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Emilie, en 2011

4 Mar
La naissance de notre étoile …filante !!!Nous avons appris en novembre (après quelques mois de traitements de nouveau), avec une grande joie la venue prochaine et si désirée de notre 3ème bébé…Prévu le 12 août 2011 !!
Après une puce d’hiver et un ti lou du printemps voilà donc un bébé d’été !!!Comme pour sa sœur et son frère nous choisissons de garder la surprise et ne voulons pas savoir qui se cache dans mon bidon….donc 9mois de pronostics : bébé frère ou bébé sœur???

Grossesse sereine, sans trop de soucis, si ce n’est quelques œdèmes pénibles, mais rien de grave …juste faire attention parce que j’aurai travaillé jusqu’au bout et que bébé est très descendu, déjà appuyé sur le col bien trop tôt …faudrait pas qu’il soit trop pressé de sortir (!!!)

Nos grands sont très tendres avec mon ventre, des bisous, des chansons, c’est du bonheur à l’état pur!!!

Juillet arrive…Nous prévoyons une naissance un peu en avance donc nous essayons d’avoir du monde vers nous dès mi juillet pour garder les grands au cas où …tout le monde attend et bébé continue d’appuyer bien bas…Juillet se poursuit et juillet passe !!! A notre surprise à tous bébé sera bien du mois d’août !!! Séances d’acupuncture, d‘ostéopathie, tisanes et homéopathie pour préparer au mieux cette naissance …

Rendez-vous de contrôles à la maternité, mon col bouge grâce à l’acupuncture, bébé ne va pas tarder nous dit-on …La valise est prête et chaque soir en embrassant mes « bébés » je me dis que peut-être ça sera la dernière fois avant que …

Les jours passent, la pression se fait sentir, je pense vraiment que la naissance se fera le vendredi 5août, 1semaine avant comme mes 2autres loulous et non …rien de rien… Chéri parie sur le mardi 9août, jolie date que la St Amour ….Et non …Ce jour-là on nous parle sérieusement de déclenchement à la maternité !!! On nous met un peu la pression …dur dur pour moi, j’ai mes convictions sur la naissance et sa physiologie, je ne veux pas avoir à imposer ça à notre enfant et à moi-même mais ils ne me laissent pas le choix et me disent que le dimanche 14 (le terme étant le vendredi 12) je devrai si bébé n’est pas là de lui-même, me présenter pour déclencher …c’est pas négociable…on me propose même un déclenchement par décollement des membranes en avance avec l’une des sages-femmes que l’on connait le mercredi soir, mais là je prends la décision de ne pas y aller…
C’est trop tôt je le sais …

Vendredi 12, jour du terme, nous y sommes …Je suis hyper stressée, pas les bonnes conditions pour aider bébé à se décider…9h10 rendez-vous de contrôle à la maternité…Tout va bien, col ouvert à 2, court, ça c’est pas mal, on discute avec la sage-femme, on décide ensemble de ne pas décoller les membranes, ce geste me parait trop « dur » pour nous …Je lui dis que j’ai fait quelques faux ou pré travail dans la semaine et cette nuit mais que là rien …Et là elle parle à bébé, je la rejoins et on lui explique que quand même se décider tout seul ça serait bien…Elle me branche le monitoring et calme plat…sauf que …au bout de quelques minutes : des contractions !!!Toutes les 4minutes, je les sens bien étant sur le dos !!!J’hésite à prévenir chéri qui part bosser à cette heure précise …Je le préviens mais il va au travail quand même …La sage-femme me libère du monito et je repars chez moi à pied histoire de voir ce que ça donne …

La journée passe, avec des câlins aux enfants, une ballade au parc, à l’aire de jeux.
Une chouette journée !!! Avec toujours ces contractions …Je les sens …elles sont là mais ne me gênent pas assez encore ….Elles sont juste là présentes …

La soirée passe, nous avons du monde…Jolie soirée bien agréable, loulous un peu surexcités que l’on va tarder à coucher mais de bons moments…

Là pour la première fois, moi qui me sentais pourtant prête, je parle à mon bébé, je lui dis que là, c’est notre dernière chance de se donner le merveilleux cadeau d’une naissance sereine, je lui explique les enjeux et surtout les effets d’un déclenchement pour lui et moi, que je sais qu’ensemble nous pouvons éviter ça …Que maintenant c’est à lui de jouer et que surtout j’ai envie de savoir qui il est : il ou elle? Qui se cache là …papa lui dit aussi qu’il a envie de le voir …on se couche …

Dans la nuit, je dors …pas bien, je me lève bien 8fois faire pipi, comme d’hab depuis 2 mois ç’en est impressionnant mais je me rendors, plusieurs fois je sais que je me réveille avec un mal de ventre assez important mais mon cerveau est en mode veille, comme si il m’épargnait tout ça et me laissait du repos, du répit …Je ne comprendrai qu’après que c’était les premières contractions …

6H : Réveillée par une vraie contraction qui me fait mal, bien mal…Est-ce que ?! …Je n’ose même pas y croire…Chéri dort, je le laisse et me lève …Je vais sur les toilettes.

6h05, notre fille se lève et réclame papa, elle a fait un cauchemars et parle du bébé, je suis toujours sur les toilettes, ça travaille là dedans, je m’y cache en espérant que papa va recoucher la puce dans son lit à elle et pas dans le nôtre…ouf ça marche, elle se rendort de suite !!!Bizarre quand même …pile à ce moment là elle parle de bébé ?..

Chéri comprends …Je sors des toilettes, les contractions semblent rapprochées à cet instant je ne regarde pas la pendule, pas envie …Je dis à chéri que je pense que c’est le moment, je ne suis pas sûre(!!!) mais ça fait vraiment très mal…Il s’habille et boit son café, je commence à avoir du mal, il me fait des points d’acupression ouffff…Je lui demande de me rappeler à ce moment là « pourquoi je dis que j’aime accoucher ? Je suis folle? » hihi…

6H14 sur la pendule …Je retourne sur les toilettes…J’y reste j’ai mal au ventre et au dos, ça serre fort en même dur dur mais j’ai mal bien 7 fois au moins…Je pense être restée là longtemps…je ressors et regarde la pendule : 6h25 !!!
Euh chéri on part viiiite!!!!! 7contractions en 11minutes???Elles sont courtes mais rapprochées et très intenses, si on ne veut pas consciemment le faire seuls sur le canapé (même si j’avoue m’être très sérieusement posé la question) va peut-être falloir qu’on se bouge …

La descente des escaliers, un grand moment 3 étages 4contractions et une en faisant un câlin au mur frais du hall d’immeuble …bonheur !!!…

6h40 : devant chez nous…Il fait beau, bon, un beau ciel bleu déjà …bah euh la voiture …faut pouvoir y monter, aller moitié assise et moitié à genoux, pas attachée tant pis…chéri a eu le temps de mettre des carrés absorbants j’ai pas envie de refaire les sièges si je perds les eaux …Bouh j’aime pô les contractions en voiture!!! En plus chéri il m’aime, chéri l’a pris l’itinéraire sympa AVEC les dos d’âne hihi …je l’aurai un jour, je l’aurai …me vengerai !!!

6h50 : Bref, on arrive et miracle une place devant l’entrée de la maternité!!!C’est une rue difficile pour se garer, coup de bol, Titine nous attendra là tout le séjour…Là je me souviens de chaque endroit, précisément où je me suis arrêtée pour les contractions, je commence à me demander si j’arriverai à ne pas faire naître bébé sur le trottoir…Elles me broient le dos, le ventre et les cuisses …comme pour notre deuxième, la seule chose que mon corps sait faire en pleine contraction : pousser !!! Oups allez motivée hein …Le gardien nous ouvre la grille sans rechigner, ouf !!! On sonne : « c’est pour quoi? » et chéri tout zen lance un joyeux « bébé arrive!!! » hop on nous ouvre, le couloir, l’ascenseur, je suis émue de regarder ces grands couloirs vides que je connais si bien et que j’ai quand même l’impression de redécouvrir d’un nouvel œil…Suis sereine bizarrement, je sais que bébé a choisi ce moment précis parce que c’est le bon moment, son moment, notre moment …L’ascenseur, arrivés au 3ème étage, on sonne, l’infirmière de nuit nous ouvre, je ne la connais pas, là petite appréhension de savoir quelle sage-femme sera là, si on la connait, si elle sera capable d’adhérer à notre projet…Tellement mal et tellement de choses en tête mais aussi assez sereine quand même …Et là arrivés dans le couloir, une blouse rose sort de la seule salle de naissance occupée : grand éclat de rire et immense apaisement…Stéphanie, LA sage-femme, « notre » sage-femme, celle qui m’a si bien accompagné pour notre fille et a aussi été présente pour notre fils…Elle me regarde, cherche et demande mon nom et rit elle aussi, ça lui arrive parfois de s’occuper de 2naissances dans une famille mais jamais 3 !! Ça sera pour nous !!! Elle prend mon dossier (qui était déjà là puisque déclenchement prévu le lendemain) elle me demande si je veux choisir « ma » salle et je demande celle avec la baignoire « la Désirade », la même que notre fille, la même que ma cure de Vénofer quelques semaine auparavant…Cette salle je la connais par cœur, elle m’apaise elle aussi baignée les premiers rayons de soleil de la journée, tout en douceur …Une infirmière de nuit se présente, adorable …Chéri me dira plus tard qu’il a été impressionné par la façon dont je me suis apaisée au moment ou j’ai vu la sage-femme, comme mon visage a changé …Il croit maintenant aussi fort que moi à l’importance du mental dans la réussite d’une naissance, l’importance de se sentir écoutés, en confiance, sereins…autant lui que moi …

On s’installe, elle me propose une blouse blanche que j’enfile, elle me tient pile chaud comme il faut, j’y suis au final mieux qu’avec mon débardeur et mon paréo cette fois…

Toujours les contractions, on discute entre deux, on plaisante, on rit même !!! Jamais je n’aurais imaginé être sereine à ce point …C’est vraiment le mot qui me vient, je m’étonne moi-même de réussir à être autant dans la détente entre 2 contractions et a autant réussir à lâcher prise, à décrocher ma conscience pour laisser faire mon corps quand une contraction arrive et me serre tant, si fort de partout, de plus en plus …

7h : On regarde l’heure quand on arrive dans la salle, 7h tout pile, notre sage-femme nous dit sur le coup qu’elle finit à 8h, qu’elle aurait adoré voir notre bébé mais que le laps de temps est court …avec un clin d’œil et un sourire…Elle rajoute qu’elle peut attendre jusque 8h10 mais pas vraiment plus …Elle m’avait dit les même mots pour notre fille puisque ce jour là, elle finissait à 20h et après 18h de travail elle était née à …19h46 ….Alors qui sait ..??…
Et là une nouvelle contraction, que j’accueille aussi doucement qu’elle est violente, intense…elle me parait insurmontable …la sage-femme sourit quand elle se termine et me dit « Je ne vous examine même pas !!!Vu votre tête vous êtes en fin de travail, ça se voit!!! » Sur le coup, je suis étonnée de sa phrase mais aussi ravie que la « technique » soit éloignée, et elle part faire mon admission sur informatique tout en demandant(en m’expliquant) à l’infirmière de me piquer une prise de sang pour l’hémoglobine surtout et un cathéter vu mon antécédent d’hémorragie de la délivrance pour nos deux, surtout notre fils…Je suis bien entendu d’accord puisque c’est cela qui m’a amené à venir de nouveau donner la vie en ce lieu…
L’infirmière prépare tout son matériel…
La sage-femme revient, me demande 30secondes d’être sur le dos(Je suis toujours debout) histoire de placer le monitoring et de voir si bébé est toujours dos à droite, et qu’une fois tout ça calé, je pourrai bouger de nouveau …Je m’installe avec pas mal d’appréhension, chéri aussi, il sait combien je n’aime pas cette position sur le dos, combien je suis convaincue qu’elle est néfaste pour moi, pour bébé …Je me retrouve sur le dos, jambes pliées par réflexe avec chéri qui me tient la main à chaque contraction qui me fait souffler très très fort, ça continue de pousser un peu tout seul depuis qu’on est descendus de voiture, doucement …Je pense aux (mauvais) films où les femmes sont scotchées sur le dos sans avoir le choix, je trouve ça tellement bête…bref je pourrai bientôt bouger hein ?!

Elle me propose un toucher que j’accepte, j’ai besoin de savoir où j’en suis…Les contractions me font perdre pied, je le sais c’est bien et normal mais j’ai besoin de savoir …Elle affiche un beau sourire en m’annonçant un 7 !!! Ouf c’est chouette, pas mal hein en 1h suis passée de 2 à 7 …Bébé toujours dos à droite, je lui demande de me réexpliquer les conséquences, elle me dit juste que si il ne tourne pas avant de sortir la tête on devra surement l’aider avec les mains ou des instruments mais qu’on en est pas là, elle va juste préparer au cas où, car bébé aura ¾ de tour à faire pour sortir au lieu d’¼ quand il est positionné dos à gauche…Juste un peu plus long me dit elle …Nous verrons …Il doit être 7h05 peut être 1 ou 2minutes de plus je n’ai plus la notion du temps …
On me propose de m’aider à bouger, je demande un peu de temps, que là je ne pourrai pas…pas de suite …
La sage-femme me dit qu’elle me laisse à l’infirmière et à mon homme quelques minutes pour aller voir sa seule autre patiente qui est aussi en fin de travail, pas de souci, ça va on gère dit-on en riant !!! Avant qu’elle sorte de la pièce, la poche des eaux se rompt, non elle ne se perce pas elle …explose littéralement, d’une telle force qu’elle en soulève le draps blanc qu’on avait placé par pudeur sur mes genoux !!! Une force impressionnante, je repeins la salle et s’en suit un nouvel éclat de rire général !!! La sage-femme venait de me dire que si je voulais bien elle ne laisserait pas bébé naître coiffé car une étude montrait que c’était sain pour eux d’être en contact avec la flore vaginale, bon bah la question ne se pose plus …Elle sort de la salle, l’infirmière s’approche pour enfin tenter de me piquer et me demande gentiment si elle peut ou si elle attend …
J’allais lui dire d’y aller mais …Quelque chose me chiffonne…Je n’ai aucun de mes repères habituels en étant sur le dos même si je n’y suis pas si mal…J’ai l’impression que ça pousse plus fort et que là bébé n’est pas loin, avec ma permission l’infirmière regarde entre mes jambes, rit encore et me demande quelques secondes et sort en criant « Stephanieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee viens vite !!! » j’entends « Elle accouche?! J’en étais sûre!!! »
Elle revient avec son sourire qui fait du bien….Moi toujours mes contractions que je ne supporte plus donc je décroche de ce qui se passe autour, je souffle fort fort …Ça fait du bien elles me laissent moins de 30secondes entre 2 et sont tellement fortes, bon sang …Entre 2, j’arrive assez à réfléchir pour penser à chéri (comme d’hab’ à ce moment là, ça devient une habitude hihi) et demander à la sage-femme si tout se passe bien qu’il exauce son souhait d’attraper lui-même bébé, il voulait me soutenir et du coup était resté près de moi sans oser demander… elle est d’accord, ils cherchent des gants pour elle et lui…Une contraction encore plus intense je sens que mon corps s’écartent, la tête débute sa sortie(quoi déjà?!!!)
Là l’image surréaliste qui me reste gravée … L’infirmière a laissé tomber les piqûres, et mon homme à gauche, la sage-femme a droite et les 2 qui …galèrent à mettre les gants!!!Là c’est moi qui rit un bon coup, c’est juste totalement hallucinant, il fait moite dans la salle et du coup ils n’arrivent pas à les enfiler, la sage-femme qui me guide de loin me disant de pousser tout doucement pour ne pas me déchirer et chéri qui me dit qu’il voit le front, les yeux, puis le nez, que bébé a plein de cheveux, puis que ouf la tête est sortie…je souffle un peu, je pense en avoir le temps …Et là, une douleur hallucinante, une sensation indescriptible de force, de quelque chose de bizarre dans mon bassin, et là, encore tout le monde qui rit, je ne comprends pas..notre bébé trop fort déjà qui fait ses ¾ de tour tout seul !!! Comme un grand, il avait sorti sa tête du « mauvais côté » et se remet seul dans le bon sens !!!sans aucune aide et poursuit son aventure en dégageant seul une épaule puis l’autre, je vois chéri s’approcher ému et bébé se pose dans ses mains, tout seul, en douceur …Chéri me le pose sur moi avec un bisou en me disant que c’est un pti gars !!!

Un bébé frère est né …Whaouh!!!! Déjà, on a tellement attendu cette naissance et il est là sur moi, il crie un coup, le cordon a déjà cessé de battre, chéri va pour le couper, je mets ma main sur la sienne pour l’aider à rompre ce lien si particulier…Bébé regarde partout déjà !!! Je n’arrive même plus à respirer tellement je suis étonnée de ce qui vient de se passer …Il y a un silence impressionnant dans cette salle …La sage-femme a oublié de regarder l’heure avec tout ça mais chéri a assuré, lui y a pensé : 7h14 !!! Quoi ? Bah voui il ne s’est passé que 14minutes entre notre arrivée ici et sa naissance, je n’en reviens pas, ca m’a paru tellement long, bon, intense, joyeux …

La sage-femme nous montre ses gants en nous disant « sont propres, avec vous 2 suis au chômage technique!!! Vous avez assuré !!! Encore une fois … » Elle ajoute qu’elle est impressionné vu comme je « sais » accoucher …Je lui répond que je ne « sais »pas mieux accoucher qu’une autre que j’accepte juste de ressentir plutôt que de vouloir contrôler …

Je ne sais même plus quoi dire, je bisouille notre nouveau fils, le sens, le respire, le caresse…Je remercie l’infirmière et leur sage-femme, de leur savoir « laisser-faire », de leur gentillesse…

Le placenta s’est décroché déjà seul, du coup on laisse tomber la prise de sang et le cathéter, elle me demande l’autorisation de nous faire 2 misères : à moi une IM d’ocytocine, par précaution en plus de mettre bébé au sein, je dis oui bien sûr, l’infirmière est douce…Je ne saigne quasi pas…ouf!!!!Quel soulagement…Périnée intacte, pas éraillures, pas de déchirure, pas d’œdème, rien de rien …Je me moque gentiment de chéri qui a ce moment là, fait du peau à peau avec bébé, pile en face de mon anatomie plutôt que de détourner le regard, et là il me dit tout zen que vu ce qu’il a vu juste avant ….rah sacré lui !!! Et elle me demande l’autorisation d’aspirer bébé, elle m’explique qu’il y avait beaucoup de méconium dans son liquide et qu’on voit qu’il en a avalé, je ne sais pas, je regarde chéri qui me confirme pour le liquide …Du coup on accepte le test (qui sera négatif 48h plus tard ouf) j’explique à bébé en le serrant fort contre moi pendant le sondage gastrique mais en détournant le regard, je ne peux pas regarder …La sage-femme le fait rapidement …Et on repart dans un long peau à peau et pour la 1ère tétée…

La sage-femme file aidé l’autre maman et quelques minutes plus tard nous avons entendu la jumelle de bébé pousser son premier cri !!! On est émus aussi …Notre sage-femme accepte de poser pour une photo souvenirs que l’on pourra montrer à nos 3loulous plus tard et termine sa garde en venant nous dire au revoir…Nous sommes émus et un peu triste de la voir partir et la remercions encore pour avoir su nous aider en trouvant les mots et les gestes pour nous accompagner …Je lui demande juste comme faveur de ne pas changer…Nous ne l’oublierons pas …

Nous resterons 5h en salle de naissance, tranquilles car pas de chambre disponible et l’équipe du matin veut absolument nous donner une grande chambre que je puisse profiter de mes 3loulous au mieux quand nos 2 minis grands seront là …J’aurai même droit à un pti déj dans la matinée…Nous passerons ce temps à rire encore de cette naissance avec chéri…Ce qui l’étonne encore aujourd’hui c’est que pour la première fois je n’ai pas crié, juste soufflé et ri …rien d’autre… On s’en souviendra!!!Et là, il se moque de moi, en me rappelant combien je radote sur le fait que ce n’est pas bien d’accoucher sur le dos, ni pour bébé, ni pour maman et que ….je viens moi, d’accoucher sur le dos, d’ailleurs il se moque encore aujourd’hui …Coquin lui !!!

Vers 11h, la sage-femme et l’auxiliaire puer’ me proposent de faire les soins de bébé, je leur demande de venir aussi, elles avaient déjà prévu le fauteuil !!! On joue a estimer bébé, il est grand mais niveau poids on dit tous un 3.8kg …Loupé !!! Il n’aura pas de vitamines dans les yeux, ils ne le font plus, chouette et réussit tous les ptis tests faits à la naissance.

Notre joli cœur, né ce samedi 13 août 2011 à 7h14, dans les rires et la sérénité, mesure 51.5cm (il était déjà déplié tout seul) pour un beau 4.130kg et un périmètre crânien de 37cm !!! Chapeau pti gars !!! Et merci de nous avoir offert un si beau moment bébé, je suis fière de toi, de moi et de ton papa …

Nous voilà partis pour la vie à 5 !!! Une jolie étoile qui va grandir aux côtés de notre lune et notre soleil qui sont complètement gagas, la première rencontre a été douce, magique et comme tout le reste : sereine !!! Ils sont déjà très unis, et ont droit aux premiers sourires de bébé frère …Bonheur, bonheur …

#224 Valérie – février 2013

3 Mar

« J’ai commencé à perdre les eaux vers 4h30 le 12 février, celà devait juste être une fissure, dans le sens où çà n’a pas fait le « splash » attendu. Je n’avais pas de contractions, on m’a gardé à l’hôpital toute la journée puis mise sous antibiotiques, le monitoring du bébé était normal.
La nuit est passée, les contractions commençaient seulement à se faire sentir, peu douloureuses. Le matin, on m’a emmené en salle de travail m’appliquer un gel pour déclencher les contractions: à 12h30, je commençais seulement à me dilater, mais le col restait tonique et le bébé ne parvenait pas à descendre, son monitoring restait stable.
2 nuits que je ne dormais pas ou si peu, à 14h je n’étais dilatée qu’à 4 cm avec des contractions douloureuses, j’ai finalement demandé la péridurale que je ne voulais pas pour pouvoir me reposer et avoir encore des forces pour les poussées finales. On m’a placé la péridurale, mais l’ocytocine aussi pour que le travail se poursuive.
A 20h, la tête était à 2 cm de sa sortie, c’était le changement d’équipe, il a donc fallu encore attendre un peu avant que le bébé n’arrive vraiment. 21h02, Maximilian est né avec le cordon ombilical autour du cou: encore un imprévu… J’ai à peine eu le temps de voir son dos qu’on le sortait de la salle pour l’aider à crier. Je n’ai donc vu mon fils qu’à 22h, après ma séance de sutures (j’avais déchiré un peu profondément, il a fallu que le médecin de garde vienne s’occuper de moi).
En définitive, la seule chose qui s’est déroulée comme « attendu », c’est l’allaitement: je suis obligée de passer par un bout de sein comme je n’ai pas de mamelons, mais Maximilian s’y est fait et c’est finalement tout ce qui compte (j’avais écrit mon projet de naissance à la base, mais rien n’a pu être respecté du fait de la réalité). »

Anonyme, en France. 2008

27 Fév

Tout commence fin mars 2007 où avec la fin de l’allaitement du petit deuz revient en force une envie de petit troisième.

Après réflexion nous nous disons que d’ici 3/4 mois nous y penserons sérieusement mais que pour le moment ça fait un peu tôt. Finalement notre petite puce viendra se loger au creux de mon ventre un mois plus tard.

Je suis un peu déroutée au début, ne me sentant pas prête ni physiquement ni psychologiquement à revivre une grossesse pour le moment et puis surtout j’angoisse énormément à l’idée de gérer 3 petits bouts dont 2 ayant seulement 21 mois d’écart…Papa lui est super heureux car il n’aura pas à subir ma « mauvaise humeur » mensuelle à l’annonce d’une « non grossesse », chose qu’il a très mal vécu pour les 2 premiers petits. Nous sommes de toute façon très heureux.

Ce bébé est donc prévu pour le 25 janvier et nous ne souhaitons pas savoir le sexe avant la naissance.

Cette grossesse s’est déroulée très sereinement en comparaison avec la précédente. J’ai pu être active jusqu’au bout (et avec les 2 « grands » à gérer il valait mieux) et j’en ai bien profité. Grossesse beaucoup plus difficile sur le plan « émotionnel » avec de nombreux soucis au boulot, de gros conflits avec ma maman et ma grand-mère très malade. J’arrive donc en fin de grossesse très fatiguée psychologiquement et physiquement (chez moi c’est toujours le sommeil qui paye quand ça ne va pas fort…). Je n’ai aucune crainte vis-à-vis de l’accouchement et je me suis même faite à l’idée que je pouvait accoucher seule à la maison ( les gars sont nés plutôt vite). Une seule chose me terrorise : accoucher à la maison seule avec les gars (là je ne suis pas sûre de tout gérer) et je n’espère donc qu’une chose c’est que le travail ne commence pas en pleine heure de pointe, empêchant papa d’arriver vite pour nous chercher.

Le 7 janvier, rentrée des classes après les vacances de Noël, je me lève en se disant qu’à ce terme mon aîné venait de naître. A l’école tout le monde est étonné de me voir encore avec mon gros bidon et chaque phrase m’énerve parce que je suis super pressée d’accoucher. Je me console en me disant qu’il y a quand même de fortes chances pour qu’en fin de semaine je puisse serrer mon bébé dans mes bras. J’avais lu qu’une frénésie de rangement pouvait précéder l’accouchement, ce fût le cas. Ce jour là j’ai fait les courses, le repassage, une partie du ménage puis après avoir récupéré les gars nous avons enlevé les décos de Noël, fait les cartes de vœux. Je leur ai ensuite donné le bain puis les ai installé à table. Juste à ce moment papa est rentré, il était 19h30 et je me suis dit « ouf il est là si j’accouche maintenant je ne serai pas seule ». Et heureusement parce qu’à 19h45 je perdais les eaux….(je rêvais d’un début de travail franc, on ne peut faire mieux)

Je n’ai aucune contraction, je suis super détendue, ce qui nous permet de préparer les garçons (et leur sac) et de finir la valise tranquillement. Le petit ne comprend pas trop pourquoi on lui remet ses chaussures alors qu’il est en pyjama et le grand a un moment de panique et veut venir avec nous à la maternité. Papa est lui super inquiet que l’accouchement dure longtemps puisque les contractions ne démarrent pas. En prévision il se bourre donc les poches de différentes cochonneries (ben oui nous n’avons pas eu le temps de manger nous). Nous partons vers 20h10, le trajet me semble surréaliste: le petit chante, le grand pose les questions attendues toute la grossesse style mais comment il va faire pour sortir le bébé ?, je lui réponds tant bien que mal tout en étant super excitée à l’idée de faire bientôt connaissance avec mon bébé, papa lui pense à ses RDV de boulot qu’il devra annuler (ah ces hommes !!!). Vers 20h25 les gars sont déposés chez la nounou (qu’est ce que nous ferions sans elle ???), je suis triste de les laisser (c’est la première fois que le petit dort loin de moi) mais les contractions commencent et cela m’aide à me séparer d’eux.

Nous arrivons à la clinique à 20h45, les contractions semblent déjà bien rapprochées et me « plient en 2 » mais papa asperge prend le temps de faire ½ tour avant de se garer pour être dans le bon sens pour repartir. Pourquoi, il se le demande encore aujourd’hui !!! C’est une élève SF qui nous accueille ; elle porte le même prénom que ma grand-mère qui est malade. J’ai eu tellement peur toute la grossesse qu’elle ne soit plus là pour la naissance que je vois cela comme un signe et je me dis qu’elle sera encore là lors de notre prochaine visite et qu’elle rencontrera donc son (ou sa) arrière petit(e) fils(lle).

Comme j’ai perdu les eaux, le protocole « impose » de faire un monitoring. Nous restons donc seuls une vingtaine de minutes, les contractions sont très intenses et semblent vraiment très rapprochées, je suis mal sur le dos et voudrais bouger, c’est dur (en fait j’en avais le droit mais je ne le savais pas). Papa me dit que les contractions sont écartées de 3-4 minutes, l’élève SF à son retour dira « oh la la mais vous contractez toutes les minutes on va passer en salle d’accouchement ». Je me demandais aussi ce que c’était que cette « salle de travail » puisque je n’y étais pas allée pour mes premiers.

Une fois en salle d’accouchement l’élève SF m’examine, je suis dilatée à 6/7. Je panique un peu, me demandant si je pourrai tenir sans péri. L’homme SF me propose alors de refaire un monito et d’aviser ensuite pour la péri. Je me mets sur le côté droit et supporte alors beaucoup mieux les contractions. L’homme SF explique à l’élève tout le rangement du matos car c’est son premier jour. Finalement il n’aura pas le temps de finir, j’ai envie de pousser. Il ne me croit pas et me dit de se calmer, ce que j’ai beaucoup de mal à encaisser. Il m’examine et effectivement je suis à dilatation totale. Il me demande de me remettre sur le dos et prépare les étriers mais je refuse et demande à rester comme je suis sur le côté droit (mon deuxième est né dans cette position). L’expulsion est très rapide, j’ai à peine le temps de ressentir ces sensations de brulures au niveau du périnée que déjà mon bébé est dans mes mains puis sur moi. Il est 21h40, je n’en reviens pas et l’homme SF non plus. Je suis persuadée avoir « senti » que c’était un petit mec mais je ne sais pas ce que j’ai senti parce que finalement c’est une petite princesse. Papa la prénomme et coupe le cordon. Il rêvait d’avoir une fille, il est donc aux anges et trouve super d’avoir gardé la surprise jusqu’au bout. Le seul bémol de cette naissance sera l’ocytocine injectée pour la délivrance alors qu’il n’y avait pas urgence. Je n’étais pas assez renseignée et n’ai donc pas osé refuser. Le placenta est certes sorti très vite mais moi j’ai ressenti des douleurs plus intenses que celles des contractions de la naissance et je me suis sentie « partir » d’une manière très désagréable. Mon bébé est restée en peau à peau mais pendant une heure rien ne va, elle pleure et rien ne la rassure, c’est dur. Finalement au bout d’une heure elle trouve le sein et s’apaise automatiquement. Ce sera le début d’une très longue histoire de lait

48h plus tard j’étais de retour à la maison avec un suivi en HAD organisé par la clinique. En dehors de l’ocytocine qui ne m’a pas été imposée mais que je n’ai pas osé refuser par manque de connaissance, je me suis sentie respectée durant cette naissance mais aussi après dans le service.

# 168 Anonyme_ Bastia

26 Fév

Pour rappel voici le projet de naissance que nous avions rédigé et soumis au gynéco et à la SF de l’hôpital, et qu’elle a agrafé au début de mon dossier médical, et qui ne leur posait aucun problème.

Citation:
Pour la naissance de notre fils, nous souhaiterions que la physiologie de l’accouchement soit respectée le plus possible.

Nous aimerions avoir une chambre individuelle si disponible.

Le papa souhaite être présent à tout moment.

De manière générale nous souhaitons être consultés et informés avant tout acte et intervention sur la maman ou le bébé.

Pendant le travail:

La maman souhaite pouvoir être libre de ses mouvements, marcher, éventuellement prendre un bain, grâce à l’utilisation d’un cathéter souple bouché et d’un monitoring discontinu ou ambulatoire.

Dans l’optique d’un accouchement naturel, nous ne souhaitons pas de déclenchement, de rupture artificielle de la poche, ou de décollement de membrane, sauf en cas de souffrance fœtale.

Toujours dans une optique naturelle et afin de favoriser la montée de lait, nous ne souhaitons pas avoir recours à des médicaments accélérant tels que Syntocinon ou Ocytocine.

Nous avons préparé une péridurale, mais nous voudrions essayer au maximum de ne pas y avoir recours. Dans ce sens, nous comptons sur le soutien de l’équipe médicale afin d’aider et soulager la maman par d’autres moyens, notamment grâce à diverses positions (accroupie, sur le côté…)

Par respect pour son corps, la maman préférerai éviter de trop nombreux touchers vaginaux, et ne veut pas d’épisiotomie, même en cas de déchirure.

Après la naissance:

Nous souhaiterions attendre la fin des pulsations avant de couper le cordon ombilical et procéder au peau à peau et à la tétée de bienvenue immédiatement.

Afin de favoriser l’allaitement, le bébé ne recevra aucun complément alimentaire ni biberon.

En cas de césarienne:

Le papa sera présent si il le souhaite et prendra le relai pour les soins du bébé et le peau à peau.

Si complications, la maman préfère qu’on tire son lait et qu’on le donne à la pipette.

Bien entendu, nous nous remettons à l’expertise de l’équipe médicale et sommes à son écoute pour toute suggestion visant à accueillir notre enfant dans les meilleures conditions.

Vendredi 14 décembre:

Nous avons rendez-vous à 11h à l’hôpital de Bastia pour la visite du terme. Nous prenons toutes les affaires avec nous au cas où ils me garderaient. Nous quittons l’Ile Rousse vers 9h. RAS

On monte en salle des naissances comme convenu, les SF me font entrer en salle d’examen seule. Prélèvement d’urine, mesure du ventre, monitoring. La SF vient contrôler le monitoring: j’ai des contractions irrégulières que je ne sens pas. Elle contrôle mon col, toujours mou et ouvert à 2, comme depuis le mois dernier. Elle me dit qu’il est « favorable ». Me demande où j’habite, et me dit que vu que j’ai des contractions elle va peut-être me garder. Elle est toujours en train de m’examiner, et me dit qu’elle va « être vilaine », qu’on va le « titiller un peu pour voir ». Dans ma tête j’ai un gros doute, j’ai peur de comprendre. Elle enfonce un peu plus ses doigts. puis elle ressort et retire son gant. Elle appelle mon homme pour qu’il entre, et lui dit qu’elle va me garder, qu’il va falloir qu’il descende faire les papiers d’hospitalisation. Elle sort et revient quelques minutes plus tard avec mon dossier médical pour faire la paperasse. Elle m’avoue qu’elle n’avait pas lu notre projet de naissance…

On m’installe dans une chambre double avec une jeune maman qui a accouché 2jours plus tôt. Je demande si je peux être inscrite sur la liste d’attente pour une chambre individuelle, mais on me répond que je ne pourrai m’y inscrire que quand j’aurai accouché.

Mon homme et moi passons l’après-midi à déambuler dans l’hôpital pour faire démarrer le travail. Je ne sens rien, j’ai juste mal aux reins, d’avoir marché et d’être restée debout toute la journée.

20h mon homme doit partir, je suis dégoutée. Il n’a pas le droit de rester puisque je suis en chambre double. Je me dit que tout ça est ridicule, j’aurai très bien pu rentrer chez moi et attendre tranquillement que le travail commence tout seul. Si ça se trouve il va falloir attendre encore 2 jours, mais comme ils m’ont hospitalisée, y’a peu de chance qu’ils me laissent sortir demain si rien ne se passe d’ici là.

Je passe la soirée à papoter avec ma voisine de chambre qui est bien sympa. On essaye de dormir un peu.

Samedi 15 Décembre:

1h du matin: je sens couler quelque chose entre mes jambes, me demande si c’est du liquide amniotique. J’appelle la SF qui me fait retourner en salle d’exam pour contrôler: monitoring, prélèvement vaginal, toucher. c’est pas du liquide, la poche n’est pas rompue, le col n’a pas bougé. Alors que j’attends que le monitoring se fasse, je commence a avoir très mal aux reins, de manière discontinue. Je me demande si c’est pas une contraction. Pourtant mon ventre ne se contracte pas, j’ai pas mal à l’intérieur ni dans le vagin. Je test l’appli Babybump sur mon Iphone qui permet de chronométrer les contractions et leur intervalle. Je constate avec étonnement que ces douleurs durent 1min toutes les 4 minutes. On dirait bien que ce sont des contractions. Et ça a démarré d’un coup comme ça, super régulières et rapprochées. Je vais garder le même rythme pendant les 5 heures à venir. On me renvoie dans ma chambre en me disant que maintenant il faut attendre que le col s’ouvre.
Je panique un peu en me demandant si ça va aller vite, quand est-ce que je dois appeler mon homme pour qu’il vienne, il a au moins 1H30 de route pour venir, peur qu’il ne soit pas là à temps, peur de le faire venir et qu’en fait le travail n’avance pas et qu’il doive attendre dehors dans la voiture, peur de devoir faire tout le boulot sans lui.

Je ne trouve pas de position confortable sur le lit, mes exercices de yoga ne me soulagent que faiblement, par contre je gère plutôt bien ma respiration. J’ai mal au dos et dans le haut des cuisses. J’ai peur de plus souffrir de mes jambes que d’autre chose, et surtout de ma mauvaise jambe. Toujours pas de contraction du ventre ni à l’intérieur.

On me propose un ballon, j’essaye et ça me soulage bien.Je ne vais plus pouvoir le quitter, pas même pour faire le tour du lit et attraper la sonnette pour appeler de l’aide. J’essaye de ne pas faire de bruit, ma voisine essaye de dormir, son bébé est sage. Je respire fort, mais mon rythme régulier a dû la bercer, elle ronfle un peu. J’attends, ça parait interminable.

3h : j’envoie un texto à mon homme, qui me demande si je veux qu’il vienne. Je lui explique que je voudrai bien mais que de toute façon il pourra pas rester avec moi dans la chambre. J’attends que ma voisine se réveille pour nourrir son bébé, elle va le changer et me demande si ça va, je lui demande d’appeler la SF. La SF me répète que même si mon homme vient il devra attendre dehors, ou dans le hall de l’hôpital. Je lui fait bien comprendre qu’il en a pour minimum 1H30 de route, que je voudrai qu’il soit là, que j’ai peur qu’il n’arrive pas à temps pour la naissance de son fils. Je suis super angoissée. Je peux pas bouger du ballon. J’insiste en demandant si il n’y a vraiment pas un endroit où on pourrait être tous les deux. Elle me dit qu’on pourrait rester en salle d’examen mais qu’il faudra qu’il sorte à chaque fois qu’une autre patiente se fera examiner. Je dis banco et j’appelle mon homme, dès qu’il arrivera on ira en salle d’examen. Je reprends courage, je me reconcentre sur ma respiration, j’ai 1H30 à tenir et il sera là… entre deux contractions je manque plusieurs fois de tomber du ballon, je tombe de fatigue.

4H45: Il est toujours pas là. Je recommence à paniquer. Qu’est-ce qu’il fout? Je l’appelle, il arrive, il roule doucement, il est prudent, il est à 10min.

5h: Je vais en salle d’exam, mon homme est au bout du couloir, j’ai du mal à marcher. Il doit encore attendre hors de la salle le temps qu’on m’examine.
5h30: mon col est à 6cm. Ouf! j’ai pas souffert pour rien. Mon homme me rejoint dans la salle. Les contractions s’enchainent toujours au même rythme, mais j’ai perdu ma concentration. Mon homme ne sait pas comment m’aider. Je reste sur mon ballon, mais je suis épuisée. La SF passe nous voir et nous annonce: « pour la péridurale, si vous la voulez c’est maintenant. Je vous laisse réfléchir, je repasse dans 15 min. »
Je suis désemparée, je voulais tellement être forte, faire ce qui est le mieux pour mon bébé, j’étais sure d’être capable de le faire… mais j’en peux plus, j’ai mal, peut-être même que je gère moins bien depuis que mon homme est arrivé, je me suis relâchée. Je lui demande son avis, mais bien sûr il me répond qu’on fait comme je veux, il me demande si j’aurai la force de tenir encore 3h comme ça, avec des contractions plus fortes encore. Il me dit que ça ne fera pas de moi une mauvaise mère si je prend la péridurale, qu’il faut peut être que je garde des forces pour pousser, mais qu’il ne veut pas que je regrette après… Je lâche prise. En fait je capitule avec moi-même. Je suis épuisée.

6h: Je suis donc en salle d’accouchement, les SF et l’anesthésiste me préparent. L’effet est quasi immédiat, je ne sens plus les contractions, la peau de mon bas ventre et de mes cuisses commencent à se désensibiliser, puis au cours des heures, c’est toutes mes jambes qui vont devenir mortes.
6h30: Je souffle enfin, l’équipe de jour arrive, je reprécise à la nouvelle SF que j’ai un PdN, elle me dit qu’elle l’a lu. Elle forme une apprentie SF qui va également assister à l’accouchement, et m’examine aussi à chaque fois avant ou après la SF qui contrôle. Elles sont douces et prennent soin de me demander la permission de m’examiner à chaque fois. De toute façon maintenant je sens plus rien. Elles me tournent sur le côté avec un coussin entre les jambes, et m’expliquent que cette position va aider le bassin à s’ouvrir et aider le bébé à descendre (méthode Gasquet).
Elles nous laissent, mon homme porte une belle blouse et un joli bonnet. Il s’assoit en face de moi, on discute tranquillement. Je me repose, peut-être même que je dors un peu.

Après j’ai un peu perdu le fil de la montre. Les SF viennent régulièrement contrôler mon rythme cardiaque, ma tension (je suis toute branchée d’électrodes) et mon col. Au bout d’un moment, elles me disent que les contractions ne sont plus assez efficaces. Il faudrait rompre la poche des eaux pour que ce soit la tête du bébé qui appuie sur le col. Alors pffff ! je me dit au point où on en est… Elles me remettent ensuite dans la position sur le coté et on attend encore.
Peut-être une heure plus tard ou plus, elles me rééxaminent et cette fois elles me disent que le col est à 9cm qu’il ne manque plus grand chose mais que ça fait un moment que ça n’a plus bougé, il faudrait faire un peu de Syntocinon… Je proteste, lui dit que j’ai peur pour mon allaitement tout ça, elle me rassure, que c’est vraiment une petite dose, que mon corps ne sera pas gavé de Synto, qu’il a déjà commencé à en produire grâce au travail déjà accompli… bref…

Vers 11H elles reviennent, mon col est complètement effacé, on va commencer à pousser. Je ne sens absolument pas les contractions, j’attends que la SF me dise quoi faire. Mon homme est près de moi, il doit soutenir ma nuque quand je pousse. Il m’encourage. Je pousse de toutes mes forces, mais je ne sens rien, alors j’ai du mal à évaluer ma force, j’essaye de me rappeler le yoga, la bascule du bassin, l’abaissement du diaphragme. j’agrippe mes jambes puis mes chevilles, comme une grenouille. D’après mon homme j’ai du pousser une bonne trentaine de fois.

12h: mon bébé sanguinolant est sur mon ventre, j’arrache la blouse et retire les capteurs de l’electrocardiogramme, et le place entre mes seins. La SF appuie sur mon ventre, les autres essayent d’essuyer Elio. Son cordon est déjà clampé et coupé, tout va très vite, il y a plein de monde dans la salle. On emmène mon bébé pour le mettre en couveuse, il n’a pas pu téter. J’envoie mon homme surveiller ce qu’il font à notre fils, il ne veut pas me laisser, y’a du sang partout et je suis très blanche. Il demande à la SF si ça va aller pour moi, elle le rassure. Je vois l’aiguille courbe dans sa main et je pense « Oh Putain elle m’a coupée!!!  » (j’apprendrai plus tard que la tête était passée, c’est son bras replié qui bloquait les épaules, fuck!)

Mon homme sort, une femme apparait dans l’encadrement de la porte, elle commence à engueuler ma SF comme quoi on peut pas monopoliser tout un service pour un seul accouchement, l’autre répond qu’elle a appelé personne, la première insiste, l’autre répète 4 fois qu’elle a appelé personne. Moi saoulée, en train de me faire recoudre les jambes en l’air, je remballe celle qui doit être la chef de service je suppose: « elle vous a dit 4 fois qu’elle a appelé personne ! » fin de la discussion.

Mon homme revient, la pédiatre avec lui me dit qu’on va laisser le petit en couveuse pendant un moment « si vous êtes d’accord » non je suis pas d’accord, mais apparemment personne ne me demande mon avis. On ne peut pas non plus amener la couveuse dans ma salle. Je ne sais pas ce qu’il lui on fait, mais probablement une aspiration et tout. Il a pleuré pendant les 2h où on m’a gardé en observation et lui en couveuse. Mon homme n’a même pas pu le toucher. On me débarbouille un peu et on m’installe un peu plus confortablement. J’ai froid, je demande une couverture. On me dit de me reposer.

Les deux heures d’observation sont passées. On m’amène enfin mon bébé, mon grand et gros bébé de 4,400kg. Il porte le petit pyjama rouge qu’on avait choisi pour son 1er jour, pas de peau à peau. Il se calme enfin dans mes bras et tète pour la première fois. La chef de service désagréable vient me voir pour s’excuser pour tout à l’heure. Elle me dit que comme j’ai eu un accouchement difficile on va me mettre en chambre individuelle. Tiens donc ! y’en avait donc une de libre! Ils auraient pas pu me la donner direct au lieu de me priver de la présence de mon homme, et me stresser qu’il ne soit pas là à temps !! Grrr!! C’est peut-être une compensation pour n’avoir pas respecté mon PdN de bout en bout ?
On nous emmène dans la chambre et on essaye de se reposer. Le lendemain on me fait une perf de fer, je suis anémiée (fer à 7 au lieu de 10, on me dit que j’ai de la chance, la limite pour une transfusion sanguine c’est 6 )

Toujours est-il que notre petit est magnifique, il est gentil, ne pleure pas beaucoup, et tète bien. Mes seins vont s’en souvenir d’ailleurs, et si je ne m’étais pas bien informée par moi-même avant la naissance, j’aurai certainement accepté le biberon qu’on m’a proposé dès le 2ème jour, vu que ma montée de lait n’est arrivée qu’au 4ème jour, mais j’ai tenu bon malgré la fatigue, malgré la douleur des tétons, malgré le stress qu’on m’a donné parce qu’il ne reprenait pas de poids assez vite selon eux. J’ai tenu bon et mon petit à regrossi, et finalement il a pris 500gr par semaine en ayant été nourri exclusivement au sein. Aujourd’hui il a 10semaines et pèse déjà plus de 7kg, ses pyjamas taille 6mois sont déjà trop justes mais c’est une autre histoire. Il est juste exceptionnel et magnifique.

# 167_ Anais 2009_ Naissance de Noa

26 Fév

jeudi.
C est ma premiere grossesse je suis a 37sa je me rend a la mater pour ce que je crois etre une rupture des membranne.
Mon homme est avec moi ,ns sommes ds la salle d attente avec un autre couple en fin de grossesse.une sf ,apres examen on me confirme que c est bien une rupture des membranne ,que mon col est ferme mais que l on me garde avec traitement antibio au cas ou.L accouchement doit se mettre seul en route sous 48h ,passe ce delai ce sera declemchement.
Jeudi et vendredi
J ai ete instale en service suite.de couche,j ai droit a deux touche vaginal et deux monito par jour,mais RIEN ne se passe.
Samedi
7h je suis prete a descendre en salle d accouchement pour etre declenche,je suis a jeun .
On me pose une sorte de tampon sous le col de l uterus ,la sf qui le fait me fait treees mal et ose dire:’je m en suis fait mal au doigt »
Je suis perfuse et est droit a deux heure de monito,mon homme arrive vets 9h,vers 14h je suis autorise a prendre l air 1h puis vers 16h re2hde monito .VERDICT:0contraction-col long et ferme
Le soir on me donne juste une soupe un yayourt au cas ou (je suis a jeun depuis la veille au soir)
Dimanche
7h declenchement a l aide du gel journee qui ressemble a celle du samedi -toujours rien-et toujours juste une soupe et un yayourt et quand je dis que j ai faim on me dit » impossible vs etes perfuse! »
Lundi
7hdeclenchement a l aide de la perf ocitocine,c est leur derniere cartea perf coule jusqu a 15h et RIEN , ils en remettent et tjrs RIEN
J ai faim,je suis epuise moralement je pleure…c est la pleine lune et ns sommes ds un grd hopital il y a plein d accouchement et du coup personne pour s occuper de moi…
Vers 23h je suis tjrs en salle d accouchement (les soirs precedant je remontais),enfin un gyneco que je n ai jamais vu vien me voir en me dis doucement en me prenant les mains:’bonsoir madame ,suite a un echec de declenchement ns allons mettre votre bb au monde par cesarienne d ici 2h ».ENFIN !!!je voulais une voie basse mais tant pis,j en ai marre oui une cesa..

Mardi 26 mai 2009 a 00h40 mon fils noa vient au monde ,mon homme qui n a pas ete autorise ds le bloc attend derriere la porte.j embrasse mon fils et il part avec l auxiliaire puer rejoindre son papa pour les soins.
Je suis amene en salle de reveil et attend impatiemment mes amours.
2h ils arrivent ,c est magique noa est depose contre moi je savoure cet instant.on essaie une tete mais sans succes..
Vers 3h on viens ns voir pour demande a mon homme est noa de partir et ns disant que de toute facon je vais bientot remonte.

Le tps passe et personne me remonte,je pleure ,sonne ,demande a etre au pres de mon bb et on me repond.:’. calmez vs ,persone ne peut vs remontez ,reposez vs! »
Me reposer!!!non je veux mon homme et mon bb,peine perdu pour moi j ai eu beau pleure,crie, je n ai ete remonte qu a 9h !mon homme lui attendais ds ma chambre sans savoir ou j etais lorsqu il a pose la questions on lui a repondu ,je c ete une question d effectif mais des que qqn sera dispo je remonterai!de plus il pensais que noa ete avec moi.
Mon tout petit a passe sa premiere nuit en salle d accouchement,je l ai recupere.en remontant ,et le comble c est qu il avait ete nourri durant la nuit alors que j avais stipulee que je voulais allaiter que donc si il reclamait il fallait me l ammener.
La suite a ete plus heureuse ,cesarienne 00h40 a midi je remarchais ,l allaitement a tres bien fonctionne et a ete tres facile….

Pour bb 2 je souhaite du coup une voie basse pour ne pas revivre cette separation,malheuresement j ai eu une voie basse mais a 34sa donc transfert du bb en niveau 3et 10j de neonat…

pour bb 3jr souhaite un aad a voir.

Anonyme_ 27/08/2012 _Nantes

23 Fév

Pour ma part, l’accouchement reste un souvenir agréable, doux, et évidemment, le meilleur souvenir de ma vie !!!

J’ai accouché à 8 mois et demi de grossesse, mon petit bout était prêt à venir nous montrer sa petite bouille .

Les contractions ont débuté à 8h du matin, et vers 12h nous avons décidé de nous rendre à la clinique, en pensant que bébé était sur le point d’arriver.

Nous avons été accueillis par une sage-femme, adorable, calme et rassurante (Delphine). Elle nous a installés dans une pièce, avec un monitoring, puis a vérifié la dilatation de mon col : 1 cm, sniffff…

On nous a laissé le choix : rester à la clinique, ou puisque nous habitons à 10 mn en voiture de la clinique, rentrer continuer le travail à la maison quelques heures…

Evidemment, pour un 1er accouchement, les questions se bousculent (comment on fait si ça va trop vite, si ça fait trop mal…) . Mon conjoint a demandé : on revient quand ? La sage-femme a tout simplement répondu : « Vous saurez quand il faudra revenir… (Conseil finalement pas anodin, qui veut juste nous faire comprendre qu’il faut s’écouter, et faire confiance à la nature)… Mangez un petit repas léger et revenez quand vous voudrez ». On repart quand-même avec le n° direct des sages-femmes (qu’on nous avait fourni à la visite du 9éme mois).

Bref, nous sommes rentrés, après avoir pris un hamburger à emporter (repas léger…hum…le burger de la condamnée…). Puis le travail a continué à la maison, avec un film pour moi et des contractions toutes les 5 mn, une sieste pour mon conjoint (chanceux !!! ).

Enfin vers 18h, je sens qu’il faut que je me fasse aider et qu’il est temps d’y aller…

Arrivée à la clinique, accueillis par la même sage-femme, toujours adorable. On nous installe dans une salle d’accouchement, en nous disant : « vous êtes chez vous ! Vous pouvez vous mettre de la musique, ect… ». Mon conjoint et moi restons habillés comme on est venus et non en « tenue d’hôpital ». La sage-femme finissant sa journée, vient nous dire au revoir et nous présente sa collègue(Andréa) qui prendra le relais, tout aussi gentille, et douce, elle se présente, puis m’ausculte : col à ouvert à 6 cm ( yes !!! ) et poche des eaux qui perce. Elle me demande comment j’ai envisagé mon accouchement (péridurale, assise, debout, ballon, tout est possible). J’avais déjà évidement pensé à mon projet, et donc : péridurale !!!

L’anesthésiste arrive vite, cool ! La sage-femme m’accompagne pendant la pose de la péridurale, m’explique tout, puis….je béni l’anesthésiste et on se détend…

Après quelques contractions, une petite dose de produit pour accélérer le travail (bébé fatiguait ),une aide puéricultrice arrive, m’enlève le monitoring et sur la demande de la sage-femme je pousse. J’ai commencé sur le côté car j’étais bien, puis sur le dos. Je pousse quand elle me le dit, elle m’encourage, mais toujours tout en doucement, dans le calme, à voix basse, me dit quand elle voit les cheveux de bébé, me propose de me montrer au miroir, propose au futur papa de regarder (« euh…non merci… ») et puis je pousse encore, et encore, et voilà bébé ! Il est 22h environ et le voilà dans mes bras, sur ma peau, 1er câlin, je pleure, Papa sourit, et on remercie les filles pour cet accouchement tout en douceur. Elles nous disent « Vous nous présentez ??? ». Eh oui : « Voici G…. »

La sage-femme m’a dit après qu’elle avait pratiqué une épisiotomie, personnellement je préfère qu’on me le dise après plutôt qu’en plein accouchement (ça m’aurait stressée)… Elle m’explique pourquoi elle l’a fait, et me fait des points de suture (merci la péridurale). Elle m’a aussi proposé de voir le placenta, ce que j’ai accepté car je voulais voir où était logé mon petit pendant ces longs mois ! Bébé est toujours avec moi, l’aide puéricultrice l’habille avec les petits vêtements qu’on a ramenés, évidemment elle me demande si je souhaite allaiter, et respectant mon choix m’amène le 1er biberon de mon fils !

Voilà, notre accouchement s’est très bien passé, à l’image de la grossesse et de son suivi. Je me suis sentie écoutée, entourée, et en même temps responsabilisée et impliquée. Très peu médicalisé, mais rassurant, il restera un super souvenir et je retournerais accoucher dans la même clinique les yeux fermés !

Merci pour votre initiative, en espérant que ça puisse un jour se passer aussi bien pour toutes…

Anonyme

#117 Fanny – Île-de-France, Mars 2009

17 Fév

Un accouchement accéléré…

Je m’appelle Fanny. Il y a quatre ans , en mars 2009, j’ai eu un petit  garçon : Yann.
C’était notre premier enfant. J’étais jeune et naïve, infirmière de métier. J’étais pleine du livre « Mettre au monde » de Patrice Van Eersel. Je me disais que si j’accouchais dans la clinique où je travaillais, nous pourrions avoir une écoute de notre démarche, et la possibilité d’avoir un accouchement le plus naturel possible.
Mais déjà, à la consultation d’anesthésie, j’ai senti que ça n’allait pas être facile. Quand j’ai dit à l’anesthésiste que je ne souhaitais pas une péridurale d’emblée, il m’a sermonné. Il m’a dit que seule les africaines pouvaient accoucher sans péridurale et que je risquais de mettre en danger mon bébé si je ne le faisais pas. J’ai dit que je souhaitais quand même essayer.
Les contractions ont commencé tranquillement un samedi. Je n’y connaissais rien, et je ne savais pas quand aller à la maternité. Je voulais que ce soit le plus tard possible. Nous avons attendu jusqu’au dimanche soir. Les contractions étaient espacées de 5 minutes, et la douleur était tout à fait gérable pour moi. Nous voulions juste un avis,
et nous nous sommes présentés à la maternité. Nous avons été très bien accueillis par une jeune sage-femme. Après examen, on m’a dit que le col était dilaté à 4 et qu’il fallait que j’attende dans une chambre. La sage-femme nous a rassuré et dit que je pourrais utiliser une baignoire si j’en avais envie, que tout se ferait tranquillement. J’étais satisfaite. Mon mari est reparti chercher des affaires. Je l’ai attendu et à son retour, la sage-femme est venu nous chercher en disant qu’on ne pouvait plus attendre, qu’il fallait que je descende tout de suite en salle de naissance. Ca faisait peut être 1 h30 que nous étions arrivés… et rien ne semblait avoir changé pour moi !
Et là, sans tout comprendre et sans oser rien dire, nous avons vu se dérouler tout ce que nous redoutions…. Sur le dos, les pieds dans les étriers avec le monitorage en continu, la perfusion d’ocytocine de synthèse… « Ce n’est rien, c’est juste une petite perfusion pour accélérer un peu le travail ! » m’a t-on répondu quand j’ai posé la question. On ne m’avait pas dit que la douleur deviendrait insupportable à ce moment là… les contractions se sont intensifiées d’un coup, sans que je n’arrive plus à y faire face. La sage-femme m’a ensuite dit qu’il fallait rompre la poche des eaux…pour accélérer les choses, encore une fois. Et c’est ce qu’ils ont fait. J’étais bloquée, j’essayais de gérer la douleur comme je pouvais . La sage-femme a appelé l’obstétricien de garde qui est entré. Pas un bonjour, pas un regard. Je ne l’avais jamais vu. Il s’est approché de moi, et m’a fait directement un toucher vaginal, sans rien dire. Sauf que le col s’était resserré. Ils ont accéléré le Synto°. Et là, le stress, la douleur… j’ai senti que tout m’échappait et que je perdais pied. J’ai fait un malaise. Mon mari derrière moi, assistait à tout cela, impuissant également. Quand j’ai retrouvé mes esprits , j’ai demandé une péridurale. Je savais que je n’y arriverais pas sinon… Et dans ce contexte, je bénis l’anesthésiste qui me l’a fait et qui m’a permis de me reprendre et d’assister à la fin de mon accouchement. J’avais du mal à pousser, je sentais les contractions lointaines, j’étais épuisée. La sage-femme m’a fait une épisiotomie, sans rien me dire non plus. Sur le moment ça m’était égal. Puis elle m’a dit qu’elle allait rechercher l’obstétricien, qu’il faudrait certainement les forceps… Il y a une chose que je savais : je ne voulais pas revoir cet obstétricien, je ne voulais pas des forceps. J’ai donné tout ce qu’il me restait d’énergie quand j’ai vu le médecin passer la porte. Et Yann est né ! C’était un beau bébé, certes plus de 4 kg…mais sans forceps !

Puis, j’ai eu Yann un peu sur moi .Mon mari a quand même pu couper le cordon mais très vite… et on me l’a vite enlevé, emmené pour les soins « classique ». Je n’ai rien osé dire encore une fois. J’avais le cœur brisé, je l’entendais hurler dans la pièce à côté, et je l’imaginais en train de se faire aspirer et sonder de tous les côtés. Pendant ce temps, l’obstétricien recousait mon épisio et tirait sur le placenta pour accélérer la délivrance.
Je crois que le maître mot de la soirée était « accélération »… Et je crois qu’il vaut mieux ne pas venir accoucher un dimanche soir. Avec le recul, je pense que les équipes n’avaient pas envie de passer la nuit à attendre qu’une primipare accouche. Ils ont voulu accélérer le travail pour être tranquilles… c’est la seule explication que je vois.
Comme mon fils pesait plus de 4 kg, il a eu droit à des dextro réguliers et le pédiatre a insisté pour que je lui donne des compléments de lait, alors que ces glycémies étaient correctes . Il trouvait qu’il ne tétait pas assez et qu’il était hypotonique. Il m’a dit que je n’avais pas assez de lait – à moi ! – alors que je l’ai allaité pendant presqu’un an ! Nous avons planqué les compléments, et Yann s’est réveillé petit à petit et a tout de suite tété… Heureusement, une infirmière m’a montré comment le mettre au sein.
Après ma sortie de maternité, j’ai commencé à souffrir de mon épisiotomie, qui était fort oedématiée. Ces douleurs se sont intensifiées, à tel point que je n’arrivais plus a trouver une position confortable, ni à me reposer. L’épisiotomie m’a gênée pendant plus d’un mois ! Ce vécu est resté longtemps douloureux pour moi. Après cela je me suis dit que plus jamais je n’accoucherais dans une maternité. Je me suis sentie trahie . Pas écoutée ni respectée dans mes désirs, qui ne me semblaient pourtant pas si extravagants. Je n’ai pas compris pourquoi toute cette machinerie avait été mise en route, alors que rien ne le justifiait. Je crois que ce jour là, j’ai perdu bien des illusions.
C’est pour cela que tout naturellement, nous nous sommes tournés vers un accouchement à domicile pour mon deuxième enfant. Expérience réconciliatrice pour moi, qui m’a permis de me prouver que j’étais capable d’accoucher, de renouer avec la naissance.