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Accouchement en maison de naissance, version du père – Belgique, 2012

2 Mar

Après lecture des différentes expériences d’accouchements respectés (ou non), je souhaite témoigner en tant que papa.
Je suis de Bruxelles et accessoirement le mari du témoignage n°143.

Le choix de la maison de naissance n’a pas vraiment été soumis à discussion dans notre couple puisque l’approche de cette « épreuve » est quasiment similaire chez ma femme et moi.

De manière plus indirecte, j’ai vécu l’accouchement de ma soeur en milieu hospitalier comme quelque chose qu’elle a vraiment subi dans l’inconfort et qui lui a totalement échappé lors des moments de prise de décision. Mon neveu est venu au monde par césarienne qui, après coup, s’est révélée plus que dispensable.
Ceci corrobore beaucoup de témoignages lus ici même. A savoir que le temps presse et on n’est pas là pour faire du sentiment.

Notre expérience, bien sûr, contraste totalement avec celle de ma soeur.
Dès la préparation avec la sage-femme, ma femme s’est sentie écoutée, rassurée, respectée dans ses choix et son approche de l’accueil de l’enfant à venir. Et moi, je ne me suis absolument pas senti exclu. Au contraire, avec un rôle bien précis et bien plus important que celui qu’il aurait été dans une Maternité-usine du milieu hospitalier.

La veille de l’arrivée de notre fils, un faux travail s’est déclenché. Enième signe tangible que nous avions fait le bon choix. Je crois qu’à ce moment, aucun hôpital  ne nous aurait laissé filer pour rentrer calmement chez nous. C’est pourtant ce qu’a fait notre sage-femme, tout en restant en alerte.
Le véritable travail n’a commencé que dans la soirée. Ma femme est passée par plusieurs postures pour se soulager. Tantôt assise, allongée, dans la baignoire, puis de nouveau assise sur moi pour la supporter.
Elle a pris son temps, encouragée à cela par notre sage-femme elle-même aidée d’une collègue.
La délivrance fut une épreuve. Bébé avait du mal à passer les épaules. C’est dur pour la maman, pour le bébé, pour les sage-femmes et même pour moi car on est un peu impuissant.
Une fois sorti, sans traumatisme lié à une sortie violente aux forceps, le bébé a été « démarré » de manière vigoureuse mais toujours avec douceur et chaleur.
Premier cri poussé et déjà au contact de la maman. Là encore, mieux pour elle et mieux pour lui.
Plus tard, maman ayant besoin de soins et de repos, il est resté avec moi. Même un peu perdu dans ce nouveau monde, je le sentais serein et relativement calme. Impression que je n’avais pas du tout eu lors de mon premier contact avec mon neveu, quelques minutes seulement après son arrivée. Stress et anxiété semblaient l’animer. Mais selon le médecin l’ayant accueilli, c’était « parfaitement normal ». Je sais maintenant ce que je pressentais à l’époque. C’est faux.

– Anonyme