée. Pas nauséeuse comme d’habitude depuis près de neuf mois, mais barbouillée. Je n’ai pas mangé grand chose … Je me suis dit que j’étais « trop » pleine. Pas faux ! Ensuite, j’ai remarqué que mon chat me fuyait, elle qui d’ordinaire passe des heures à ronronner avec moi. On raconte que les chats sentent les changements hormonaux et mon chat, après avoir senti mes deux débuts de grossesse, a senti que l’accouchement se préparait et a voulu s’en tenir à l’écart. Moi, j’ai pris ça comme une bouderie. Dans la nuit, vers 3 heures du matin, je suis réveillée par ma vessie. Quand je reviens me coucher, je me désespère de n’avoir encore aucune contraction et me dis que mon rêve d’il y a plusieurs semaines, où j’accouchais le 27 mai, ne risque pas de se réaliser … je me recouche donc un peu dépitée. Mais avec, dans la tête, une sorte de certitude que quelque chose va se passer.

Il est 5 heures quand je me décide à me relever. J’ai des douleurs que je pense être intestinales. Bah oui, j’étais barbouillée, j’ai dû manger quelque chose de mauvais et je vais le sentir passer. Mais une fois aux toilettes, je me dis que ce sont peut-être des petites contractions de début de travail. Je me fais donc couler un bain, tranquillement, et préviens MariChéri que je crois être en pré-travail mais que tout va bien. « Ok, je me rendors alors. » Voilà.

Dans le bain, je compte une contraction toutes les 8 minutes. Elles sont faibles, ne me font quasiment pas mal, ne durent même pas 30 secondes. Je me désespère à nouveau et me dis que ça va passer. Je prends deux Spasfon et, effectivement, à 6h15 je ne sens plus rien. Limite en larmes, je me lève pour me sécher et aller me recoucher. Mais à peine sèche, une grosse contraction bien longue vient m’obliger à m’appuyer sur le mur. Je regarde l’heure : 6h35. J’attends la suivante. Elle débute à 6h45 et dure plus d’une minute. Elle m’oblige à m’intérioriser. C’est bon, je suis en travail.

Debout !

Je réveille à nouveau MariChéri, je lui dis que ce sera pour aujourd’hui, qu’il faut appeler C. pour déposer notre aînée, qu’il faut appeler notre sage-femme M. avant d’aller déposer la petite. Il peine à se mettre en route, je lui dis de se dépêcher un peu. Je prends ma to-do list de dernière minute et prépare tout entre les contractions. Ballon, coussin d’allaitement, sac de bébé, mon sac sans oublier la trousse de toilette sur le bord du lavabo, affaires de J. sans oublier la Boîte à Grande Soeur.

Pendant que MariChéri se douche, je réveille ma J. Je veux passer quelques minutes avec elle pour lui expliquer ce qui se passe. Il est un peu plus de 7 heures, et elle qui ne se lève habituellement qu’à 11 heures ne grogne pas en me sentant l’approcher. « Fini dodo Maman ? » « Oui ma nounette. Le bébé est en train d’arriver, tu vas aller chez C. On fait un gros câlin ? » « Oui Maman. Câlin bébé aussi. » Elle reste dans mes bras et j’accueille une contraction sans broncher. Je suis obligée de me couper du monde pour la supporter, mais je n’ai pas besoin de me lever.

Je me dis que tout est tranquille. Je respire comme je l’ai appris, je gère bien, je récupère parfaitement entre chaque contraction. Je parle à mon bébé, l’invitant à descendre, à ouvrir le col, à me guider pour que je l’accompagne sur ce chemin qui le mènera à mes bras. Je sais que Bébé est dos à droite, comme sa grande soeur avant lui, et qu’il risque de mal s’engager (et de compliquer sa sortie en regardant le ciel ou un côté) si je ne l’accompagne pas jusqu’au bout. Alors je garde la verticalité. Les contractions sont encore irrégulières et bien espacées.

C’est d’ailleurs ce que MariChéri explique à notre sage-femme M. quand il l’appelle. Elle lui demande alors de me poser une question : est-ce que j’accepte que la sage-femme de garde de la maternité m’ausculte à mon arrivée, afin de savoir si je suis avancée dans le travail ? Quand MariChéri vient me demander, il tombe en fin de contraction et je lui lance un « Attends ! » assez violent, que M. entend aussi. J’accepte d’être d’abord auscultée par la sage-femme de garde si M. préfère ne pas annuler ses rendez-vous pour rien (je ne le sais pas, mais elle décidera finalement de partir de chez elle immédiatement, à cause de ma réponse très vive qui lui fera dire que j’étais déjà pas mal dans la dilatation). Je doute d’être très avancée étant donné l’irrégularité des contractions, mais je ne culpabilise pas une seconde d’avoir demandé à M. de partir pour le plateau car je sais qu’elle ne râlera pas même si j’arrive dilatée à 3. J’ai l’impression que ça n’avance pas trop, je me mets à douter de mon état : suis-je vraiment en travail, en fait ?

Départ

Vers 7h30, MariChéri est enfin prêt et part déposer J. chez C. Je lui fais un dernier bisou et un dernier câlin, lui dis qu’on se voit ce soir, et je m’installe sur mon ballon qui attend, dans l’entrée, que nous partions pour le plateau technique. Je sais que nous serons attendus car M. va prévenir la sage-femme de garde que nous prenons la route. Je suis pleinement rassurée et j’ai repris confiance en mon bébé avec ce travail que je trouve tranquille.

Quand MariChéri revient pour que nous descendions ensemble, il doit être aux alentours de 7h45. Je prends une contraction particulièrement violente, je commence à ressentir le besoin d’émettre des sons alors je le fais (les voisins ? Je n’y pense même pas !). Sur les quatre étages qui nous séparent de la voiture, je ne m’arrête qu’une seule fois pour une contraction. Elle est largement gérable. Je continue de respirer, d’accompagner mon bébé, d’accepter le travail de mon corps. Je me laisse aller aux endorphines qui doucement me font quitter mon état de lucidité. Je me trouve incroyablement zen.

En voiture, je m’installe à la place passager avant. J’aurais préféré la banquette arrière, mais le ballon ne passe que là, donc il y reste. J’ai d’abord baissé le dossier de mon siège pour être semi-allongée, mais finalement je le redresse au maximum pour avoir le dos en angle droit avec mes cuisses : ça m’aide à respirer. A chaque contraction, je me suspends à la poignée située au-dessus de la portière et je chante une sorte de « Aaaaah » très grave, qui a pour but, je crois bien, de me saouler moi-même – avec l’aide des endorphines. Je n’y réfléchis pas sur le moment, mais je pense que je cherchais ça. En début de trajet, les contractions sont encore espacées et très supportables. Je tente de me couper du monde pour me permettre le lâcher-prise nécessaire. Je ne sais plus quelle heure il est, j’ai les yeux fermés la plupart du temps. J’ai éteint l’autoradio et je m’enferme le plus possible dans ma bulle, même si les virages, dos d’âne et ronds-points me perturbent énormément.

Accélération

Et puis vient une pause. Les contractions qui commençaient à se rapprocher viennent de s’arrêter. Je regarde la route, je vois qu’on franchit le panneau « Béarn des gaves » et je sais qu’on est encore loin du plateau technique. Il me vient à l’idée de faire demi-tour, mais en réalité j’attends le retour des contractions car je sais que je suis en travail, que E. sera du 27 mai. Peu après, c’est la reprise. En bien plus puissant. Je trouve les contractions horribles et je me dis que si c’est ça le début du travail, je dois être sacrément douillette. Les contractions me semblent extrêmement longues, elles sont bien plus intenses aussi. Ce n’est pourtant pas la douleur qui me terrasse, mais bien l’intensité. J’ai à nouveau les yeux fermés, je suis à nouveau enfermée dans ma bulle et je chante à nouveau. Je me sens shootée, les endorphines sont bien là, mon corps travaille très bien. Je sens pourtant comme une urgence à l’intérieur, comme une impression que ça va trop vite. Je dis à E. d’ouvrir son chemin mais de le faire un peu moins vite. Je lui demande de ralentir, mais je lui dis que je vais l’accompagner quand même de toute façon.

Nouvelle pause. E. m’aurait-il entendue ? J’ouvre les yeux, on a dépassé la moitié du chemin, on est dans la forêt. Mais combien de ces satanés virages nous reste-t-il à franchir ? Je n’ai pas le temps de réfléchir, une nouvelle contraction apparaît. Encore plus intense, encore plus longue. Et encore une autre. Elles s’enchaînent maintenant très vite et me semblent particulièrement intenses. La douleur n’est toujours pas ce qui m’impressionne le plus. « J’arrive pu à respirer ! » J’entre, sans le savoir, dans la dernière phase du travail et je pète un petit boulon (celui des 8 centimètres). J’insulte la voiture, les Béarnais qui ont construit ces « routes de merde », puis mon mari parce qu’il me semble qu’il prend « plus de virages que d’habitude ». MariChéri comprend à ce moment-là qu’il va falloir aller très vite, que je suis bien plus avancée dans le travail que je ne le devrais. Il accélère, roule à 120 quand il le peut, le plus vite possible le reste du temps. Il rattrape une voiture de gendarmerie et se colle à elle, puisque son conducteur roule également très vite.

Descente

Je sens mon bébé descendre. A la contraction suivante, une énorme sensation d’explosion entre les jambes et ce liquide chaud qui coule… « Je perds les eaux ! » Je regarde l’heure, sans savoir pourquoi : 8h12. Et la contraction suivante me fait dire que « ça pousse ! Chéri ça pousse ! » Je lui demande de s’arrêter sur le bas-côté, je lui dis que je vais accoucher dans la voiture. Il me répond que non, pas du tout, on n’accouche pas « dans la forêt » et surtout « pas dans les virages » car c’est trop dangereux. Il ne panique pas, mais il engueule le gendarme devant quand celui-ci vient à ralentir. Il a compris que l’urgence est d’arriver dans un endroit où nous serons en sécurité, où le bébé sera en sécurité. Nous avons compris tous les deux que j’accoucherai dans la voiture, qu’on le veuille ou non.

E. pousse un peu plus à chaque contraction. Elles sont intenses, très intenses. Je me laisse totalement aller pour accompagner le travail, comme M. me l’a appris. Je hurle, je hurle et je hurle. Je ne me contrôle pas du tout. Je ne suis pas moi-même. Je passe mon temps à hurler, à dire « ta gueule » à MariChéri qui me dit qu’on va bientôt arriver, à hurler encore. Je me suspends à la poignée au-dessus de la portière tout en tapant de toutes mes forces sur la portière pour faire passer les contractions. MariChéri ne me dit rien, mais il me trouve particulièrement impressionnante et puissante, hors de contrôle. Chacune de mes contractions me semble interminable, mais je sais que tout est bientôt fini.

A quelques kilomètres de l’arrivée, je hurle et j’ajoute que « ça brûle ». MariChéri a très bien compris. Bébé est posé sur mon périnée, il va l’ouvrir et sortir. C’est inéluctable. La brûlure est le dernier signal avant la sortie. J’accoucherai dans la voiture. Mon mari profite alors d’un arrêt du gendarme devant pour se mettre à sa hauteur, sur la voie de gauche (et tant pis pour les voitures qui arrivent en face) et ouvrir ma vitre : « Ouvre-moi la route, ouvre-moi la route, ouvre-moi s’il te plaît ! » A mes hurlements bestiaux et stridents à la fois, le gendarme comprend qu’il ne doit pas réfléchir mais agir. Gyrophare et deux-tons en marche, il nous ouvre la route jusqu’au rond-point de l’hôpital, où MariChéri lui fait signe que c’est bon, on est arrivé. Il ne le sait pas mais sans lui, j’accouchais au milieu de nulle part. Je hurle toujours, je veux me déshabiller pour laisser sortir mon bébé mais je n’y arrive pas. Je sens la tête bomber, je sens la brûlure augmenter, je sens que le soulagement est proche, mais je ne peux pas me déshabiller.

MariChéri garé en vrac devant la porte d’entrée de la maternité, il court chercher quelqu’un et je retire comme je peux mon pantalon et ma culotte. Je passe ma main entre mes jambes : les cheveux sont là, sur le crâne tout chaud. La contraction s’arrête et ça remonte. MariChéri revient me dire que quelqu’un va arriver, mais en me trouvant à moitié nue il se dit que ça va peut-être être trop tard. Il retourne en courant préciser que « ma femme accouche MAINTENANT », pendant que je lui hurle de rester avec moi, de récupérer le bébé. Je ne pense plus à rien, j’abaisse mon siège et me place, sans trop savoir pourquoi, dans une sorte de quatre-pattes en m’agrippant au dossier. J’ai le cul à l’air mais je n’ai pas vraiment le choix, en fait (au moins j’ai pas le sexe exposé avec les pattes en l’air, je suis dans la position qui me convient pour accoucher). Chaque contraction pousse un peu plus E. vers la sortie, je sens la progression de sa tête, je sens mon périnée s’étirer chaque fois un peu plus, je sens que je ne travaille pas dans le vide. Je suis d’une puissance incroyable, je m’accroche comme une cinglée au siège et je hurle.

La première personne hospitalière à arriver, dont je croise vaguement le regard en plein milieu d’une contraction, a un fauteuil roulant avec elle. Mais elle comprend tout de suite que ce sera inutile dans l’immédiat. Il me semble qu’elle me dit qu’une sage-femme va arriver. Moi, j’imagine que c’est M., mais elle n’est pas encore là. J’entends mon mari demander ce qu’il peut faire, mais je n’entends pas les réponses. Je hurle à nouveau, mon bébé est en train de sortir, ça y est ! J’accouche. Moi. Seule. Mon corps. Sans aucune autre intervention. Juste moi. Je suis en train de donner la vie, là tout de suite. Dans la voiture. Sur le parking. Je hurle. Pourtant je n’ai pas mal. Mais je hurle. J’ai envie, besoin aussi. Une sage-femme est arrivée, la tête sort. Gros soulagement. La contraction suivante ne se fait pas attendre et le corps suit. La sage-femme m’aide à récupérer mon bébé entre mes jambes, parce que je suis un peu paralysée : je n’en reviens pas ! « Quelle heure il est ? Mais quelle heure il est ? » demande quelqu’un. « Heuuuu 8h35. Non 36. Non 35 », lui répond-on. Je suis sidérée. « C’est la patiente de M. ? Wahou, bravo Madame ! » « C’est votre premier ? » Deuxième. « Le premier est arrivé trop vite aussi ? » Non…

« Félicitations ! Tenez votre bébé au chaud ! » Putain j’ai accouché ! J’ai accouché ! J’ai accouché seule ! Sans analgésie, sans guide, sans rien d’autre que mon duo avec mon bébé. Je retire mon tee-shirt et je prends mon bébé contre mon corps. Son cordon est toujours relié à moi, je le regarde respirer contre moi, je regarde ses yeux, je regarde entre ses jambes. C’est une fille ! C’est E.. Je la sers fort, je tiens les couvertures qu’on a mises sur nous pour qu’elle ne se refroidisse pas – il fait froid ce lundi matin, même si le soleil est là. Je lui dis qu’elle est arrivée un peu trop vite, mais qu’elle est merveilleuse, qu’elle a tout fait toute seule, qu’elle est géniale. Je lui souhaite la bienvenue pendant que son cordon est coupé. Je lui fais des bisous sur la tête.

Kidnapping

Quand elle est emmenée pour être mise à l’abri, j’ouvre les yeux sur ce qui se passe autour de moi. J’entrevois MariChéri qui pleure. Je lui dis de rappeler M.. Je veux M.. Je pense même, pendant une seconde : « Je dois accoucher avec M., c’est elle ma sage-femme ! » Je vois qu’une couverture a été placée sur le pare-brise et le manteau de MariChéri est sur la portière, pour que les gens ne voient pas ce qui se passait. Plusieurs personnes sont là, dont une qui me dit de me mettre délicatement sur le fauteuil roulant pour aller retrouver ma fille au plus vite. « Attention, vous avez le clamp sur le cordon, ne vous blessez pas les cuisses. » Je m’assois, on me couvre et on y va. Je ne sais pas où est MariChéri, j’imagine qu’il suit de près. Je veux mon bébé. Je ne sais plus si j’ai accouché, je suis perdue, je cherche ce bébé que je tenais dans mes bras à l’instant. J’ai envie de hurler son prénom jusqu’à ce que je le retrouve, j’ai envie de courir. Je ne suis pas encore dans mon état normal et je me sens vide autant que paumée. Mais putain, où est ce bébé que je viens de sortir de mon ventre ? Qui l’a emmené ? Je n’ai même pas vu le visage de la sage-femme !

Dans l’ascenseur, on me dit que j’ai été super, que si ça va vite c’est que ça va bien – je le sais, mais c’est bon de l’entendre. Mais que si ça va vite, si ça dilate vite, c’est encore plus douloureux. Je ne sais pas, je sais que c’était très intense, que j’ai tapé très fort la portière, que j’ai hurlé très fort, mais je ne sais pas si j’ai eu plus ou moins mal. Après tout, je n’ai pas de vraie référence. Je demande l’heure et j’ai du mal à croire qu’il est si tôt, que tout s’est passé si vite. Je me demande encore si j’ai bien accouché, en fait. On arrive rapidement en salle de naissance, je m’installe sur le lit et on m’amène E. en peau-à-peau. Je lui souhaite à nouveau la bienvenue. J’attends que la porte s’ouvre sur M., mais c’est MariChéri qui entre. Livide. Presque transparent. J’alerte le personnel, ils le font asseoir à la table à côté de moi et lui amènent un petit déjeuner. Je ne sais pas où il était passé et je ne lui demande même pas. Je n’y pense pas. J’ai retrouvé mon bébé, je l’inspecte car je me demande si c’est vraiment celui que je viens de faire naître, je la caresse, je l’embrasse, je lui offre mes seins.

Délivrance

E. va super bien. Elle crapahute vers mon sein droit et le trouve immédiatement. On me dit qu’il va falloir sortir le placenta et ça contracte presque tout de suite. Je suis stressée. On m’a mise en salle de naissance et je n’en ai que de mauvais souvenirs. On me regarde l’entrejambes sans cesse. On m’a même mis les étriers et je ne supporte pas – je lutte contre la crise de panique. Ca contracte tellement fort que j’ai l’impression d’accoucher à nouveau. Pourtant, le placenta est bien accroché. La sage-femme me menace d’ocytocine de synthèse plusieurs fois, faisant monter le stress et la panique, empêchant mon ocytocine à moi de faire son travail. Il s’écoule du temps, et encore du temps. On prend ma tension au cas où, mais ça va. On me demande si je me sens mal, mais je me sens incroyablement bien. Incroyablement forte. Incroyablement femme. Incroyablement mère. Je voudrais qu’on me foute la paix pour que je ponde tranquillement mon placenta.

En fait, j’attends M.. Je veux M.. Je veux lui montrer que grâce à elle, j’ai réussi. J’ai accouché. J’ai guidé mon bébé et je l’ai sorti. Seule. Quand on entend des éclats de rire dans le couloir, la sage-femme de garde me dit que « M. doit être arrivée, tiens ! » Ca a l’air de la détendre et de l’éloigner de l’ocytocine de synthèse. Du coup, ça me détend aussi. Et les deux contractions suivantes me font sortir le placenta. « C’était mon premier accouchement dans une voiture », me signale fièrement la sage-femme.

Ouf, ma sage-femme

M. ne franchit la porte que plus tard, et je suis soulagée de la voir. Je veux la serrer dans mes bras, mais j’ai mon bébé au sein alors j’attends que ce soit elle qui vienne m’embrasser. Elle prend ma température, « ça se fait avant l’accouchement, tu sais », précise-t-elle en riant. Elle reprend ma tension. Elle nous fait raconter ce qui s’est passé pour qu’on évacue au mieux. Trop plein d’émotions, de tensions, d’adrénaline. Je laisse parler MariChéri, qui a retrouvé des couleurs et est en admiration devant sa deuxième fille. Il confie son vécu et surtout son ressenti. « C. est monstrueuse ! Je veux dire, elle est puissante. Elle est incroyable. Elle a sorti le bébé ! Elle l’a sorti quoi ! Elle a tout fait toute seule ! Non mais tu te rends compte, le bébé, il est sorti juste avec C. ! J’ai tout vu. Elle est absolument géniale, c’est fou, c’est énorme, je sais pas comment elle a fait. [Se tournant vers moi] Oh putain je t’aime ! »

Il est aussi sidéré que moi. Lui qui avait pour seule référence les accouchements lisses avec expulsion guidée pour cause de péridurale. Lui qui était traumatisé par la ventouse et mon immobilité douloureuse de la première fois vient de me voir transcendée par un vrai travail puissant et une expulsion toute naturelle, seulement guidés par l’instinct, les hormones, le bébé, le corps. Il vient de me voir sortir notre bébé de plus de 3 kg sans aucune aide. Il vient de m’entendre hurler comme jamais je n’ai hurlé, il vient d’assister au plus intense des lâchers-prises qu’il n’a jamais vu dans sa vie. Il a vu ce que le corps est capable de faire, ce que le corps peut donner pour offrir la vie à un bébé, ce que le corps peut supporter, ce que le corps des femmes sait faire si on le laisse faire sans le perturber.

M. nous écoute, nous répond, nous dit qu’on est des champions. Il y a pourtant, en elle comme en nous, une certaine forme de frustration de ne pas avoir vécu ce que nous préparions depuis des mois. D’avoir dû abandonner ce projet de naissance que nous avions réfléchi ensemble. Malgré ça, ce qui vient d’arriver est fabuleux et nous le savons tous les trois. E. vient de me montrer que je sais accoucher, que je peux pleinement le faire, que mon corps laissé libre et avec lui-même sait accompagner un bébé jusqu’au bout. M. reste longtemps avec nous, elle fait le seul petit point de couture qu’il y a à faire sur mon périnée (« rien d’indispensable mais c’est pour que ça se remette droit plutôt que de travers », précise-t-elle, avant d’ajouter qu’elle « tremble d’émotion de ce qui vient de se passer »), elle assume en pointillé mais avec attention la surveillance post-accouchement de deux heures (en réalité, elle reste plus longtemps, mais il me semble à moi qu’il ne s’écoule qu’une dizaine de minutes), puis doit quand même repartir. Elle me sert dans ses bras, me fait promettre de la tenir au courant et de lui envoyer des photos. « Tu t’offres une magnifique revanche sur ton premier accouchement, bravo. Je le savais que tu étais une louve. » Elle a appelé R., la sage-femme libérale qui assurera mes suites de couches à domicile, pour lui dire qu’on rentrera à la maison dans la journée et qu’il faudra donc qu’elle me voie avant ce soir, qu’on la préviendra quand on quittera la maternité.

Vite et bien

Vers 12h30, on m’amène un plateau repas immonde, mais je mange parce que j’ai trop faim. Je dis à MariChéri qu’on va s’en aller peu après, qu’il faudra aller faire la déclaration à la mairie s’il veut éviter de revenir le lendemain. Lui a déjà prévenu nos familles et C. (qui lui a dit que tout se passe à merveille avec notre aînée). Vers 13 heures, MariChéri va habiller E. avec son premier pyjama que nous avions choisi ensemble. Le personnel n’avait pas pu lui faire couper le cordon dans la voiture, donc ils ont laissé un très grand bout pour qu’il le coupe à ce moment-là. La pédiatre qui a examiné E. pour donner son feu vert au retour précoce (« Vous faites les choses vite et bien, Madame. ») a exigé que soit pratiquée un examen pour vérifier qu’aucune infection n’est en cours. Mais on pourra quand même rentrer à la maison, nous sommes confiants. On nous propose de lui faire un bracelet à son nom, en souvenir, comme les bébés qui naissent en structure. On accepte, mais bien sûr on ne lui met pas : il est directement parti dans son livre de naissance à notre retour.

Et à 14 heures pétantes, pendant que j’appelle à mon tour C., pour lui dire qu’elle pourra passer nous ramener PetitBonheur après avoir récupéré sa fille à l’école, MariChéri part à la mairie déclarer la naissance. E. est là. Bien là. Arrivée en flèche mais comme une jolie fleur. A son retour, il refait un câlin à sa fille et une aide-soignante vient m’aider à me lever, contrôler que je ne fais pas de malaise, m’emmener aux toilettes vider ma vessie. On quittera finalement les lieux vers 17 heures, retenus à chaque porte par le personnel qui veut savoir qui est « la patiente de M. qui a accouché dans la Clio » puis par un couple avec qui nous avions suivi la préparation à l’accouchement. Leur bébé est né le jeudi d’avant, ils profitent de la maternité encore un peu (il n’y a pas d’aîné qui attend à la maison) et M. est venue leur rendre visite après nous avoir vus, elle leur a croqué un peu notre aventure… nous finissons de leur raconter, avec quelques détails. Ils sont impressionnés et rassurés d’avoir connu un accouchement plus long – bien plus tranquille, du coup. Je réalise ce qui s’est passé. Je comprends que j’ai vécu quelque chose avec une intensité bien plus grande que ce qui aurait dû être. Mais wahou… j’ai accouché. On ne m’a pas volé ce moment en estompant mes sensations et en maltraitant la tête de mon bébé.

Oui, j’ai accouché. Pour de vrai. Sans l’aide de personne. Juste avec la préparation de M., juste en écoutant mon corps et en accompagnant mon bébé. Juste sans m’opposer au travail – sans m’allonger, sans être perturbée par des monitorings ou gestes intrusifs. J’ai juste accouché. Et putain, qu’est-ce que c’est puissant. Qu’est-ce que c’est génial. Qu’est-ce que ça donne comme force. J’ai accouché. Pour de vrai. Merci M. Pour tout ce chemin, ce travail, cette préparation qui n’est pas vaine malgré notre « rendez-vous raté ». Merci MariChéri. De n’avoir pas paniqué, d’avoir piloté comme un chef, de nous avoir mis en sécurité.

Je ne garde pas de souvenir douloureux, contrairement à mon premier accouchement qu’on m’a volé et analgésié. Mais cette puissance et cette intensité du corps, cette sensation unique quand le bébé ouvre le périnée petit à petit. La puissance que cela m’a donné à moi. L’intensité des émotions proportionnelle à l’intensité du travail accompli. L’adrénaline de la fin, après les endorphines qui m’avaient permis de m’évader. Tout ce qui fait partie du processus naturel de l’accouchement, que j’ignorais à cause de ma péridurale posée à 5 centimètres la première fois (pourtant « bien dosée » puisque je sentais les contractions), et que j’ai vécu là sans m’en rendre compte sur le coup. Les paliers que j’ai franchis sans le savoir sur le moment, mais parfaitement identifiables avec un peu de recul. La sidération d’avoir mis ma fille au monde moi-même, sans intervention, alors que la veille encore je m’en croyais parfaitement incapable. Alors que l’équipe de la maternité où j’avais eu mon aînée m’avait convaincue que j’étais incapable d’accoucher sans péridurale et instruments. Là, j’ai la certitude que mon corps sait faire, que je sais faire, que je sais accepter et accompagner le travail. La force dont je me suis sentie envahie, que je garde toujours et que je sais désormais être la mienne. Cet accomplissement non pas de notre projet de naissance, mais de notre désir de vivre ce moment intensément et sans intervention non nécessaire. Cet accomplissement de moi-même, quelque part. Cette expérience unique, à jamais gravée dans nos esprits. Cette image fabuleuse de sa femme donnant naissance à son bébé dans la puissance la plus primaire, à jamais inscrite dans la tête de MariChéri.

Je pense que ma terreur de me rendre en maternité, à cause de mon premier accouchement,  n’est pas innocente dans l’accélération brutale du travail et la naissance de ma deuxième fille en voiture.

Cette structure est aussi responsable de mon choix de ne pas être hospitalisée pour ce deuxième bébé. Je récupère donc de l’accouchement tranquillement dans mon lit et l’intimité de notre foyer. Ma fille aînée rencontre sa petite sœur dans la douceur de son chez-elle. Tout semble couler de source et la magie est au rendez-vous. Je suis vue tous les jours pendant la première semaine par deux sages-femmes libérales avec qui le courant passe très bien. Je vais très bien. Je me construis comme maman sans être dans l’oppression d’un service (in)hospitalier. Ca n’a pas de prix. C’était la meilleure idée de toute notre vie de famille.

Anonyme

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Lien vers le récit du premier accouchement : #122 Premier accouchement – Picardie – 2011

Marylene – naissance d’olivia – 71

4 Oct

samedi 29 juin, on avait passé une super journée en famille, à faire les derniers achats etc a 17h roo une contraction…puis une autre et ce a 5 minutes…et pendant 2 heures du coup 2 spasfons en rentrant oh! ça passe a 3 minutes… Zhom part chercher un mcdo a Milo afin d’aller chez mes parents pour qu’on aille juste faire un monito… au cas ou lol
Arrivé a l’hosto on me fait un monito et on décide d’arrêter le travail afin de me transférer a Dijon le lendemain pour une meilleure prise en charge.
Sauf que depuis qu’on m’a injecté le Loxen je suis passé a 2 minutes et ça contracte sur plus d’une minute… Du coup on appelle en urgence le SAMU pour me transférer en espérant que je n’accouche pas dans l’ambulance…
On rigole bien tout le long du trajet, mon col apparemment a légèrement bougé mais pour un 2ème ça peut aller vite donc on se dépêche.

J’arrive a Dijon a 2h30, le dimanche et là par contre j’ai cru vivre un cauchemar… 3 personnes m’ont sautés dessus et j’ai eu le droit en pleine contraction à un TV, une prise de sang et une prise de tensçon… j’ai hurlé de douleur… là par contre le travail a été stoppé quasiment net… l’ambulancière engueule littéralement l’équipe médicale qui la fout dehors… comme je ne contracte plus on me fait repasser une énième écho pour voir le poids de bébé, la quantité de liquide et mon col malgré que j’avais eu tout ces contrôle le lundi d’avant… je monte en chambre…

Le dimanche on m’explique que comme c’est le week-end ils ne m’aideront pas a relancer le travail…je ne verrais personne… je passe la journée sur le parking avec Zhom..
Lundi matin, nouvelle équipe qui veut laisser une chance a bébé de venir seul, on tente un décollement de membranes mais ma cicatrice empêche un touché correct… je passerais ma journée a marcher sur le parking, à monter les escalier et on tente de capter des contrax sur le monito mais RAS…

Mardi matin je devais avoir un tampon d’hormones pour déclencher le travail comme convenu et 1h avant le staff de équipe médicale je sens que ça se remet en route… mon col passe a un bon 2 en moins de 1 heure… pas de tampon direct on passe a l’ocytocine pour aider a rythmer et intensifier les contractions… je ne suis pas prête je pensais qu’il me restait 24h…mais tellement heureuse de sortir de cette chambre…
comme les contractions sont bien installées je ne sens pas de différence avec l’ocytocine… ce n’est pas douloureux… je sens que çà bouge mais pas de douleur…. Par contre chaque TV me fait horriblement mal: je m’arque boute sur la table et les larmes coulent seules… les SF aussi gentilles et douces soient elles ne peuvent pas voir si ca avance…et je sens que bébé n’appuie pas assez et que ca va durer… Les sage femmes commencent a me parler de peridurale non par convenance mais car je ne peux pas rester avec ma cicatrice douloureuse… ça les désole de me le proposer car je gère niquel les contractions… à ce moment la le cœur de nenette commence a chuter a chaque contractions. C’était la seule condition pour laquelle j’aurais accepter la peridurale, si la sante de bébé ou la mienne était en danger et là, bébé a besoin d’accélérer le travail et on ne pourra qu’avec la peridurale car s’il faut partir en césarienne je pourrais être consciente…

L’interne anesthésiste arrive, c’est un amour, moi je pleure de colère contre cette fichue cicatrice douloureuse, contre cette sage-femme qui m’a massacré il y a 31 mois… Il me parle tout doucement, prends le temps de m’écouter, il me masse durant les contractions le temps que les produits fassent effet, on rigole bien, d’ailleurs avec toutes les équipes on a rigolé…
il me met une dose minime et j’ai la poire pour redoser si besoin… au moment de me rallonger sur la table, PLOC !!! je perds les eaux…. Aaaaaah c’est trop bizarre comme sensation..je chuchote a la sage femme « je crois que ca coule… » elle jette un œil et me réponds en chuchotant « je confirme » on éclate de rire!
On me met sur le côté, pour aider à la descente… j’ai alterné les positions depuis le début donc malgré la peri on continue ^^
Changement d’équipe il est 19h30… nouvelle équipe tout aussi agréable que la 1ère, l’étudiante sage femme va rester un moment avec nous, si besoin elle appelle sa collègue mais sinon c’est elle qui s’occupe de nous… mon col est a 6, Zhom decide d’aller manger on a encore le temps.
5 minutes après son départ je suis prise de tremblements je sens que je pars…je me sens mal. La sage femme revient me rassure, elle contrôle et me dis « le col est effacé » « ah d’accord (je reflechis 1 minute) effacé ?? je suis a 10 ?? » elle rigole et me dit que oui j’ai bien retenu le principe lol.
on attends un peu voir si bébé avance ou pas…les sage femmes décident de téléphoner a Zhom pour qu’il se dépêche de revenir…il n’est parti que depuis 40 minutes, il est devant la porte des urgences il a couru ^^
on me fait pousser 1 fois pour voir car je ne supporte plus cette pression dans le bassin, bébé descend tout le bassin en 1 poussée… bon ben la plus de doute on s’y mets!
Zhom arrive, ne comprend pas trop ce qu’il se passe, la sage-femme fait pour me mettre les étriers car je ne sens pas du tout ma jambe gauche je lui dis « non s’il vous plait pas les étriers, les cales pieds mais pas les étriers s’il vous plait » elle me réponds que pas de soucis et me bloque les pieds sur les cale pieds, une sage femme et la puéricultrice m’aide a écarter les jambes durant la poussée et Fx m’aide a me relever a chaque poussée.
En 1 contraction, la tête sort a moitié et là je m’arrête net de pousser et « dis j’en peux plus mon périnée va exploser » ça a fait rire tout le monde mais moi aussi en rigolant ça fait descendre bébé doucement mais je suis incapable de repousser tellement je rie.. allez prochaine contraction je me concentre et en 2 poussées sa tête est sortie.
Bébé avait le cordon autour du coup, la sage-femme clampe et demande a Zhom s’il peut se rapprocher pour couper le cordon, on me demande d’arrêter de pousser mais ce n’est pas moi qui pousse c’est bébé ^^
je l’attrape et hop bébé glisse tout seul avec le reste de liquide amniotique je l’ai sur mon ventre.
Mes premiers mots : « il m’en manque un bout !!!» de nouveau un fou rire chez tout le monde, bébé me paraissait si petit, il était tout blanc
La puéricultrice nous demande « alooors fille ou garcon ?? » euh on a oublie de regardé loool
Elle reprend bébé pour la stimuler un peu (elle avait avaler du liquide)et a ce moment on découvre notre puce au grand complet…
Moi qui crie « c’est une pepette !!!! » et Zhom qui pleure ^^

On est fou de joie !!!

J’ai juste quelques suture dans le vagin car ça a recraqué là où ma cicatrice gênait…donc parfait !!! et la sage-femme m’a fait des coutures en surjet donc reparfait !!! Zhom a fait le 1er peau à peau durant ce temps, ensuite j’ai fait mon 1er vrai câlin a ma fille, elle a rampé et gobé mon sein comme une pro ^^

J’ai récupéré la mobilité de ma jambe le lendemain a 8h30 ^^, olivia a du passer sa 1ère nuit en nurserie sous scop, et de là a commencé la valse des examens pour ma puce mais surtout la découverte de l’allaitement ^^

En fait comme c’était la nuit, pas de chirurgien de dispo sauf de garde donc la puéricultrice nous a surveillé ainsi que la pédiatre de garde pour voir s’il y avait urgence et comme il n’y en avait pas on nous a laissé nos 2 heures de découverte en famille.

Marie – Juin 2011 – naissance d’un premier bébé en toute rapidité – Loire Atlantique

6 Juin

Un accouchement comme je le souhaite à toutes les mamans.

2h08 : réveil en plein milieu de la nuit, tout d’un coup ultra-réveillée. Je ne mets que quelques secondes à réaliser que je viens de perdre les eaux dans mon sommeil (profond).

Aucune douleur d’avant-garde (si ce n’est des mini contractions régulières depuis 48h mais non douloureuses).
Je me glisse hors du lit et file prendre une douche. Je réveille mon mari en douceur en lui disant que rien ne presse mais que nous allons devoir partir à la maternité.
Un petit coup de fil pour les prévenir de notre arrivée, nous partons par cette chaude nuit d’été dans la campagne.
Les 25 premières min de trajets se passent bien … les 5 dernières moins – je n’aurai jamais cru qu’une poignée de voiture pouvait être si résistante.

Arrivés à la maternité à 3h15, nous ne prenons pas les escaliers (pour une fois) mais l’ascenseur et retrouvons la sage-femme de garde qui nous accueille et nous installe rapidement dans la minuscule salle d’examen pour m’ausculter. Surprise, elle relève la tête et me dit « vous êtes à 9 … heu je revérifie » (je pouffe de rire, pensant à une blague 😉 ).
Mais non, elle confirme, totalement dilatée, on va pouvoir passer en salle de travail.
Toutefois cette nuit semble propice aux accouchements puisque les 2 salles médicalisées sont déjà occupées par 2 mamans sous péridurales.
Un peu inquiète, la sage-femme me demande si j’avais envisagé la péridurale et semble rassurée quand je lui indique que dans la mesure du possible je préférai m’en passer … « tant mieux » répondra-t-elle … (j’imagine qu’en chambre de pré-travail – moins médicalisée – il n’est pas très envisageable de poser une péridurale …).
Traversant le couloir entre 2 contractions que je gère en faisant le dos rond, la sage-femme me demande de m’allonger sur le lit.
Mon mari toujours à mes côtés, 40 min vont se passer avant que notre fils n’arrive. 40 min où la sage-femme ne vas pas me « lâcher », elle restera présente à mes côtés pour m’aider, m’aiguiller et m’accoucher car j’étais – je dois bien l’avouer – préparer à beaucoup de chose mais pas à accoucher en moins de 2h de temps !
Mon bébé à grosse tête demandera une épisiotomie (avec mon consentement) pour sortir … et résultat quelques secondes plus tard il était dans mes bras.
Une hémorragie à la délivrance impeccablement gérée par la sage-femme (pas de perfusion posée à mon arrivée, elle m’a donc piquée et passée les produits adéquats dans la foulée), quelques points fait avec délicatesse et mini-anesthésie locale.

4h de peau à peau avec mon petit bonhomme, à regarder le jour se lever … à savourer plutôt ! Pendant qu’on me transfère en début de matinée dans notre chambre, mon mari accompagne notre petit bonhomme pour être mesuré / pesé et habillé. Pas de bain inutile, pas de gouttes dans les yeux, aucun acte invasif et toujours accompagné d’un parent …

« Trop rapide » et surprise, c’est ce que nous en ressortirons quelques jours plus tard quand la sage-femme passera me voir en suite de couche … Un travail de poussée un peu long et fatiguant (40 min), à peine efficace et sûrement prématuré mais ni moi ni la sage-femme ne nous attendions à ce déroulement !

A refaire : rester quelques temps de plus debout pour faire descendre mon fils dans le bassin et attendre de ressentir cette envie de pousser (que je n’ai jamais eu).

Je recommande à beaucoup de femmes dans mon entourage notre maternité, petite maternité tranquille, où le personnel est unanime (discours allaitement, cododo, …) , à l’écoute, impliqué, … pendant toute ma grossesse, l’accouchement, le séjour à l’hôpital et même après, un vrai point positif dans toutes ces souffrances d’accouchements !

Griselda – naissance 1er bébé en structure – 2000

6 Juin

Pour mon premier enfant, il y a treize ans et demi, j’ai eu un accouchement très calme… grâce à la péridurale! Quinze jours avant le
terme, cela faisait bien une journée entière que je percevais des contractions tout à fait gérables. Dans la soirée ça s’est intensifié et
rapproché, forte des conseils donnés aux cours d’accouchements, j’ai noté sur une feuille l’heure de chaque contraction durant toute la
programmation TV du soir. Après 3 heures de contractions toutes les 2 à 5 minutes j’ai proposé à mon conjoint de m’emmener à la maternité pour
contrôle. Après examen on m’a dit que j’avais commencé à dilater mais étant le tout début, il n’était pas encore possible d’affirmer que ça ne
serait pas un faux départ. On m’a alors proposé de me garder la nuit en observation. J’ai renvoyé mon conjoint à la maison pensant que si
c’était une fausse alerte, il devrait aller travailler le lendemain et qu’il n’était pas utile qu’il fasse une nuit blanche, il reviendrait me
chercher le lendemain matin avant d’aller embaucher sauf si le travail se confirmait en quel cas il reviendrait assister à l’accouchement, ou
du moins pour être présent lors de la naissance de sa fille car il ne savait pas encore s’il souhaitait être présent au moment M. Une heure
plus tard les contractions devenaient nettement plus douloureuses: on m’a proposé un suppositoire de spasfon pour voir si ça soulageait les
douleurs mais il a été inefficace, signe, parait il que nous étions bien face au travail de l’accouchement. Le matin même j’avais eu un cours de
préparation où la sage-femme nous expliquait l’importance de s’entrainer chaque jour à la respiration qui nous permettrait de mieux supporter les
douleurs parce que « les contractions, ouch’, vous verrez, ça fait mal… » et il faudrait que cette respiration soit acquise au calme pour
pouvoir la mettre en application en temps voulu… Je confirme, les contractions ça fait mal et n’ayant pas eu le temps de m’entrainer à
cette respiration je n’ai pas réussis à garder ma concentration pour l’appliquer efficacement. Une heure plus tard après maintes grimaces
j’acceptais très volontiers la péridurale proposée et la magie de cette technique m’aurait presque donné envie de demander l’anesthésiste
(femme) en mariage!!! Je percevais les contractions, les mouvement de mon bébé, j’avais une sorte de télécommande qui me permettais de gérer
moi même le moment où j’estimais nécessaire d’en avoir encore un peu et j’ai pu me reposer le restant de la nuit en attendant que le travail se
fasse.
Au petit matin, Marie, une jeune femme très douce, m’a dit que ça serait pour dans la matinée, elle a donc appelé mon conjoint pour l’avertir de
poser sa journée au travail. Puis elle m’a proposé de faire un essai de poussée pour voir si je savais comment faire. Je me suis bien concentrée
sur ce qu’elle m’expliquait, j’ai donné tout ce que j’avais d’énergie en me disant que je faisais si bien, si fort, qu’elle allait me dire « oh,
c’est incroyable, votre bébé est déjà né!!! »… pure fantasme! Quand j’ai repris mon souffle toute contente de moi elle m’a souris gentiment
et m’a dit « Ouiiiii, c’est super mais… il va falloir pousser dix fois plus fort! ».
Nous avons encore attendus pour que mon bébé descende bien et puis à un moment alors que nous plaisantions l’instant d’avant, elle m’a dit qu’on
allait procéder à l’accouchement, j’ai répondu calmement « ah bon, d’accord » et il a fallut y aller, … mais vraiment y aller! Poussée
après poussée, je me demandais comment il était possible de sortir ce bébé. Même avec la péridurale je sentais les contractions et aussi que
mon bébé était engagé et m’appuyait sur mon derrière (lieu assez peu confortable pour l’une comme pour l’autre) mais je ne sentais pas de
douleur pour autant, c’était bluffant. Épuisée, je me suis dit que j’allais encore essayer une fois mais que si ça ne suffisait pas à
sortir mon bébé de là, je demanderais qu’elle me fasse une épisiotomie pour m’aider. J’ai puisé je ne sais pas où une énergie que je ne pensais
pas détenir et que de ma vie je n’ai jamais déployée et ma fille est enfin née. Émotions, soulagement, elle était sur mon ventre, enfin et
puis pendant qu’une autre jeune femme s’occupait de mon bébé juste à côté de nous Marie a procédé à la délivrance (le placenta, tout ça…)
et avec la péridurale qui avait fini son effet ce fut le plus douloureux mais rapide et puis elle m’a dit « OK, je vais vous recoudre à présent
car j’ai fait une petite épisio’! »… J’aurais eu l’air maligne si je l’avais demandé alors qu’elle l’avait faite sans que je ne m’en rende
compte! … C’était un bel accouchement.
L’allaitement au sein par contre… J’avais dit que je souhaitais tenter cette aventure mais que j’ignorais comment faire. On m’avait assurer
qu’on viendrait m’aider pour la première mise au sein. Je savais que l’instinct de succions était assez forte dans les deux premières heures
après l’accouchement. J’attendais donc docilement que l’experte vienne me guider. Les différentes sages femmes et autre personnel s’étaient
bien présentées une ou deux fois dans ma chambre mais en coup de vent car elles étaient très affairées ailleurs. Quatre heures plus tard,
l’une d’elles me demande comment s’est passée la mise au sein et elle était surprise que je ne l’avait pas faite jusque là. On m’avait dit
qu’on viendrait me guider et bien que ma fille s’était réveillée une fois ou deux, elle n’avait pas crier alors je n’avais pas osé les
déranger pensant qu’elles avaient plus urgent à faire. Nous tentons donc mais avec assez peu de succé: ma fille dors, ça ne l’interesse pas et en
plus mon mamelon ne ressors pas du tout. Les jours suivants n’ont été que successions d’ordres et contre-ordres, concernant l’allaitement: ma
fille, se réveillait, réclamait, et quelque soit la position, je lui mettais mon seins dans la bouche mais ne semblait pas avoir compris ce
qu’il fallait en faire et hurlait de plus bel secouant sa tête frénétiquement. Ce n’était déjà pas un gros poids à la naissance mais
alors elle a encore perdu 400gr sans que personne ne me donne de remède miracle pour que ça fonctionne et les « Mais enfin c’est pas comme ça
qu’il faut faire! C’est ainsi… » ne faisait qu’accroitre mon sentiment d’incapacité à nourrir ma fille. On m’a donné un bout de sein en
silicone pour pallier au mieux qui était si plat qu’il semblait même rentrer, comme s’il ne voulait pas… mais ça ne changeait rien, ma
fille ne reconnaissait pas plus cet embout artificiel comme nourricier. On a fini par lui donner un biberon de lait maternisé pour qu’au moins
elle reprenne des forces pour être plus d’attaque à la prochaine tétée… en vain. On a dit qu’il fallait vérifier que j’avais bien du
lait dans mon sein alors qu’il fallait peser ma fille avant et après la tétée mais avec une balance à l’ancienne dans la chambre il fallait
attendre qu’une personne ait le temps de venir faire cette pesée, 15, 20minutes plus tard, ma fille s’était rendormie d’épuisement, ne voyant
rien venir et quand j’essayais alors de lui donner le sein (en vain), on me disait qu’il ne fallait pas sans l’avoir peser… Ce fut une
expérience désastreuse. Le troisième jour quand on m’a demandé si l’allaitement se passait bien, j’ai éclaté en sanglot car je me sentais
coupable de ne pas y arriver mais surtout j’étais folle d’inquiétude pour ma fille qui ne pesait plus que 2.400kg pour 52cm et là j’ai eu
droit à un sourire goguenard « oh un baby-blues! ». Je me suis énervée en lui répondant que tout n’était pas affaire d’hormones et que montrer son
desaroi par des larmes quand on est inquiet pour son tout petit n’est pas nécessairement signe de dépression due à l’accouchement et qualifier
mon sentiment de baby blues c’était comme dénigrer mon droit légitime à m’inquiéter pour ma fille! Elle est repartie comme elle est venue. Puis
une dame d’un certain âge est venue me voir, je me souviens qu’elle avait un bleu turquoise sur les paupières qui lui donnait un style un
peu particulier… surtout pour son âge. Avec douceur et compréhension elle m’a proposé de rester avec moi jusqu’à temps que mon bébé se
réveille et qu’alors je la mettrais au sein pour qu’elle puisse voir et essayer de comprendre qu’est ce qui n’allait pas. Enfin quelqu’un qui ne
me balançait pas à la figure LA méthode, la seule l’unique, l’inverse de ces collègues… Elle a attendue avec moi près de 40mn’ avant que ma
fille se réveille. Je la mets donc au sein de la façon où je me sens le plus à mon aise et obtient le même résultat: elle a beau avoir le téton
en silicone jusqu’au fond du gosier elle continue de hurler en secouant rageusement la tête comme si elle continuait de chercher mon sein. La
dame observe en silence puis très solennellement me dit ainsi « Je vais vous faire une révélation importante: les enfants naissent pour
enquiquiner leurs parents, félicitations, la votre commence tout de suite! ». Cette phrase qui peut paraitre au lecteur très choquante était
finalement une jolie façon de désamorcer le problème avec humour, … et justesse aussi et surtout, sans doute, de me déculpabiliser, si ma fille
ne trouvait pas mon sein ce n’était peut être pas de MA faute car je sais aujourd’hui que dès le premier souffle de son enfant une Mère est
naturellement empreinte de culpabilité pour tout et n’importe quoi. Puis elle m’a simplement proposé d’essayer de tirer mon lait pour déjà voir
si j’en avais car avec cette petite obstinée à snober mon sein ça n’aura peut être pas favorisé la montée de lait, si besoin tirer le lait en
facilitera peut être ma lactation, que la petite trouvera plus facilement et ainsi de suite. Le verdict du tire-lait était favorable:
j’étais bien une productrice! Conseil était de donner ce lait récolté dès le prochain réveil de ma fille puis de lui proposer mon seins dans
la foulée. Ces conseils ont porté leur fruits autant que possible car en effet après avoir bu mon lait au biberon je ne l’avais jamais vu si
vigoureuse à mon sein. Il ne fait aucun doute que le plus grand talent de cette dame était le temps qu’elle m’a accordé et sa bienveillance à
mon égard, je me sentais comprise et soutenue. J’ai allaité au sein ma fille durant 5 semaines, le biberon a pris le relais avec peu de succés,
l’alimentation variée à la petite cuillère aura finalement été l’idéale pour elle dès 2 mois. Je suis toujours restée avec cette question en
suspend: aurait elle mieux accepté le sein et même ensuite le biberon si elle avait été mise au sein dans les deux premières heures ou bien était
ce impossible dès le départ car elle n’a de toute façon jamais apprécié même le biberon???

Claire – Ile et Vilaine

29 Avr

A un mois et 4 jours de mon terme, j’ai eu de grosses contractions dans le bas du dos la nuit qui précède. Le lendemain matin, j’appelle mon ami pour qu’il revienne du travail et que l’on aille faire un contrôle a la maternité, en sachant qu’Eliot était en siège et l’après midi nous devions aller faire une écho de contrôle pour vérifier sa position.
Nous arrivons a 11h et là, au moment de l’examen, la sage femme nous dit que le travail à commencé, que j’étais dilaté à 3 cm et donc que c’était pour aujourd’hui et qu’elle me gardait.
Alors là je me suis mise à stresser énormément car je n’étais pas du tout prête: pas vu l’anesthésiste, pas eu tous les cours de préparation… J’avais néanmoins pris ma valise mais c’était plus pour la promener qu’autre chose, on l’avait même laissé dans la voiture.
Tout c’est déroulé très vite mais calmement puisque je n’avais plus trop de contractions.
J’ai rencontré l’équipe médicale, sage femme et médecin, ainsi que l’anesthésiste. Ils m’ont tout bien expliqué et j’étais très plus détendu.
J’ai fait un scanner du bassin car après l’écho il était toujours en siège, mais comme c’était un petit bébé et que mon bassin était assez large je pouvais accoucher « normalement ». Tout se passe bien, pose de la péridurale, puis on m’injecte un produit pour provoquer les contractions car je n’en ai presque plus. Il est déjà 16h et toujours dilatée a 4cm, ça s’annonce très long… On me met sur le coté pour favoriser les échanges avec mon bébé et là… Tout le monde rentre dans la chambre et se précipite un peu sans trop nous le montrer, enfin au papa surtout car moi j’étais dans le gaz. Ils m’ont emmené au bloc très vite car son cœur a ralentit énormément et il ne fallait plus attendre. J’étais relativement cool du fait de la péri que je m’auto-dosais. Mon chéri en panique plus qu’autre chose car on nous a enlevé comme ça sans trop lui expliquer du à l’urgence, mais très vite une auxiliaire est venue le rassurer: césarienne en urgence en étant endormie totalement. Mais le plus beau est arrivé a 16h44 ce jour là! Il ne pesait que 2,465kg mais il a vite récupéré et papa aussi de voir que nous allions bien tout les 2.
Un beau moment de stress et d’émotions en plus de l’inattendu.
Un très joli souvenir malgré cet accouchement spécial pour un premier enfant. Ce n’était peut être pas celui dont nous rêvions car aucun de nous n’y avons assisté vraiment mais c’est le bébé vraiment souhaité. En un mois il avait déjà pris plus d’1,300kg en étant allaité.
Je remercie encore l’équipe médicale et des suites de couches de l’hôpital sud d’Ile et Vilaine qui nous ont offert le plus beau bébé du monde…

#269 Naissance en structure – Florie, dpt 31

27 Avr

Un dimanche après midi, je commence à avoir quelques contractions. Ce n’était pas la première alerte donc nous ne nous alarmons pas. Premier bébé donc difficile de savoir si c’est vraiment le bon moment. Vers 23h nous nous couchons car les contractions ne sont pas intenses au point de partir et nous pensons encore qu’elles peuvent se calmer et s’arrêter comme cela s’est déjà produit.
Mais une heure plus tard, les contractions ne passent pas et deviennent rapidement bien plus douloureuses. Nous décidons d’attendre 30 minutes de plus et de partir. Vers 0h30, nous décidons de partir, un peu perdus et septiques bien que les douleurs deviennent bien fortes mais étant d’une nature « douillette », j’ai peur de faire aller mon conjoint à la clinique pour rien.

Nous arrivons à la clinique (France, département Haute Garonne) que j’avais choisie pour me rassurer, car grosse clinique qui gère beaucoup d’accouchement et qui est donc équipée pour parer à toute urgence et éventualité (c’était ce que je pensais avant d’y accoucher). Nous arrivons vers 1h à l’étage de la maternité, le vigile nous ouvre après nous avoir demandé ce que nous venions faire et arrivons ensuite devant les portes des blocs d’accouchement et entrons. Là, nous nous faisons « jeter » par deux femmes qui nous disent de ressortir et de sonner. Effectivement, à gauche des grandes portes battantes, il y a un petit bouton type interrupteur avec noté au dessus en tout petit « sonner ». Nous nous exécutons, une des deux personnes fini par sortir et dans le couloir, debout, elle me demande mon nom, prénom, l’obstétricien qui me suit, mon dossier… Elle ne nous dit rien de plus, retourne derrière ces portes et nous laisse dans ce couloir. Elle revient quelques minutes plus tard et nous fait aller dans une pièce de pré travail et nous explique qu’elle va me mettre sous monitoring pendant 30 minutes. Les contractions sont devenues depuis très violentes et j’ai de plus en plus de mal à supporter la douleur. La sage femme ne réagit pas à ma détresse et quitte la pièce. Les minutes passent, avec la douleur elles sont interminables, mon conjoint essai de me rassurer, de me faire respirer mais cela devient de plus en plus difficile. Au bout de 45 minutes de monitoring, aucune nouvelle de la sage femme, je demande à mon conjoint d’appeler. La sage femme le fait sortir et m’ausculte enfin. Le travail a bien commencé, nous franchissons les portes amenant vers les salles de travail, nous découvrons que nous sommes les seuls.
La sage femme appelle pour que l’anesthésiste vienne me faire la péridurale. Sage femme et anesthésiste discutent de mon cas devant moi, dilatation, si c’est un premier enfant, sans même s’adresser à moi, je me demandais ce que je faisais là, je n’en revenais pas d’autant de froideur devant un événement qui pour elles étaient banal voir ennuyant alors qu’il était unique pour moi. L’anesthésiste a été méchante, j’ai eu le malheur de respirer trop fort pour elle, elle m’a donc engueuler, du coup je n’osais plus respirer.
La seule chose que nous a dit la sage femme est que c’était sa 3ème nuit et qu’elle était fatiguée. Durant les heures suivantes, tout à été ainsi, elle n’est venue que 3 fois en 6 heures de travail et parce que nous l’appelions (perte des eaux, fin d’effet de la péridurale et engagement du bébé). À aucun moment elle n’est venue pour savoir comment j’allais. L’arrivée du bébé a été tout aussi difficile, ça poussait fort en bas, la sage femme est sortie, elle nous a dit qu’elle allait chercher du matériel. 15 minutes plus tard, elle n’était toujours pas revenue, je souffrais, j’avais très envie de pousser depuis plusieurs minutes. J’étais presque en larme quand la puéricultrice alors présente est allée chercher la sage femme. Nous avons compris ensuite qu’elle attendait l’obstétricienne, mais n’aurait t’elle pas pu nous le dire et rester avec moi pour m’aider au lieu de discuter avec ses copines dans leurs salles ( étant les seuls, notre chambre d’accouchement était en face de leurs salles).
Avec l’obstétricienne cela a été la même chose, je n’ai su son nom qu’en découvrant la facture de ses honoraires. Aucune communication, je ne savais pas si je faisais bien, si ça avançait. Au bout de 30 minutes, j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, la sage femme s’est appuyé de toute ses forces sur mes cotes et au bout de quelques poussés mon fils est enfin sorti…
J’en garde un très mauvais souvenir et n’accoucherait pas dans cette clinique pour mes prochaines grossesses.
En chambre avec notre bébé, heureusement que nous étions entourés de notre famille, frères et sœurs aînés déjà parents pour nous guider car rien ne nous a été expliqué, même pas le bain, ils étaient trop occupés. Il fallait courir après les biberons…

#268 Naissance en structure – Ophélie, dpt 95 – 2011

27 Avr

Allez je me lance, après avoir eu une grossesse de merde, hématome au placenta donc alitée 2 mois et du coup trouille de ma vie me voilà donc a serrer les fesses jusqu’à l’accouchement. Ma gynécologue cette femme exceptionnelle qui me connait depuis mon adolescence a arrêter de mettre les bébés au monde et c’est bien dommage pour moi …..

J’ai choisi mon hôpital car ayant des soucis aux reins il se pouvait que je puisse avoir des complications. Me voilà donc le jour J, moment tant attendu et énorme pression.

16 h contractions de suite très forte toutes les 5 mins, une petite douche un bon Mc Do et oui au cas ou je ne puisse pas manger de sitôt.

18h arrivée aux urgences mater prise en charge immédiate et mise en place du monitoring, la sage femme m’ausculte un col ultra sensible pour vous dire je préférerai avoir les contractions que le touche vaginal tellement j’avais MAL, mais le col était ouvert de 1.

19h mise en place en salle de pré travail, la sage femme passe me voir, lors des contractions je ne respirais pas et oui je ne suis pas allée aux cours de préparations, j’ai eu un peu l’impression d’être une mauvaise mère a me se moment la. Elle me dis « Vous avez été aux cours de prepas » Moi « Non je pensais y arriver sans » Elle « Et bas voilà …… » Elle finit par m’expliquer la respiration

Sinon au niveau des contractions supers régulières toutes les 3 mins et très fortes. 21h la sage femme m’administre du spasfon en perfusion pour que les contractions s’espacent plus, ce qui n’as eu aucun effets. 21h30 je commence a en avoir marre d’avoir mal et demande la péri. De nouveau un toucher vaginal, j’ai eu envie de mourir encore tellement j ai eu mal. Ouvert à 3 pas de péri, mais j’ai eu le droit a un dérivé morphinique et la l’extase j ai enfin décompressé complètement choutee mais soulagée. Je commence a m’endormir quand tout a coup 2 sages femmes 3 aides soignantes 2 médecins courent dans ma chambre : bébé s’enfonce,ses battements de cœurs ont diminués de moitié. On me met sous oxygene, me retire le produit et enfin on m’explique ce qui se passe.

Je leur ai dis de suite que si il fallait me faire une césarienne, j’étais ok et pas besoin de forcer le destin, que je ne tenais pas a tout prix accoucher par voie basse. Ça a fait énormément rire les médecins présent, ils m’ont expliqué qu il y avais un protocole a respecter.

On m as passe en salle de travail, posé la péri et percé la poche des eaux. Méconium dans la poche des eaux et donc césarienne en urgence.

L’angoisse, mon homme pas autorisé a m’accompagner donc seul au bloc pour mettre au monde mon fils.

Le chirurgien me parle un peu je lance une blague sur leur habillement et c’est parti. J’ai eu mal au début, je pense que je ne m’attendais pas du tout a ressentir autant que l’on me trifouille. J’ai pleuré tout le long de la cesa, le choc… je pense JAMAIS je n’avais imaginé accouché comme ça. La sage femme m’as demandé 2 fois si j allais bien et puis le reste du temps a papoter avec ses copines dernières moi, du coup j ai pas mal sollicité le chirurgien en questions.

Bébé sorti juste à temps, il n avait pas ingérer de méconium, ouf un gros bisous et on me l’as enlever pour aspirer son nez et puis pour me recoudre accessoirement 😉

Papa a fait le peau a peau avec bébé. Sortie du bloc mon bébé mon homme m’attendais. Bébé en couveuse, je l’ai admiré de longues minutes, une sage femme entre et me donne enfin mon bébé. Des câlins, des larmes de joie et on passe a la mise au sein on appelle la spécialiste car je veux ABSOLUMENT allaiter. Une sage femme douce et patiente mise au sein réussie et on me monte dans la chambre.

4h du mat et 2 doses de péri bébé dors paisiblement et je demande s’il est possible que l’on me garde mon enfant pour que je puisse dormir un peu. La réponse a été NON de la part de la personne en face de moi, j’étais épuisée et dans l’incapacité de bouger. Mon homme a mis le petit dans mon lit, pour que je puisse le prendre s’il y avais quoique se soit. Et je n’ai pas dormi ….

Le lendemain équipe du jour et on me met debout. L infirmière me dis bien que pour aller aux toilettes que je ne dois surtout pas y aller seule le premier jour.

Bébé a pris une ou 2 tétées avec moi, et puis là il est 11h et je vois bien que ça ne marche pas y’a un truc, j’appelle une aide soignante elle me masse le sein, rien ne sors, bébé hurle de faim et moi épuisée. Je fini par lui dire « donnez moi un biberon, il a faim » et elle me ramène un cachet pour arrêter la lactation que je prends sans trop poser de question.

Envie de pipi de l’aprem, bête de disciplinée j appelle pour aller faire ma pause pipi, l aide soignante me demande pourquoi j ai sonné et me dis que si se matin j’avais été aux toilettes que j’étais capable de le refaire seule et elle est sortie sans veiller a mon bien être.

Le soir venu arrivée de ma mère, on a discuté et elle m’as dis « prends pas les cachets,les montées de lait arrivent 3 à 4 jours selon les personnes donc ça va arriver ».Le soir même, j ai demandé à arrêter les cachets. On m’as répondu que ce n’étais pas possible du tout, je précise que je ne l’ai pas demandé à un médecin mais au personnel soignant.

Le soir venu, on me prend mon bébé, bien que n’ai pas été d’accord sur le coup, je me suis laissée convaincre. J’ai dormi 3 h et je suis partie récupérer mon fils dormant trop mal pour leur laisser. Les nuits d’après, il est resté avec moi.

Mon fils est depuis sa naissance un grand bébé 4 kilos pour 53,5 cm et surtout un excellent mangeur. Je me suis faite engueulée par un auxiliaire de puériculture car il mangeait beaucoup trop pour elles. Les 2 premièrs jours je n’ai rien dis ayant pris leur remarque comme étant la plus mauvaise mère de l’année. Le 3ème jour, je leur ai dis que c’était sûrement le lait qui avais un soucis et qu’il donnait de la merde a manger à mon fils, à partir de là je n’ai plus jamais eu une seule remarque sur les quantités de lait de mon fils.

3ème jour voilà ce que j’ai entendu dans le couloir « mais elles ont quoi toutes à accoucher là »!,venant du personnel soignant.

3ème jour prise de sang pour mon bébé et passage chez le pédiatre. Déjà il y a une erreur sur le dossier ce n’es pas celui de mon fils, le pédiatre dispute la jeune femme présente et reprends mon dossier. Le pédiatre m’as dis que la tête de mon fils était trop grosse et que c’était à surveiller (l’angoisse monte en moi, je stresse) résultat de la prise de sang : manque de sodium et calcium IMPORTANT, on ne m’explique rien et me laisse mariner dans mon jus. Je craque,je pleure et appelle ma mère. On donne des vitamines au petit, je devais sortir mais ce n’est plus d actualité. Ma collègue de chambre sors, le docteur lui dis « une visite a faire pour son angiome est a faire a Necker », dans ses yeux je lis l’incompréhension mais elle ne pose pas de question et pars.

Moi je marine, on ne me dis rien, on recueille l’urine du petit et lui fais 2 prises de sang la première avais coagulé.

Le lendemain on m’annonce que je peux sortir, et qu il n’y a aucun suivi médical a faire. Je m’interroge et insiste. On me dis que c’est derrière moi et que il faut que j arrête d y penser.

Retour a la maison, premier bain et la devinez qui n’avais pas vu l’angiome de son cher bébé bien caché : c’est moi!! Il y a du avoir un échange de résultat médical entre moi et ma collègue de chambre.

Ma pédiatre attends toujours le dossier médical de mon fils …..

Je suis extrêmement reconnaissante pour la prise de décision qui m’a permis d’avoir un bébé en pleine santé mais je ne crois pas avoir eu un accouchement respecté.

#265 Camille, une naissance mouvementée

21 Avr

Camille à Mont******, une naissance mouvementée !

J’arrivais au terme de ma grossesse assez sereine, avec une seule hâte, faire la rencontre de mon fils et aussi un peu retrouver mon corps (faut dire que la coloc avait aussi été mouvementée).
Alors je cause à mon tout petit. Je lui dis en rigolant « allez coco, c’est l’heure maintenant…le bail est à son terme 🙂 ».

et toc me voilà à la mater pour cause de fissure de la poche des eaux. Vont me garder, ben oui c’est le moment. Il est 13h. On me pose un monito. C’est long et chiant mais j’ai pas mal. En bleue que je suis, j’me dis  » haha fastoche.. » Mouai…

A 17 h je commence à avoir mal mais bon. A 18h ça devient dur, je demande un antalgique mais personne ne veut rien me donner avant que la gyneco m’ausculte. 19h, elle m’ausculte et me fait super mal. Je souffre réellement et pleure dans la chambre de la mater, de 19h à 22h. Là on me conduit en salle d’accouchement, mais mon col est trop peu dilaté et rien n’est possible. Je demande le protoxyde, on me donne un masque. Je branche la Motown sur mon poste et c’est parti pour une heure de transe, entre shoot et douleur. Vive la Motown.
Mais la douleur prend le dessus et à minuit, on me pose la péridurale. OUF, je dors pendant 2 heures. Puis rebelote, super mal, je demande une aide. On me fait une piqûre de dérivés morphiniques je crois, rien n’y fait, 4h je douille, 2è piqûre. On me dit que je ne « devrais pas avoir mal car je suis encore sous péridurale » mais j’ai super mal. 7h du mat, bébé pousse. Mon compagnon sort prévenir la « sage-femme » qui lui répond ainsi « votre bébé ne tombera pas par terre, retournez dans la salle ». Je suis en colère et épuisée, ayant l’impression qu’on se fout de nous. La sage-femme et l’infirmière arrivent. La SF me demande bras croisés de pousser. J’essaie. Après plusieurs tentatives, elle me sort que ça ne marche pas. Porte de prison, elle me regarde comme si j’étais la dernière des débiles, moi, ne sachant pas mettre au monde un enfant. 30 minutes passent, bébé fatigue et elle se décourage, tant mieux. Elle fait appel à la gyneco obs et son staff, quel soulagement. Ils arrivent souriant et me motivent. La gynéco travaille le passage. On bosse ENSEMBLE, je retrouve des forces. 5 minutes plus tard, mon fils naît. Épuisée, je tourne de l’oeil puis reviens à moi. J’ai mis des mois à m’en remettre. Non pas de l’accouchement et de ses douleurs, mais du regard et du mépris de cette femme, pour qui je ne devais pas être un cas intéressant. Après renseignement, j’ai appris que cette personne était connue pour son attitude mais que l’hôpital la laisse à son poste… Cat